1: LUTTE .
2: Devenu entraîneur , Ghani Yalouz oeuvre au pied des tapis
3: LES CHAMPIONNATS DU MONDE DE GRÉCO-ROMAINE SE DÉROULENT À CRÉTEIL JUSQU'À DIMANCHE
4: IL EST 21 heures jeudi 2 octobre et , à l' issue du deuxième combat victorieux de Yannick Szczepaniak , Ghani Yalouz serre des mains .
5: Tantôt au pied des tapis , dans l' espace réservé aux concurrents , tantôt sur les gradins , parmi le public .
6: Dans son survêtement blanc aux bandes tricolores et aux jambes légèrement retroussées sur les mollets , le vice-champion olympique ( en 1996 ) , devenu directeur des équipes de France de lutte , reçoit les félicitations :
7: les championnats du monde de lutte gréco-romaine , organisés à Créteil ( Val-de-Marne ) jusqu'au dimanche 5 , ne font que débuter , et l' équipe de France vient d' obtenir un premier billet pour les Jeux olympiques d' Athènes , en 2004 .
8: Ce rendez -vous mondial a en effet un double enjeu :
9: outre les titres décernés , les dix premiers de chacune des sept catégories seront directement qualifiés pour les prochains Jeux .
10: Combattant dans la catégorie des 120 kg , la moins fréquentée , Yannick Szczepaniak s' est qualifié directement pour les quarts de finale .
11: DIFFICULTÉ CORSÉE
12: Ce premier succès revêt d' autant plus de valeur qu' il correspond à un « pari réussi » :
13: « Yannick combattait auparavant en 96 kg , précise Ghani Yalouz .
14: A 21 ans , c' est seulement sa troisième compétition dans sa nouvelle catégorie .
15: C' est une très grande satisfaction , compte tenu de la concurrence extrêmement forte. »
16: Pas moins de 72 pays participent à ces championnats du monde .
17: Le système de compétition corse la difficulté :
18: au premier tour , les lutteurs sont répartis dans des poules , par tirage au sort intégral .
19: En lutte , point de têtes de série .
20: Il n' est donc pas rare de voir disparaître certains favoris dès le début de la compétition .
21: Les premiers de chaque poule sont qualifiés pour un tableau par élimination directe .
22: Autre grande satisfaction pour le patron de l' équipe de France :
23: la performance de Melonin Noumonvi , dans la catégorie des 84 kg , qui sortait vainqueur de ses deux matches de poule et se qualifiait pour les huitièmes de finale .
24: « Melo a un potentiel énorme , surtout dans la perspective des Jeux de 2008 .
25: S' il y arrive pour 2004 , ce sera du bonus. » En revanche , la course au billet olympique s' est arrêtée pour Hamou Oubrick , en 55 kg , et pour Philippe Bendjoudi , en 66 kg .
26: Ghani Yalouz se réjouissait cependant de l' attitude de ce dernier :
27: « Philippe a fait preuve d' un courage qu' il faut donner en exemple , car il s' est présenté malgré une blessure .
28: C' est un comportement de vrai lutteur. »
29: « GROUPE EXCEPTIONNEL »
30: Vendredi , c' était au tour d' Igor Balaur , de Cédric Theval et de Djamel Aïnaoui , le chef de file de l' équipe de France , deux fois médaillé aux championnats d' Europe , de rentrer en lice , respectivement en 74 kg , 96 kg et 60 kg .
31: « Djamel a une poule très difficile , mais , s' il veut être champion du monde , il faudra qu' il se batte , et je suis sûr qu' il le fera » , affirme Ghani Yalouz .
32: Il pense disposer d' un « groupe vraiment exceptionnel , riche , à l' image de la France d' aujourd'hui , semblable à l' équipe de France black-blanc-beur championne du monde de football en 1998 » .
33: Ses athlètes sont d' origines diverses - marocaine , kabyle , moldave , togolaise , bourguignonne ou polonaise - mais vivent dans le « respect des autres et la tolérance » .
34: Ghani Yalouz sait reconnaître ce qu' il doit aux autres .
35: C' est la raison pour laquelle il n' a plus un seul des trophées glanés à travers le monde :
36: « Je n' ai rien à la maison , même pas ma médaille d' Atlanta .
37: Ce sont mes parents et mes frères qui ont tout .
38: C' est normal , c' est à eux que tout ça revient. »
39: Jeudi soir , Ghani le généreux s' est encore défait d' un objet .
40: Ce n' était qu' un simple mouchoir , comme ceux que les lutteurs coincent traditionnellement dans leur maillot , mais c' était celui qu' il portait à Atlanta , lors des Jeux de 1996 , et qu' il venait de prêter quelques instants plus tôt à Yannick Szczepaniak .
41: « Il m' a demandé s' il pouvait le garder , et je lui ai dit :
42: « Je te le donne , c' est un porte-bonheur » . » Dans un grand éclat de rire , il ajoute :
43: « Et je ne l' ai plus. »