Le centre Valibel – Discours et Variation gère une base de données textuelles comprenant actuellement 22 corpus constitués d’enregistrements de productions orales (1987-1995), transcrits et encodés sur support informatique. Ces corpus représentent 373 heures d’enregistrement auprès de 533 informateurs originaires de Bruxelles et de la Wallonie. 500.000 mots ont été mis à disposition du projet Orféo pour une durée d’environ 43 heures de parole.
Corpus | VALIBEL |
Nom du fichier | irtLF1s |
Responsable(s) | Anne-Catherine Simon |
Résumé | Interactions radio/télé (émissions médiatiques belges et françaises): Emission radiophonique "Eclectik" diffusée chaque matin à 9 h sur France Inter (Radio France). Cette émission normalement présentée par Rebecca Manzoni est ici présentée par une remplaçante |
Date de l'enregistrement | 00/00/1999 |
Durée de l'enregistrement | 00:32:46 |
Nature du signal | audio |
Qualité du son | environnement peu bruité |
Anonymisation du signal | script Daniel Hirst |
Niveaux d'annotation | Annotation automatique |
Annotation | automatique |
Type | médias oraux |
Secteur | privé |
Interaction en milieu … | amical |
Modalité | oral |
Nombre de locuteurs | 2+ |
Situation de l'enregistrement | radio |
Adresse d'échantillon | /annis-sample/valibel/irtLF1s.html |
Identiant du locuteur | irtLP1 |
Âge du locuteur | 61+ |
Sexe du locuteur | M |
Profession du locuteur | écrivain |
Niveau d'études du locuteur | inconnu |
Lieu de naissance du locuteur | France, Midi-Pyrénées, Montauban |
Identiant du locuteur | irtLF1 |
Âge du locuteur | 21-60 |
Sexe du locuteur | M |
Profession du locuteur | commédien |
Niveau d'études du locuteur | inconnu |
Lieu de naissance du locuteur | France, Ile-de-France, Paris |
Identiant du locuteur | irtGL1 |
Âge du locuteur | inconnu |
Sexe du locuteur | F |
Profession du locuteur | journaliste |
Niveau d'études du locuteur | inconnu |
Lieu de naissance du locuteur | inconnu |
Identiant du locuteur | irtDS1 |
Âge du locuteur | inconnu |
Sexe du locuteur | M |
Profession du locuteur | chroniqueur |
Niveau d'études du locuteur | inconnu |
Lieu de naissance du locuteur | inconnu |
Loading audio…
Error: You will not be able to do the read-along audio because your browser is not able to play MP3, Ogg, or WAV audio formats.
(It seems your browser does not support HTMLMediaElement.playbackRate
, so you will not be able to change the speech rate.)
irtLF1: | et si l' amour propre comme disait Stendhal mais votre métier est un métier qui est terrible ce qui réduit l' inconnu au connu donc euh tu serres une pogne à quelqu' un par gentillesse ça devient quelqu' un fait son numéro dans la rue mais tout ça n' a aucune importance ma belle allez-y ça n' a aucune importance mais j' ai pas du tout je me suis pas reconnu dans votre histoire |
irtGL1: | j' ai dit ça moi non moi j' ai dit ça mais c' était fait un petit peu pour figurez-vous hein |
irtLF1: | très |
irtGL1: | bien euh dites donc le temps qu' on qu' on se réveille un petit peu café thé sucrettes parce que neuf heures c' est pas c' est pas du tout votre heure hein |
irtLF1: | ça à chaque fois que cette émission se fait on entend les t théâtreux qui disent on entend les théâtreux qui disent oh ça été hyper dur de me lever euh mais tu es là tu es là tu fais ton métier d' être là avec vous |
irtGL1: | ah la la bien sûr et tu es content |
irtLF1: | ça on verra |
irtGL1: | bon vous êtes un voyageur vous un vrai voyageur |
irtLF1: | non non euh non je voyage dans Paris sur les théâtres je vous l' ai dit non je voyage peu j' ai beaucoup voyagé vous pou m c' est une vrai question vous voulez savoir si j' aime voyager |
irtGL1: | ah c' est une vraie question c' est pour m' annoncer le sujet suivant vous voyez le truc voya |
irtLF1: | mais j' ai bien compris tu parles voyager c' est la plus grande des débauches disait Flaubert mais moi la débauche maintenant c' est c' est l' ascèse qui m' intéresse |
irtGL1: | hum hum Ouagadougou |
irtLF1: | Burkina Faso c' était un vieux lien pour faire un sujet très |
irtGL1: | bien oui Burkina Faso pays des hommes intègres pas mal ça non alors je vous emmène là-bas Ray Charles et Nora Jones est comme à la maison euh Fabrice Luchini |
irtLF1: | oui on va rebondir à chaque fois sur un truc je dis hors antenne quand même |
irtGL1: | non ce qui est drôle c' est que je vous vois très attentif au grain euh des voix là tout à l' heure il y avait Alain Passerelle présentait le journal et vous êt vous vous êtes lancé dans un commentaire de sa |
irtLF1: | voix mm |
irtGL1: | euh là vous écoutiez euh Ray Charles en disant tiens il a une voix euh |
irtLF1: | tout d' abord on n' a pas euh euh c' est comme les choses trop installées Ray Charles c' est tellement une une une chose immense qu' on ne sait plus les réécouter et Ray Charles quand on l' écoute énormément c' est quelque chose qu' on doit réécouter en oubliant qu' il est cette énorme vedette Flaubert disait que il fallait regarder les objets qu' on connait et se concentrer quasiment comme un yogi pour les redécouvrir éloigné de la perception conventionnelle et ben les voix on croit les entendre mais on les entend pas vraiment et entre le chroniqueur et Ray Charles bon c' est un peu délicat comme comparaison mais il y a quelque chose dans la voix de Ray Charles qui est absolument unique et que je serch je cherche à définir souvent parce que je passe mon temps à chercher à définir les choses mettre des mots quand même pour qu' elles soient moins inquiétantes et il y a quelque chose d' unique parce qu' il est pas en force il a pas la puissance sexuelle organique de James Brown il a pas la chaleur adolescente d' Otis Redding il a pas le côté animal de Wilson Pickett il est comme un père comme un référent comme une immense voix comme une voix un peu comme quand Nietzsche dit mes écrits seront compris très tard car il faut de nouvelles oreilles pour comprendre mes écrits disait Nietzsche il faut de nouvelles oreilles certains écrivains écrivent pour être compris moi je j' écris pour tenir à distance |
irtGL1: | alors Nietzsche Baudelaire La Fontaine c' est c' est vraiment vos voix intérieures ou c là encore c' est une pauvre caricature de pauvre journaliste qui a rien compris au phénomène luchinien |
irtLF1: | euh bon alors là je vous laisse responsable de tous les mots que vous avez dit le euh c' est pas une voix intérieure c' est une partition obsédante euh à laquelle je suis très attaché il y a aucune raison en jouant deux heures et demie avec une pièce avec Terzieff Sihol Molly et pourquoi reprendre ça pourquoi reprendre ça il y a pas de besoin financier particulier i c' est modestement le besoin de se reconfronter à ce qui a la le plus d' amplitude et qui donne le plus de joie au public il y a une joie ahurissante les visages sont hilares |
irtGL1: | Molly |
irtLF1: | alors que le spectacle tourne autour de l' ennui de la mort parce que tout le spectacle est construit autour de cette phrase int étrange de Céline la vérité de ce monde c' est la mort hein la vie n' est qu' une ivresse un mensonge et c' est c' est délicat et bien indispensable et là il y a tout le génie de Céline d' ailleurs même des tous petits propos des toutes petites commentaires des petits bouts de correspondance c' est extraordinaire d' entendre cette phrase-là à la pas de volonté moralisante il y a des grands points communs entre La Fontaine et Céline il y a une surpuissance de la légèreté de l' écrit alors quand tu joues quand tu dis du Céline ou du La Fontaine là il y a beaucoup de La Fontaine je vais enlever un peu de Baudelaire mais je les ai mis en scène parce que ils s bon je les ai mis en scène ils se sont imposés |
irtGL1: | comment parce qu' ils se répondent bien aussi parce qu' ils se répondent bien aussi |
irtLF1: | ils se répondent bizarrement parce c' est pas du tout la même euh c' est pas le même matériau en tout cas ben il y a il y a un oeuvre bon chez Baudelaire il y a le le génie de la de l' ouvrage parfait et puis La Fontaine il y a le miracle on est dans le miracle on est en tout en haut et chez Céline il y a la la restitution de l' émotion de la langue |
irtGL1: | mm alors moi Fabrice Luchini je suis venu vous voir pas le même soir parce quatre heures et demie de Luchini ça me semblait un petit peu trop de toute façon en plus c' est votre agent qui m' a qui me l' a conseillé et en plus il y avait pas forcément d' entracte et euh bon alors donc je suis venue vous voir dans votre Seul En Scène littéraire la semaine d' après je suis ven je suis venue vous voir euh avec euh ben Laurent Terzieff pour euh et Caroline Sihol le la fameuse pièce Molly euh il y a une heure de battement hein euh on sent qu' à la régie on vous tanne un peu on vous pousse on regarde la montre en disant allez allez Fabrice euh il faut qu' on installe tout euh il y a une pièce euh qui se poursuit vous vous tenez comment quand même de passer de du du du solo comme ça au trio vous fonctionnez à |
irtLF1: | quoi c' est très nourrissant euh le l' immensité de de La Fontaine et de de Céline c' est nourrissant comme aucune nourriture c' est nourrissant ça te donne une énergie l' un nourrit l' autre ça faisait déjà deux mois que je jouais Molly je le joue par amour pour Tersiev uniquement je joue cette pièce pour Tersiev je joue pour Terzieff le soir je j' ai ce j' ai la rigueur de jouer pour lui c' est bizarre parce que c' est pas mon choix mon choix c' est La Fontaine mon choix c' est Céline mon choix c' est les immenses génies sans lesquels je peux pas vivre |
irtGL1: | non en parlant de rigueur et de dépouillement moi j' étais très étonnée surtout sur le seul le Seul En Scène littéraire il y a pas de nom à donner mais ça va Seul En Scène littéraire |
irtLF1: | j' aime beaucoup c' est une tentative pour la première fois Seul En Scène littéraire |
irtGL1: | c' est pas mal |
irtLF1: | non oui enfin voilà vous avez on on sait que je joue à dix-huit heures trente Lafontaine Céline c' est c' est un spectacle qui a une petite renommée à mon avis ça va m ça va ils vont comprendre de quoi on parle |
irtGL1: | j' étais très étonnée |
irtLF1: | c' est pas prétentieux ce que je dis hein je dis il a une renommée je l' ai joué mille-deux-cent-cinquante-sept fois |
irtGL1: | depuis huit ans |
irtLF1: | oui depuis quatre-vingt-seize |
irtGL1: | comme des euh des des retrouvailles avec des anciennes amours |
irtLF1: | quoi m mm m |
irtGL1: | ils ne se lassent pas de vous et vous vous lassez pas d' eux |
irtLF1: | très journaliste la dernière phrase mais bon allez allez-y ma belle mais non non vous êtes sympa allez-y il y a une bonne ambiance on est sur France-inter la la la radio qui connait l' indignation n' oublions jamais que il y a des éléments fondamentaux dans les radios ces fonds de commerce chacun en a un comme les journaux moi je suis très très très euh ma mère avant était Télé-Sept-Jours et maintenant elle a un paquet Télé-Poche mais j' ai attaqué beaucoup plus loin que Télé-Poche j' ai pris Télé-Poche en noir et blanc qui est génial |
irtGL1: | oh la la mais je vais en prendre plein la tête pendant une heure euh mince j' ai perdu la question euh parlez parlez j' ai pas retrouvé de question c' est vrai j' ai perdu le fil et j' ai pas retrouvé si il y a un truc qui m' a assez épaté |
irtLF1: | c' est pas grave |
irtGL1: | c' est que finalement ça commence oh la la c' est |
irtLF1: | bon ah l' assez toujours pour montrer qu' elle est prétentieuse là alors qu' est-ce qui vous a épaté ma |
irtGL1: | belle ben justement je me suis dit tiens c' est rigolo là pendant son Seul En Scène littéraire il fait pas son show le Luchini alors je suis désolée vous allez me dire ah la la vous y revenez toujours et caetera euh mais on on vous sent vraiment derrière les auteurs euh parce que j' imagine très bien qu' il y a des gens qui viennent honnêtement très intello et caetera voilà bon euh de bon ton euh pour al aller découvrir des textes de Baudelaire et La Fontaine et puis d' autres qui viennent pour voir le phénomène Luchini vous en avez conscience |
irtLF1: | peut-être qu' il y a les troisièmes qui viennent aussi aimer la langue vous qui êtes dans cette chaîne culturelle vous pourriez penser qu' il peut y avoir une troisième option des gens la troisième option des gens qui simplement aiment écouter le devoir d' un acteur au-delà de la caricature et du masque qu' il peut présenter ou que les journalistes présentent son métier son métier s pour lequel il a mis trente d' obsessions de névroses et d' ascèse et de folie et de bêtise c' est de restituer de restituer le secret d' une phrase de restituer le secret d' un rythme le l' amour absolu d' un génie et ben c' est pas en mettant boursoufflant ses affaires personnelles qu' on va restituer le la légèreté la beauté le sourire dans lequel le public est pourquoi il est dans ce sourire pourquoi il est dans cette c' est pas cause de Fabrice Luchini il est dans ce sourire parce que enfin il entend quelque chose qui est réel |
irtGL1: | ouais alors j' étais pas dans la troisième option |
irtLF1: | enfin il entend des poètes il entend toute la journée des bruitages effrayants dont le eh on va pas faire le procès euh euh sou euh en faisant du sous Guy bed Debord de sit de société du spectacle pourquoi on a envie d' aller dans un théâtre à six heures et demie écouter des choses pourquoi posez-vous cette question pourquoi on entend toute la journée soit des phrases qui s meurent comme les amoureux qui ne s' aiment plus comme dirait Paul Valéry la phrase usée c' est une phrase qu' on pourrait greffer sur une autre bouche qu' est-ce qui fait qu' il peut y avoir un un bonheur d' écouter un grand poète meilleur poète c' est le contraire de poète prends ton luth et me donne un baiser ça là le clan des poètes je peux mourir c' est un massacre at atroce d' ennui la poésie c' est Céline la poésie c' est la tante à Bèbert rentrait des commissions elle avait déjà pris le petit verre faut bien dire également aussi qu' elle reniflait un peu l' éther habitude contractée alors qu' elle avait servi chez un médecin et qu' elle avait eu si mal aux dents de sagesse il lui en restait plus que deux des dents par devant mais elle manquait jamais de les brosser quand on est comme moi qu' on a servi chez un médecin on connait l' hygiène elle donnait des consultations médicales dans le voisinage et même assez loin jusque sur Beson il m' aurait intéressé de savoir si elle pensait quelque fois quelque chose la tante à Bébert mais non elle ne pensait à rien elle parlait énormément sans jamais penser ça c' est beaucoup mieux que poète prends ton luth et me donne un baiser alors |
irtGL1: | le de toute façon avait bien compris vous n' êtes pas dans la dimension théâtrale |
irtLF1: | non moi je suis pas je suis une chose je vous dis un truc simple |
irtGL1: | apathique |
irtLF1: | on entend toute la journée des bruits des mots on ouvre la télévision on entend des mots on va pas faire procès attendu contre la télévision s' en tape moi je suis très télé mais là c' est vrai qu' elle est sale là là maintenant on est sali quoi c' est une douche je détestais les gens qui disait les lieux communs d' intellos qui habitent le sixième oh non moi pas la télé du tout moi pas la télé euh Bach euh Glenn Gould quoi quoi d' autre Glenn Gould et très très fort Samson François ouais ouais ouais très fort |
irtGL1: | et Bach |
irtLF1: | ah non la télé quelle ringardise moi j' adorais la télé Intervilles et j' adore ça je mais oui mais moi j' ai cinquante-trois ans |
irtGL1: | Intervilles hum |
irtLF1: | donc j' adorais la télé j' ai adoré euh j' ai adoré euh Le-treize-heures-régional comment il s' appelait euh avant qu' il se avant qu' il divorce parce qu' alors là le coup du divorce m' a totalement déstabilisé |
irtGL1: | attends là il est parti |
irtLF1: | comment il s' appelle Treize-heures-régional Une La-Une comment il s' appelle |
irtGL1: | qui euh Pernaut euh Jean-Pierre Pernaut |
irtLF1: | eh ben Pernaut j' avais fantasmé sur Pernaut une incarnation de la normalité j' apprends qu' il divorce avec une petite |
irtGL1: | voyez la normalité ça revient aussi il y a pas que moi |
irtLF1: | qu' est-ce que vous voulez faire comme lien ma |
irtGL1: | belle euh rien on va écouter un peu de musique là j' ai besoin de reprendre des forces |
irtLF1: | qu' elle est maligne |
irtGL1: | ben oui c' est le but du jeu c' est Eclectik c' est Les-guitares Paulo sur Inter euh Fabrice Luchini vous qui avez l' air plutôt char charmant comme ça euh vu de loin bon un peu habité euh j' ai quand même remarqué euh aussi bien euh |
irtLF1: | votre truc c' est faire un petit compliment une petite vanne un peu à la Canal-Plus oui mais moi je suis pas vous alors dites vite qu' est-ce que vous voulez dire vous |
irtGL1: | oui c' est ça ben comme vous hein j' essaye de m' adapter à la Canal-Plus euh j' ai remarqué un truc aussi bien lors de votre Seul En Scène littéraire que dans mais laissez-moi finir |
irtLF1: | vous avez un truc de distanciation par rapport à votre affect euh vous vous avez peur de |
irtGL1: | quoi c' est ça mon problème |
irtLF1: | bon alors |
irtGL1: | euh et durant la pièce Molly j' ai remarqué un truc ça vous agace ça vous énerve quand le public tousse trop vous avez jeté des sales regards bien noirs euh j |
irtLF1: | hum hum parce que comme avec Tersieff j' ai pas le droit mais c' est vrai que j' ai beaucoup de joie j' ai absolument une joie euh infinie que sur La Fontaine on entend pas un bruit mais pas un il y a pas un bruit |
irtGL1: | pas le droit de quoi non mais ça ça fait offense à la grande à la grande star là attends il y avait une dame elle crachait ses poumons s' était pas de sa |
irtLF1: | faute non il y a pas de toux qui signifie autre chose que de l' ennui |
irtGL1: | ah voilà l' ennui on y revient donc la toux médicale vous y croyez pas |
irtLF1: | quoi non non non non non ça fait pas mal d' années que je peux vous dire que la toux je peux même vous on n' a pas le temps mais je connais bien le problème de la toux la toux n' est là que quand il y a un rejet un inconfort et c' est bien la toux au début bon moi j' ai beaucoup de j' ai une chance qui est miraculeuse qui est musicale c' est quand j' entre avec La Fontaine quand j' entre sur le premier texte de Nietzsche je suis impressionné à quel point il joue déjà pourquoi j' aime jouer mon La Fontaine pourquoi j' aime jouer ce spectacle de Nietzsche parce que ils jouent la phrase de Bouquet ils ne viennent jamais te regarder jouer mais pourquoi on vient à dix-huit heures trente jouer c' est pour euh s soi c' est pas pour se mettre en scène ça fait trent vingt ans que je joue Céline et caetera mais c' est qu' ils viennent jouer que l' art du comédien dans son excellence dans la tentative de son excellence c' est de les faire jouer c' est le seul endroit où ils sont pas prisonniers écraser par de l' image abrutie |
irtGL1: | oui mais enfin on n' est pas dans une église non plus |
irtLF1: | quoi mais est-ce que est-ce que pourquoi vous êtes bizarre vous pourquoi vous pensez qu' on est dans une église quand on joue mais euh c' est le contraire |
irtGL1: | non mais je parle du public le public a le droit de réagir le public a le droit de se se se remuer sur son fauteuil éventuellement tousser bâiller fermer les yeux pour écouter le texte |
irtLF1: | non non mais le public il a tous les droits simplement si il joue bien avec vous il joue sans bruit comme l' acteur joue sans bruit puisqu' il fait taire son propre bruit personnel pour entendre la sonorité musicale des mots comme dit Valéry parce que l' acteur fait cet effort de faire taire en lui son moi cette chose imper cette vacance impersonnelle dont parle Jouvet cette impersonnalité vacante pour laisser parler la musique de l' auteur il fait donc le silence l' acteur donc le minimum d' un spectateur même s' il a sorti ses vingt-cinq euros c' est de faire la même chose s' il ne fait pas la même chose il ne vient pas il vient voir tous les spectacles qu' il veut mais il ne vient pas écouter Nietzsche La Fontaine et Céline il vient pas c' est aussi simple que ça |
irtGL1: | ah ah et de se taire |
irtLF1: | c' est pas caractériel on dirait un caractériel oui un petit peu un bien sûr mais d' abord c' est le matin je suis pas de bonne humeur |
irtGL1: | un petit peu ouais moi du coup j' ai flippé parce que j' avais envie de tousser je me suis dis ouh la je fais me faire euh |
irtLF1: | ben si vous avez toussé c' est que vous étiez pas attentive et que vous n' aimiez pas les grands textes et que vous êtes venue parce qu' on vous a forcée parce que c' est votre boulot |
irtGL1: | pas du tout ouais peut-être un peu en réalité |
irtLF1: | ben évidemment vous avez pas une tête à venir écouter du Céline |
irtGL1: | oh ben je vous remercie c' est quoi une tête à regarder du Céline |
irtLF1: | ben vous avez une tête qui vous vous vous cherchez un peu je sais pas on se demande |
irtGL1: | euh ben comme tout le monde vous cherchez pas vous |
irtLF1: | euh je me cherche oh ben euh c' est ça qui est on se demande ailleurs vous sur France-Inter France-Inter c' est comme France-Inter France-Inter se cherche on voit bien qu' il essaye de gratter dans mélange variétés mélange un peu on pourrait penser qu' il pourrait y avoir le courage d' aller dans la dans quelque chose qui soit un peu ennuyeux qu' on puisse un peu approfondir qu' on puisse ça devrait être un chaîne de résistance un peu comme euh chez Adler chaîne où on a le droit de s' ennuyer pourquoi il y aurait une tyrannie de l' efficacité eh ben voilà que notre France-Inter depuis qu' il y a le nouveau patron l' ancien moi j' avais pas de sympathie pour lui je le détestais aussi |
irtGL1: | oh non non non on parle pas sur moi oui partez oui oui mais eh eh on est au septième étage si vous voulez vous continuez la discussion avec Jules Schneider là au septième euh |
irtLF1: | mais Jules Schneider je m' en tape complètement je me tapais de l' autre complètement |
irtGL1: | bon euh France-Inter se cherche et se trouvera peut-être mais Luchini s' est trouvé |
irtLF1: | quoi mais oui mais il faut pas qu' il se cherche en mettant trop de variétés ou alors qu' il fasse Chérie-FM non moi j' aime la variété de manière mais vous savez amoureuse non mais ne vous inquiétez pas vous allez pas être virée moi j' aime la variété mais je déteste la hiérarchie donc entre du Nietzsche et Mamy-Blue le spectacle que je joue intègre cette notion-là comment je te donne le lien |
irtGL1: | ces propos n' appartiennent qu' à vous oh mais de toute façon hum hum alors voilà du coup vous redonnez une libert oh ben merci la perche vous redonnez la liberté grosso modo public pas liberté je dis pas que le public était pris en otage mais euh euh sur la fin de ce Seul En Scène où là tiens Luchini réapparait euh dans son personnage |
irtLF1: | ouais |
irtGL1: | euh et il fait chanter euh Mamy-Blues Nicoletta euh |
irtLF1: | hum récompense |
irtGL1: | euh voilà tous les bobos les têtes grises euh du public |
irtLF1: | récompense pourquoi vous av mais vous jugez le public de manière délirante tous les bobos pourquoi c' est des bobos |
irtGL1: | mais je regarde moi le public hein ah tiens d' ailleurs il y a un peu de tout honnêtement mais vous euh s s c' est pas forcément très jeune hein |
irtLF1: | non mais je vous posais une ques mais vous êtes bizarre ah ben tiens vas-y développe ben c' est plutôt plus jeune qu' ailleurs que dans les théâtres privés hein |
irtGL1: | oui mais c' est pas encore super jeune |
irtLF1: | oui et il y aurait aussi ce mythe que c' est c' est génial les jeunes |
irtGL1: | oh mais j' ai jamais dit ça je vous donne le profil socioprofessionnel euh |
irtLF1: | ah bon alors allez-y putain il y a de l' ambiance sur la chaîne alors allez-y développez |
irtGL1: | euh ouais il y pas mal de petits jeunes profils euh bobo euh pas mal de femmes j' ai l' impression que vous attirez quand même beaucoup la clientèle féminine |
irtLF1: | ouais faut pas dire ouais je vous dis dites oui |
irtGL1: | il y a eu beaucoup de dos nu et alors figurez-vous je me suis glissée comme une petite souris j' ai écouté un peu ce qui se dit à la sortie de théâtre je suis sûre que ça vous intéresse ça |
irtLF1: | non c' est votre boulot qu' est-ce que vous voulez |
irtGL1: | alors j' ai noté des super phrases ah oui comme dirait madame il a un côté euh Trintignant euh je les ai notées hein euh sur papier comme ça incroyable quand il explose quand il gueule Victor Hugo pas mal et La Fontaine en verlan faut être gonflé puis il y en a un autre qui a dit euh ben je ai même pas eu envie de de de de piquer un roupillon et puis euh et puis j' ai un peu trop toussé c' est vachement intéressant non ça vous intéresse pas de savoir ce qui peut être dit sur vous |
irtLF1: | après pas mal ils sont là pour travailler vous savez bien sûr ah oui bien sûr si ils veulent pas travailler il faut pas qu' ils viennent travailler c' est-à-dire être attentif au mystère de la combinaison des mots comme dit Paul Valéry combinaison des mots |
irtGL1: | pour travailler le public vient travailler |
irtLF1: | la voix humaine me semble si belle prise à sa source disait Valéry que les diseurs de profession presque toujours me sont insupportables donc moi je convoque du public pour qu' on travaille ensemble ils ont aucun privilège moi j' ai un devoir je dois rendre la monnaie exacte de ce qui a été écrit comme disait Jouvet je dois donner un poids précis j' ai de il y a trois kilos de La Fontaine il faut pas que j' en donne deux kilos deux mais eux ils ont pas le privilège ils n' ont aucun p privilège ils participent à la même cérémonie mystérieuse qui est un acte de fraternité qui s' appelle bizarrement venir écouter des textes mettre des rideaux noirs mettre une chaise et provoquer des merveilles disait Dulain moi il y a un vingtaine d' années j' ai créé Céline à dix-huit heures trente chez Renaud Bareau j' osais pas toucher à Céline Bareau m' a dit d' oser le faire et je pensais pas que j' allais le jouer autant de fois et un jour j' ai lu dans Copeau cette phrase mettez des rideaux noirs et provoquez des merveilles alors moi j' ai pas dit que je provoquais des merveilles j' essaye d' être à la hauteur d' être l' instrument de grands écrivains qui sont géniaux sublimes parce que drôles parce que pas solennels parce qu' ils pensent pas ni bien ni mal parce qu' ils sont vivants au-delà de toute la moraline au-delà de tous les anecdotes c' est pas des journalistes évidemment on pourrait pas faire une spectacle sur des journalistes |
irtGL1: | parce que oh arrêtez avec les journalistes euh |
irtLF1: | vous savez pourquoi les journalistes ils ont un métier étrange parce que c' est comme un métier où ils ne peuvent avoir comme matériau que un angle anecdotique |
irtGL1: | mm |
irtLF1: | c' est très étrange et c' est assez sympathique d' ailleurs |
irtGL1: | oui mais c' est-à-dire que quand on a en face de soi des |
irtLF1: | vous savez j' ai une passion pour Chabot d' ailleurs je voulais lui en parler ce matin j' ai envie de dîner avec Arlette Chabot parce que je l' ai rencontrée il y a un an et demi elle m' a demandé de venir euh avec Sarkozy ou François Hollande que j' adore les deux mais j' adore Chabot grande passion pour Chabot donc je l' embrasse ce matin j' embrasse Johnny |
irtGL1: | avec ouais mm |
irtLF1: | parce que euh j' ai la chance de tourner un film avec lui dans un mois j' embrasse ma maman et hum ça été agréable d' être avec vous |
irtGL1: | ah bé attendez c' est pas fini là j' ai encore une vingtaine de minutes s non ah bè vieux truc sympa pour lui tiens attendez j' ai quelqu' un au téléphone |
irtLF1: | c' est vrai vous allez me vendre un vieux truc mais vous a vous attention |
irtGL1: | bonjour Philippe Labro |
irtLP1: | bonjour |
irtGL1: | vous vous nous écoutez là depuis ce matin |
irtLP1: | oui je vous écoute enfin depuis un petit quart d' heure vingt minutes parce que j' étais j' étais sur un autre truc mais surtout je voudrais tout de suite dire à Fabrice que v c' est moi qui l' embrasse |
irtGL1: | bonb hum s voilà et un dîner avec Arlette Chabot et un dîner avec Philippe Labro |
irtLP1: | non on a fait plus que dîner avec Fabrice mais c' est une longue amitié qui remonte à très loin et j' ai découvert ce garçon et il avait à peine seize ans j' ai la chance et le privilège d' avoir été le premier à le mettre à l' image dans mon premier long métrage qui s' appellait tout peut arriver et euh j' avais plus ou moins pressenti qu' il allait faire un chemin exceptionnel je m' imaginais quand même pas qu' on en arriverait à ce qu' il représente aujourd' hui sur les scènes en |
irtGL1: | France à l' époque il s' appelait encore Robert alors c' est ça non pas encore |
irtLP1: | pas du tout pas du tout moi euh quand je l' ai rencontré il parlait ver par personne parlait verlan France il m' a dit je m' appelle Cebrifa et toi alors je lui dis je m' appelle euh Peliphi voilà c' est comme ça que ça commencé |
irtGL1: | c' était dans une discothèque c' est ça |
irtLP1: | non oui à peu près oui un drugstore entre guillemets de province à Angoulème où il était venu pour travailler comme euh apprenti coiffeur pour aider les dames à être jolies le soir mais j' ai tout de suite compris et vu à son déhanchement et surtout à sa v dialectique et à son verbe qu' il y avait bien d' autres choses derrière ce gamin |
irtLF1: | je le remercie encore infiniment euh Philippe parce que Philippe il euh il a l' immense culture qui fait que tout d' un coup votre métier devient intéressant quand un journaliste est cultivé comme Labro tout d' un coup c' est plus un journaliste ça devient Hemingway alors soyez tous des Hemingway vous allez en devenir une vous aussi parce que vous avez beaucoup de gentillesse et de bienveillance mais Labro est grand grand homme cultivé j' ai eu la chance de faire son premier film on va croire qu' on se fait des compliments mais c' est quand même magnifique d' être cultivé mais sans la lourdeur du du poids solennel de la culture non Labro c' est un exemple d' un homme qui passe de la caméra l' écriture de l' écriture au journalisme et qui en fait quelque chose qui montre que tout d' un coup ce métier devient assez sublime et je le remercie je l' embrasse et v je lui dis |
irtGL1: | à bientôt un être polymorphe euh Philippe Labro d' autant que là vous vous êtes dans une période c' est l' heure de la TNT là quand même on peut dire demain c' est le grand soir |
irtLP1: | oui demain soir dix-neuf heures on fait la petite soirée inaugurale pour lancer euh la chaîne Direct 8 dont je suis une des responsables sous l' égide de Vincent Bolloray bien entendu et donc oui effectivement on est à quelques heures de d' un évènement très important qui est le lancement de la télévision numérique terrestre il n' y a pas que nous il y a d' autres chaînes mais Direct 8 se propose d' être un peu différente des autres chaînes en ce sens qu' elle va émettre seize heures par jour en en direct |
irtGL1: | et et et même si c' est prématuré certains disent que que la TNT s s sera aussi révolutionnaire que le passage euh euh du du noir euh du du noir et blanc à la couleur c' est un peu votre avis aussi |
irtLP1: | non écoutez de toutes les façons je sais pas si on peut employer le mot évolution c' est un changement considérable pour les Français qui n' ont pas eu accès ou qui n' ont pas voulu avoir accès aux câbles aux satellites euh en payant un abonnement euh et en étant sur des chaînes dites cryptées là il suffit d' acheter pour une fois c' est tout la seule et première dernière fois un adaptateur et ensuite on se branche et on aura droit le Français moyen et soixante-quinze pour cent de Français qui n' avaient pas autre chose que trois ou quatre chaînes auront droit à dix chaînes gratuites quatorze même quatorze chaînes gratuites donc c' est pas mal oui effectivement c' est un peu l' équivalent de ce qui s' est passé en radio en FM il y a maintenant vingt ans |
irtGL1: | merci Philippe Labro je sais que le temps est compté à bientôt et bonne chance pour Direct 8 euh un petit mot juste euh Fabrice Luchini euh euh pour la TNT je ne sais pas pourquoi je vous imagine plus le soir euh euh encore une fois euh apprenant par coeur des des textes des passages euh euh seul dans votre bibliothèque ça ressem ça ressemble à quoi une soirée avec vous |
irtLF1: | euh une soirée intime affective |
irtGL1: | une soirée à papoter avec vous |
irtLF1: | à papoter attendez moi je papote pas soit j' ai une soirée intime c' est un massacre sexuel soit c' est une soirée affective et gran et glan et grandiose et ça c' est mystérieux et c' est même et c' est c' est pathétique et touchant soit c' est avec je sais pas qu' est ce que vous définissez comme soirée qu' est-ce que ça veut dire je dîne pas entre copains moi je dîne pas entre copines je fais pas ces choses-là je travaille la vie n' est possible que quand on l' escamote donc je l' escamote par le travail donc j j je pars au théâtre à dix-sept heures je travaille Baudelaire je sais que là ce soir je vais changer un peu le spectacle je vais reprendre je vais d n je vais attaquer le le très beau texte de Baudelaire sur l' ennui et je vais enlever Le-Voyage qui me semble long |
irtGL1: | d' accord |
irtLF1: | je vais reprendre La Servante Au Grand Coeur dont vous étiez jalouse et qui dort son sommeil sous une humble pelouse nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs les morts les pauvres morts ont de grandes douleurs j' ai rajouté une fable de Lafontaine c' est-à-dire euh je vais euh j faire euh cette fable très belle euh le failletant le chauffeur ça veut dire d' une voiture à foin vit son char embourbé |
irtGL1: | le chauffeur |
irtLF1: | le pauvre homme était loin de tout humain secours c' était à la campagne près d' un certain canton de la basse Bretagne appelé Quimper-Corentin on sait assez que le destin adresse là les gens quand il veut qu' on enrage Dieu nous préserve du voyage pour revenir à notre fight et bien voyez ça c' est un immense bonheur d' écriture ce génie de naturel au milieu de la contrainte dix-septième siècle Molière La Fontaine la vie contrairement à ce que disent les démagos il y a rien de plus vivant que Molière et La Fontaine |
irtGL1: | Si-j' étais-elle euh c' était bien sûr Julien Clerc sur France-Inter euh euh m Fabrice Luchini |
irtLF1: | oui madame |
irtGL1: | ah m' appelez pas madame ça fait trop solennel |
irtLF1: | allez-y |
irtGL1: | vous voulez pas me parler de votre féminitude |
irtLF1: | euh oui je veux bien moi on est prêt à tout dites-moi tout ça fira dans la canaille non c' était drôle pendant que Julien Clerc chantait vous m' avez pas non mais attendez une seconde vous m' avez posé la question euh sur si j' aimais les radios par rapport l les passages radio par rapport aux passages télé bon on va pas embêter les spectacteurs et les les auditeurs |
irtGL1: | putain mais il répond même pas à ma question oui dans ce qu' on disait vous faisiez beaucoup moins de radio et que c' était pas plus mal parce que depuis le départ ça ça vous s |
irtLF1: | télé parce que j' aime beaucoup la radio mais peu importe on va pas parler de nous ce qui est intéressant c' est que Laure Adler m' a proposé de faire une émission de radio et je suis en train de me demander si j' ai pas envie de faire de la radio puisque tous en ont fait Patrick Timsit ils en ont tous fait je me suis dit alors je ferai de la radio elle me l' a proposé elle m' a proposé un créneau horaire elle m' a dit des choses j' ai une idée qui serait comme un Macha Béranger mais qui déprimerait au lieu d' enthousiasmer c' est-à-dire que les gens appelleraient vers une heure du mat' en disant |
irtGL1: | hum mm |
irtLF1: | j' arrive pas l' avoir en l' air je suis déprimé sexuellement j' ai envie de m' en mettre une et pous et dire du Cioran par exemple répondre à la déprime par un truc qui qui les emmènent dans un état d' absolue vérité qui au lieu d' être dans la compassion les a les confronterait au seul grand courage dont Nietzsche parle j' ai une idée d d' émission de radio j' ai une envie de radio qui tournerait autour de mêler les textes littéraires face à l aux aux questions psychologiques des gens ça c' est une idée puis écouter les voix des êtres écouter dans la nuit la voix des êtres intéressant comme idée donc si m |
irtGL1: | ça c' est du concept hein vous vendez votre concept là du machin dérangé dépressif |
irtLF1: | quoi non je vends rien parce que moi le pauvre France-Inter si il vient me demander je vais massacrer ses prix et puis moi je n' aurai pas de pensée correcte hein du tout du tout du tout on dira du Nietzsche il faut défendre les forts contre les faibles donc à part ça de quoi vous vouliez qu' on parle dans cette dernière seconde |
irtGL1: | alors moi j' étais sur votre notion de féminitude parce que j' ai lu quelque part mais bien sûr alors encore une fois je moutonne puisque je relis ce que ce que que s' écrivent les journalistes mais qu' a priori vous vous sentiez plus viril au théra euh au théâtre et |
irtLF1: | et ah voilà voilà c' est le lapsus génial que vous avez dit parce que vous avez dit hors antenne une chose géniale vous avez dit oh ben j' adorerais faire cette émission radio avec vous j' aimerais bien emmenez-moi avec moi vous m' avez dit ce lapsus génial qui met en scène toute la diael toute la folie d' ê de d' ê de d' emprisonnement égocentrique du rapport affectif vous m' avez dit emmenez-moi avec moi emmenez-moi avec moi quand on pense que les êtres humains veulent se rencontrer et imaginent que les gens se pensent en se disant dans ces termes emmène-moi avec moi ben oui c' est ça le problème emmène-moi et peut-être qu' un jour on se décidera grâce au génie des écrivains à ne pas emmenez-moi avec moi mais emmène-moi avec toi tel que tu es dans ce mystère c' est ça s' individualiser et comprendre l' autre et on ne peut comprendre l' autre que en ayant une nourriture de grands écrivains pour devenir sensible |
irtGL1: | quoi quoi c' est ça que vous voulez oh ben si j et il retombe sur ses pattes bravo dites au chroniqueur qu' Ilo se prépare là dans deux minutes s' il vient et puis moi ça me permettrait parce que du coup je vais pas pouvoir partir bon la féminitude ça vous inspire pas alors juste un truc honnêtement non bon alors non non non non non il nous reste deux minutes Fabrice Luchini juste un truc |
irtLF1: | ben tiens oui emmenez-moi avec moi que c' est la fém vous voulez dire que je suis quoi féminin heureusement tout être fécond il y a il y a il y a pas oui vous voulez dire quoi oui |
irtGL1: | euh dans votre Seul-en scène euh littéraire |
irtLF1: | Seul En Scène ah voilà le chroniqueur bonjour chef allez-y là il vient là il faut pas l' emmerder |
irtGL1: | bonjour installez-vous euh il y a pas une penseuse il n' y a pas une écrivaine il n' y a pas une intellectuelle que vous dites que vous servez alors il est où notre macho là il n' y a que du Nietzsche du Baudelaire du La Fonraine que des référents masculins Tersief euh |
irtLF1: | il a ah ça y est on a aussi maintenant le oui vous savez comment de Dé de le nom de Céline c' était Destouches hein vous le savez quand même vous êtes bien cultivée s' appelle Louis Destouches bien d' accord et sa grand-mère s' appelait Céline Guilloux |
irtGL1: | ben bien sûr forcément évidemment je suis cultivée oui oui |
irtLF1: | il y a pas de d' écrivain fécond si il n' a pas compris qu' il était avant tout une pauvre m une merveilleuse femme il y a pas de fécondité Nietzsche disait cette chose magnifique nous n' écrivons nous ne sommes pas des grenouilles aux entrailles frigorifiées nous ne pensons pas par la tête tous nos concepts surgissent de notre ventre nous ne pouvons être féconds qu' au prix de cette contradiction il n' y a pas d' oeuvre possible si il n' y a pas de féminité alors les femmes sont du côté de la vie les hommes sont du côté du tourment toute personne qui a affaire avec l' art est une femme il n' y a pas d' autre qu' être une femme être une femme en quatre-vingts naître femme au bout des seins et réussir l' amalgame de l' autorité du charme être femme en quatre-vingts vas-y Robert Bresson vas-y |
irtGL1: | Michel Sardou pas mal culture musicale Stéphane Delorme sauvez-moi bonjour Stéphane Delorme venez donc euh Robert Bresson |
irtLF1: | là on va pas rigoler bonjour Brice alors là ouais ça rigole |
irtDS1: | pas Bonjour Fabrice à Bresson oui mais justement il faudrait un petit peu sortir aussi de cliché ouais du cliché sur Bresson parce que Bresson aussi a du ventre c' est pas que du concept ça part du ventre chez Bresson alors euh moi je vais parler de m à l' occasion de la sortie de hum plusieurs DVD de Bresson chez MK2 |
irtGL1: | du cliché alors vous aussi |
irtLF1: | du cliché |
irtGL1: | hier il n' y avait que le ventre de l' univers Bressounien Stéphane hein on se retrouve euh vous me rappelez euh oui euh |
irtDS1: | merci Laurence euh ça sort oui alors deux deux films sortent chez MK2 euh chez ARTE au hasard Baltazar extraordinaire et pic et Mouchette et chez MK2 Pic-pocket L' Argent et puis Le Procès Jeanne-D' Arc |
irtGL1: | de Luchini sinon rien au théâtre de La-Gaité-Montparnasse pour le Seul En Scène littéraire c' est les lundis à vingt heures trente euh les mercredis et jeudis à dix-huit heures trente on parle pas de Molly parce que c' est complet hein donc c' est pas la peine |
irtLF1: | les autres aussi mais il faut euh mais c' est là pas Lafontaine est quasim et il y a des places encore parce que j' ai rajouté des après-midis |
irtGL1: | ah c' est c' est j' étais très sincèrement ravie de vous rencontrer |
irtLF1: | mm |
irtGL1: | presque pas stressée presque |
irtLF1: | pas merci madame |
irtGL1: | à bientôt monsieur merci à toute l' équipe d' Eclectik |
irtLF1: | au revoir bravo |
Nom fichier | Lien | Taille (octets) |
---|---|---|
irtLF1s.orfeo | fichier | 525620 |
irtLF1s.wav | fichier | 86704254 |
irtLF1s.xml | fichier | 4145 |
irtLF1s.txt | fichier | 40025 |
Tous les fichiers ci-dessus dans un fichier .zip.