JD: une conversation JP: à la ah c' est pour ça on JD: voilà AL: de rien JP: voilà allez pour le bien de la science euh je sais ra-~ rappelle-moi ton prénom AL: NNAAMMEE JD: voilà allez allez-y non mais on peut on peut faire ça aussi à trois donc hein le l' idée c' est de euh de montrer euh ce que c' est que des français en train de converser voilà alors le thème ben ça peut être justement ça on peut être trois c' est possible aussi ce qu' on ce ce qu-~ ce que il se passe ici et les inter-~ le genre d' interventions que que tu fais ici euh voilà alors donc dis-nous ça et puis après on se branchera dessus JP: NNAAMMEE AL: ok ok moi que ça fait partir JP: ouais AL: ouais d' accord euh je crois qu' on était bien parti on avait une discussion par ra~ à propos d' une personne euh JD: oui voilà vous allez commencer par votre discussion oui AL: une personne que je suis euh JP: ouais AL: que je suis depuis un petit moment qui semble euh connaître une période de et euh donc je demandais à NNAAMMEE qui l' a reçu enfin qui l' a reçu est-ce que tu l' as reçu déjà au fait en urgence mais tu l' as reçu dans le bureau ou JP: pas en urgence ouais ouais ouais ouais ah oui oui dans m-~ dans mon bureau euh complètement parce que il était à l' accueil très agité AL: d' accord ouais JP: donc j' ai préféré euh le recevoir dans mon bureau plutôt enfin c' est un un mm un euh donc dans le cadre euh de des permanences psychologiques de l' association NNAAMMEE NNAAMMEE fait un stage auprès du psychologue d' accord et donc elle a elle a en charge de suivre de suivre ben certain nombre de de de familles et d' enfants et de familles et euh et donc et et donc un des pères de famille qui a été reçu la veille hier est arrivé dans un grand état d' agitation ben je crois hier matin de mémoire euh ben c' est le lendemain donc vous l' avez vu mercredi JD: oui oui je sais AL: ouais ouais ouais donc c' est jeudi oui JP: donc jeudi matin voilà dans un grand état d' agitation et donc c'-~ voyant ça l' accueil qu' il voulait interpeler tout le monde téléphoner à au psychologue qu' il arrivait à joindre personne donc je l' ai reçu dans mon bureau j' ai pris le temps euh de de voir un peu le fond du problème et surtout de l' aider à reprendre ses nerfs parce qu' il était il avait eu un AL: un ouais JD: hé oui conflit avec l' enfant c' est-à-dire qu' il avait exigé d' un enfant de de de de de huit ans onze ans je sais plus quel âge il a voilà d' un enfant AL: il a onze ans oui son fils JP: de onze ans de prendre des décisions par rapport au au à un à un divorce un peu douloureux AL: d' accord donc ça c' est c' est ça dont il t' a parlé JP: alors est-ce que tu choi voilà parce qu' il y a eu un conflit avec l' enfant parce qu' il a exigé des réponses de l' enfant et l' enfant je veux dire n' était pas en capacité de lui répondre et ça il voulait pas l' entendre quoi il voulait pas l' entendre et je lui ai dit mais c' est pas un enfant de onze ans de régler des problèmes d' adultes AL: ouais ah ouais non ouais ouais ouais effectivement d' accord JP: c' est entre la mère et vous oui mais alors après il y a pas de médiation familiale elle refuse enfin bon il est parti dans un très très agité AL: ouais toujours un truc très euh JP: donc ce que je faisais c' est je lui ai rappelé que le temps AL: ouais JP: le temps le temps d' adaptation il est pas le même pour tout le monde c' est-à-dire que entre sa femme elle a un temps d' adaptation son enfant aussi parce que l' enfant était mythomane qu' il racontait des histoires à l' école comme quoi c' était un méchant père AL: ah oui d' accord donc ouh là là d' une journée à l' autre ça passe euh JP: voilà il était euh parce parce qu' il voulait il voulait exiger de son enfant des réponses voilà est-ce que tu aimes ta mère ou pas tu vois c' est un peu le conflit euh est-ce que tu m' aimes ou tu ou tu tu aimes ou tu aimes ta mère quoi enfin voilà AL: hm ouais ouais ouais ouais oui JP: euh donc c' é-~ c' était un peu lourd mais enfin juste pour quand même présenter un peu donc au niveau de de l' interview donc je suis NNAAMMEE NNAAMMEE je suis le directeur de NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE voilà et NNAAMMEE AL: hm hm donc moi je suis stagiaire psychologue et euh auprès du NNAAMMEE donc j' interviens euh au nom de cette association dans diverses maisons comme celle-ci euh JP: ton nom comment le nom AL: le nom JP: non ton nom complètement AL: ah NNAAMMEE JP: voilà JD: d' accord NNAAMMEE voilà JP: très bien JD: bon voilà alors donc JP: donc ces bon ces ces le ces c' est noté ces permanences psychologiques elles ont lieu donc deux fois par semaine à la maison des familles avec un psychologue ti~ titulaire qui est monsieur NNAAMMEE hm NNAAMMEE et donc qui prend des stagiaires donc NNAAMMEE dans le cadre de de son suivi de de de stage hein de de sa formation professionnelle e~ elle a donc elle rencontre l' enfant et les parents parce que là c' est c' est euh c' est l~ notre priorité c' est les enfants hein je veux dire puis que c' est effectivement dans le cadre d' un programme de réussite éducative AL: ah ouais oh oui qui qu~ qui veut quoi en fait hm oui JP: euh et et dans le cadre de ce programme on a mis en place des permanences psychologiques voilà avec une association qui s' appelle NNAAMMEE et dont elle est donc stagiaire de cette association AL: donc ouais effectivement on rencontre des gens qui ont à voir avec ce plan mais aussi d' autres hein comme ce monsieur là par exemple qui est complètement-dehors de tout ça euh JP: oui JD: hm mais alors le quel comment ça se fait qu' il ait que vous avez été amenés à le rencontrer AL: ah ben ça c' est ça aussi c' est une bonne question quoi parce qu' il est euh lui il est docteur en psychol~ en en biologie sa femme est cadre enfin a priori ils avaient aucune raison de se tourner vers une association JP: ouais ouais JD: voilà AL: je veux dire gratuite déjà donc ça fait déjà partie du du questionnement qui inter-~ enfin qui qu' il a tout autour JD: de oui AL: hm bah de de sa venue ici de sa demande les gamins voilà hein c' est que c' est quelqu' un qui était JP: énormément dans la revanche c' est-à-dire qu' il dit moi on m' a imposé le divorce euh comment je garde la maison j~ je j' accepte une garde alternée alors que NNAAMMEE elle est partie et j' aurais pu p~ garder l' enfant donc il y a tout il y a ce tout il remâche tout ça et maintenant il veut d' un seul coup il dit ben maintenant je j' ai refait ma vie JD: hm hm ouais ça JP: c' est euh maintenant mais il faut faut que tout change il faut que ma femme elle se réorganise dans sa vie donc plus de dépression plus plus plus de difficulté à gérer le quotidien euh moi je peux pas appeler mon enfant pendant la semaine où euh où euh où elle est chez la mère mais la mère elle est elle s' arrange toujours à venir puisque c' est leur ancienne maison donc la mère elle s' arrange à re-rentrer dans la maison à manger avec le avec l' enfant et tout enfin avec les enfants parce qu' il semblerait qu' il y en ait deux enfin voilà ils sont dans un et lui il était dans un état quand même de grande excitation quoi hein ah ouais très très grande exci-~ mais alors JD: eh bien ça fait AL: hm ouais en théorie ouais ouais mais bon il faut savoir qu' il y a une échéance aujourd' hui c' est qu' on reçoit sa femme pour la première fois et que ça joue beaucoup JD: sur ah oui AL: enfin sur son ouais ouais ouais ouais JP: voilà sur la pression qu' on lui AL: ouais parce qu' il voulait absolument être rencontré avant pour être sûr que sa femme ne prenne pas le contrôle des choses aujourd' hui quoi voilà il y JP: a ah oui c' est exact AL: il y a un truc comme ça donc euh donc euh quand NNAAMMEE hier m' a appelée euh moi je lui ai dit surtout on ne réagit pas on tombe pas dans le truc parce que sinon euh sinon tout ce qu' on va faire ben c' est de l' en-~ l' enterrer encore un peu plus JP: quoi ouais hm hm voilà ben c' est ça que j' ai dit moi en permanence je lui ai dit prenez de la distance prenez de la distance réfléchissez le temps enfin voilà AL: ouais JD: ouais ouais JP: hm il faut aussi que les les personnes elles acceptent que les autres parce qu' il dit euh je lui dis vous êtes un homme d' action assumez que vous êtes un homme d' action mais après en face vous avez pas automatiquement des gens d' action vous allez pas avoir des réponses immédiates parce que vous décidez que pas est des choses comme ça tu vois je j' étais dans ce discours-là et je lui dis en tant qu~ un adulte je veux dire enfin en tant qu' homme que je vous parle voilà je refuse absolument je veux dire c' est pas des conseils c' est pas euh un soutien psychologique je veux dire vous avez des personnes spécialisées déjà qu' ils font c' est pas à moi je veux dire directeur d' un centre social de faire une consultation voilà il faut le calmer JD: ben oui AL: hm hm ouais c' est en tant qu' homme voilà oui oui oui JD: oui mais il faut bien euh faire oui il faut le calmer ouais c' est sûr AL: c' est voilà il fallait le calmer ouais ce qu' il y a c' est que là euh les les entretiens psychologiques ne viennent pas lui apporter de réponse dans un premier temps donc ça le frustre beaucoup et là suite à l' entretien qu' il avait eu avec moi où j' avais donné un temps très précis qu' il a eu du mal à tenir déjà ça l' a vraiment frustré déjà dans un premier temps donc je pense que si c' est pour ça qu' il est revenu le lendemain et euh il voulait des réponses lui ce qu' il veut c' est des réponses une façon qu' on lui dise comment vivre comment agir JD: quoi JP: hm ouais ouais ah ouais d' accord ouais quand même ouais il est dans JD: ouais AL: et ça non donc JD: mais ça c' est lié à euh au fait qu' il se sent complètement démuni par rapport à la situation AL: ouais ouais ouais JD: ouais ouais JP: c' est puis je pense un peu vexé dans son honneur tu sais euh un un méditerranéen dont la femme s' en va en lui disant c' est fini je pense qu' il a un peu de JD: mal ouais ouais ouais ouais ça c' est sûr non non mais JP: enfin je dis méditerranéen c' est je pense que tout homme en France enfin bon va un peu avoir ce ce type de réaction-là JD: oui ouais AL: ouais ouais ouais mais euh mais bon ouais c' est difficile pour lui donc là je pense qu' il est en train de vivre enfin de passer par une période de qu' on appelle de décompensation en fait et que ça va être dur pour un certain temps quoi mais tu vois aujourd' hui on reçoit sa femme donc là je pense que aujourd' hui pour lui ça va être une après-midi qui va être très lourde qui va vraiment être difficile à p-~ à passer je pense que ce soir il risque de m' appeler JD: ouais JP: ah oui c' est sûr oui AL: et que en-dehors des clous moi je lui répondrai pas JP: quoi eh oui JD: c' est ça le problème c' est qu' il y a quand même une une des techniques disons de d' entretien AL: il y a oui il y a des techniques enfin moi personnellement oui j' en j' en ai moi je veux pas que ça déborde du des des temps enfin des horaires de de travail quoi puis c' est important pour pour les patients aussi quoi de savoir qu' ils peuvent pas m' appeler pendant le week-end JD: des cadres oui oui oui oui oui bien sûr JP: oui d' une part ouais JD: ah ben là c' est le problème de si c' est le problème de la hein l~ les les psychanalystes alors hein qui qui ont à se garder des relations trop AL: par exemple ou le soir hm ouais ouais ouais JP: ouais JD: euh personnelles avec les patients oui c' est sûr c' est sûr ouais AL: ouais parce que ça ne l' ai-~ ça les aide pas forcement quoi donc JD: ouais non parce que le problème est institutionnel quand même là c' est problème de divorce et caetera donc si on si on fait intervenir des paramètres de personnels ça ça m ça empêche de aboutir à une solution à mon avis AL: oui c' est un problème institutionnel ouais JP: ouais ouais hm hm AL: hm ouais oui parce qu' faut dire en plus que les cadres qu' on met dans une dans des entretiens sont eux-même de l' ordre de l' institution donc ça fait deux institutions qui viennent JP: ouais AL: se se se confronter en fait une institution celle du mariage qui dépérit et euh et une autre institution dans laquelle il est en train de rentr de rentrer celle justement de de contrer un peu ce cette euh cette chute de mariage quoi donc voilà une autre institution qui se recrée à côté il y a des nouvelles règles il y a de nouv~ euh JD: mouais ouais mais ça c' est c' est les nouvelles règles il y en avait déjà avant euh donc là il y aurait une étape supplémentaire de par rapport à la situation précédente non non oui JP: enfin moi je la connais pas il m' arrive sur les bras cet individu et je le gère JD: mais oui mais non oui oui non mais j' ai bien compris mais ça non mais c' est bon enfin c'-~ après tout comme c' est euh quelque chose qui se passe à la maison des familles JP: c' est c' est pas no exactement JD: hm s' intéresse au euh à ce qui s' y passe mais euh JP: oui c' est c' est sûr que je veux pas rentrer moi je veux pas rentrer dans sa vie privée tu vois on a assez de galériens comme ça ouais JD: non non toi alors là oui oui ben c' est bien sûr bien sûr ouais non mais là c' était pour dire ben on d~ il y a il y a une il il a il est déstabilisé par le fait qu' il y avait une un un type de fonctionnement a~ avant le la situation et qu' il entre dans un nouveau type de fonctionnement AL: eh ouais JP: ouais puis là il se remet en ménage donc alors donc euh AL: ouais ouais JD: oui c' est ça donc lui il estime que AL: ah il t' a parlé de ça JP: oui oui JD: ouais ouais AL: il t' a parlé de d' un nouveau couple JP: oui oui AL: c' est ça d' accord JP: ah clairement il a il a dit qu' il se remettait qu' il qu' il a retrouvé quelqu' un mais qu' il essaye de faire doucement par rapport à l' enfant tout ça bon moi JD: ouais d' accord ouais JP: c' est je dis à partir et donc avec le petit mais il vivent pas ensemble si j' ai bien compris ils ils ont chacun leurs propres enfants et ils sont en train de rapprocher de se rapprocher petit à petit en faisant comprendre aux enfants que ils vont ils vont mener certainement une vie en commun JD: quoi mais ça ça oui AL: ouais ouais ah c' est marrant parce que la veille il me disait l' inverse donc JP: mais oui mais bon ça c' est le paradoxe aussi donc c' est AL: pas ouais non mais c' est intéressant c' est intéressant intéressant parce que bon là je JP: puis en même temps à chaque fois moi je vais le freinais je lui dis mais écoutez ça c' est des éléments de votre vie pri-~ vie privée que je que je veux pas entendre que je veux pas entendre non mais je veux dire enfin c' est une voilà j' ai moi j' ai débordé par rapport à la demi-heure j' ai dû perdre au moins trois quart d' heure avec lui bé surtout en le laissant le laissant passer t~ voilà laissant passer tous le discours AL: ah il est débordant hein eh ouais ouais ouais eh ouais JP: euh le cette logorrhée là c' est que qu' il avait l' énervement de voilà AL: ouais oui c' est ça ouais ouais JP: ouais ouais où euh où euh même à la limite il t' écoute même pas quand tu JD: ah mais AL: non ah mais non ouais JD: crise personnelle chacun le résumer il vaut à la limite peut-être il vaut mieux que les personnes extériorisent leurs crises internes non parce que quand quand euh elles se ferment ça peut donner n' importe quoi après oui mais je dis après il peut y avoir tout d' un coup c' est une histoire mais heureusement que en France on a pas des flingues gratuits parce que AL: c' est ah ben oui oui ben là c' est un barrage là en fait hein qui qui pète là JP: attends attends il y a quand même cinquante femmes qui se font tuer par an hein à cause de ça JD: oui alors imagine dans l' autre cas si on avait des des armes à la disposition donc non mais je veux dire que c' est peut-être ça si tu fais appel à un professionnel ça peut être rassurant que quelqu' un cherche au moins à di~ enfin à parler à à d' autres AL: ouais JP: hé hé donc là AL: mais qu' il y ait un lieu de parole c' est important quoi c' est ça qu' il est venu chercher hier quoi c' est un lieu je pense que c' est un lieu où il a réussi à s' exprimer lui tout seul donc c' est ça qu' il est venu rechercher JP: quoi pis si j' ai bien compris il habite pas loin quoi donc je pense qu' il a cherché en périphérie quel quel soutien il pouvait obtenir AL: quoi ouais ouais voilà c' est ça quelque chose qui lui appartienne à lui donc c' est pour je pense c' est pour ça aussi qu' il est venu hier parce que vraiment la rencontre d' aujourd' hui c' est quelque chose ça fait trois fois qu' il m' en parle quoi donc euh aujourd' hui on va voir la femme c' est beaucoup JD: quoi ouais JP: parce qu' il veut de la médiation familiale il va imposer la médiation moi j' ai dit la médiation ça s' impose pas oui non c' est ouvrir c' est encore quelqu' un qui s' est perdu dans dans la maison AL: donc voilà hier NNAAMMEE m' a appelée en me disant euh voilà il y a il a en gros il est passé à l' acte quoi donc ouais donc euh donc bon on s' est dit là qu' est-ce qu' on fait quoi moi je moi je me suis dit non non n' intervient surtout pas quoi on ne cède pas en fait on fait rien de plus et parce que sinon rentre dans un jeu qui va être une descente un peu aux enfers pour nous JD: oui AL: hm donc donc hm voilà JD: et le môme dans tout ça lui il est pas interviewé euh AL: ils sont deux gamins JD: ah oui les mômes AL: ouais JD: ils on on AL: les les gamins ils vont bien ils traversent finalement une période difficile mais euh c' est normal JD: quoi ils vont bien ouais JP: ouais peut-être qu' ils iront mal si si l' un essaye de tirer voilà parce que le la puisque la garde alternée je veux dire c' est dans la mesure où déjà elle était librement consentie c' était pas mal parce que mais en même temps comme lui il a gardé le do-~ le domicile familial c' est vrai qu' il qu' il qu' il qu' il met en grande fragilité l' autre mais en même temps comme il dit c' est l' autre qui est partie hein donc voilà donc c' est vrai qu' il est un peu revanchard là-dessus quoi c' est-à-dire qu' il veut maintenant des ces huit jours c' est euh il il veut les les il veut couper le lien entre l' enfant les enfants et la mère pendant les huit jours en disant moi quand j' appelle elle me répond jamais donc je sanctionne alors je dis on peut pas rester dans ce jeu à somme nulle je veux dire je lui dis qu' il faut réussir réussir à ce que ben je veux dire à ce qu' il y ait un certain nombre de choses où il y ait du temps et que vous vous laissiez un peu de souplesse est-à-dire que si vous voulez qu' il y ait une médiation il faut quand même que vous donniez un peu quelque chose aussi JD: quoi d' accord oui bien sûr bien sûr AL: voilà ouais JD: ouais ah ben bien sûr AL: eh ouais ouais ouais oui oui JD: hm ouais ouais ah AL: non JP: hm hm il faut pas exiger quoi voilà en permanence il était dans l' exigence AL: la guerre euh guerre du pouvoir là et euh JP: voilà AL: et bon non mais les gamins ça va hein globalement mais euh bon mais bon ouais c' est une guerre de pouvoir entre sa femme et lui quoi donc c' est ce que je lui ai fait remarquer justement que les gamins iront pas bien tant que il y aura cette histoire-là de entre eux quoi et donc voilà voilà voilà JD: mais mais c' est c' est pas quand même tou~ toutes les euh enfin au cours du stage que vous effectuez c' est pas les seuls genres de de problèmes auxquels on doit être confronté quand même AL: non non non non c' est vraiment c' est a-~ c' est assez divers ouais JD: sinon c' est c' est a~ assez divers finalement mais AL: ben ouais JD: tout ouais AL: ici euh ici comme à l' autre maison dans laquelle j' interviens euh tout type de personne peut venir donc ça veut dire que tout type de problème tout type de de personne donc oui effectivement les problèmes sont variés JD: quoi oui AL: oh il y a des fonds communs parfois mais euh mais non les problématiques sont assez diverses enfin les gens sont des problèmes finalement qui sont comment dire vraiment différents les uns des autres hein JD: oui AL: donc donc ça apprend quoi ça apprend pas mal comme là d' avoir quelqu' un de débordant là auquel il faut vraiment faire mur comme ça parce que sinon se laisse complètement bouffer euh ben ça aussi quoi ça apprend JD: hm hm et il y a d-~ dans le le le débouché une fois le le stage terminé ça ça vous permet de fonctionner dans quel cadre donc un cadre institutionnel AL: de euh moi c' est ouais oui oui cadre institutionnel tout comme association ou tout comme même en libéral mais cependant ce serait pas très pas très judicieux de ma part de me de me mettre tout de suite en libéral JD: quoi ouais et les les associations il y a enfin c' est organisé la façon dont des psychologues peuvent intervenir AL: association ouais ouais ouais besoin ben là l' exemple d' une association comme laquelle c' est comme laquelle celle dans laquelle je suis c' est que effectivement ce sont des gens qui connaissent bien les lieux le type de population et la demande qu' il y a derrière donc la façon d' intervenir JD: des associations ouais d' accord AL: euh euh la façon de proposer son aide et aussi le mm comment dire le le référentiel théorique qu' il y a derrière c' est sûr que NNAAMMEE à NNAAMMEE ici c' est assez psychanalytique donc c' est une autre façon d' intervenir moi je suis pas d' ici voilà donc JD: hm ouais ouais AL: hm donc c' est pas du tout la même façon de faire JP: de toute façon ça pose pas de problème particulier que tu n' es pas d' ici AL: si non moi non ben si je suis venue ici aussi c' est parce que ça m' intéressait JP: oui oui AL: voilà donc euh c' est intéressant hein JD: bien sûr mais là alors c' est le c'-~ moi je bon par profession je m' intéresse au langage euh visiblement la p-~ la personne dont on parlait là c' était quelqu' un qui avait des de des des diplômes universitaires si j' ai bien compris donc AL: ouais JD: euh il doit pas y avoir hein je dans les il doit pas y avoir de de de problème euh et au contraire il parlait trop bon don~ donc il il sort des choses vous devez avoir des cas où c'-~ où le premier travail c' est de de faire parler les gens qui ont pas l' habitude de parler aux gens en face ça ça doit être dur AL: eh ouais ouais ouais là il y a un ben j' en rencontre régulièrement des gens déjà pour qui le français c' est pas ça JD: ouais bon alors voilà d' accord déjà AL: voilà euh souvent ce sont les enfants qui parlent à la place des adultes donc là on a un problème au niveau des positions et euh non alors du fran-~ de du non-français complet j' ai pas encore eu mais euh du français JD: oui mais même euh hein des gens qui sont francophones mais qui ont du AL: mal à pas trop ah oui qui sont un peu mutiques JD: eh oui à s' exprimer ça c' est c' est cette euh AL: eh o-~ oui ça il y en a en général chez les adultes là pour l' instant ça va c' est eux qui viennent ils sont en demande donc ils ont beaucoup de choses à dire JD: ah oui d' accord oui bien sûr bien sûr donc ouais AL: par contre chez les enfants c' est autre chose là faut trouver un autre moyen de de rentrer dans la communication avec eux quoi JD: hm hm d' accord JP: eh oui parce que là pour pour autant pour les parents c' est c' est une démarche volontaire JD: oui oui ouais oui JP: hein autant pour les enfants c' est souvent lié à un signalement où on où on nous dit voilà tel enfant a des difficultés scolaires AL: ouais JP: il est en rupture donc là on nous oriente l' enfant et la famille vers vers le le dispositif de de permanence psychologique de du NNAAMMEE JD: ouais JP: voilà AL: ouais d' autant plus les gamins sentent bien que la situation il y a un enjeu dedans euh donc ça les met vraiment tension donc finalement le corps parle beaucoup à ce moment-là parce qu' ils sont assez agités euh et ils nous regardent avec des grands yeux l' air de dire mais qu' est-ce qu' il va falloir que je fasse là quoi c' est une situation complètement inconnue où ils sentent bien que c' est leur personne qui euh est l' objet de l' intérêt et et qu' il va falloir qu' ils donnent d' eux donc ils savent pas comment faire ça ce moment-là donc ouais là là au niveau du langage verbal il y a il y a quelque il y a quelque chose à comment on dit il faut contourner quoi JD: hm hm oui oui oui ouais ouais sinon c' est le mutisme AL: voilà ouais ouais JD: ouais et le dans le le les la communication ça passe un peu se débloque au niveau non-verbal si on peut dire dans les les attitudes les sourires quelque chose comme ça AL: prise de cons~ de confiance JD: prise de oui cette prise mais cette prise de confiance elle passe par euh AL: confiance conscience voilà y a un moment où il faut se présenter déjà donc quelque chose dans dans toute la communication doit être assez presque dire honnête quoi parce que sinon y a pas moyen de de faire autrement et euh voilà la confiance faut qu' il fasse confiance avant que ça se déblaye donc il y a plusieurs séances avant que ça commence et puis contourner cette barrière-là du langage pour c' est une manière aussi de leur dire ben si vous êtes pas si tu peux pas parler à ce moment-là sache qu' on peut trouver un autre moyen JD: bien sûr ah oui oui c' est intéressant AL: hm donc une petite la dernière fois ben c' est un peu c' est un peu comment dire euh banal mais c' est vrai que le dessin c' est pas c' est pas mal avec les les ga-~ les gosses hein JD: oui AL: ouais ouais tout ce qu' ils disent tout ce qu' ils expriment dans un dessin c' est c' est euh JD: ouais mais ça il faut savoir interpréter donc AL: ouais ouais il faut savoir JP: mais en réalité souvent c' est juste que tu leur questionnes par rapport à ce qu' ils ont fait eux-même c' est-à-dire que c' est eux-même qui donne l' explication du dessin je veux dire plus qu-~ au-delà au-delà d' une interprétation au-delà d' une interprétation formelle du dessin JD: quoi ah oui donc là oui d' accord AL: on le construit à deux JD: quoi on le construit à deux ouais parce que c' est c' oui AL: ouais ouais ouais parce que le dessin lui-même s' il me il fait puis après il me donne ça vaut rien quoi il faut que je le fasse avec lui qui me le commente que je regarde sa façon de faire sa façon de de sent~ de comment dire de de se donner dedans quoi donc euh donc il y a tout ça le choix des couleurs JP: pourquoi non rien qu' il commente JD: oui oui AL: voilà donc euh et en général donc ils prennent plaisir à ça ils ils voient que je m' y intéresse donc du coup euh du coup ils se disent ben c' est cool la prochaine fois je vais revenir je vais refaire un dessin et puis la dame là elle aime bien quand je fais mes dessins JD: d' accord une une reconnaissance personnelle oui c' est AL: c' est alors ouais JP: hm hm et il y a un peu il y a paiement symbolique aussi de l' enfant c' est-à-dire qu' ils ils vont amener un caillou ils vont amener un petit dessin ils vont amener une petite fleur voilà il y a un paiement symbolique quand même toujours dans la tradition la lacanienne AL: ouais oui oui JD: ah ah oui oui d' accord AL: oui oui JP: la tradition lacanienne donc même même même si c' est même si la séance elle est gratuite il y a un paiement symbolique AL: il faut que ça coûte quelque chose à celui qui vient celui qui vient donner quelque chose de lui là il faut que ça lui coûte quelque chose quoi JD: hm hm bien sûr c' est ça enfin ça implique faut s' im c' est ça qui est quand même terrible AL: voilà ça faut s' impliquer dedans JD: c' est c' est c' est oui mais c' est le fait que au fond euh il y a une désimplication de la dans les relations sociales dans dans ces lorsque lorsque les choses vont pas AL: bien hm hm JP: hm eh oui JD: c' est c' est ça voilà et si on ré~ on arrive à réimpliquer les gens ça peut avancer non c' est pas quelque chose comme ça AL: ben oui faut dire que les rela- les relations sociales elles coûtent aussi hein JP: ouais JD: oui oui oui oui donc il faut des stratégies pour réimpliquer les gens AL: quand on qu' il y a des des histoires de s dette et caetera quoi hein JD: oui oui AL: c' est euh on met toujours en dette l' autre quoi quelque part quand on quand on a une relation donc avec quelqu' un donc il y a cette histoire-là JD: quoi mais tu tu vois c' est c' est l-~ l' idée que enfin enfin peu~ peut-être de c' est une généralisation abusive hein c'~ mais d-~ on cherche tu vois dans dans comment euh c' est être utile dans ces quartiers-là et et c'-~ est c' est finalement on se rend compte que il y a le le le danger pour les gens qui ont plus d' emploi euh qui qui qui sont pas reconnus quelque part c' est c' est de d~ de de devenir neutre du point de vue social hein de plus être AL: hm hm JP: hm in-~ invisible AL: de ne plus exister JD: voilà invisible hein on est bien tu vois c' est JP: c' est invisible JD: il faut trouver les mots pour décrire ça parce que on est pas habitué AL: mouais ouais JD: et on euh nous hein je veux dire tu as là c' est c' est une situation pas on euh il on on se on on se crée un espace social n' importe où n' importe quand et caetera et et tu as des gens qui qui n' ont pas ça enfin qui qui sont transparents par rapport au donc il faut il f~ AL: hm hm eh ouais ouais qui ont même plus cette possibilité-là ouais ouais ouais JD: c'~ c'~ c' vous savez je veux dire il faut arriver à c-~ comme première frontière qu' il trouve un emploi parce que moi je me posais la question je dis AL: bon JD: hm c' est quelques fois les gens qui ont des difficultés disons à trouver un emploi le premier point c' est d~ de de faire en sorte qu' ils aient envie de s' impliquer dans dans la les relations sociales AL: hm eh oui parce que ça prime hein d' abord hein finalement pour que quelqu' un se sente bien dans son travail qu' il accepte il faut qu' il crée du lien social quoi JD: hm hm qu' il cherche un emploi même tu vois je je je sais pas je euh donc là euh c' est c' est c' est vrai qu' il faudrait qu' il y ait un travail complémentaire dans quand quand les gens se présentent hein tu vois nous nous avons des un secteur où on cherche là JP: ouais ouais vas-y vas-y JD: hein des des euh de de je sais pas si tu connais hm hm euh ah je je je c'~ je commence à être aphasique par le les noms propres NNAAMMEE tu connais un peu qui s' occupe non mais c' est in-~ c' est intéressant éventuellement tu pourrais en parler avec lui AL: non non JD: non euh il il s' occupe de réinsérer les chômeurs de longue durée AL: oui oui d' accord des gens qui sont dans le chômage depuis longtemps JD: ouais c' est c' est mais alors du coup euh moi je veux dire que~ quelques fois le le l' obstacle de ces gens c' est qu' ils sont tellement en-dehors de tout que ils ils peuvent plus même se présenter AL: eh oui ils ont accepté leur situation c' est devenu une identité JD: voilà ils peuvent plus faire leur leur place donc il y aurait il y aurait peut-être un travail conjoint de euh amener tu vois ça ça ça peut être intéressant AL: ah oui oui il y a un t-~ il y a un travail à faire hein là-dedans parce que oui il y a cette histoire d' identité-là de chômeur il faut recréer une identité qui repasse par le lien social donc ça veut dire l' identification à un groupe social qui est celui des non-ch~ euh des non-chômeurs donc c' est tout un travail à refaire JD: hm ben oui bien sûr bien sûr AL: c' est pas on parle de deuil du travail quand on quand quand une personne elle fait effectivement un deuil quoi de de son travail de sa vie d' avant de son groupe social de son identité quoi donc ça veut dire qu' il va falloir aller repêcher tout ça donc c' est un travail qui demande du temps quoi bien souvent ça pris en plus des mois à s' installer ou plutôt à se dégrader JD: ah oui oui c' est AL: hm donc ils ont presque oublié le l' état d' avant donc ouais y a un JD: hm ah oui absolument et là peut être que le le le le simple travail enfin l' ai~ l' aide qui est a~ apportée de par les professionnels de l' A N P E enfin ça s' appelle pôle emploi maintenant c' est peut-être pas suffisant pour motiver un certain nombre de personnes AL: ouais non c' est pas suffisant moi j' ai déjà eu affaire à l' A N P E je sais que c' est des rendez-vous déjà pendant lesquels on attend trois quarts d' heure donc au niveau de la ponctualité la personne qui va nous recevoir même s' il est neuf heures du mat' elle a déjà trois quarts d' heure de retard donc déjà au niveau de la confiance c' est pas ça elle te reçoit pendant dix minutes elle a un elle a un un discours qui est déjà pratiquement préparé donc au niveau du langage il y a pas de spontanéité il y a pas d' intérêt pour l' autre il y a des il y a tout ça déjà euh pour le il y a un numéro tu sais on te donne un numéro à l' entrée enfin bon il y a tout ça JP: mais euh ce qui ce qui amène à la mission locale là qui s' était installée aux NNAAMMEE s' était réinstallée aux NNAAMMEE donc pour l' accueil cette fois-ci des seize enfin des dix-huit vingt-cinq ans JD: oui ouais ouais JP: ils ont fait un mois hein un mois parce qu' effectivement il y a une telle confrontation entre les jeunes et les équipes donc déjà ils se faisaient sacrément remuer par les jeunes parce que il y a pas d' accueil c' est-à-dire que il y a pas d' accueil AL: ouais déjà déjà il y a ça JD: hm JP: ah donc le jeune il rentre AL: oui JP: euh euh il il sait pas où trop bien s' installer dans le truc on le fait attendre un quart d' heure vingt minutes avant que la moindre personne lui parle donc déjà pour un jeune de quartier faire attendre vingt minutes sans que personne lui parle c' est déjà trop lourd parce que dans la cité tout le monde l' aborde c' est-à-dire que quand quand on parle d' invisibilité c' est une invisibilité par rapport à la société enfin par rapport mais dans leur groupe dans leur groupe AL: ouais ouais c' est long ouais JP: euh ils sont extrêmement reconnus tu sais c' est le le le travail qu' il y a eu sur le lien fort le lien faible le travail de comment s' appelle c' est Laville non c' est euh euh le sociologue oui je crois que c' est Laville JD: oui oui JP: qui qui a fait hein une étude par rapport aux cités donc lien fort lien faible c' est-à-dire que nous on est là sur sur un lien faible c' est à dire que on se connaît comme ça je veux dire euh un peu professionnellement on sait on sait qui qui qui est quoi mais en réalité au niveau de de la vie privée de chacun on se connaît JD: hm ouais ouais ouais oui bien sûr euh on entre JP: pas pas voilà on se connaît pas je veux dire mais même si si si je peux pas dire que je connais que je connais dans le sens voilà dans le sens commun pendant que dans la cité c' est tout à fait différent dans la cité tout le monde voit tout le monde en permanence donc je veux dire ils savent même jusqu' à l' amant ils savent jusqu' à euh parce que tout le monde voit tout le monde et donc c' est c' est communauté mais forcé c' est-à-dire que c' est c' est là où c' est le lien fort c' est c' est une c' est une communauté de destin on va dire une communauté forcée JD: non absolument ouais oui c' est AL: c' est hé ouais ouais hm hm ça fait vite communauté JD: quoi eh oui oui oui ouais où AL: tout le JP: hm hm mais à tel point je veux dire que là on voit sur NNAAMMEE je veux dire quelqu' un qui est extérieur à NNAAMMEE qui vient juste voir une amie dans NNAAMMEE vient me dire les policiers je sais où ils sont ils sont cachés dans tel appartement et tout ça alors qu' il est extérieur à NNAAMMEE et tout le quartier sait que le couple avec la blondinette et compagnie AL: ouais ouais JP: que le couple je veux dire c' est pas un couple habituel c' est c' est un couple de de policiers qui sont en train d' essayer de filmer la délinquance à travers les fenêtres enfin voilà JD: ah ouais ouais c' est ouais JP: donc c' est-à-dire que voilà c' est tellement fort sur les quartiers que quelqu' un d' extérieur et on a fait l' expérience encore hier euh parce qu' on on est passé avec NNAAMMEE tu sais pour le les jardins paysagers enfin pour les jardins on on a fait le tour du quartier mais cette fois-ci elle voulait pas voir que NNAAMMEE elle voulait voir comment NNAAMMEE s' installait dans l' ensemble du du du du grand NNAAMMEE donc on a pris la voiture mais à NNAAMMEE je veux dire j' ai fait un tour JD: ah oui ouais ouais d' accord oui JP: euh dans dans un endroit parce que je voulais leur montrer une particularité de de de de ce quartier qui est juste en face hein de de la maison des familles à NNAAMMEE euh le le quartier il a un terrain de foot qui est extraordinaire parce qu' il est en pente l' équipe du haut est plus haute que l' équipe du bas quoi alors ça avoir fait avoir aménagé un terrain et sans se préoccuper comme ça savoir le le aussi le désintérêt que que que les pouvoirs publics ont pour pour ces quartiers populaires hein faut être clair hein donc mais en même temps en en s' approchant avec la voiture on était quatre dans la voiture une voiture blanche je veux dire immédiatement j' ai vu le scooter arriver trois quatre jeunes se positionner je veux dire pour voir si si on n' était pas des policiers et tout ça qui étaient prêts à alerter toute la cité mais bon on avait pas des têtes de policiers je veux dire deux deux garçons j' étais avec NNAAMMEE voilà oui AL: d' accord hé oui hé ouais oui hm ouais ouais JD: oui alors ah oui c' est des professionnels dans leur genre AL: ah mais oui hein ça JD: un eh eh mais non mais ça c' est c' est une voilà ces capacités si tu veux qui sont inexploitées JP: mais en même temps vous pouvez pas rester AL: c' est un vraie entreprise dans un sens JP: hm c' est vrai ou qui sont exploitées justement dans le sens de la délinquance AL: ouais d' une manière sous-terraine non-re non-reconnus JD: hm alors que il y a des il y a des talents il y a des des des gens qui ont des des talents il y a des AL: ah ouais y a des talents hein oui franchement rester à guetter comme ça les voitures de flics pendant des heures sous un pont au vent moi je dis quand même il y a du talent là-dedans eh oui mais tu sais c' est faire face à euh à on fait avec les moyens du bord mais mais il y en a ils ils sont dans la misère mais ils arrivent pas à prendre euh JD: oui JP: c' est surtout la misère c' est pas du talent c' est de la misère JD: persévérance oui mais ça développe JP: hm hm ben ils ont peur aussi il y a la peur du gendarme quand même parce que enfin ils ils gagnent peut-être quatre-vingt euros par jour mais hé si un s' ils se font prendre ils vont gagner beaucoup d' ennuis AL: quoi le le dessus ouais JD: oui oui AL: hm hm eh ouais donc finalement bon il y JD: a oui mais c' est c' est c' est là un un des paradoxes c' est-à-dire que le les les gens que tu euh pourrais euh hein qui t~ euh enfin si si tu veux que que tu pourrais sortir de de là c' est ceux qui de toute façon ont choisi une voie enfin qui ont eu le courage entre guillemets bien sûr de de de de enfin de prendre des risques si tu veux tu vois JP: non ça c' est clair hein oui c' est c' est encore ceux qui ont l' énergie cent pourcent qui JD: a oui qui ont de l' énergie JP: hm qui a à peu près ces vingt pourcent-là et derrière après on a quatre-vingt pourcent de gens qui sont quand même très dépressifs hein je veux dire au niveau de la même tranche d' âge JD: voilà c' est ça AL: ouais oui JD: ouais c' et et d~ donc c'~ d' où l' importance sans doute de d' une action sur cette dépression cet état dépressif pour essayer de re-mobiliser les gens AL: hm hm ah oui oui surtout dépressif il se là il vient il se révèle surtout quelques séances après donc et il est là il est en fond mais il est derrière quoi donc avant que les gens déjà ils prennent un rendez-vous donc il leur faut un minimum de forces donc les vingt pourcent restant on va dire et ensuite pendant le travail va falloir qu' il fasse face à cette dépression qu' il y avait de manière latente derrière et qui va resurgir parce qu' on va mettre on va mettre sur la table des choses assez douloureuses quoi donc mais en plus faut qu' il reste faut qu' il trouve le courage de rester après ouais JP: ouais JD: ça c' est c' est un courage aussi d' être en face de son échec enfin en tout cas provisoire mais c' est pas facile de de passer par dessus ça AL: ouais JP: hm hm AL: hm eh ouais ouais ouais JP: et enfin c' est puis c' est pas un échec en réalité comme ils sont victimes c' est c' est un peu c' est un peu le souci qu' on a toujours où la victime se sent coupable je veux dire de de de de la violence qu' elle subit c' est-à-dire que là c' est une violence sociale qui est qui est très nette puisque c' est quand même des des quartiers de de relégation sociale euh où les services publics sont quand même très défaillants je veux dire même même les missions emploi enfin tout tout tout le pôle emploi je veux dire JD: hm mais ça c' est c' est c' est bâclé quoi c' est c' est de l' action sociale bâclée JP: n' a pas n' a n' a non mais ils ils ont pas voilà pas envie de ils non mais ils ont pas une non c' est pas ça ils ont pas une vision territoriale ils ont une démarche d' individu et c' est le problème de l' individu et donc on va traiter l' individu on va essayer de le de de le recaser par rapport à ses propres compétences sauf que quand il y a un malaise social général avec avec des milliers d' emplois qui disparaissent et AL: qui travailler quoi clairement ce sera mais oui mais ça aussi JP: qui aussi un échec social g~ euh global mais qu' on fait supporter à chacun des individus en disant JD: hm ouais JP: hm hm c' est ta faute toi au moins parce qu' effectivement il y en a il y a toujours un emploi même si a cinquante candidats et six mois après il y a soixante-dix candidats il y a toujours un emploi donc on peut toujours dire qu' il y en a toujours un qui a une chance de s' en sortir par rapport à tous les autres hein donc il y en a bien un échec social dont on fait porter la culpabilité à l' individu quoi et ça ça ça amène ou la dépression ou la violence hein je veux dire on a on a les les les deux formes mais des des formes de de de de de cette même perte d' estime de soi AL: quoi JP: hm hm enfin voilà en gros ce que ce qu' on peut analyser