L1: bon alors je commence par le commencement L2: allez-y L1: je ris pas hein bon alors euh disons on est parti de d' NNAAMMEE mon mon mon gamin l' aîné av~ enfin cinq jours il avait hein bon nous sommes arrivés à NNAAMMEE pour moi NNAAMMEE c' est une ville qui est catalane et qui est très dure si vous êtes pas hein vous vous intégrez pas vous arrivez pas à il y a rien à faire le catalan quand vous arrivez vous qui êtes d' une autre province il parle le catalan il fait pas attention si vous vous le comprenez ou si vous le comprenez pas et d'ailleurs on dit cap catalan cap de burro euh ça veut dire catalan têtu L2: hum hum L1: hein il est têtu il est gentil oui mais à entre eux c' est des clans c' était ils ils on s' intègre pas moi personnellement euh j' ai beaucoup souffert à NNAAMMEE de ça j' ai pas été intégrée j' ai pas je venais d' une autre province j' étais pas j' étais pas bien j' étais pas dans ma peau j' étais pas bien parce que j~ quand je rentrais dans un magazin ben ils vous regardaient bizarrement et puis et puis il y a quand même de ça trente ans enfin vingt-neuf ans arrière hein alors déjà ils vous regardaient d' une autre ils vous regardaient mais ils continuaient à parler leur dialecte leur le le catalan quoi tandis que on est parti on est allés après au bout de deux ans que nous avons passé à NNAAMMEE on est parti on est allé en Corse et je sais pas pourtant le Corse est réputé L2: ouais L1: pour être sauvage c' est là que j' ai eu le un bon accueil je sais pas si c' est parce que on était une petite minorité puisque on pff ça c' était un camp militaire et disons ce camp militaire nous étions que L2: entre vous L1: on était entre nous mais malgré ça quand soixante trois quand mon mari a eu son accident euh j' avais un concierge qui était corse j' ai eu des Corses autour de moi qui m' ont vraiment plus aidée que nous métropolitains finalement ceux de la métropole euh on a vraiment été euh bien aidé je me rappellerai toujours quand mon mari a eu son accident qu' il a commencé à faire sa rééducation parce qu' il est quand même resté six mois dans le plâtre hein il est son parachute il est tombé sur un toit et le le pépin s' est regonflé au sol il est parti en arrière enfin il a eu les jambes fracturées péroné tibia et tout ce qui s' ensuit et ce concierge là quand ça été le moment de la rééducation en parlant un jour à l' épicerie j' ai dit mon dieu il faudrait que je trouve une bicyclette pour mon mari parce qu' il faudrait qu' il fam~ qu' il fasse beaucoup de bicyclette il m' a ramené un vieux clou qui faisait glin glin glin glin glin glin mais alors il avait cherché été cherché ça je ne sais pas où mais enfin on a senti que c' était euh vraiment du fond du coeur qu' il me ramenait ce vélo il m' a ramené ça après euh tous les jours il venait me le chercher pour aller faire des palmes dans le port je veux dire j' ai trouvé que avec tout ce qu' on disait sur les Corses qu' ils nous aimaient aimaient pas parce qu' ils nous appellent les pinsuti nous hein eh bien euh pour nous non c' était enfin moi personnellement je les ai bien aimés parce qu' on était intégrés on s' était intégrés à eux le Corse il est comme ça ou il vous aime ou il vous aime pas et nous on s' était intégrés alors bien sûr on allait mon mari après quand il a co~ recommencé à conduire il allait dans les fermes avec euh ce ce gars là euh chercher des du fromage chercher du cabri chercher enfin de tout parce que on s' était euh vraiment intégrés mais disons que c' était avant avant soixante c' était en soixante-trois avant euh disons avant qu' il y ait tous ces Pieds Noirs qui qui arrivent sur le là-bas et qui c' est à ce moment-là que la Corse disons elle a eu au moment où L2: il y a eu un changement L1: ah oui le changement là le changement là vous vous rendez compte que nous étant militaires enfin mon mari étant militaire euh on avait on mangeait pas de poisson de dai~ de de là-bas de de on était à NNAAMMEE on mangeait pas du du poisson de NNAAMMEE le poisson venait du continent on allait chercher le poisson à NNAAMMEE alors que nous étions les pieds dans l' eau tout ça parce qu' il y avait pas un pêcheur corse qui ils ont attendu que tous les Pieds Noirs arrivent pour euh pour euh avoir les rôles de pêche tout ça après bien sûr ils en ont voulu aux ils en ont voulu aux aux Pieds Noirs qui ont eu des subventions des trucs comme ça mais finalement c' était pas leur faute à eux ils avaient qu' à exploiter leurs leurs rôles de pêche pourquoi ils allaient pas pêcher ils attendaient que nous on aille chercher le poisson on avait un avion qui allait nous chercher bon ben en plein hiver c' était normal hein parce qu' une ville qui l' hiver a dix-huit mille l' été du moins a dix-huit mille habitants l' hiver elle se retrouvait on était deux mille voyez la différence qu' il y a tous les commerces étaient fermés tout le monde partait sur le continent on se retrouvait on était on était seuls quoi alors il fallait bien que qu' on se débrouille alors on avait un avion qui partait qui allait sur sur Nice qui nous faisait le ravitaillement en légumes bon euh c' est tout à fait normal parce que la Corse à à part la côte orientale qui qui avait pas mal de légumes et des trucs comme ça mais sinon nous nous du du côté où nous étions c' était le désert c' était il y a rien du côté de NNAAMMEE il y a et c' était vraiment euh touristique et disons que l' été après il y a absolument aucun arbre fruitier aucun jardin ou rien du tout quoi d'ailleurs on p~ on était pas loin du désert des Agriates le désert des Agriates là vous voyez mon mari a fait un stage survie hein il sont partis huit jours avec une boussole ils mangeaient des racines ils mangeaient tout ce qu' ils trouvaient c' est vraiment le désert hein il y a absolument rien et pour finir de vous dire donc on se retrouvait faire nos courses on avait un avion qui partait une fois par semaine sur NNAAMMEE nous faire toutes les courses que ce soit du poisson que ce soit de la viande que ce soit de n' importe quoi à part le fromage et les trucs comme ça avant justement de connaître euh la mentalité des des des Corses après une fois qu' on a commencé à connaître qu' on a été intégrés avec eux ben ça a été plus facile on est arrivé à avoir des oeufs on est arrivé bien sûr en les leur payant parce que c' était normal mais c' était plus frais c' était de la campagne mais ça été dur au départ mais après une fois qu' on y est alors c' est impeccable hein après on est parti mon mari a son donc il a eu son accident il a été muté à NNAAMMEE mais à NNAAMMEE moi je suis pas restée euh disons que moi euh NNAAMMEE j' ai juste fait que passer et on est monté à NNAAMMEE à NNAAMMEE ben l' Auvergnat il est pas mal aussi l' Auvergnat euh mais on est guère resté il est il est bien l' Auvergnat euh il y a pas de problème avec eux mais enfin disons qu' on n' y est guère resté on y est resté de soixante enfin quand même on y est resté trois ans mais enfin disons que j' ai p~ comme on avait pas eu de problème il y a pas eu de maladie il y a pas eu d' accident il y a rieu eu disons qu' on s' est on était toujours pareil c' était en un camp militaire alors on était toujours euh de côté on s' intégrait en en Auvergne en on s' est moins intégré à la à la population que après on est parti on est allé dans l' est de la France alors là dans l' est de la France mon mari à l' âge de dix-huit ans quand il avait débuté dans l' armée il avait commencé à être dans l' est de la France il était à NNAAMMEE exactement et il avait connu des jeunes de NNAAMMEE euh et qui après se sont mariés des jeunes filles des jeunes gens qui après se sont mariés puis nous quand on y est remonté en soixante-six soixante-sept disons que nous sommes arrivés là-haut mon mari lui quand il y est allé un mois avant moi a revu des collègues à lui qu' il avait fait jeunesse avec qui avaient pris femmes et qui avaient eu des enfants et disons que quand moi je suis arrivée on est arrivé exactement un vingt-neuf décembre c' était le jour de l' arbre de Noël je m' en rappellerai toujours euh le déménagement avait été fait et quand je suis arrivée pratiquement nous d' NNAAMMEE à NNAAMMEE euh avec trois enfants c' était un peu dur quand nous sommes arrivés là-haut à NNAAMMEE mon déménagement était tout installé parce que justement mon mari avait rencontré ses collègues et quand le camion de déménagement était arrivé ses collègues étaient venus à l' appartement et a~ avaient dit bon ben voilà vous mettez la chambre à tel endroit euh ils avaient fait comme si ça avait été pour eux L2: hum L1: et moi donc nous sommes arrivés le matin et à midi ce qui m' avait plu j' arrive à midi et pas de dîner à faire rien du tout on m' avait préparé une belle choucroute une belle choucroute bien garnie et ma foi disons que même à l' heure actuelle même euh je c' est des gens euh cette la dame là avec qui qui m' avait préparé le déménagement qui m' avait rangé toutes mes affaires enfin toutes mes affaires placé les meubles dans divers endroits euh qui est maintenant la marraine de ma de ma dernière gamine qui a quinze ans quoi parce que vraiment euh on a lié d' amitié on jouait aux cartes une fois chez les uns une fois chez les autres on a on est resté mais c' est toujours pareil euh où nous étions nous étions p~ c' était pas bien NNAAMMEE nous étions à cinquante kilomètres de NNAAMMEE c' était c' est vraiment à la frontière luxembourgeoise entre sur la frontière de sur la ligne Maginot et là euh le soir à partir de cinq heures euh il y avait du brouillard il y avait plus rien vous savez c' est pas il y avait pas de pharmacie il y avait abso~ c' était vraiment le nid d' aigle il y avait rien rien rien rien rien alors il fallait bien qu' on s' occupe on était jeune moi j' avais euh j' avais trente ans attendez que je dise pas de bêtises oui j' avais trente ans en soixante-dix alors euh ça de suite euh le soir euh qu'est-ce que vous voulez faire bon on est les petits avec les petits copains bon ils allaient chez les petits copains le mercredi tout ça le dimanche mais nous qu'est-ce qu' on faisait alors on jouait aux cartes euh et c' est c' est ça été des gens que même à l' heure actuelle ben nous ils nous attendent avec impatience pour qu' on y remonte on a gardé des liens de et c' est des lorrains quoique pas bien lorrains puisque elle est de maman euh sa maman est oh là là pas hongroise enfin L2: polonaise L1: non non pas polonaise euh Tchécoslovaquie ou quelque chose il y a beaucoup de de dans les mines là-haut il y a beaucoup de gens comme ça et la maman de cette dame c' est des des anciens mineurs les parents de cette dame qui est qui avait épousé un militaire qui était collègue avec mon mari mais c' est beaucoup des Hongrois des trucs comme ça là haut dans ces parce qu' il y avait la mine là-haut à l' époque Turque ça y est c' est pas là hum aussi c' est la Turquie e~ elle était turque la la maman et disons que ça on a pa~ donc pas bien la mentalité du Lorrain parce que le Lorrain en définitif euh on l' a pas trop connu on co~ connaît plutôt des gens comme ça qui ne qui sont eux aussi intégrés à la vie de Lorrain mais le Lorrain par lui-même on l' a on l' a pas tellement connu parce qu' après bon on est redescendu à NNAAMMEE même et à NNAAMMEE même eux vous savez on était dans des des H L M et dans les H L M euh on était que des militaires alors on avait de tout là dedans hein on avait des des gars des des Bouches du Rhône on avait des gars qui étaient des Alsaciens on avait des gars qui étaient du Périgord on avait des gars un peu de partout mais du des Lorrains mêmes euh on les a pas côtoyés à part dans les épiceries mais vous savez euh dans les grandes surfaces on a pas comme dans quand on a débuté il y a trente ans arrière à NNAAMMEE parce qu' à NNAAMMEE il y a encore il y a trente ans arrière il y avait pas de grandes grandes surfaces il y avait juste les le petit commerçant du quartier où nous allions tandis que là-haut la Lorraine de suite c' était la plus grande ville ça faisait trente ans et on allait directement au libre service on allait pas à la petite épicerie ça fait qu' on a pas côtoyé disons euh le le Lorrain le Lorrain euh à NNAAMMEE si à NNAAMMEE on y on en Auvergne là on avait le on allait chez le commerçant mais enfin disons non moi le plus beau le enfin le les deux meilleurs souvenirs que j' ai c' est et la Corse et la Lorraine parce que justement euh la Lorraine pour cette raison là on s' est retrouvé avec des des gens que euh p~ p qui étaient du même pa~ pareils que nous quoi qui sont arrivés là ils ont été implantés là euh il fallait il a fallu qu' ils se débrouillent quoi mais sinon moi j~ personnellement la Corse et le et la Lorraine parce que NNAAMMEE j' en ai un mauvais souvenir alors NNAAMMEE alors quand on m' en pa j' y suis repartie volontiers le c' est l' année dernière oui là euh non cette année-là enfin en quatre-vingt-huit j' y suis allée en on y est allé à un congrès militaire avec mon mari mais ça m' a fait plaisir j' ai rencontré des gens que j' avais pas vus depuis X années enfin vingt-huit vingt-neuf ans puisque mon fils il a neu~ vingt-neuf cette année hein eh ben j' étais contente de les revoir mais enfin on a parlé de nos malheurs on a parlé tu te rappelles quand euh euh on venait chez toi parce que enfin on était jeune ménage hein euh on y arrivait pas la fin du mois alors on se mettait à plusieurs pour finir de nos mois on s' arrangeait et surtout le week-end de se mettre ensemble bon ben nous avait un peu plus de paye puisqu' on avait un petit en plus alors notre salaire était un peu plus fort alors nous c' était un jeune couple ben ils y arrivaient pas alors on avait pris un logement à deux de façon à pouvoir euh bon ben quand on les a revus maintenant on était content de les revoir ça nous a ça nous a fait quelque chose hein je me rappelle quand euh parce qu' elle avait la dame là qui que j' ai revue elle avait une petite elle s' appelait NNAAMMEE et mon fils il s' appelait NNAAMMEE et quand un pleurait l' autre pleurait parce qu' ils avaient peut-être trois semaines euh un mois d' écart alors euh tu te rappelles quand NNAAMMEE euh commençait à pleurer oui alors d~ parce qu' on avait pris un logement où il y avait une salle à manger une cuisine mais deux chambres hein alors euh quand il y en avait un qui commençait à pleurer dans une chambre l' autre aussi mais on était obligé de faire comme ça parce qu' on avait pas de on avait pas suffisamment d' argent pour pouvoir se payer un logement à alors on avait pris un logement à deux voilà c' est parce que euh les logements à l' époque ils étaient pas hein comme maintenant hein ils étaient chers hein et comme on débutait ben voilà mais enfin disons que les meilleurs souvenirs que j' ai eu c' est la Corse et l' Est de la France hein parce que bon premièrement Corse on avait un bel appartement on avait un appartement avec euh quand mon mari allait sauter quand mon mari allait sauter euh le matin il me disait ben tiens je m' en vais aujourd' hui je saute tu pourras nous regarder alors par le balcon on regardait là on les voyait sauter là sur la baie de de NNAAMMEE là c' était magnifique c' était beau le seul chose que j' ai eu ça été le jour du tremblement de terre qu' il y a eu le au mois de mars euh non plus tard plus tard puisque mon mari a été était déjà avec les deux pieds dans le plâtre il y a eu le tremblement de terre à Skopié en Yougoslavie en soixante-trois et je m' en rappellerai toujours nous on était couchés le matin ça devait être six heures le matin puis tout d' un coup tout bouge bobobobobobo bobobo mon mari lève- toi va-t' en mais je dis pourquoi tu veux que je me lève que je m' en aille je dis je suis bien moi là lève- toi va-t en prends les petits et pars et moi je cherchais les chaussures de partout dans la maison il me dit mais tu partiras et j' y ai dit et toi qu' est-ce que tu fait mais j' ai dit mais mais j~ et puis je comprenais pas ce qu' il voulait me dire je comprenais pas pourquoi il voulait que je m' en aille eh ben c' était un trem~ le tremblement de terre mais moi le temps que je réalise que c' était le tremblement de terre j' ai attrapé j' ai d' abord cherché les chaussures de mes enfants j' ai pris mes deux petits et j' avais ma fille elle avait donc un mois et demi deux mois je l' ai laissée dans la chambre celle-là je suis partie avec les deux garçons je j' ai laissé la fille bon ben et même à l' heure actuelle ma fille elle me dit maman tu te rends compte tu m' aimes pas hein moi vraiment tu m' aimes pas tu es partie avec mes deux frères et moi tu m' as laissée dans la je l' ai laissée carrément dans la chambre hein je suis partie et j' ai laissé ma fille hein et moi je tournais et mon mari mais vas-t' en bon sang prends les petits et pars lui il pouvait pas descendre il avait les deux jambes dans le plâtre hein L2: ah L1: il était euh jusque-là hein pendant six mois il est resté comme ça les deux jambes dans le plâtre il a eu en tout dix huit fractures p~ à chaque cheville L2: hum L1: plus tibias et péronés euh quand euh quand ça s' est passé ça quand mon mari a eu son accident le matin il y avait un plafond bas là comme ces jours-ci quand il y avait les le ciel gris vraiment et comme pour passer par la route pour aller à NNAAMMEE à NNAAMMEE c' est que des tortillons euh comme ça ils ont dit on va le faire partir par hélicoptère mais par hélicoptère l' hélicoptère pouvait pas décoller le plafond était trop bas plutôt que de se casser la figure il ont transporté par avec un Nord avec un avion de saut et alors le plus beau c' est que dans l' endroit où ils ont transporté à côté il y avait un un cercueil avec un gars qui s' était hydrocuté en sortant en sautant il est sau~ il a sauté en mer et il s' est hydrocuté alors mon mari était inconscient d' un côté et de l' autre côté il y avait un cercueil avec alors vous voyez un petit peu le voyage qu' il a fait hein L2: il s' était électrocuté L1: non i~ une hydrocution L2: ah L1: en sautant L2: d'accord L1: en sautant parachute quand il a touché l' eau il s' est u~ une hydrocution L2: ah L1: hydrocution il a eu L2: il y a beaucoup d' accidents comme ça chez les parachutistes L1: hum non non mon mari vraiment quand il a eu son accident soixante-trois ça été vraiment parce qu' il y avait je sais pas combien il y a de vent qui s~ s~ dans la baie de Calvi là combien il y a de vent mais quand ils tournaient avec leurs leurs avions il est sau~ il a sauté normalement en sautant normalement normalement s' il y avait pas eu du vent au sol hein parce qu' en du moment au moment où il arrive au moment de sauter il y a eu une rafale de vent qui l' a p~ pris et qui l' a fait tomber sur le toit d' un bâtiment mais si le pépin était tombé sur le toit du bâtiment et bien mon mari se dégrafait et laissait le pépin sur le toit tandis que lui mon mari est tombé sur le toit mais le le pépin est tombé au sol enfin c'est-à-dire dans le coin du bâtiment et il a été regonflé par le vent en coin de bâtiment c' est-à-dire qu' il a pas eu le temps de se re~ dégrafer que le parachute l' a retiré en en arrière en le retirant arrière il a pas eu le temps et il il s' est quand même mis en position de saut mais il était plus p~ transporté par le pépin il est tombé carrément les chaussures L2: du haut de d' un immeuble L1: de trois mètres enfin une hauteur d' un immeuble euh de une un immeuble de de trois quatre étages voyez les b~ les chambres des des appelés de trois quatre étages il avait les chaussures les Rangers ses chaussures de saut là hein éclatées parce que la la jambe en sautant le la jambe est rentrée dans la dans le pied disons que tous tous les cartilages tous les méta machins là tous tout ont été je vous dis dix huit fractures plus péroné tibia chaque à chaque j~ jambe L2: et maintenant ça va L1: eh ben disons que on devait le on devait le transporter quand ils ont vu tout ça ils pouvaient pas passer ni pour un endroit ni pour l' autre ils devaient le transporter au Val de Grâce et il y a eu un bon dieu pour lui qu' ils transportent pas au Val de Grâce parce que de toute façon s' ils avaient transporté au Val de Grâce ils amputaient hein il aurait été amputé et donc en soixante-trois cette époque là il y avait euh les gars des hôpitaux d' Alger tout ça puisque c' était au moment de la débâcle quand s~ les docteurs d' Alger tout ça partaient et rentraient à là à prendre la clinique à NNAAMMEE à la clinique NNAAMMEE à NNAAMMEE c' est le docteur de la clini~ de de d' un grand docteur de l' hôpital de d' Alger qui l' a opéré qui lui a sauvé les deux jambes heureusement de lui sinon il était amputé des deux jambes tibias péronés de toute façon à l' heure actuelle il marche mais le matin avant de reprendre son truc normal quand il descend les escaliers il descend comme un enfant de deux trois ans qui apprend à marcher c'est-à-dire euh en il arrive pas à euh sa jambe est pas flexible son pied pas flexible puisqu' il a plus que toutes ses attaches sont en en plastique maintenant il a d' ailleurs une jambe qui est à trois centimètres dans l' axe du pied elle est déj~ légèrement déplacée mais enfin disons que pour lui il y a eu un bon dieu qu' il tape pas sur la tête L2: voilà surtout L1: hein puisqu' il a eu la présence d' esprit de se remettre en position de saut hein et se remettre euh normalement il est tombé et il a eu de la chance dans son malheur il a eu de la chance et il a eu de autant de chance que le temps était mauvais que le l' avion n' est pas parti sur Paris sinon l' envoyait au Val de Grâce là ils amputaient ils cherchaient pas comprendre hein tandis que là il a été vraiment euh et alors euh c' est marrant parce que le premier quand il s' est réveillé là au bout de parce que là l' accident a eu lieu le matin à six heures et demie on l' a transporté à une heure de l' après-midi alors d' abord par ambulance ils ont pas pu partir après l' hélicoptère n' a pas pu décoller parce que il y a eu que l' avion qui est parti et l' avion il a dit tant pis on v~ on essaye et ils sont partis et donc le lendemain quand il s' est réveillé le gars qui était à côté il lui dit qu' est-ce que tu voudrais alors euh mon mari t~ toujours inconscient hein parce qu' il avait b~ d' accord il était réveillé mais encore un peu dans les vaps il se réveillait il se rendormait il faisait que ça une cigarette il est fumeur mon mari il demande une cigarette et là il dormait il prend sa cigarette et puis il se rendort puis f~ il a foutu le feu au au pyjama il s' est brûlé enfin bref vraiment ça été un concours de de circonstances le gars il lui dit vé tu m' as demandé moi je croyais que tu étais réveillé mais il lui dit non j' étais p~ réveillé oui j' étais réveillé on me pose une question je réponds mais j' ét~ j' avais pas encore tout mes esprits à moi il avait pas tout ses esprits à lui voilà L2: il est revenu de loin L1: oui oui oui oui oui oui mais disons que ça ça ça l' a vraiment ça lui a fait ça lui a l' a touché quoi ça l' a vraiment euh marqué après hein parce qu' après disons il a pas été euh ça lui a laissé quelque chose hein il il pouvait pas cour~ il peut pas courir il peut pas il a pas eu s~ il a eu une vie normale si vous voulez mais enfin disons ça lui a la cet accident lui a laissé quelque chose ça L2: qu' est-ce qu' il a fait ensuite L1: ben ensuite bon ben alors après il est parti au Laos mon mari en soixante et dix quand on est parti de de NNAAMMEE parti au Laos et au Laos normalement j' aurais dû moi partir avec lui j' avais un gosse de onze ans un de dix ans non même pas onze ans il avait dix ans neuf ans et huit ans seulement celui de dix ans rentrait en sixième et comme il rentrait en sixième il fallait soit le laisser à la famille soit le laisser en pension et mon mari quand était gamin à l' âge de quatorze ans on l' a mis aux écoles d' enfants de troupe pour la bonne raison que ses parents étaient à Dakar et comme ses parents étaient à Dakar et bien à l' époque en quarante-cinq cinquante euh on pouvait pas donner une instruction aux enfants comme ici en France alors ils ont dit bon de deux choses ou on le laisse à la grand-mère alors le premier séjour ils sont qu' ils ont passé à Dakar ils ont laissé à la grand-mère mais le deuxième séjour à l' âge de quatorze ans mon mari à la grand-mère il lui faisait passer et il travaillait pas l' école alors comme il travaillait pas l' école les parents ont dit bon puisque c' est comme ça on le met aux écoles d' enfant de troupe et en le mettant aux écoles d' enfant de troupe à la sortie des écoles d' enfant de troupe vous vous devez si vous payez pas les études vous devez cinq ans à l' armée alors il a été obligé de s' engager dans l' armée c' est pour ça qu' il est il a été militaire parce qu' après bon ben il avait fait son engagement puis après il a été euh militaire de carrière quoi mais les premiers cinq ans qu' il a fait lui dans l' armée ça été parce que ses parents pouvaient pas payer les études et disons ils ont il fa~ fa~ il fallait qu' il rende ses cinq ans à l' armée donc après euh quand mes enfants eux alors quand mon mari quand il a vu que les petits on devait mettre l' aîné en pension il m' a dit bon ben voilà euh tu restes en France si si j' arrive moi à revenir plus tôt je rentrerai plus tôt sinon euh ben parce que vraiment lui il voulait pas mettre les gosses à en pension il en avait tellement souffert étant gamin d' avoir passé sa jeunesse entre les grands-parents et la pension que lui il a toujours dit moi si j' ai des enfants jamais mes enfants bon alors euh donc quand mon mari est parti au Laos il voulait pas laisser les petits enfin il voulait pas nous séparer quoi et alors lui euh il a dit bon je vais rent~ je vais aller là-bas selon comment ça se passe soit je vous fais venir soit vous restez en France et comme là-bas c' était à l' époque où il y avait euh Souvanna Phouma là ça allait plus que plus que mal hein puisque c' était au moment des Khmers rouges des Me~ Merc~ des Khmers euh je sais pas comment là et bien ça allait mal ça commencé c' était au moment où de la débâcle alors mon mari ben quand il a vu ça il a dit bon ben il vaut mieux que tu restes toi et donc il est resté là-bas tout seul mais il a pas pu rester plus de cinq mois et demi à cinq mois et demi il en a eu marre et il a pris sa retraite il a dit puisque c' est comme ça puisqu' on me donne pas puisqu' on me donne pas ce que je veux eh ben je prends ma retraite parce que chaque fois qu' on demandait une mutation pour se rapprocher près de chez nous puisque nous on est de NNAAMMEE ben on est à vingt-cinq kilomètres d' ici on est à NNAAMMEE hein nous chaque fois qu' on a demandé on a toujours demandé NNAAMMEE et chaque fois qu' on a eu NNAAMMEE on a demandé NNAAMMEE on nous a toujours envoyé toujours plus loin jamais on nous a deman~ on nous a envoyés à l' endroit où nous voulions tous les deux ans on fait une demande de mutation et jamais on nous a dit on nous a accordé ce que nous voulions chaque fois quand on a demandé bon de se rapprocher d' NNAAMMEE d'abord quand on a demandé mon mari avant avant qu' il rentre d' Algérie lui en en soixan~ en cinquante-neuf il avait demandé euh NNAAMMEE il a la mutation en poche tout pour euh être à NNAAMMEE heureusement qu' il prend quinze jours de permission parce que s' il avait pas pris les quinze jours de permission lui et bien il était obligé de partir immédiatement de retourner en Algérie il avait sa mutation en poche pour NNAAMMEE et mon beau-père était à la gendarmerie de NNAAMMEE comme chef de brigade il reçoit un télégramme de son corps hein de son bataillon en lui disant qu' il fallait qu' il regagne immédiatement sa base en Algérie heureusement qu' il avait des des permissions sinon il fallait qu' il parte de suite illico il serait reparti alors qu' on avait en poche la mutation à NNAAMMEE L2: hum hum L1: cette mutation à NNAAMMEE bon ben il est reparti en Algérie hein et cette mutation à NNAAMMEE nous ne l' avons jamais eue jamais jamais jamais après quand il est rentré on est il a il a été muté à NNAAMMEE quand après on a fait on a fait le tour et chaque fois que nous demandions une mutation pour nous rapprocher de chez nous on nous a toujours envoyés un peu plus loin et la dernière ça été celle qui a fait déborder le vase et qu' il en avait marre de ces déménagements qui marre de tout il a dit puisque c' est comme ça eh ben je prends ma retraite la grosse erreur hein ça été la grosse erreur que nous avons fait on le reconnaît à l' heure actuelle mais comme toujours pareil quand on est jeune on ne réfléchit pas assez hein et bien on aurait jamais dû parce que moi l' heure actuelle j' aurais pas besoin de travailler parce qu' il aurait une bonne retraite mais comme il a pris la proportionnelle et que on lui avait tellement promis une belle place et tout ce qui s' ensuit que le gars ben la place quand nous sommes arrivés quand il a eu pris sa retraite ben la place on en avait pas et d' usine en usine il a été et maintenant ben il se ça fait quatre ans qu' il est au chômage alors moi au bout de quand j' ai vu ça ben j' ai dit faut que moi je trouve du travail que si on était restés était restés dans l' armée eh ben à l' heure actuelle moi je travaillerais pas voilà le problème est là il serait à la retraite de là maintenant mais il aurait une retraite autre que celle qu' il a parce que là il a que une retraite de dix-huit ans de service hein et qu' il aurait eu une retraite de vingt-cinq ans de service voilà le problème est là et disons que mon fils aîné stop il n' y en a plus L2: ah oui ça arrête