_: Université de Poitiers UFR Sciences Humaines et Arts Laboratoire Langage , Mémoire et Développement Cognitif ( LMDC ) / UMR 6215 CNRS Les contraintes de sélection de l' auxiliaire " être " ou " avoir " . Etude à partir des déficits neuropsychologiques et de l' apprentissage de langue seconde Thèse de Doctorat de l' Université de Poitiers Mention Psychologie Présentée par Sophie GRIFFINI Sous la direction de François RIGALLEAU Jury Madame Françoise CORDIER : Université de Poitiers Madame Cheryl FRENCK-MESTRE : Université de Provence ( Rapporteur ) Monsieur Jean-Luc NESPOULOUS : Université de Toulouse II ( Rapporteur ) Monsieur François RIGALLEAU : Université de Poitiers Madame Antonella SORACE : Université d' Édimbourg Poitiers , Janvier 2007 Sommaire INTRODUCTION GENERALE 5 CHAPITRE 1 7 La sélection des auxiliaires 7 1 . La sélection des auxiliaires des verbes intransitifs 8 1.1 . L' Hypothèse Inaccusative 9 1.2 . La dissonance inaccusative 12 2 . Les approches dichotomiques 13 2.1 . Approche syntaxique de l' inaccusativité 13 2.2 . Approche sémantique de l' inaccusativité 14 2.3 . Approches d' interface syntaxe-lexique de l' inaccusativité 15 3 . La Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires ( HSA ) 16 3.1 . La notion de télicité et d' agentivité au centre de cette hiérarchie aspectuelle 17 3.2 . La notion de gradation 19 3.3 . Une hiérarchie fondée sur la théorie de l' optimalité 21 4 . Synthèse du chapitre 1 23 CHAPITRE 2 25 L' aphasie et la sélection des auxiliaires 25 1 . Bref historique 26 1.1 . L' aphasie de Broca 26 1.2 . L' agrammatisme 27 1.3 . Les autres types d' aphasie 28 1.3.1 . Aphasie de conduction 28 1.3.2 . Aphasie transcorticale 29 2 . L' origine du déficit de compréhension 29 2.1 . Le problème des phrases réversibles 29 2.2 . L' importance de la structure canonique dans la compréhension des phrases : la théorie de destruction des traces 30 2.3 . Le déficit de déplacement des verbes 34 3 . La compréhension des verbes intransitifs 36 3.1 . Trace Deletion Hypothesis ( TDH , Grodzinsky , 1995a ) 37 3.2 . Argument Structure Complexity Hypothesis ( ASCH ) 39 3.3 . Inaccusativité et biais lexical 42 3.4 . Synthèse 44 4 . La compréhension des auxiliaires 45 4.1 . La sensibilité aux auxiliaires dans des tâches off-line 45 4.2 . La sensibilité aux erreurs d' auxiliaires dans des tâches on-line 47 4.2.1 Déficit des processus automatiques 48 4.2.2 . Représentations syntaxiques " globales " et " locales " 51 4.3 Synthèse 53 5 . Synthèse du chapitre 2 54 CHAPITRE 3 57 Expérience 1 : Tâche de Détection de Mots 57 1 . Objectifs 57 2 . Récapitulatif du dispositif expérimental 59 3 . Méthode 60 3.1 . Participants 60 3.1.1 . Patients cérébro-lésés 60 3.1.1 . 1 . Caractéristiques des patients 60 3.1.1 . 2 . Etude préliminaire : évaluation des troubles de compréhension syntaxique 62 3.1.2 . Contrôles appariés 62 3.2 . Matériel 63 3.3 . Procédure 66 3.4 . Plan expérimental et hypothèses 67 4 . Résultats 68 5 . Synthèse du chapitre 3 73 CHAPITRE 4 75 La sélection des auxiliaires et la seconde langue 75 1 . L' apprentissage d' une seconde langue à la puberté 76 1.1 . Un âge critique pour apprendre une seconde langue ? 76 1.2 . Les différences entre la L1 et la L2 78 2 . La compréhension des verbes intransitifs chez des apprenants 81 2.1 . Les verbes inaccusatifs et les structures passives 82 2.2 . Les L2 avancés ont les mêmes performances que les locuteurs natifs 84 2.3 . Les L2 ne sont pas aussi précis que les locuteurs natifs 86 2.4 . Synthèse 88 3 . La sélection des auxiliaires en français et en allemand 89 3.1 . La HSA en allemand et en français 89 3.1.1 . Les verbes de changement de lieu 92 3.1.2 . Les verbes de changement d' état 92 3.1.3 . Les verbes de continuation d' un état préexistant 93 3.1.4 . Les verbes d' existence d' état 93 3.1.5 . Les verbes de processus incontrôlés 93 3.1.6 . Les verbes de processus contrôlés 94 3.1.6 . 1 . Les verbes de processus contrôlés ( avec mouvement ) 94 3.1.6 . 2 . Les verbes de processus contrôlés ( sans mouvement ) 95 3.2 . Synthèse 95 3.3 . Les verbes pronominaux 96 3.4 . Synthèse 97 4 . Méthodologies expérimentales utilisées dans l' étude de la L2 . 98 4.1 . La technique de lecture autorégulée 99 4.2 . La technique d' audition autorégulée 100 4.3 . Les tâches complémentaires 102 4.4 Synthèse 103 5 . Synthèse du chapitre 4 104 CHAPITRE 5 106 Les locuteurs français 106 Expérience 2 : Matériel français 107 Expérience 2a : Auditory Moving Window 107 1 . Méthode 108 1.1 . Participants 108 1.2 . Matériel 109 1.3 . Procédure 112 1.4 . Plan expérimental 114 2 . Résultats 114 2.1 . Résultats des Contraintes Syntaxe-Lexique 115 2.1.1 . Exactitude des jugements 115 2.1.2 . Temps de jugement des phrases 116 2.1.3 . Temps d' audition des phrases 117 2.1.4 . Récapitulatif des résultats 118 2.2 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 118 2.2.1 . Exactitude des jugements 118 2.2.2 . Temps de jugement 120 2.2.3 . Temps d' audition 121 2.2.4 . Récapitulatif des résultats 122 Expérience 2b : Stop Making Sense 124 1 . Méthode 124 1.1 . Participants 124 1.2 . Matériel 124 1.3 . Procédure 125 1.4 . Plan expérimental 125 2 . Résultats 126 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe - Lexique 126 2.2 . Récapitulatif des résultats 128 2.3 . Résultats concernant les contraintes Aspect - Réfléchis - Réfléchis 2 129 2.4 . Récapitulatif des résultats 131 Expérience 3 : Matériel allemand 133 Expérience 3a : Auditory Moving Window 133 1 . Méthode 135 1.1 . Participants 135 1.2 . Matériel 135 1.3 . Procédure 139 1.4 . Plan Expérimental 140 2 . Résultats 140 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique-Passif 141 2.1.1 . Exactitude des phrases 142 2.1.2 . Temps de jugement des phrases 143 2.1.3 . Temps d' audition des phrases 144 2.1.4 . Récapitulatif des résultats 145 2.2 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif 146 2.2.1 . Exactitude des jugements 147 2.2.2 . Temps de jugement des phrases 148 2.2.3 . Temps d' audition des phrases 149 2.1.4 . Récapitulatif des résultats 150 Expérience 3b : Stop Making Sense 152 1 . Méthode 153 1.1 Participants 153 1.2 . Matériel 153 1.3 . Procédure 153 1.4 . Plan expérimental 154 2 . Résultats 154 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique-Passif 154 2.2 . Récapitulatif des résultats 156 2.3 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif 158 2.4 . Récapitulatif des résultats 159 Synthèse du chapitre 5 161 CHAPITRE 6 165 Les locuteurs allemands 165 Expérience 4 : Matériel français 166 Expérience 4a : Auditory Moving Window 166 1 . Méthode 167 1.1 . Participants 167 1.2 . Matériel 167 1.3 . Procédure 167 1.4 . Plan expérimental 167 2 . Résultats 167 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique 168 2.1.1 . Exactitude des jugements 168 2.1.2 . Temps de jugement des phrases 169 2.1.3 . Temps d' audition des phrases 169 2.1.4 . Récapitulatif des résultats 170 2.2 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 171 2.2.1 . Exactitude des jugements 171 2.2.2 . Temps de jugements 171 2.2.3 . Temps d' audition 173 2.2.4 Récapitulatif des résultats 174 Expérience 4b : Stop Making Sense 175 1 . Méthode 175 1.1 . Participants 175 1.2 . Matériel 176 1.3 . Procédure 176 1.4 . Plan expérimental 176 2 . Résultats 176 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique 176 2.2 . Récapitulatif des résultats 178 2.3 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 179 2.4 . Récapitulatif des résultats 180 Synthèse du chapitre 6 182 DISCUSSION GENERALE DE LA THESE 184 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 196 ANNEXES : 223 Annexe 1 : Consigne de l' Expérience 1 224 Annexe 2 : Matériel de l' Expérience 1 225 Annexe 3 : Consignes des Expériences 2 et 4 228 Annexe 4 : Matériel expérimental français des Expériences 2 et 4 229 Annexe 5 : Consignes des Expériences 3 a et b et expérience en Annexe 9 235 Annexe 6 : Matériel expérimental allemand des Expériences 3 236 Annexe 7 : Caractéristiques des participants français apprenants allemand 245 Annexe 8 : Caractéristiques des participants allemands apprenants français 246 Annexe 9 : Matériel allemand - locuteurs allemands 247 Introduction générale Etre et avoir présentent une particularité qui les distingue des autres verbes d' une langue . En effet , ils peuvent s' employer comme tous les autres verbes avec le sens et la construction qui leur est propre , mais ils peuvent également s' employer comme auxiliaire . Dans ce dernier cas , leur emploi sert à constituer certaines formes verbales ( e.g. , les formes passives , les temps composés , les temps super composés ) . Les verbes auxiliaires etre et avoir font partie des mots les plus courants de la langue française [ 1 ] . La nature des auxiliaires est l' une des questions qui a beaucoup intéressé la linguistique et la psycholinguistique . Contrairement aux verbes principaux , les auxiliaires sont des verbes non lexicaux qui n' ont pas de structures d' arguments qui leur sont propres et qui n' attribuent pas de rôles thématiques ( Bentley Guéron Pollock , 1989 ) . Les auxiliaires ont d' abord été considérés comme des mots déficients sémantiquement puisque leur signification est restreinte à des domaines de temps , de modalité et d' aspect ( Akmajian , Steele Essegbey , 2004 ; Guéron , 2002 ; Heine , 1993 ) . Par la suite , les auxiliaires ont été conçus comme étant sémantiquement malléables , c' est-à-dire qu' une partie substantielle de leur signification est déterminée par leur environnement syntaxique immédiat ( Barbiers , 2002   ; Cheng & Sybesma , 2004 ) . Notre travail se situe dans le domaine de la psychologie du langage dans le sens où il s' agit de vérifier si des principes généraux de fonctionnement cognitif sont appliqués dans le cas de la sélection des auxiliaires . Le terme " sélection des auxiliaires " est généralement utilisé pour faire référence à un phénomène trouvé dans de nombreuses langues romanes et germaniques où l' auxiliaire utilisé dans la construction " auxiliaire + participe passé " est soit etre , soit avoir . Contrairement à des langues comme l' anglais ou l' espagnol qui utilisent systématiquement l' auxiliaire avoir pour former les temps composés des verbes , il existe un grand nombre de langues ( français , italien , allemand , néerlandais parmi d' autres ) qui ont le choix entre etre et avoir . Mais comment déterminer l' utilisation correcte de l' un ou l' autre des auxiliaires avec un verbe donné ? Notre objectif est alors d' étudier le fonctionnement des auxiliaires dans la compréhension de phrases par le biais de méthodes de psychologie expérimentale . L' objectif principal est d' étudier si certains facteurs agissant sur la sélection et l' emploi des auxiliaires influencent la compréhension de phrase . Le premier chapitre porte sur le problème de sélection des auxiliaires avec les verbes intransitifs dans une langue donnée , mais également à travers les langues . Les verbes intransitifs se définissent comme des verbes qui n' ont pas de compléments d' objets ( direct ou indirect ) mais qui peuvent s' employer avec des compléments circonstanciels . Nous aborderons la possibilité de classifier les verbes intransitifs en plusieurs catégories dans le but de clarifier l' emploi des auxiliaires . Le chapitre 2 expose quelques données issues de la neuropsychologie . Si nous utilisons le langage de façon naturelle , cette activité devient très complexe en cas de lésion cérébrale . La production des patients aphasiques est dépourvue de certains mots dont les auxiliaires font partie mais qu' en est -il de leur compréhension ? Le chapitre 3 étudie la compréhension des auxiliaires chez des patients aphasiques en s' appuyant sur la Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires ( Sorace , 2000 ) . A l' aide d' une tâche de détection de mots , notre objectif est d' examiner dans quelle mesure la compréhension des auxiliaires est affectée . Les trois derniers chapitres s' intéressent à la sélection des auxiliaires mais cette fois -ci chez des personnes qui ont appris une seconde langue . Comment un locuteur apprenant une langue étrangère sait qu' un verbe intransitif fonctionne avec l' auxiliaire etre ou l' auxiliaire avoir ? La méthode la plus simple serait sans doute de considérer un apprentissage par coeur . Néanmoins , nous pouvons nous demander si des principes généraux ne seraient pas à l' oeuvre . Notre objectif est de tester la Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires de Sorace ( 2000 ) selon laquelle le choix des auxiliaires est plus facile pour certains verbes que pour d' autres . Le chapitre 4 traite de l' apprentissage d' une seconde langue et des différences de sélection d' auxiliaire entre une langue germanique ( l' allemand ) et une langue romane ( le français ) . Les chapitres 5 et 6 sont des chapitres expérimentaux relatifs à la seconde langue . Il s' agit de montrer , à l' aide de deux méthodologies en temps réel ( tâche d' Auditory Moving Window et tâche de Stop Making Sense ) , si les problèmes relatifs au choix des auxiliaires sont identiques ou différents en français et en allemand . Dans le chapitre 5 , nous nous intéressons à la compréhension des auxiliaires en langue française et en langue allemande par des locuteurs français . Le chapitre 6 aborde la compréhension des auxiliaires en langue française par des locuteurs allemands . CHAPITRE 1 La sélection des auxiliaires Ce chapitre commence par une définition de l' emploi des auxiliaires et par un examen de la difficulté de sélection pour les verbes intransitifs . Parce que les verbes intransitifs semblent se diviser en deux catégories ( Split Intransitivity ) , certains auteurs ont pensé qu' à chacune des catégories de verbes intransitifs correspondait un auxiliaire bien défini . Cependant , ce phénomène n' est pas aussi clair qu' il n' y paraît puisqu' un certain nombre d' exceptions existent . Des explications en terme purement syntaxique , purement sémantique ou ayant recours à l' interface syntaxe-lexique ont été avancées . Elles seront briévement décrites dans ce chapitre . Nous terminerons ce chapitre en présentant une approche aspectuelle du problème de classification des verbes intransitifs et de la sélection des auxiliaires : l' approche de Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires proposée par Sorace ( 2000 ) . 1 . La sélection des auxiliaires des verbes intransitifs Les auxiliaires etre et avoir s' emploient pour former les temps composés d' un verbe . Benveniste ( 1966 ) observe que l' auxiliaire avoir a certaines propriétés en commun avec l' auxiliaire etre et d' autres qui lui sont propres . Par exemple , etre et avoir ont l' un et l' autre le statut formel d' auxiliaires temporels . etre et avoir sont admis l' un et l' autre comme auxiliaires temporels des mêmes verbes , selon que ces verbes sont ou non réfléchis , c' est-à-dire selon que le sujet et l' objet désignent ou non la même personne  : etre quand sujet et objet coïncident ( "   il s' est blessé   " ) , avoir quand ils ne coïncident pas ( "   il m' a blessé   " ) . Ni etre ni avoir ne peuvent être employés à la forme passive ( " * il est est " , " * il est a " ) . etre et avoir sont en distribution complémentaire  ; tous les verbes ont nécessairement l' un ou l' autre ( "   il est arrivé  ; il a mangé   " ) y compris etre et avoir eux-mêmes , qui à l' état libre prennent avoir ( "   il a été   " , "   il a eu   " ) . Si les verbes ont nécessairement l' auxiliaire etre ou avoir , en langue française , l' auxiliaire avoir sert dans la grande majorité des cas et etre pour un nombre restreint de verbes ( Benveniste , 1966 ) . Les verbes qui s' accompagnent d' un auxiliaire pour former les temps composés sont dits transitifs ou intransitifs . Un verbe transitif est accompagné d' un complément d' objet qui peut être direct ( Il évoque son enfance ) ou indirect ( Il parle de son enfance ) . La différence entre un complément d' objet direct et un complément d' objet indirect étant la présence ou non d' une préposition . Un verbe intransitif , quant à lui , n' est pas accompagné d' un complément d' objet . Toutefois , ce type de verbe peut avoir des compléments circonstanciels de temps , de lieu , etc . ( Le poisson nage " dans son bocal " ) . En français , l' auxiliaire utilisé pour les verbes transitifs est avoir au passé composé ( 1 ) et si ce verbe est employé à la forme passive , son auxiliaire est alors etre ( 2 ) . Paul a renversé son verre d' eau Le verre d' eau est renversé par Paul La sélection des auxiliaires pour les verbes intransitifs en français est moins nette . Certains verbes prennent etre ( 3a ) , certains prennent avoir ( 3b ) , d' autres admettent les deux auxiliaires ( 3c ) . D' autres langues romanes ( e.g. , italien ) et germaniques ( e.g. , allemand , néerlandais , finlandais ) montrent également une alternance dans le choix de l' auxiliaire pour les verbes intransitifs . a . Jean est entré b . Jean a nagé c . la neige a / est fondu ( e ) La langue française admettrait certaines généralisations concernant la sélection des auxiliaires , comme le montre l' exemple ( 4 ) ( Abeillé & Godard , 2000 ; Jones , 1996 ) . a être est utilisé lorsque le verbe est accompagné du pronom réfléchi " se " , b . être est utilisé pour une sous catégorie de verbes intransitifs ( e.g. , mourir , naître , ) et la plupart des verbes qui indiquent un déplacement du sujet ( e.g. , partir , venir ) , c . avoir est utilisé dans tous les autres cas ( en particulier pour les verbes intransitifs ) d . être est également l' auxiliaire qui sert pour la formation du passif . L' ensemble de ces règles et plus particulièrement les règles ( 4b ) et ( 4c ) ne sont pas systématiques et peuvent difficilement être généralisables à d' autres langues . En effet , comme nous allons le voir , beaucoup d' exceptions apparaissent à l' intérieur d' une même langue et à travers les langues . 1.1 . L' Hypothèse Inaccusative L' hypothèse Inaccusative ( comme hypothèse syntaxique ) a été formulée pour la première fois par Perlmutter ( 1978 ) dans le cadre de la Grammaire Relationnelle et a été adoptée plus tard par Burzio ( 1986 ) dans le cadre du modèle " Government-Binding " . Cette hypothèse a été prise comme point de départ dans l' étude des propriétés complexes distinguant des classes de verbes intransitifs ( " Split Intransitivity " ) . Elle postule que la sélection des auxiliaires serait un indicateur fiable du statut des verbes intransitifs . En effet , dans toutes les langues avec choix de l' auxiliaire , cette classe de verbes ne serait pas homogène et se diviserait en deux sous classes : les verbes inaccusatifs ( sélectionnant etre ) et les verbes inergatifs ( sélectionnant avoir ) . Ces deux types de verbes intransitifs ont des propriétés syntaxiques et sémantiques différentes . L' hypothèse Inaccusative essaye de donner une base sémantique , systématique et valide à travers les langues , à la distinction syntaxique entre les verbes intransitifs . Plusieurs propriétés syntaxiques permettent de distinguer les verbes inaccusatifs des verbes inergatifs . Tout d' abord , les deux types de verbes se distinguent par leur représentation en structure profonde . La structure profonde est considérée comme une structure abstraite et sous-jacente qui détermine l' interprétation sémantique . La structure de surface est considérée comme l' organisation superficielle d' unités qui renvoie à la forme physique de l' énoncé , à sa forme perçue . Comme nous allons le montrer la structure profonde et la structure de surface ne sont pas nécessairement identiques . Les verbes inaccusatifs seraient des verbes intransitifs qui se comportent comme si leur sujet était un objet en structure profonde . Ces verbes n' ont pas d' argument externe et ils attribuent tous des rôles thématiques à l' intérieur du groupe verbal ( 5 ) ( noté VP pour Verbal Phrase ) . inaccusatif  : [ VP V NP ] Le syntagme nominal ( noté NP pour Noun Phrase ) qui apparaît comme le sujet en structure de surface est en fait l' objet direct en structure profonde ( 6 ) . L' exemple ( 6a ) a donc la structure profonde [ S& 239;& 131;& 134; [ VP PART une lettre ] ] où S désigne la catégorie Sentence ( Phrase entière )  : Le nom " lettre " occupe une position d' objet direct en structure profonde et c' est en fait à cette position qu' est attribué le rôle d' Agent de l' action " partir " . a . Une lettre part . b . Une lettre i part t i Ce verbe n' attribue pas de Cas nominatif au nom qui occupe la position sujet . En linguistique , le Cas est un trait grammatical associé au nom , pronom et adjectif et exprimant la fonction syntaxique de celui -ci dans la phrase ou son rapport sémantique avec le processus exprimé par le verbe . Par exemple , l' accusatif est le Cas du complément d' objet et le nominatif est le Cas du sujet grammatical . Comme un nom doit recevoir un Cas , dans l' exemple donné , le nom " lettre " est " obligé " de se déplacer en tête pour recevoir un Cas nominatif ( 6b ) . Ce type de verbe serait marqué par l' auxiliaire être . Les verbes inergatifs seraient pour leur part des verbes intransitifs au sens fort comme " éternuer " . Ces verbes attribuent un rôle à la position de sujet en structure profonde ( 7 ) . Si nous prenons l' exemple " Pierre éternue " , l' argument unique de ce verbe inergatif est un sujet à tous les niveaux de représentation . Il a un argument externe ( au VP ) mais pas d' argument interne . Ce type de verbe serait marqué par l' auxiliaire avoir . inergatif : NP [ VP V ] Une autre propriété syntaxique qui permet de distinguer les deux types de verbes intransitifs concerne l' accord du participe passé . Burzio ( 1986 ) note qu' à la différence des verbes inergatifs , les verbes inaccusatifs montrent un accord avec le participe passé ( e.g. , Anne est arrivée ) . Burzio ( 1986 ) conclut que le sujet des verbes inaccusatifs est syntaxiquement analogue à l' objet direct des prédicats transitifs . Il suggère aussi que le sujet des verbes inaccusatifs pourrait également être analogue au sujet des prédicats passifs ( 8 ) qui est déplacé par rapport à sa position post-verbale en structure profonde . Ainsi , dans la phrase ( 8b ) , le sujet " Marie " monte de la position objet et s' accorde avec le participe passé " tuée " , présentant finalement l' accord attendu par les sujets inaccusatifs . a . J' ai tué Marie b . Marie a été tuée Ces données renforcent l' hypothèse selon laquelle les sujets inaccusatifs sont fondamentalement des objets directs . Toutefois , à la différence des objets directs , ces sujets reçoivent un Cas nominatif et non le Cas accusatif . Burzio ( 1986 ) note une corrélation entre la capacité d' un verbe à prendre un argument externe et sa capacité à assigner le Cas structural ( accusatif ) à l' objet . Cette corrélation est connue comme étant la Généralisation de Burzio ( 9 ) . En italien , Burzio ( 1986 ) note que les verbes inaccusatifs ont tous l' auxiliaire être , tandis que les verbes inergatifs ont tous l' auxiliaire avoir . Un verbe sans argument externe n' attribue pas le Cas accusatif Les propriétés sémantiques des deux types de verbes renvoient aux notions de rôles thématiques . Perlmutter ( 1978 ) commence son analyse de la distinction inaccusatif / inergatif en terme syntaxiques , cependant , il suppose aussi que les arguments syntaxiques des verbes sont déterminés par leur signification . Les arguments sémantiques spécifiques seraient assignés à des positions syntaxiques spécifiques en structure profonde . Perlmutter ( 1978 ) a mis en avant une hypothèse d' alignement universel selon laquelle il y aurait une transposition linéaire entre argument sémantique et positions syntaxiques spécifiques ( " Universal Alignment Hypothesis " , Perlmutter , 1978 ; Perlmutter & Postal , 1984 ) . Les arguments Agents seraient " alignés " avec des sujets syntaxiques et les arguments Patients seraient " alignés " avec les objets syntaxiques ( Baker , 1988 , 1997   ; Dowty , 1991   ; Perlmutter , 1978 ) . L' agentivité de l' argument aurait donc tendance à être corrélée avec l' inergativité et par conséquent avec les verbes sélectionnant l' auxiliaire avoir . Le rôle de Patient / Thème a tendance à être corrélé avec l' inaccusativité et par conséquent avec des verbes sélectionnant l' auxiliaire être . 1.2 . La dissonance inaccusative L' un des intérêts de l' hypothèse Inaccusative , selon Jones ( 1996 ) , est qu' elle réduirait le degré d' arbitraire dans la correspondance entre les rôles thématiques et les positions syntaxiques . Nous venons de voir que Perlmutter ( 1978 ) , Perlmutter et Postal ( 1984 ) , Johnson et Postal ( 1980 ) supposent une hypothèse d' Alignement Universel selon laquelle l' inaccusativité et l' inergativité d' une proposition sont universellement fondées sur la sémantique de cette proposition . Pour Rosen ( 1984 ) une telle hypothèse n' est pas acceptable . En effet , cette corrélation entre propriétés syntaxiques et sémantiques n' est pas aussi cohérente qu' elle était supposée à l' origine . Il a souvent été observé un manque de correspondance entre la représentation sémantique d' un verbe et le comportement syntaxique qui peut être prédit sur la base d' une telle représentation ( " unaccusative mismatches " ) . Cetains verbes sémantiquement très proches ont un comportement syntaxique différent suivant les langues ( Rosen , 1984 ) , et à l' intérieur d' une même langue les tests syntaxiques ne se recoupent pas complètement non plus ( Rosen , C . , 1984 ; Rosen , S.T . , 1996 ) : "   Rougir   " a un comportement syntaxique différent suivant les langues  : inaccusatif en italien et inergatif en français ; ou encore "   mourir   " inergatif en Choctaw mais inaccusatif en français ( Davies , 1986 ) et en italien ( Rosen , 1984 ) . Les verbes " ronfler " et " rougir " qui dénotent tous les deux des comportements involontaires du corps , sélectionnent des auxiliaires différents en italien . Une simple description montre que le comportement des verbes est variable et dépend du contexte . Cette variabilité fondée sur le contexte semble contredire l' hypothèse de Perlmutter ( 1978 ) et Perlmutter et Postal ( 1984 ) dont la fondation est sémantique . De façon plus critique , un modèle de classification des verbes supposerait que deux verbes soient sémantiquement identiques uniquement s' ils sont syntaxiquement identiques . Et ainsi , toutes les fois où deux verbes se comportent différemment dans la syntaxe , il faudrait supposer , en principe , des classes sémantiques de plus en plus détaillées . Si les données syntaxiques l' exigent , elles pourraient finir en plaçant chaque verbe dans une classe différente . 2 . Les approches dichotomiques Ces discordances inaccusatives multiples ont reçu des explications théoriques différentes . Certaines théories ont abandonné la tentative de caractériser cette division sémantiquement ( Perlmutter , 1989 ; Rosen , 1984 ) , d' autres ont dénié l' existence d' un encodage syntaxique ( Dowty , 1991 ; Lieber Van Valin , 1990 ) . Enfin , certains auteurs ont envisagé une explication en maintenant les deux niveaux de représentation ( Levin & Rappaport Hovav , 1995 ) . 2.1 . Approche syntaxique de l' inaccusativité Comme nous l' avons vu précédemment , Rosen ( 1984 ) a montré que les verbes " ronfler " et " rougir " , bien que sémantiquement proches , ne sélectionnaient pas le même auxiliaire en italien . Elle en concluait que la distinction entre les verbes inaccusatifs et les verbes inergatifs n' étaient pas caractérisable seulement en terme sémantique . Certains auteurs ont donc proposé une explication purement syntaxique ( Calcagno Rosen , 1984 ) . Les verbes inaccusatifs auraient en commun une configuration syntaxique particulière ( i.e. , sélection d' un argument interne , manque d' argument externe , impossibilité d' attribuer un cas ) qui les distinguerait des verbes inergatifs quelle que soit leur classe sémantique . Elle ne nie pas l' existence d' une correspondance entre la signification des verbes et leur classification comme inaccusatif versus inergatif mais il n' existerait pas une seule propriété sémantique commune à tous les verbes inaccusatifs sélectionnée par tous les diagnostics et par toutes les langues ( Baker , 1983 ) . L' approche syntaxique égalise les mécanismes fonctionnels de Cas et d' accord avec les mécanismes interprétatifs des composantes de l' événement : les sujets Cas nominatifs sont interprétés comme des initiateurs et les objets Cas accusatifs sont interprétés comme des délimiteurs . En résumé , les évènements sont vus comme étant spécifiés dans la syntaxe . 2.2 . Approche sémantique de l' inaccusativité Cette approche suppose que l' inaccusativité est sémantiquement déterminée mais qu' elle n' est pas syntaxiquement encodée ( Van Valin , 1990 ; Dowty , 1991 ) . Dans le cadre de la " Role and Reference Grammar " ( RRG ) , Van Valin ( 1990 ) suggère que la différence entre les deux classes de verbes serait finalement déterminée par la Structure Logique ( " Logique Structure " : LS , dans laquelle des opérateurs sont utilisés pour signaler un phénomène inchoatif " become " , signaler l' agentivité " do " , indiquer une relation causale entre deux événements " cause " ) . La distinction entre verbes inaccusatifs et inergatifs serait fondée sur une représentation sémantique lexicale . La RRG suppose que la sémantique et la syntaxe constituent des niveaux d' interprétations indépendants , dans la mesure où la syntaxe ne dérive pas de la sémantique et la sémantique ne dérive pas de la syntaxe . La représentation sémantique est fondée sur la théorie de représentations sémantiques et lexicales des verbes de Dowty ( 1979 ) qui lui-même s' est appuyé sur la classification des verbes de Vendler ( 1967 ) ( 10 ) . a. . verbes d' état ( e.g. , exister , rester ) b . verbes d' achèvement ( e.g. , casser , mourir ) c . verbes d' accomplissement ( e.g. , nettoyer , aller ) d . verbes d' activité ( e.g. , crier , danser ) La sélection de l' auxiliaire dans la RRG est fondée sur cette classification des verbes de Dowty / Vendler . Les verbes sont classifiés sur la base de leurs propriétés aspectuelles inhérentes ( Aktionsart ) , et dans ces termes les A-verbes ( verbes prenant avoir ) sont tous des verbes d' activités et les E-verbes ( verbes prenant etre ) sont tous des verbes d' état , d' achèvement ou d' accomplissement . La caractérisation des deux classes de verbes intransitifs dans la RRG est d' une part la classe-SA ( représentant les verbes d' activités ) et la classe-SO ( toutes les autres classes de verbes ) : tous les verbes de la classe-SO ont un prédicat d' état dans leur LS ce qui n' est pas le cas des verbes de la classe-SA . Cette classification permet à Van Valin ( 1990 ) de formuler la règle suivante ( 11 ) concernant la sélection d' auxiliaire pour les verbes intransitifs . Sélection des auxiliaires avec des verbes intransitifs : ils sélectionnent être si la LS du verbe contient un prédicat d' état . 2.3 . Approches d' interface syntaxe-lexique de l' inaccusativité Par contraste , deux approches récentes se sont focalisés sur la nature des disparités syntaxiques / sémantiques , maintenant les deux niveaux de représentations et investissant l' interface entre les deux : l' approche projectionniste et l' approche constructiviste . La dichotomie des verbes intransitifs serait à la fois syntaxiquement et sémantiquement déterminée ( Legendre , 1989 ; Levin & Rappaport Hovav , 1989 , 1995 ) . Les deux approches suggèrent que les dissonances inaccusatives ne sont problématiques que si les inaccusatifs et les inergatifs doivent former des classes syntaxiquement et sémantiquement homogènes . Les approches projectionnistes et constructivistes essayent d' identifier les composantes sémantiques qui sont syntaxiquement pertinentes dans différentes langues . Plus spécifiquement , l' approche projectionniste suggère que quatre règles de liaison sont pertinentes dans la dichotomie intransitive : la règle de causation immédiate , la règle de changement orienté , la règle d' existence , la règle par défaut ( Levin , 1985   ; Levin & Rappaport Hovav , 1992 , 1994 , 1995 ; Rappaport Hovav , Laughren , & Levin , 1993 ; Rappaport Hovav & Levin , 1998 ) . Selon Levin et Rappaport Hovav ( 1995 ) , les verbes inergatifs imposent l' activité ainsi que la " causation " ( la règle de " causation immédiate " prédit les verbes inergatifs ) , alors que les verbes inaccusatifs imposent l' accomplissement / l' achèvement ( les règles de changement orienté et d' existence prédisent les verbes inaccusatifs ) . Dans les langues ayant un choix d' auxiliaire , ces règles prédisent une corrélation entre la " cause immédiate " et l' auxiliaire avoir , ainsi qu' entre le " changement orienté " , ou l' " existence " et etre . L' approche constructiviste considère l' inaccusativité et l' inergativité d' une phrase comme étant une propriété du prédicat au niveau de la phrase , et non une propriété lexicale du verbe ( Arad , 1998 , 1999 ; Borer , 1994 , 1996 ; Hale & Keyser , 1986 , 1987 , 1993 , 2002 ; McClure , 1995 ; Travis , 2000 ; van Hout , 1996 , 2000 , Zaenen , 1993 ) . Puisque l' entrée lexicale d' un verbe ne contient aucune information concernant la spécification d' un argument interne ou externe , n' importe quel verbe est libre d' entrer dans une configuration syntaxique , et par conséquent de recevoir plusieurs interprétations aspectuelles . Cette approche , à la différence de l' approche projectionniste , prédit une flexibilité dans la réalisation syntaxique des arguments . 3 . La Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires ( HSA ) Contrairement aux approches dichotomiques , Sorace ( 2000 ) propose que la sélection des auxiliaires est caractérisée par une gradation . Le point de départ de la Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires ( Auxiliary Selection Hierarchy , Sorace , 2000 ) est un ensemble de faits qui caractérisent la dichotomie intransitive ( " Split Intransitivity " ) dans un certain nombre de langues de l' Europe occidentale . Tout d' abord , d' une langue à une autre , certains verbes tendent à avoir un comportement cohérent concernant la distinction inaccusatif / inergatif , ce qui n' est pas le cas pour d' autres . À l' intérieur des langues , certains verbes sont invariablement inaccusatifs ou invariablement inergatifs indépendamment du contexte , alors que d' autres sont variables . Pour certains verbes , les locuteurs natifs ont des intuitions fermes et claires concernant le choix de l' auxiliaire ( c' est-à-dire qu' ils décident facilement si l' auxiliaire employé est correct ou non ) . En s' intéressant à la connaissance des locuteurs natifs français et italien sur les deux classes de verbes intransitifs , et en considérant l' acquisition de ces connaissances par des apprenants d' une seconde langue , Sorace ( 1993 ) établit une hiérarchie inaccusative ( Tableau 1 ) . Elle part du constat que les généralisations des approches purement syntaxiques apparaissent être contraintes dans une grande majorité des cas par des facteurs sémantiques . Elle se fonde sur des données diachroniques et synchroniques dans les langues romanes . Au niveau synchronique , les intuitions de locuteurs natifs italiens montrent l' existence d' une hiérarchie qui guide leur jugement de grammaticalité sur des propriétés syntaxiques telles que la sélection des auxiliaires . Le choix de l' auxiliaire incorrect ( avoir au lieu de etre pour les verbes inaccusatifs et etre au lieu de avoir pour les verbes inergatifs ) est moins inacceptable pour certains verbes que pour d' autres ( Rohlfs , 1969 ) . Au niveau diachronique , les études sur le développement historique des auxiliaires dans les langues romanes montrent qu' une classe de verbes tend à être la dernière affectée par le remplacement de etre par avoir , alors que d' autres classes de verbes sont plus vulnérables au changement . De ces données , Sorace ( 1993 ) ressort deux dimensions de contexte ( concret / abstrait ; mouvement / statique ) . Tableau 1 . Hiérarchie inaccusative de Sorace ( 1993 ) en français et en italien . avoira a Seule exception à cette catégorie , le verbe "   rester   " qui sélectionne l' auxiliaire etre Cette hiérarchie inaccusative montre qu' en français la ligne de partage entre les verbes qui sélectionnent l' auxiliaire etre et les verbes qui sélectionnent l' auxiliaire avoir est située plus haut qu' en italien ( au niveau des verbes de changement de condition ) . L' italien a une liste plus importante de verbes inaccusatifs que le français . Dans toutes les langues et jusqu'à un certain point , les verbes inaccusatifs tendraient à sélectionner etre et les verbes inergatifs avoir . 3.1 . La notion de télicité et d' agentivité au centre de cette hiérarchie aspectuelle Sorace ( 2000 ) propose que la sélection des auxiliaires est sensible à des facteurs aspectuels et thématiques ( Grimshaw , 1990 ; Baker , 1997 ) . Les deux notions clés dans cette hiérarchie sont la télicité et l' agentivité . Un événement télique progresse par rapport un but et un événement atélique n' a pas de but fixé . La propriété d' un évènement ayant ou non un point final temporel a été référencée comme la distinction bornée / non bornée ( Jackendoff , 1990 ) , la distinction télique / atélique ( Smith , 1991 ) , la distinction délimitée / non délimitée ( Tenny , 1987 , 1994 ) . La télicité serait une propriété aspectuelle largement associée à l' inaccusativité ( Perez-Jimenez Zaenen , 1993 sur le néerlandais  ; Zribi-Hertz , 1987 sur le français ) . Les verbes inaccusatifs sont caractérisés par leur aspect délimité ( télique ) alors que les verbes inergatifs sont caractérisés par leur aspect de durée ( atélique ) ( Borer , 2004 ; van Hout , 2004 ) . Toutefois , la télicité à elle-seule ne peut suffire à prédire l' auxiliaire etre en français . Prenons l' exemple du verbe " aller " , ce verbe dénote un mouvement non orienté ( " allers vers la gare " & 239;& 131;& 160; atélique ) mais également un mouvement orienté si une borne est spécifiée ( " aller à la gare " & 239;& 131;& 160; télique ) . Pourtant , en français ce verbe sélectionne etre indépendamment du contexte ( Mélis , 1985 ) . De plus , beaucoup de verbes téliques tendent à sélectionner avoir sans raison évidente : " expirer " , " succomber à " , " périr " , " trépasser " ( Legendre & Sorace , 2003 ) . L' autre notion clé est celle d' agentivité . Le seul argument des verbes inergatifs tend à être un Agent alors que le seul argument des verbes inaccusatifs tend à être un Thème ( ou un Patient , ou un " Subisseur " ) . Perlmutter ( 1978 ) spécifie que l' agentivité est un facteur sémantique fondamental à l' inergativité . La télicité serait donc fortement corrélée avec etre et le processus agentif , fortement corrélé avec avoir . Sorace ( 2000 ) propose une hiérarchie qui met ces deux notions au centre de la sélection des auxiliaires . La télicité serait le facteur principal dans le choix entre l' auxiliaire etre et avoir . L' agentivité serait un facteur secondaire qui établirait des distinctions supplémentaires dans l' ensemble des verbes sélectionnant avoir . Les verbes qui ne sont ni téliques ni agentifs présenteraient une variation dans le choix de l' auxiliaire . Tout prédicat est associé à une structure d' évènement ( Grimshaw , 1990 ; van Hout , 1996 ; Pustejovsky , 1995 ) . Cette structure tient compte de deux sous évènements aspectuels distincts : un processus et une transition ou un état . Sorace ( 2000 ) rend compte de ces différences systématiques à l' intérieur des classes inaccusatives / inergatives en postulant une hiérarchie , fondée sur des paramètres aspectuels , qui distingue des verbes dits " centraux " et des verbes dits " périphériques " ( cf. Figure 1 ) . Figure 1 . Hiérarchie de sélection des auxiliaires . Aux extrémités de la hiérarchie se trouvent les verbes " centraux " qui ont un comportement ferme et cohérent concernant le choix de l' auxiliaire . En effet , dans les catégories de verbes dits " centraux " sont inclus les verbes de changement de lieu sélectionnant invariablement l' auxiliaire etre ainsi que les verbes de processus contrôlés sélectionnant invariablement l' auxiliaire avoir . Ces verbes sont caractérisés par un certain nombre de caractéristiques comme le fait d' avoir un comportement syntaxique non variable d' une langue à l' autre et non variable à l' intérieur de chaque langue ( ils sélectionnent le même auxiliaire quel que soit le contexte ) . Entre les extrêmes ( au centre de la hiérarchie ) se trouvent les verbes dits " périphériques " . Ce sont ces verbes qui manifestent le plus de variations puisque ces verbes sont sensibles à des facteurs apportés par des éléments de la phrase dans laquelle ils apparaissent . Ce sont donc eux qui donnent lieu aux " dissonances intransitives " . Les verbes de changement de lieu comme " arriver " et les verbes de processus contrôlé sans déplacement comme " travailler " sont associés au degré le plus élevé de cohérence dans la sélection de l' auxiliaire . Les verbes périphériques , qui se trouvent entre les deux extrêmes manifestent des variations . 3.2 . La notion de gradation Selon Sorace ( 2000 ) , les approches d' interface de l' inaccusativité posent problème à plusieurs niveaux . Dans l' approche constructiviste , un verbe pouvait recevoir plusieurs interprétations aspectuelles puisque l' entrée lexicale de ce verbe ne contiendrait aucune information concernant la spécification d' un argument interne ou externe . Pour Keller et Sorace ( 2003 ) , cette approche prédit effectivement une flexibilité dans la réalisation syntaxique des arguments mais au prix d' une sur généralisation . Ensuite , dans l' approche projectionniste de Levin et Rappaport Hovav ( 1995 ) les règles de " causation immédiate " , " de changement orienté " et d' " existence " ne seraient pas justifiées concernant la validité inter langue . La règle d' " existence " isole des verbes inaccusatifs ( sélectionnant etre ) en italien mais pas en néerlandais , en français ou en allemand . Pour Sorace ( 2000 ) , les deux notions de télicité et d' agentivité doivent être distinguées pour pouvoir expliquer le fait que la sélection de l' auxiliaire ne pose pas de problème pour des verbes comme ceux de processus sans déplacement alors que cette sélection est beaucoup plus variable pour des verbes de processus non contrôlés . Pour Sorace ( 2000 ) , le problème essentiel de la conception de Levin et Rappaport Hovav ( 1995 ) est que la télicité , comme l' agentivité , est conçue comme une propriété discrète d' un verbe  : le verbe a ou non cette propriété . Pour eux , si ces deux notions étaient des déterminants de l' inaccusativité / inergativité , les verbes qui ne sont ni l' un ni l' autre devraient présenter un comportement uniforme , ce qui n' est vraisemblablement pas le cas . Sorace reprend les exemples des verbes d' émission et d' un verbe comme " rouler " , qui pour Levin et Rappaport Hovav ne sont ni téliques , ni agentifs , donc ils sont à la fois inaccusatifs et inergatifs . Elle se demande pourquoi ces verbes devraient présenter un comportement syntaxique uniforme simplement parce qu' ils ne sont ni téliques ni agentifs . Elle propose une gradation dans ces deux notions . Elle suggère que ces verbes peuvent lexicalement exprimer la télicité à différents degrés , selon qu' ils dénotent un état final , ou une série d' états intermédiaires . Pour Sorace ( 2000 ) il existe une relation asymétrique entre le changement orienté et la télicité inhérente . Tous les verbes téliques impliquent un changement orienté mais le changement orienté n' implique pas nécessairement la télicité : le degré d' achèvement de verbes comme "   élever   " et "   refroidir   " implique un changement indéfini dans une direction particulière mais il ne dénotent pas l' achèvement d' un état final . Ceci peut être illustré en comparant des verbes de mouvement dirigé en français et en italien . Il est possible de distinguer quatre types de verbes de mouvement ( Sorace , 2004 ) : Verbes dénotant des mouvements délimités de façon télique et inhérente : " arriver " - ( etre en français et en italien ) . Verbes dénotant un mouvement dirigé mais non délimité : " monter " ( etre en italien mais etre ou avoir en français ) . Verbes dénotant lexicalement un mouvement non dirigé , atéliques , qui peuvent devenir téliques dans certains contextes : " courir " ( etre ou avoir en italien mais avoir en français ) . Verbes dénotant un mouvement non dirigé , atélique qui ne peuvent pas devenir télique dans aucun contexte : " vagabonder " ( avoir en italien et en français ) . L' agentivité peut également être vue comme une notion susceptible de gradient : elle dépend de la combinaison de plusieurs éléments du prédicat où le verbe apparaît , par exemple du caractère volontaire du sujet ( van Hout , 1996 ) et de sa prééminence aspectuelle dans la structure d' évènement ( Grimshaw , 1990 ) . 3.3 . Une hiérarchie fondée sur la théorie de l' optimalité Pour Legendre et Sorace ( 2003 ) , la HSA constitue une généralisation qui met en évidence un point de partage différent pour la distinction inaccusatifs et inergatifs en français et en italien . La HSA prendrait son sens dans une grammaire fondée sur l' optimisation des contraintes . Ces contraintes impliquent cinq traits binaires pour décrire les classes et les sous classes de verbes : & 194;& 177; télique , & 194;& 177; mouvement , & 194;& 177; changement orienté , & 194;& 177; contrôle par un protagoniste ( ou agentivité ) , & 194;& 177; état . L' analyse de la sélection de l' auxiliaire de Legendre et Sorace ( 2003 ) est fondée sur la théorie de l' Optimalité telle qu' elle est définie par Prince et Smolensky ( 1993 ) et adaptée à la syntaxe ( Boersma , Dekkers , Grimshaw , 1997   ; Legendre , 1998 , 2001 ) . Les contraintes sont universelles et hiérarchisées . Les contraintes sont universelles mais elles ne sont pas rigides et peuvent être violées . Les analyses des disparités inaccusatives et de gradation en terme de contraintes non rigides remontent à Legendre ( 1990 ) . Les contraintes sont hiérarchisées : la violation d' une contrainte hiérarchiquement inférieure est moins grave que la violation d' une contrainte située en haut de la hiérarchie . Les hiérarchies de contraintes constituent en fait la grammaire d' une langue , de sorte que les agencements différents des mêmes contraintes peuvent donner des produits propres aux dialectes et langues différents ( Archengeli & Langendoen , 1997 ) . Dans cette perspective , la grammaticalité est conçue comme une notion relative : elle dépend du degré de satisfaction d' une hiérarchie des contraintes ( Kager , 1999 ) . L' analyse de Legendre et Sorace ( 2003 ) aligne deux échelles pour arriver à un ensemble de relations qui expriment la façon dont un trait donné ( e.g. , télique ) est projeté sur une relation grammaticale ( e.g. , objet ) . Elle prend en compte une échelle relationnelle : Sujet / Objet ( direct ) ( Croft , 1990 ; Perlmutter , 1983 ) mais aussi des échelles relatives à chaque trait listé : atélique / télique ( Dowty , 1979   ; Grimshaw , 1990   ; Vendler , 1967 ) , changement non orienté / changement orienté , pas de mouvement / mouvement , etc . L' idée clé réside dans le fait que la sélection des auxiliaires résulte d' une compétition entre les configurations inergatives ( avec un argument sujet ) et les configurations inaccusatives ( avec un argument objet ) . La configuration qui l' emporte sur l' autre est celle qui est la mieux formée , selon un ensemble de contraintes violables . Une configuration peut survivre à la violation d' une contrainte , à condition que cela permette à une contrainte qui a un niveau supérieur d' être satisfaite . 4 . Synthèse du chapitre 1 Ce chapitre a abordé la question des contraintes de sélection des auxiliaires concernant les verbes intransitifs . Les verbes intransitifs se diviseraient en deux sous classes : les verbes inaccusatifs et les verbes inergatifs . Et à chacune de ces deux classes de verbes correspondrait un auxiliaire bien défini . Cependant , un certain nombre d' exception a été observé ( dissonances inaccusatives ) à l' intérieur d' une même langue et à travers les langues . Certains auteurs ont tenté d' expliquer ce phénomène en terme purement syntaxique ( Rosen , 1984 ) ou en terme purement sémantique ( Van Valin , 1990 ) . Certains auteurs , dans le but de fournir une typologie explicite de l' articulation entre syntaxe et lexique préfèrent maintenir les deux niveaux de représentations et cherchent à identifier les composantes sémantiques qui sont syntaxiquement pertinentes ( Levin Hale & Keyser , 2002 ) . L' hypothèse de la hiérarchie de sélection des auxiliaires ( Sorace , 2000 ) remet en cause les théories existantes sur l' interface syntaxe-lexique . Pour Sorace ( 2000 ) ainsi que pour Legendre et Sorace ( 2003 ) , l' approche projectionniste n' explique pas pourquoi certains verbes sont plus susceptibles d' avoir un comportement variable et cette approche conduit à une prolifération des entrées lexicales . L' approche constructiviste implique que la variation constatée est reliée à des types spécifiques de verbes plutôt qu' à des contextes . De plus , sur la base empirique ces deux approches sont limitées . Le point de départ de ces études empiriques vient d' un ensemble de faits qui caractérise certaines langues . En effet , les intuitions des locuteurs natifs sur le choix des auxiliaires est catégorique pour certains types de verbes mais beaucoup moins déterminé pour d' autres types de verbes . En se fondant sur les intuitions de locuteurs natifs , Sorace ( 2000 ) rend compte des différences à l' intérieur des classes de verbes en postulant une hiérarchie qui révèle des points de partage différents en français et en italien entre les deux auxiliaires pour la distinction inaccusatifs / inergatifs . Cette hiérarchie est fondée sur des paramètres aspectuels ( potentiellement universels ) qui met la notion de changement dynamique télique au centre de l' inaccusativité et celle d' activité agentive sans déplacement au centre de l' inergativité . La sélection de l' auxiliaire est caractérisée par une gradation , et non plus un système binaire , dans la sensibilité aux propriétés aspectuelles et sémantiques des verbes en tant qu' items lexicaux . La télicité serait le facteur principal qui sépare les verbes sélectionnant etre de ceux qui sélectionnent avoir . L' agentivité serait un facteur secondaire qui établit des distinctions supplémentaires dans l' ensemble des verbes sélectionnant avoir . Les verbes qui sont moins spécifiés en ce qui concerne la télicité et l' agentivité sont ceux qui donnent lieu aux dissonances inaccusatives . Cette hiérarchie donne une analyse de la sélection des auxiliaires fondée sur le concept de l' optimisation ( Legendre & Sorace , 2003 ) tel qu' il est défini dans la théorie de l' Optimalité ( Prince et Smolensky , 1993 ) et adapté à la syntaxe ( Boersma , Dekkers , Grimshaw , 1997   ; Legendre , 1998 , 2001 ) . L' idée de base de cette alternative à la théorie des Principes et Paramètres ( Chomsky , 1981 ) est que les contraintes sont universelles mais qu' elles ne sont pas rigides et qu' elles peuvent être violées . Cette analyse combine deux échelles , qui font références à des traits aspectuelles et de sémantique lexicale d' une part ( e.g. , la télicité ) et à des configurations syntaxiques ( e.g. , objet ) d' autre part . CHAPITRE 2 L' aphasie et la sélection des auxiliaires Dans ce chapitre , nous rapporterons des données relatives au domaine de la neuropsychologie . En particulier , nous envisagerons les résultats d' études examinant les performances de malades aphasiques , dont le traitement du langage est altéré suite à une lésion cérébrale . Ce chapitre a pour objectif de décrire les troubles de compréhension des verbes et des auxiliaires des aphasiques . La compréhension orale des aphasiques de Broca a longtemps été considérée comme étant préservée . Cependant , Caramazza et Zurif ( 1976 ) ont été les premiers à montrer des déficits de compréhension et à conclure à une perte totale de compétence syntaxique . Par la suite , plusieurs auteurs ont remis en cause cette conclusion . Nous décrirons les différentes hypothèses explicatives des troubles sélectifs de compréhension . Ce chapitre se terminera par la description de données expérimentales sur la compréhension et la production des verbes et/ou des auxiliaires chez des patients aphasiques . 1 . Bref historique Une des raisons pour lesquelles l' aphasie a retenu tant d' attention est sa pertinence pour la thèse de la modularité qui considère le langage comme un module indépendant d' autres systèmes cognitifs tels que le raisonnement , ou la mémoire . Ainsi , le langage serait un système indépendant gouverné par ses propres règles et principes ( Fodor , 1986 ) . Les analyses linguistiques du discours aphasique peuvent ainsi fournir des informations sur la localisation d' une fonction linguistique particulière : s' il est possible de montrer qu' une certaine propriété X de la langue est affectée dans une population avec une lésion dans l' aire A , il est possible ( mais pas nécessairement vrai ) de supposer que cette aire est impliquée dans le traitement cognitif de X ( Avrutin , 2001 ) . En 1865 , Trousseau a introduit le terme d' aphasie " manque de communication au moyen du langage " ( a- " manque " + phasia " mot " ) , pour décrire un trouble du langage acquis causé par des dommages cérébraux dans l' hémisphère responsable de la communication . Cette pathologie consiste en la perte complète ou partielle de la faculté du langage chez des personnes qui , auparavant , avaient un système langagier fonctionnant normalement . L' aphasie peut être la conséquence d' un accident vasculaire cérébral , d' une hémorragie cérébrale , d' un traumatisme crânien , d' un processus expansif comme une tumeur cérébrale , ou encore d' une infection comme l' encéphalite . Ce syndrome peut affecter la production et la compréhension dans toutes les modalités ( oral , écrit , lecture , compréhension , gestuelle ) de façon plus ou moins importante , selon le lieu et la taille de la lésion . 1.1 . L' aphasie de Broca En 1861 , l' anthropologue et médecin Paul Broca a décrit pour la première fois une perte de langage chez les personnes victimes de traumatismes , selon Broca : " Cette abolition de la parole chez les individus qui ne sont ni paralysés ni idiots , constitue un symptôme assez singulier pour qu' il paraisse utile de la désigner sous un nom spécial . Je lui donnerai donc le nom d' aphémie ; car ce qui manque à ces malades , c' est seulement la faculté d' articuler les mots . Ils entendent et comprennent tout ce qu' on leur dit . " ( p. 332 ) . Il a relaté le cas d' un patient , Mr Leborgne , qui avait perdu l' usage de la parole , alors que sa compréhension orale ne semblait pas être altérée . Broca a montré que ce type d' aphasie ( terme utilisé par Trousseau en 1865 pour des raisons étymologiques et qui prévaudra ) survenait lors d' une atteinte de la partie frontale au niveau du pied de la troisième circonvolution de l' hémisphère cérébral gauche . Cette aire antérieure du langage est aujourd'hui appelée " Aire de Broca " . Les patients aphasiques de Broca des troubles majeurs de l' expression , avec une diminution de la fluidité de la parole , le langage spontané est réduit , les troubles de l' articulation sont souvent importants . La compréhension semble assez peu touchée , mais l' expression est gravement diminuée ( style " télégraphique " , rythme de parole très haché , débit ralenti , vocabulaire réduit à quelques mots , articulation très difficile , syntaxe déficiente ) . 1.2 . L' agrammatisme Un symptôme de l' aphasie de Broca est l' agrammatisme . Kussmaul ( 1877 ) a proposé le terme d' agrammatisme pour désigner une perturbation de l' ordre des mots et le terme d' akataphasie pour faire référence à l' omission et à la déformation des inflexions . Jakobson ( 1941 ) utilisera le terme d' agrammatisme pour définir un discours non-fluent , hésitant et télégraphique . Ce discours est marqué par l' omission et l' utilisation réduite de certaines classes grammaticales ( vocabulaire de la classe fermée " CF " ) . L' agrammatisme peut donc se définir comme un trouble dans la production des phrases , caractérisé en premier lieu par une réduction de leur longueur des phrases et une simplification de leur structure syntaxique . La construction de la phrase se résume en une simplification des relations entre les propositions avec une rareté des propositions relatives . La structure du syntagme verbal est élémentaire avec peu d' extensions . Comme beaucoup de mots appartenant au vocabulaire de la classe fermée ( items de la CF ) , les verbes auxiliaires sont fréquemment omis de la production agrammatique ( Caplan , 1992 ) . En effet , les mots qui ne sont pas vraiment nécessaires à la transmission d' un message , spécialement les articles et les pronoms ( CF ) , ainsi que les marques de conjugaison ou de déclinaison , ne sont que rarement utilisés . Dans les cas sévères , seuls les mots principaux ( e.g. , noms communs ) , les adjectifs et les verbes sous leur forme infinitive ou participiale , sont produits . Jusque dans les années 70 , il était communément admis que les aphasiques de Broca souffraient seulement d' un trouble dans la production du langage . Toutefois , Caramazza et Zurif ( 1976 ) ont montré que leur compréhension était également altérée . Depuis lors , beaucoup d' auteurs ont montré que l' agrammatisme affectait également la capacité de compréhension du langage ( Burchert , De Bleser & Sonntag , 2003 ; Grodzinsky , 1995a , 2000 ; Zuckerman , Bastiaanse & Van Zonnevald , 2001 , parmi d' autres ) . Cependant , certains auteurs reportent le cas de patients aphasiques de Broca agrammatiques sans troubles de compréhension syntaxique ( e.g. , Caramazza Druks Nespoulous , Dordain , Perron , Ska , Bub , Caplan , Mehler & Lecours , 1988 ) . 1.3 . Les autres types d' aphasie En 1874 , Wernicke , neurologue allemand , a montré que certains patients souffrant de lésions dans l' hémisphère gauche avaient des troubles très différents de ceux de Mr Leborgne et en particulier des troubles massifs de compréhension . Ces patients avaient une lésion au niveau temporal de l' hémisphère gauche . Cette zone contiendrait des " images auditives " des mots qui doivent être activées lors de la compréhension du langage . L' aphasie de Wernicke se caractérise , en production orale , par des paraphasies phonémiques et sémantiques . Ces patients peuvent articuler sans aucun problème , mais leur discours est inintelligible , les mots ne sont pas utilisés à bon escient et les erreurs de prononciation importantes sont dues à une mauvaise sélection de phonèmes . Outre l' aphasie de Broca et de Wernicke , il existe également des aphasies dites de conduction , transcorticales et où les zones cérébrales affectées diffèrent . 1.3.1 . Aphasie de conduction Les cas d' aphasie de conduction sont relativement rares parmi la population aphasique et peu d' études ont été conduites ( Bartha et Benke , 2003 , pour la plus récente ) . L' aphasie de conduction est caractérisée par une difficulté disproportionnée de répétition en l' absence d' un sévère désordre de compréhension du langage . Le langage spontané est marqué par des difficultés à trouver les mots et par des substitutions paraphrastiques ( Benson , Sheremata , Bouchard , Segarra , Price & Geschwind , 1973   ; Caramazza , Basili , Koler Goodglass , 1992   ; Rothi , McFarling & Heilman , 1982 ) . Les patients sont généralement conscients de leurs erreurs et produisent des autocorrections répétitives , connues comme des " conduites d' approche " . L' aphasie de conduction est souvent considérée comme un syndrome de déconnexion dans les centres du langage antérieurs et postérieurs par lésion de la matière blanche impliquant le faisceau arqué . Toutefois , il existe un autre pattern de lésion qui est aussi associé à l' aphasie de conduction . En effet , plusieurs auteurs ont reporté le cas d' aphasie de conduction avec des lésions impliquant le gyrus temporal supérieur postérieur gauche , l' insula , et quelquefois le gyrus supramarginal ( Hickok , Erhard , Kassubeck , Helms-Tillery , Naeve-Velguth , Strupp & Ugurbil , 2000 ) . 1.3.2 . Aphasie transcorticale Le terme d' aphasie transcorticale désigne des troubles du langage provoqués non pas par des lésions des centres du langage mais par l' interruption des voies d' associations entre le " centre des concepts " et le centre des images motrices des mots ( aphasie transcorticale motrice ) ou bien le centre des images acoustiques des mots ( aphasie transcorticale sensorielle ) . En terme anatomique , ces lésions occupent une zone en couronne périsylvienne entraînant une entrave à l' accès ou à la " sortie " des centres du langage . Il existe une aphasie transcorticale mixte pour laquelle la seule activité linguistique se limite à la répétition voire à l' écholalie . 2 . L' origine du déficit de compréhension 2.1 . Le problème des phrases réversibles Comme signalé plus haut , jusque dans les années 70 , les études ont montré que seule la production des aphasiques de Broca agrammatiques était affectée , leur compréhension étant intacte . Caramazza et Zurif ( 1976 ) ont exploré les déficits de compréhension associés à l' agrammatisme en montrant que les aphasiques de Broca ne pouvaient pas comprendre certaines phrases réversibles . Ils ont présenté des phrases du type : subordonnées relatives objet réversibles ( 12 ) , subordonnées relatives objet non réversibles ( 13 ) . Le lion que le tigre suit est gros La pomme que le garçon mange est rouge Les patients devaient choisir parmi des images celle qui décrivait le mieux la phrase entendue . Cette tâche d' appariement phrase-image a mis en évidence un pattern de résultat particulier . Ces patients étaient tout à fait capables de choisir la bonne image dans le cas de phrases comme ( 13 ) mais obtenaient des performances aléatoires dans les phrases de type ( 12 ) . Ces dernières nécessitaient une bonne analyse syntaxique des énoncés et les performances aléatoires suggéraient donc un trouble sélectif de l' analyse syntaxique des phrases . Sur la base de ces résultats , les auteurs ont conclu que ces patients étaient " asyntaxiques " . Ils ne généraient pas de représentations syntaxiques associées à la phrase qu' ils avaient entendue et mettaient plutôt en oeuvre des dispositifs heuristiques pour deviner la signification des phrases à partir de l' ordre des mots de contenu et des connaissances qu' ils avaient du monde . Ainsi , dans le cas des subordonnées objet réversibles ( 12 ) , l' application d' une heuristique assignant au premier nom d' une phrase la fonction de sujet conduirait à une compréhension incorrecte . Comme la plausibilité sémantique ne contredit pas cette conclusion ( le lion peut suivre le tigre tout comme le tigre peut suivre le lion ) , les patients aphasiques interprèteraient mal ces phrases . Dans le cas des subordonnées objet non réversibles ( 13 ) , l' approche de l' ordre canonique des mots attribuerait le rôle d' Agent au premier syntagme nominal ( " pomme " ) , mais les connaissances relatives à la plausibilité des situations ( la pomme ne pouvant pas manger un garçon ) , permettraient d' éviter le choix d' une interprétation incorrecte de l' énoncé . Ces données ont donc révélé que la compétence syntaxique serait affectée , et ce , aussi bien en production qu' en compréhension . Cependant , la thèse de la perte de compétence syntaxique pour des aphasiques de Broca a été rapidement remise en cause . Plusieurs études ont montré une bonne compréhension des phrases subordonnées sujet et clivées sujet ( e.g. , " Le lion qui suit le tigre est gros " ) chez des patients qui pourtant avaient une compréhension aléatoire des phrases subordonnées objet et clivées objet ( Caplan & Futter , 1986 ; Grodzinsky , 1990 ; Shapiro , Gordon , Hack & Killackey , 1993 ) . 2.2 . L' importance de la structure canonique dans la compréhension des phrases : la théorie de destruction des traces Il existe une utilisation préférentielle de l' ordre canonique privilégiant ainsi l' ordre Sujet-Verbe-Objet ( SVO ) dans les langues comme le français ou l' anglais . Les patients avec une aphasie de Broca montrent une bonne compréhension des phrases structurées canoniquement mais une faible compréhension des phrases ne respectant pas cet ordre canonique ( Beretta , Harford , Patterson Caplan Caramazza & Zurif , 1976 ; Drai Grodzinsky , 1989 ; Zurif & Piñango , 1999 ) . Les patients aphasiques de Wernicke , quant à eux , ont des problèmes de compréhension avec les deux formes de phrases qui suggèrent l' influence de facteurs sémantiques lexicaux seuls ( Caramazza Heilman Piñango & Zurif , 1998 ) . Il est maintenant bien établi que les patients aphasiques de Broca ont de bonnes performances dans les constructions canoniques ( des constructions où le rôle d' Agent apparaît avant le rôle de Patient , comme dans les phrases actives ou les subordonnées sujet ) . Par contraste , ces patients ont des performances aléatoires dans leurs contreparties non canoniques , comme les passives , les subordonnées objet ou les clivées objet ( Ansell Beretta et al. , 1996   ; Beretta , Piñango , Patterson , Caplan Caramazza Grodzinsky , 1989 , 1995 , 2000 ; Grodzinsky , Piñango , Zurif Hagiwara , 1993 ; Hagiwara Hickok , Zurif & Canseco-Gonzales , 1993 ; Lineberger , Schwartz Schwartz , Saffran & Marin , 1980 ) . Cependant , la question concernant les performances aléatoires des phrases passives est loin d' être résolue . Caramazza , Capasso , Capitani & Miceli ( 2005 ) remettent en cause cette idée . Les auteurs utilisent une tâche d' appariement phrase-image auprès de 38 patients aphasiques de Broca agrammatiques italiens . Cette tâche comprend des phrases réversibles actives ( e.g. , Il ragazzo abbraccia la ragazza = le garçon embrasse la fille ) et passives ( e.g. , La ragazza è abbracciata dal ragazzo = la fille est embrassée par le garçon ) . Les résultats ont montré que seulement 6 patients sur 38 avaient des performances de compréhension aléatoires pour les phrases passives . Pour Caramazza et al. ( 2005 ) , ces résultats confirment que les patients aphasiques de Broca ne présentent pas un profil homogène dans leur performance de compréhension de phrases ( Berndt , Mitchum Caramazza , Capitani , Rey & Berndt , 2001 ) . Dans l' approche générative , Kayne ( 1975 ) et Chomsky ( 1981 ) ont proposé que lors de la production et de la compréhension de la parole , les déplacements des mots laissent des traces dans les positions d' origine du déplacement . Ces traces , bien que n' étant pas perceptibles , existeraient dans les représentations mentales des personnes normales ( 14 ) . a . Le tigre suit le lion b . C' est le lion i que le tigre suit t i ( 14a ) et ( 14b ) ont la même signification , mais leur structure syntaxique diffère . En effet , ( 14a ) est une phrase active , dans laquelle le verbe " suit " attribue le rôle d' Agent à " tigre " , à gauche , et le rôle de Patient à " lion " , à droite . En revanche , la phrase ( 14b ) est une clivée objet , le verbe " suit " va toujours attribuer le rôle d' Agent à gauche ( " tigre " ) , et le rôle de Patient à sa droite , mais dans ce cas , le dernier rôle sera attribué au niveau de la trace ( ti ) , puis transmis au mot qui porte le même indice ( i ) , à savoir , " lion " . La trace laissée par le déplacement devient donc un élément crucial pour assurer la compréhension de l' élément déplacé . Selon Grodzinsky , la mauvaise compréhension des phrases " non-canoniques " refléterait un déficit pour déplacer des éléments et/ou construire une trace de l' élément déplacé . Grodzinsky ( 1984 ) a noté que les constructions qui sont problématiques pour les aphasiques de Broca sont celles qui impliquent un déplacement de constituants par rapport à une position canonique . Plus précisément , Grodzinsky ( 1995a , 1995b ; Grodzinsky & Finkel , 1998 ) formule l' hypothèse de destruction de traces ( Trace Deletion Hypothesis ) , selon laquelle , chez les agrammatiques , toute trace laissée par un déplacement de constituant serait supprimée dans la représentation en structure de surface calculée par les aphasiques de Broca . L' hypothèse de Grodzinsky ( 1995a ) est une de celles qui a retenu le plus d' attention et qui a motivé un grand nombre de travaux empiriques . Elle permet de prédire les performances de compréhension de patients agrammatiques en supposant la destruction de traces en structure de surface et en supposant l' application d' une stratégie dans laquelle le patient attribue par défaut un rôle thématique au nom qui en est dépourvu , puisque la trace est détruite . Cette stratégie attribue le rôle d' Agent au premier nom rencontré . Dans les structures où le rôle d' Agent est syntaxiquement attribué au second nom , la représentation agrammatique contient deux Agents qui font la même action . Cette hypothèse prévoit une compréhension aléatoire pour les phrases passives , clivées objet , et subordonnées objet et une bonne compréhension des phrases actives , clivées sujet et subordonnées sujet ( Tableau 2 ) . Tableau 2 . Position des traces dans différentes structures syntaxiques sémantiquement réversibles chez des personnes sans lésions ( SL ) et les représentations correspondantes pour les aphasiques agrammatiques ( A ) . Les " ... " indiquant la destruction de traces . Dans l' hypothèse de Grodzinsky ( 1995a ) , la source de la compréhension anormale des agrammatiques est due à l' altération des représentations syntaxiques . Cependant , l' hypothèse de projection ( Linebarger , 1995   ; Schwartz , Linebarger , Saffran & Pate , 1987 ) suggère que ce ne sont pas les représentations syntaxiques qui sont endommagées mais plutôt l' exploitation de l' information donnée par l' analyse grammaticale qui échoue dans la compréhension agrammatique . Linebarger ( 1995 ) propose ainsi que le problème des agrammatiques n' est pas l' analyse de la phrase en elle-même mais l' appariement entre sa structure syntaxique et la structure thématique du verbe . Cet auteur a mis en évidence une disparité entre jugement / compréhension grammaticale , où les agrammatiques pouvaient juger la grammaticalité de structures qu' ils ne pouvaient pas comprendre . De plus cette hypothèse semble inappropriée pour certains exemples de déplacements qui semblent préservés chez les agrammatiques tel que le déplacement de verbe dans les questions " yes / no " en anglais ( Avrutin , 2000 ) . Grodzinsky a donc suggéré que le déficit des aphasiques ne porterait que sur les déplacements de groupes nominaux , les déplacements de verbes seraient préservés . 2.3 . Le déficit de déplacement des verbes Comme nous l' avons vu précedemment , l' ordre canonique Sujet-Verbe-Objet ( SVO ) s' applique entre autre aux langues romanes comme le français . Toutefois , il existe des langues ( e.g. , l' allemand , le néerlandais ) pour lesquelles l' ordre canonique est Sujet-Objet-Verbe ( SOV ) . Les travaux qui s' y rapportent comparent des propositions principales à des propositions emboîtées dans des langues où l' ordre canonique est différent de celui de l' anglais ou du français . Dans une langue comme le néerlandais , l' ordre des mots dans une phrase est SOV excepté dans les propositions principales . En effet , dans ces propositions , le verbe / l' auxiliaire se déplace à la seconde position suivant une règle syntaxique , appelée Verbe Second ( 15 ) . L' ordre des mots est donc Sujet-Verbe-Objet . a . De jongen leest i een boek t i le garçon lit un livre b . De jongen heeft i een boek gelezen t i le garçon a un livre lu Bastiaanse et Van Zonnevald ( 1998 ) ont utilisé une tâche d' appariement phrase-image dans laquelle chaque image s' accompagne d' une phrase , écrite au-dessous , dans laquelle le verbe était remplacé par des pointillés . La tâche était de produire le mot manquant , c' est-à-dire le verbe conjugué . Les résultats ont montré que des patients agrammatiques néerlandais ont plus de difficultés à produire des verbes dans les propositions principales que dans les propositions emboîtées . Bastiaanse et Thompson ( 2003 ) ont repris le même paradigme et ont présenté deux images ; dans chacune d' elles l' action était la même mais avec des objets différents . Les patients ( six anglais et neuf néerlandais ) devaient compléter des phrases illustrant chaque image . La moitié des phrases étaient des propositions principales et l' autre moitié des propositions emboîtées . L' ordre des mots pour les phrases néerlandaises allait donc être SVO pour les propositions principales et SOV pour les propositions emboîtées tandis que l' ordre des mots pour les phrases anglaises allait être SVO quelle que soit la structure de la phrase . Les résultats ont montré une différence significative entre les deux types de propositions pour les neuf patients néerlandais . En effet , les performances étaient moins bonnes quand il s' agissait de produire des propositions principales que lorsqu' il s' agissait de produire des propositions emboîtées . Il n' existait aucune différence de performances entre les deux types de propositions pour les patients anglais . L' erreur la plus importante faite par les néerlandais était la production d' un ordre des mots erroné ( e.g. , SOV pour les principales ) ce qui n' était jamais le cas pour les patients anglais . Pour Bastiaanse et Thompson ( 2003 ) les résultats confirment le fait que les néerlandais ont des troubles de production avec des structures de phrases qui ne respectent pas l' ordre canonique . Ceci soutient l' hypothèse que le mouvement des verbes est un facteur critique pour les patients agrammatiques . La seconde expérience de Bastiaanse et Thompson ( 2003 ) utilisait des phrases transitives sémantiquement réversibles uniquement en langue anglaise . Trois types de phrases ont été utilisés : a ) des phrases actives avec un verbe transitif ( The convict kicks the sheriff = le condamné donne un coup de pied au shérif ) , b ) des phrases déclaratives avec un auxiliaire ( The convict is kicking the sheriff = le condamné vient de donner un coup de pied au shérif ) , c ) une question dans laquelle l' auxiliaire se déplace en tête de phrase ( Is the convict kicking the sheriff ? = est -ce que le condamné donne un coup de pied au shérif ? ) . Les auteurs présentaient un paire d' image . La première image montrait un personnage en train d' effectuer une action sur un autre personnage ( le condamné qui donne un coup de pied au shérif ) , la seconde image dépeignait la situation inverse ( le shérif en train de donner un coup de pied au condamné ) . L' expérimentateur lisait une phrase correspondant à la description de l' une des images et la tâche du patient était de produire une phrase ayant la même structure que celle qu' il venait d' entendre pour décrire la seconde image . Les agrammatiques avaient de moins bonnes performances dans le troisième type de phrases suggérant que les verbes et les auxiliaires qui ne subissent pas de mouvement étaient plus faciles à produire que les auxiliaires qui subissent un déplacement . L' erreur la plus fréquente dans le premier type de phrases était une erreur d' accord ( " kicked " au lieu de " kicks " ) . L' erreur la plus fréquente dans le deuxième type de phrases était l' omission de l' auxiliaire . C' était également l' erreur la plus fréquente dans le dernier type de phrases avec en plus l' échec de déplacement de l' auxiliaire en tête de phrase . Ces résultats pris ensemble suggèrent que le mouvement du verbe est un facteur critique des déficits de production dans l' agrammatisme . Bastiaanse et Van Zonnevald ( 2005 ) ont testé seize patients aphasiques ( 8 Broca , 5 anomiques et 3 Wernicke ) néerlandais sur la production de verbes au niveau de la phrase . Ils ont utilisé une tâche de production de verbes avec deux images : la première dans le but d' obtenir une phrase avec un verbe transitif et la seconde dans le but d' obtenir le même verbe mais dans sa contrepartie intransitive . Alors qu' il était significativement plus difficile pour les aphasiques de Broca de produire des phrases dans la condition intransitive que dans la condition transitive , cette différence n' existait pas pour les patients Wernicke / anomiques . Il était bien plus difficile pour des aphasiques de Broca de produire des phrases dans lesquelles le Thème est en position sujet . Ce dernier résultat est en lien direct avec l' idée que les phrases non canoniques sont plus difficiles dans la production agrammatique . 3 . La compréhension des verbes intransitifs Il a souvent été montré que les aphasiques de Broca ont des troubles de production des verbes ( Bastiaanse Berndt , Haendiges , Mitchum Berndt , Mitchum , Haendiges Jonkers , 2000 ; Kim Kohn , Lorch Miceli , Silveri , Nocenti & Caramazza , 1988 ; Miceli , Silveri , Villa Thompson , Lange , Schneider Thompson , Shapiro , Li & Schendel , 1995 ) . Les déficits sélectifs affectant les verbes ont été reportés aussi bien chez des aphasiques fluents que non fluents ( e.g. , Berndt , et al. , 1997a ; Berndt , Mitchum Kohn et al. , 1989 ; Miceli et al. , 1988 ; Miceli et al. , 1984 ; Williams & Canter , 1987 ) . Ces problèmes , concernant la récupération de verbes , apparaissaient aussi bien dans des tâches de dénomination d' action , au niveau du mot ( Jonkers , 1998   ; Kim Kohn et al. , 1989   ; Miceli et al. , 1984 ) dans des tâches de production de verbes au niveau de la phrase ( Bastiaanse , Rispens , Bastiaanse , Friedman , 2000   ; Miceli , Mazzuchi , Menn , Thompson et al. , 1995   ; Thompson et al. , 1997 ) , que dans des productions de verbes dans le discours spontané ( Saffran , Berndt , Thompson et al. , 1995 ) . Les verbes jouent un rôle central dans la phrase ; ils attribuent le rôle thématique des syntagmes nominaux , ils expriment la relation entre l' événement et le temps , et ils assignent un Cas au sujet et à l' objet ( e.g. , nominatif ou accusatifs comme nous l' avons vu dans le chapitre 1 ) . Les études de production de verbes au niveau du mot ont montré que la dénomination d' action était influencée par un nombre important de facteurs qui pouvaient influencer différemment les patients aphasiques ( Kemmerer et Tranel , 2000 a , b parmi d' autres ) . Il a rapidement été montré que la production de verbes dans un contexte au niveau de la phrase était différente de la dénomination d' action ( Bastiaanse & Jonkers , 1998 ; Berndt et al. , 1997a ; Jonkers , 2000 ) . Cependant , beaucoup d' études relatives à la perte sélective des verbes ont été restreintes à la comparaison verbe / nom en examinant une variété de tâches de production ( dénomination d' images , complétion de phrases , génération de synonymes , génération de phrases ) . Peu d' études ont exploré des différences possibles à l' intérieur de la catégorie des verbes . Certaines études rapportent cependant que , pour certains aphasiques , les verbes transitifs seraient plus difficiles que les verbes intransitifs ( Kim & Thompson , 1998 ) , mais d' autres rapportent les résultats inverses ( Jonkers & Bastiaanse , 1996 , 1997 ) . Dans la partie qui suit , nous commencerons à envisager les prédictions théoriques et les résultats obtenus concernant la compréhension ou la production de phrases contenant des types variés de verbes transitifs et/ou intransitifs . 3.1 . Trace Deletion Hypothesis ( TDH , Grodzinsky , 1995a ) Nous avons vu , plus haut , que Grodzinsky a proposé une hypothèse de destruction des traces permettant d' expliquer les troubles de compréhension d' aphasiques de Broca pour des phrases contenant des verbes transitifs . Mais la TDH prédirait -elle aussi les performances de compréhension d' un sous-ensemble de verbes intransitifs , les verbes inaccusatifs ? Nous l' avons vu dans le chapitre 1 , les phrases contenant des verbes inaccusatifs subissent un déplacement de constituant . En effet , selon Burzio ( 1986 ) , le syntagme nominal qui apparaît comme le sujet en structure de surface des verbes inaccusatifs , est en fait l' objet direct en structure profonde ( 16 ) . a . La fille tombe b . La fille i tombe t i En suivant la TDH , la trace localisée à l' intérieur du syntagme verbal n' est pas disponible pour l' attribution thématique , à cause de la suppression de la trace ( 17 ) . Le déplacement du nom ne peut pas recevoir de rôle thématique et le nom devra recevoir un rôle thématique " Agent " , attribué par défaut au premier nom d' un énoncé . Selon la TDH , la destruction de la trace pour des phrases inaccusatives devrait amener les patients aphasiques à une compréhension aléatoire au même titre que pour les subordonnées objet , les clivées objet et les passives . a . La fille tombe b . [ La fille i thème [ VP tombe t i ] ] ( Phrase inaccusative ) c . [ La fille aucun rôle thématique [ VP tombe ] ] ( Suppression de la trace ) d . [ La fille agent [ VP tombe ] ] ( Application de la stratégie ) Piñango ( 2000 ) a étudié la compréhension des verbes inaccusatifs / inergatifs de deux patients aphasiques de Broca . Au sein des verbes inaccusatifs , Piñango ( 2000 ) distinguait les verbes qui présentaient une alternance causative ( e.g. , casser , le vase se casse / la fille casse le vase ) et les verbes qui ne présentaient pas cette alternance ( e.g. , tomber ) . Les résultats montraient une bonne compréhension des trois types de verbes intransitifs . Les mêmes patients montraient , en revanche , des performances aléatoires avec des phrases passives . La bonne réussite pour tous les verbes intransitifs était imprévue par la TDH . Ceci a conduit Piñango ( 2000 ) à proposer une nouvelle hypothèse : l' hypothèse de liaison d' argument ( Argument Linking Hypothesis  : ALH ) . Pour Piñango , dans les phrases avec un verbe inaccusatif , il y aurait bien un déplacement syntaxique , mais pas d' inversion des rôles thématiques . Le fait que les aphasiques de Broca n' aient aucun problème pour traiter ces verbes inaccusatifs serait du à ce manque d' inversion des rôles thématiques . Il existerait deux manières de lier les rôles thématiques des différents arguments dans la structure de surface d' une phrase : Une liaison sémantique qui établirait une correspondance entre les arguments ( Agent , Thème ... ) et la position linéaire dans la phrase ( première position , seconde position ... ) . Une liaison syntaxique qui établirait une correspondance entre les arguments et les fonctions syntaxiques ( sujet , objet direct ) , fondée sur des principes syntaxiques . Chez les participants sains , la liaison syntaxique prédominerait sur la liaison sémantique . Dans le système agrammatique , la contrainte de liaison serait altérée , et bien que la représentation syntaxique et la structure d' argument soient intactes , le système a maintenant deux mécanismes de liaison qui se concurrencent . Ainsi , toutes les fois où les deux mécanismes de liaison rapporteront des correspondances contradictoires ( c' est-à-dire lorsque les rôles thématiques sont renversés dans la représentation syntaxique ) , la compréhension sera altérée prenant la forme d' une compréhension aléatoire . La ALH est en partie d' accord avec l' hypothèse de Grodzinsky ( 1995a , b ) puisqu' elle prédit de bonnes performances pour les phrases actives , les subordonnées sujet et les clivées sujet . En effet , dans ces constructions les deux mécanismes de liaison ( syntaxique et sémantique ) coïncident . Elle prédit également des performances aléatoires dans les phrases passives , les subordonnées objet et les clivées objet puisque , dans ces constructions , les systèmes syntaxique et sémantique donnent des correspondances conflictuelles . En revanche , les phrases inaccusatives représentent un test critique de la TDH : celle -ci prédit des performances aléatoires sur ces phrases tandis que la ALH prédit de bonnes performances . 3.2 . Argument Structure Complexity Hypothesis ( ASCH ) Thompson et al. ( 1997 ) dans une tâche de production de verbes avec 10 patients agrammatiques ont montré que le nombre et le type d' arguments associés à un verbe influençait la difficulté de production . Cette difficulté augmentait avec le nombre d' arguments . Par exemple , un verbe comme " laugh " ( rire ) comme dans " Chris laughed " ( Chris a ri ) était plus facile à produire qu' un verbe qui a deux arguments tel que " hit " ( frapper ) comme dans " Chris hit the ball " ( Chris frappe le ballon ) , lequel en retour était plus facile à produire qu' un verbe qui a trois arguments tel que " give " ( donner ) comme dans " Chris give Mary the ball " ( Chris donne le ballon à Marie ) . Selon cette idée , les phrases intransitives étaient plus faciles à produire que les phrases transitives , puisque les premières contenaient un seul argument alors que les dernières en contenaient deux ( Kim & Thompson , 2000 ) . Ce déficit lié aux arguments des verbes a été trouvé en anglais ( Kemmerer & Tranel , 2000 ) , en hongrois ( Kiss , 1999 ) et en allemand ( De Bleser & Kauschke , 2003 ) . Cependant , le nombre d' arguments ne suffirait pas pour expliquer le déficit de production de certains verbes . En effet , les verbes inaccusatifs et inergatifs n' ont qu' un seul argument et pourtant les verbes inaccusatifs seraient plus difficiles à produire ( Kegl , 1995 , Luzzatti , Zonca , Pistarini , Contardi , Pinna , 2002 ; Thompson , 2003 ) . Les rôles thématiques influenceraient également la production des verbes . Il est généralement supposé que le rôle d' Agent est relié à la position sujet et le rôle de Thème à la position objet . Toutefois , les verbes inaccusatifs prennent un Thème en position sujet et ces verbes induiraient des difficultés de production pour les patients aphasiques agrammatiques . Pour Kegl ( 1995 ) le fait que les verbes inaccusatifs n' aient pas d' argument externe et que l' argument interne soit obligé de se déplacer en position sujet expliquerait cette difficulté de production . Plus précisément , l' hypothèse " Syntactically Enriched Verb Entry " de Kegl ( 1995 ) suggère que n' importe quelle construction à laquelle il manque un argument externe et qui implique le mouvement syntaxique d' un argument au niveau de la structure de surface , induirait une difficulté de production chez des patients agrammatiques , même si l' entrée lexicale et la représentation en structure profonde des verbes est intacte . Lee et Thompson ( 2004 ) en tenant compte des observations de Thompson ( Thompson , 2003   ; Thompson et al. , 1997 ) et des observations de Kegl ( 1995 ) ont proposé la ASCH ( 18 ) . ASCH Les verbes où les structures d' arguments nécessitent une plus grande complexité syntaxique sont plus difficiles à produire pour les patients aphasiques . La complexité comprend le nombre et le type d' argument associés avec le verbe et l' information contenue à l' intérieur de l' entrée lexicale du verbe . Lee et Thompson ( 2004 ) ont suggéré que les verbes inaccusatifs qui ont une alternance causative ( e.g. , ouvrir , casser , briser ) seraient bien plus difficiles à traiter que les verbes inergatifs . En effet , bien que les deux types de verbes aient seulement un argument , les verbes inergatifs n' ont pas d' alternance possible , ce qui les rend , par conséquent , plus faciles à traiter et à produire . Les auteurs ont repris le paradigme de dénomination en testant cette fois la production et la compréhension de phrases , auprès de huit patients aphasiques agrammatiques . Les verbes intransitifs utilisés dans les deux tâches étaient au nombre de 22 : 10 verbes inaccusatifs et 12 verbes inergatifs . A chacun de ces verbes correspondait une image . Dans la tâche de production , chaque image représentait la description d' une action ( par exemple un chien qui est en train d' aboyer ) et s' accompagnait d' un verbe à l' infinitif qui était imprimé en bas de chacune d' entre elles ( dans cet exemple le verbe est " aboyer " ) . La tâche du patient consistait à produire une phrase décrivant chaque image en utilisant un nom et le verbe dans le bon ordre ( la réponse attendue était " Le chien aboie " ) . Dans la tâche de compréhension , les mêmes images s' accompagnaient d' une phrase présentée auditivement . Le patient devait dire si la phrase qu' il venait d' entendre dépeignait correctement la scène décrite par l' image . Les auteurs précisent que toutes les phrases accompagnant les images étaient grammaticales et que des phrases de remplissage comportant des substitutions lexicales ont été utilisées [ 2 ] . Les résultats ont montré de meilleures performances en compréhension qu' en production . Cependant , alors qu' il existait une différence entre les deux types de verbes en production , cette différence était absente en compréhension . Ce dernier résultat suggérait que la représentation de la structure d' argument des verbes inaccusatifs aussi bien que celle des autres verbes n' était pas affectée et qu' elle était normalement accédée en compréhension . En production , les verbes inergatifs semblaient plus faciles à produire que les verbes inaccusatifs , même si les deux types de verbes aboutissaient à de bonnes performances . En revanche , aucune différence significative entre inaccusatifs et inergatifs n' a été trouvée en compréhension . Ce résultat a déjà été trouvé dans des études antérieures ( Kim & Thompson , 2000 ; Piñango , 2000 ; Thompson , 2003 ) . Pour Lee et Thompson ( 2004 ) , la représentation de la structure d' argument des verbes inaccusatifs était déficiente en production mais elle était normalement accédée en compréhension . Kim et Thomspon ( 2000 ) ont expliqué cette dissociation entre production et compréhension par un déficit des entrées au niveau des lemmes . La difficulté des patients en production viendrait de la difficulté pour catégoriser les verbes par la structure d' argument et les verbes avec peu d' arguments seraient moins déficients que ceux avec plus d' arguments . Si l' entrée lexicale d' un verbe n' est pas complètement disponible pendant la tentative de production , alors les détails pertinents des propriétés syntaxiques des verbes ne seraient pas disponibles et l' attribution des fonctions ne pourrait pas s' effectuer normalement . La conséquence pourrait être la production de moins d' arguments que le verbe ne l' exige et/ou l' attribution incorrecte de rôle thématique à la structure d' argument sélectionnée . Pour Lee et Thompson ( 2004 ) , le nombre d' arguments associés avec le lemme du verbe sélectionné a affecté le processus de construction de l' énoncé et le type d' argument a affecté les opérations syntaxiques qui suivent ( le manque d' argument externe qui déclenche le mouvement de l' argument interne vers la position sujet ) . Qu' il s' agisse de l' expérience de Thompson ( 2003 ) ou de celle de Lee et Thompson ( 2004 ) , le matériel expérimental était sensiblement identique . Les verbes inergatifs choisis dans les deux expériences étaient des verbes de processus contrôlés ( " jump " = " sauter " ) ou des verbes de processus incontrôlés ( " snore " = " ronfler " ) et étaient classés , selon Sorace ( 2000 ) , dans la catégorie des verbes inergatifs . En revanche , le choix des verbes utilisés , dans les deux expériences , comme verbes inaccusatifs semblerait plus problématique . Les verbes sélectionnés par Thompson ( 2003 ) et par Lee et Thompson ( 2004 ) étaient , par exemple , " break " ( " casser ) ou encore " crash " ( " briser " ) dont le statut d' inaccusatif était controversé . La hiérarchie de Sorace ( 2000 ) n' inclut pas les verbes dyadiques ayant une alternance transitive comme " casser " qui sont faiblement inaccusatifs et qui affichent un comportement inergatifs dans certaines langues ( Haegeman , 1994 ; Labelle , 1992 ) . 3.3 . Inaccusativité et biais lexical Gahl ( 2002 ) , Gahl , Menn , Ramsberger , Jurafsky , Elder , Rewega & Holland ( 2003 ) ont testé la sensibilité des verbes au biais lexical . Le biais lexical d' un verbe est la probabilité que ce verbe puisse apparaître dans un environnement syntaxique particulier . Gahl ( 2002 ) prend comme exemple le verbe " remembered = se souvenir " . Ce verbe peut prendre un objet direct ( The professor remembered the student = le professeur se souvient de l' étudiant ) , une subordonnée ( The professor remembered the student was coming at four o'clock = le professeur se souvient que l' étudiant est venu à quatre heures ) ou un complément infinitif ( The professor remembered to turn at the grades = le professeur se souvient d' avoir parcouru les années du cursus universitaires ) . Quand le verbe apparaît dans une structure syntaxique plus fréquemment que dans une autre , le verbe a un biais lexical autour de la structure la plus fréquente . Menn , Reilly , Hayashi , Kamio , Fujita & Sasanuma . ( 1998 ) suggèrent que pour un verbe donné la forme canonique est reliée au cadre syntaxique le plus fréquent . De ce point de vue , le problème de production et de compréhension des passives viendrait du fait que pour beaucoup de verbes transitifs , les structures passives apparaissent moins fréquemment que les structures actives . Par exemple , si le cadre syntaxique du verbe " ouvrir " est un cadre transitif actif , alors une phrase telle que " Dora a ouvert la porte " sera plus facile à produire que " La porte s' est ouverte " ( Menn et al. , 1998 ) . Gahl ( 2002 ) s' est donc intéressé au biais lexical et plus précisément au biais transitif pour expliquer les difficultés de compréhension des aphasiques . L' auteur nomme biais transitif le fait qu' un verbe puisse avoir une contrepartie transitive ( the sun melted the snow = le soleil a fait fondre la neige ) et une contrepartie intransitive ( the snow melted = la neige a fondu ) . Gahl ( 2002 ) a utilisé une tâche de jugement de plausibilité auprès de seize patients aphasiques ( 6 aphasiques de Broca , 4 aphasiques de Wernicke , 2 aphasiques de Conduction et 6 aphasiques Anomiques ) . Le matériel comprenait trois types de phrases : active , passive et intransitive avec un Thème comme sujet . Il a utilisé l' emploi transitif et intransitif de verbe comme " dissolve = dissoudre " et " melt = fondre " . Le verbe " dissolve " apparaîtrait plus fréquemment dans des structures transitives et " melt " dans des structures intransitives . Pour Gahl ( 2002 ) , si la structure syntaxique est l' unique responsable des difficultés de compréhension les phrases en ( 19 ) ne devraient pas être plus difficiles que les phrases en ( 20 ) . En revanche , si le biais lexical exerce une influence sur le processus de compréhension alors les phrases en ( 19 ) devraient être plus faciles à comprendre que les phrases en ( 20 ) . Dans ces exemples , Gahl a nommé comme étant " concordant " les situations dans lesquelles les verbes devraient apparaître le plus fréquemment et " discordant " les situations dans lesquelles le verbe apparaîtrait moins fréquemment . a . The researchers dissolved the crystals active concordant b . The crystals was dissolved by the researchers passive concordant c . The butter melted in the pot intransitive concordant a . The cook melted the butter active discordant b . The butter was melted by the cook passive discordant c . The crystals dissolved in the solution intransitive discordant Les résultats ont montré que les patients aphasiques ont commis plus d' erreurs dans les conditions " discordantes " que dans les conditions " concordantes " . Les résultats sont en accord avec le point de vue que les facteurs lexicaux sont responsables de patterns de résultats déjà observés dans la compréhension aphasique . Gahl ( 2002 ) adopte un point de vue qui n' est pas purement syntaxique et propose que la compréhension des phrases chez les agrammatiques est influencée par ce biais lexical . Gahl et al. ( 2003 ) ont exploré la compréhension de phrases par une tâche de jugement de plausibilité en utilisant 4 types de phrases : passives , inaccusatives , actives transitives , et intransitives avec un sujet agentif . Les phrases intransitives avec un sujet agentif peuvent être rapprochées des phrases inergatives . Les résultats de 8 patients aphasiques ( 3 Conduction , 3 Broca , 2 Anomiques ) n' ont montré aucune différence entre les phrases inaccusatives et intransitives avec un sujet agentif . Les phrases inaccusatives n' étaient pas plus difficiles pour les patients aphasiques que les phrases intransitives avec un sujet agentif comme le prédisait l' approche canonique fondée sur les rôles sémantiques . A l' inverse de Kegl ( 1995 ) , Gahl et al. ( 2003 ) n' ont pas montré de meilleures performances pour les phrases inaccusatives que pour les phrases passives . Ces résultats étaient proches de ceux obtenus par Lee et Thompson ( 2004 ) entre les verbes inaccusatifs et inergatifs dans la mesure où Gahl et al. ( 2003 ) n' ont pas montré de différence entre les inaccusatifs et les intransitifs avec un sujet agentif ( inergatifs ) . Une approche purement syntaxique n' expliquerait pas le pattern des troubles de compréhension des aphasiques . Les phrases actives obtiennent de meilleures performances que les phrases passives . Pour Gahl et al. ( 2003 ) , les difficultés de compréhension semblent bien liées à l' appariement biais lexical et structure syntaxique puisque les phrases dans la situation concordante ( c' est-à-dire quand le verbe apparaît dans la structure la plus fréquente ) donnaient lieu à de meilleures performances . 3.4 . Synthèse Caramazza et Zurif ( 1976 ) ont testé la compréhension de patients agrammatiques et ils ont mis en évidence des performances aléatoires pour des phrases sémantiquement réversibles et de bonnes performances pour des phrases non réversibles sémantiquement . Cependant , toutes les phrases sémantiquement réversibles ne seraient pas affectées uniformément . Seule la compréhension des phrases subordonnées objet , clivées objet et passives serait atteinte . La TDH de Grodzinsky ( 1995a ) a été formulée dans le but de prédire les performances de compréhension des patients aphasiques . Bien que cette hypothèse suggère que le déplacement des verbes seraient préservé , les travaux de Bastiaanse en anglais et en hollandais ont renforcé l' idée que les phrases ne respectant pas l' ordre canonique seraient plus difficiles à produire / comprendre pour les patients aphasiques . Cepedant , si les prédictions de la TDH fonctionnent avec un certain nombre de structures syntaxiques , il existe une différence entre les prédictions faites concernant les phrases inaccusatives et les performances réelles des aphasiques . En effet , la compréhension de ces phrases devrait être aléatoire puisqu' elles impliquent un mouvement syntaxique , or les performances des aphasiques étaient au dessus de l' aléatoire . Piñango ( 2000 ) a décrit une hypothèse de liaison d' argument et a expliqué la bonne compréhension des phrases inaccusatives par le fait qu' il n' y a pas d' inversion des rôles thématiques . La performance des patients aphasiques serait altérée uniquement lorsque le déplacement de constituants impliquerait un renversement de rôle thématique . Lee et Thompson ( 2004 ) ont comparé des verbes inaccusatifs ayant une contre partie causative à des verbes inergatifs . Ils montré une différence de performances en production et en compréhension . Les verbes inergatifs étaient plus faciles à produire que les verbes inaccusatifs alors que les performances de compréhension entre les deux types de verbes étaient identiques . Gahl et al. ( 2003 ) ont retrouvé le même pattern de performance en compréhension puisque les résultats n' ont pas montré de différence entre les inaccusatifs et les intransitifs avec un sujet agentif . 4 . La compréhension des auxiliaires 4.1 . La sensibilité aux auxiliaires dans des tâches off-line Selon Caramazza ( 1997 ) , l' attribution de l' auxiliaire en italien est une caractéristique syntaxique d' un verbe . Pour Miozzo et Caramazza ( 1997 ) même face à de sévères difficultés dans la récupération des formes phonologiques d' un mot , la récupération des propriétés syntaxiques de ce mot peuvent être accessibles . En production , deux étapes de traitement seraient impliquées dans la sélection lexicale ( e.g. , Caramazza & Hillis , 1990 ) . La première étape consiste en une représentation des propriétés sémantiques et lexicales ( référée comme le " lemme " ) et la seconde étape consiste en une représentation des propriétés phonologiques du mot ( référée comme le " lexème " ) . Certains résultats ont montré que les représentations de la forme sémantique et phonologique pouvaient être endommagées indépendamment l' une de l' autre ( e.g. , Caramazza Warrington , 1975 ) . Selon Miozzo et Caramazza ( 1997 ) l' une des observations les plus convaincantes dans la distinction lemme / lexème est le phénomène de tip-of-the-tongue ( TOT ) puisqu' il s' agit de récupérer la forme phonologique d' un mot que des patients sont persuadés de connaître et qui est sur le point de venir . Il semblerait que ce phénomène reflète la situation dans laquelle la cible lemme a été accédée mais sa correspondance lexème est momentanément inaccessible . Miozzo et Carammza ( 1997 ) se sont posés la question de savoir si les propriétés syntaxiques des verbes étaient aussi représentées indépendamment de leurs formes phonologiques . Suivant la suggestion de Burzio ( 1986 ) pour qui l' attribution de l' auxiliaire d' un verbe intransitif ne peut pas être dérivée de ses propriétés sémantiques ou phonologiques , Miozzo et Caramazza ( 1997 ) ont étudié la capacité d' un patient anomique italien ( Dante ) à compléter des phrases qui requièrent la production d' un verbe et de son auxiliaire . L' objectif étant de savoir si une propriété syntaxique des verbes italiens ( l' auxiliaire ) était disponible chez un patient cérébro-lésé qui échouait dans l' accès à la représentation phonologique d' un mot . Les résultats ont montré que ce patient pouvait produire les auxiliaires appropriés même dans des cas où il n' était pas capable de produire les verbes . Ces auteurs ont conclu que l' attribution appropriée de l' auxiliaire d' un verbe ne pouvait pas être dérivée de ses caractéristiques sémantiques puisque l' accès aux informations sur l' auxiliaire d' un verbe dépendait d' un accès aux propriétés syntaxiques du mot . La capacité de ce patient ne pouvait pas être expliquée sur la base de la disponibilité de l' information sémantique . Les auteurs interprètent la performance de Dante à récupérer l' auxiliaire des verbes comme une indication de sa capacité à accéder normalement aux caractéristiques syntaxiques des mots . Et plus spécifiquement , la dissociation entre la capacité de récupérer l' auxiliaire d' un verbe et son incapacité à récupérer les propriétés phonologiques de ce verbe peut être interprétée comme une indépendance entre les caractéristiques syntaxiques des mots et l' accès à leurs propriétés phonologiques . Toutefois , l' idée d' une indépendance de l' attribution de l' auxiliaire de l' information sémantique n' est pas à exclure ( Kemmerer , 1998 ) . Pour Kemmerer ( 1998 ) , les résultats de Dante peuvent s' expliquer par des caractéristiques sémantiques spécifiques des verbes et non par des caractéristiques purement syntaxiques . L' auteur n' envisage pas la même conclusion que Miozzo et Caramazza ( 1997 ) puisque pour lui la sélection des auxiliaires n' est pas un phénomène purement syntaxique . Kemmerer ( 1998 ) s' appuie sur la suggestion de Van Valin ( 1990 ) selon laquelle la sélection des auxiliaires peut être dérivée directement des propriétés sémantiques des verbes  : tous les verbes intransitifs qui prennent l' auxiliaire avoir sont des verbes d' activités alors que les verbes qui prennent l' auxiliaire être sont des verbes d' état , d' accomplissement , ou d' achèvement . Par conséquent , les verbes intransitifs sélectionnent être si la structure logique du verbe contient un prédicat d' état , les autres sélectionnent avoir . De ce point de vue , il est possible que la capacité de Dante à récupérer l' auxiliaire des verbes , qu' il n' est pas capable de nommer , soit fondée directement sur la disponibilité de l' information sémantique . Pour Kemmerer ( 1998 ) tout comme pour Miozzo et Cramazza ( 1997 ) , il existe un modèle de production en deux étapes où les propriétés sémantiques et syntaxiques des mots seraient accédées avant les propriétés phonologiques des mots mais pour Kemmerer ( 1998 ) les performances de Dante révèleraient plutôt une indépendance des caractéristiques sémantiques et phonologiques des verbes plutôt qu' une indépendance des caractéristiques syntaxiques et phonologiques des verbes . 4.2 . La sensibilité aux erreurs d' auxiliaires dans des tâches on-line Alors que le problème de production et de compréhension des verbes a été observé dans plusieurs langues , il n' a été étudié presque exclusivement que dans des tâches off-line , comme des tâches d' appariement phrase-image ( mot-image ) où la phrase est répétée autant de fois que le demande le patient . Dans des tâches on-line , comme le paradigme de décision lexicale inter-modale , les effets du contraste phrases canoniques / non canoniques chez des patients aphasiques de Broca donnent un pattern différent ( Burkhardt , Piñango & Wong , 2003 ) . Les troubles de compréhension sont vus comme étant le reflet d' une capacité de traitement restreinte qui affecte de façon cruciale la composante syntaxique du système de langage . Alors que la TDH ( Grodzinsky , 1995 a , b ) décrit le déficit de compréhension comme une incapacité à accéder à l' information du rôle thématique contenue dans les traces & 226;& 128;& 147; permettant à des stratégies non linguistiques d' être introduites dans le processus de compréhension - , l' approche de décours temporel ( " Time-course " ) envisage une limitation des ressources de traitement . Les études utilisant des méthodologies en temps réel permettent d' examiner si le déficit postulé induit une insensibilité pendant le traitement de l' énoncé . La majorité des études utilise la décision lexicale inter-modale comme paradigme pour mettre en évidence un ralentissement de l' activation de l' information syntaxique . Il s' agit d' une tâche implicite qui permet de sonder l' activation automatique d' une information sémantique ou syntaxique . Burkhardt et al. ( 2003 ) ont utilisé des constructions qui impliquaient un déplacement de constituant pendant la compréhension en temps réel dans deux expériences : une avec des phrases subordonnées objet et l' autre avec des phrases inaccusatives . Dans les deux cas ils ont utilisé le paradigme de décision lexicale inter-modale . Dans ce paradigme , des phrases étaient présentées auditivement et , à un moment donné , une série de lettres ( mot cible ) était présentée visuellement sur l' écran d' ordinateur . La tâche du patient était de dire si cette série de lettres forme un mot de la langue ou non . Les phrases expérimentales étaient accompagnées de mots cibles appartenant à la langue , ils étaient soit sémantiquement reliés , soit sémantiquement non reliés ( 21 ) . Les phrases qui contenaient des mots cibles qui n' appartenaient pas à la langue ( non-mots ) étaient des phrases de remplissage . phrase subordonnée objet où dans cet exemple le mot cible était présenté juste après l' audition du verbe ( souligné ) The kid the cheese j which j / i the brand new micorwave melted t i yesterday afternoon while the entire family was watching tv Cible : cheddar ( relié ) album ( non relié ) ( Le gosse a aimé le fromage que le micro-onde a fondu hier après-midi tandis que la famille entière regardait la télévision ) Qu' il s' agisse de l' expérience des subordonnées objet ou des inaccusatifs , les mots cibles sont présentés soit juste après la trace , soit 650 msec après la trace , soit 800 msec après la trace . Alors qu' aucun amorçage n' est obtenu au moment de la trace , la réactivation de l' antécédent émerge à 650 msec ( pour les subordonnées ) et à 800 msec ( forte tendance pour les phrases inaccusatives ) après le verbe . Les auteurs concluent que les agrammatiques sont capables de mettre en oeuvre avec succès des dépendances , c' est-à-dire , qu' ils sont capables d' établir une connexion entre la position où une entité est entendue dans une phrase et la position où elle est interprétée . 4.2.1 Déficit des processus automatiques Pour rendre compte de la préservation de certains jugements , des auteurs ont donc mis en avant un déficit de traitement des phrases en temps réel . Friederici ( 1988 ) a suggéré que le problème principal des patients aphasiques serait une perte des processus automatisés permettant de traiter les phrases de manière immédiate et peu coûteuse . Ce déficit apparaîtrait dans des tâches impliquant une intégration des informations syntaxiques et sémantiques pour aboutir à la compréhension , mettant l' accent sur un décours temporel anormal de l' activation des informations morphosyntaxiques . Cette hypothèse d' automaticité aboutit à deux explications : la première , pour laquelle les aphasiques de Broca auraient perdu l' accès automatique à l' information sémantique et la seconde , selon laquelle ils seraient ralentis dans l' activation de l' information syntaxique . L' hypothèse d' une incapacité à accéder automatiquement à l' information du lexique a été proposée par Milberg , Blumstein , et Dworetzky ( 1987 ) . Le paradigme de décision lexicale inter-modale a été utilisé pour savoir si des mots ambigus étaient amorcés par des mots sémantiquement reliés . Ainsi , alors que Milberg et al. ( 1987 ) revendiquent une incapacité à accéder automatiquement à l' information lexicale , d' autres auteurs revendiquent que le processus est intact et qu' il est seulement ralenti ( Prather , Shapiro , Zurif & Swinney , 1991 ; Swinney , Zurif & Nicol , 1989 ) . D' autres expériences ont examiné cette question sous l' angle d' un déficit d' accès à l' information syntaxique ( Friederici & Kilborn , 1989 ; Haarmaan & Kolk , 1991 ) . Friederici et Kilborn ( 1989 ) ont utilisé le paradigme de décision lexicale inter-modale pour mettre en évidence un déficit d' automaticité des processus d' activation des informations morphosyntaxiques . Ce paradigme , testé auprès de cinq patients aphasiques de Broca néerlandais a évalué l' effet d' un contexte présenté auditivement sur la reconnaissance d' une série de lettre présentée visuellement . Chez les participants sains , si le mot lu ne s' intègre pas syntaxiquement avec la phrase entendue , les temps de réponses sont ralentis , suggérant une sensibilité à l' incongruence syntaxique . Dans tous les essais expérimentaux , l' auxiliaire apparaissait à la fin d' un morceau de phrase auditif de la forme " article + nom + auxiliaire " . Cette présentation auditive de chaque essai était suivie de la présentation visuelle d' un verbe au participe passé : dans la moitié des cas ce participe passé était syntaxiquement en accord avec l' auxiliaire le précédant , dans l' autre moitié des essais la suite auxiliaire et participe passé était incongruente , c' est-à-dire que le participe passé n' était pas en accord avec l' auxiliaire correspondant ( 22 ) . Et comme dans l' expérience de Burkhardt et al. ( 2003 ) , présentée plus en détail , les phrases de remplissage était celles qui contenaient les non-mots . a . De Indiaan wordt geholpen L' indien est aidé b . De dichter wordt * geklommen Le poète est * grimpé c . De baby heeft gekropen Le bébé a rampé d . De actrice heeft * geslaad L' actrice a * réussi e . De bezorger is gekomen Le livreur est venu f . De mens is * geschreden L' homme est * marché à grand pas L' auxiliaire wordt est un marqueur de la modalité passive en néerlandais qui peut être suivi par un adjectif ou un participe passé d' un verbe transitif . Les auxiliaires heeft et is correspondent respectivement aux auxiliaires avoir et être du français . Pour Friederici et Kilborn ( 1989 ) , la sélection de ces auxiliaires est arbitraire et la contrainte que ces auxiliaires imposent sur le participe passé qui les suit est purement " lexicale " , c' est-à-dire dépendant seulement de l' identité du verbe . Bien que les variations sémantiques sur le choix de l' auxiliaire soient mises de côté , Sorace ( 2000 ) souligne qu' en néerlandais , il existe un point de rupture sémantique entre les deux auxiliaires , point situé au niveau des verbes d' existence d' état . Les résultats ont montré un ralentissement des temps de réponse pour les participes passés non congruents suggérant une sensibilité de l' information grammaticale pendant le traitement de la phrase en temps réel . Quand il n' y avait pas de délai entre le contexte et le mot cible , cet effet s' accompagnait d' un ralentissement global des temps de réponse suggérant que ces patients avaient passé beaucoup de temps pour interpréter le mot cible qu' il soit congruent ou non avec son contexte . Un allongement du délai entre le contexte et le mot cible ( 200 msec ) accélèrait le temps de réponse des patients , sans doute parce que le délai supplémentaire leur permettait d' activer les propriétés syntaxiques pertinentes dans le contexte entendu . En revanche , cet allongement du délai ne montrait pas d' effet clair du contexte , même s' il existait une différence de temps entre les contextes congruents et non congruents , elle n' était pas significative . Haarmann et Kolk ( 1991 ) ont utilisé ce paradigme avec cette fois une présentation visuelle du contexte et avec des délais séparant le contexte de la cible de 300 , 700 et 1100 msec . Contrairement aux participants contrôles , les aphasiques présentaient un effet de congruence uniquement pour le délai le plus long ( 1100 msec ) suggérant donc un ralentissement de l' activation de l' information morphosyntaxique . L' ensemble de ces résultats est en faveur d' un ralentissement de l' activation des informations morphosyntaxiques et par conséquent d' un déficit d' automaticité de ces processus d' activation des informations morphosyntaxiques . Utilisant le même paradigme , Tyler , Ostrin , Cooke , et Moss ( 1995 ) ont examiné le traitement des auxiliaires auprès de patients agrammatiques anglais ( 23 ) . a . It was Monday and Philipp was making sandwitches for everybody's lunch ( C' était Lundi et Philipp était en train de faire des sandwitches pour le déjeuner de tout le monde ) b . * It was Monday and Philipp had making sandwitches for everybody's lunch ( * C' était Lundi et Philipp a eu faire des sandwitches pour le déjeuner de tout le monde ) Les quatre patients montraient un certain degré de sensibilité aux contraintes syntaxiques mais ils étaient également sensibles à des violations de structure d' argument . Au vu de ces résultats , les auteurs ont conclu qu' ils n' avaient pas mis en évidence de ralentissement dans l' accès à l' information syntaxique en général ( Haarmann & Kolk , 1991 ) ni de ralentissement plus spécifique dans l' accès de l' information syntaxique portée par les éléments de la classe fermée ( Friederici & Kilborn , 1989 ) . 4.2.2 . Représentations syntaxiques " globales " et " locales " Tyler ( 1985 ) aborde les différences dans le traitement des relations grammaticales " globales " et " locales " chez un patient aphasique agrammatique . La différence entre " globale " et " locale " peut être vue en terme d' organisation syntaxique où dans la représentation " globale " les phrases sont reliées à l' intérieur de structures de constituants hiérarchiques et la représentation " locale " implique un petit nombre d' éléments adjacents à l' intérieur d' un constituant , comme les prépositions ou les syntagmes nominaux . Un énoncé a une organisation " globale " si ses constituants sont organisés correctement à l' intérieur d' une structure hiérarchique . Chacun des constituants a une structure " locale " interne qui a également une structure hiérarchique . Tyler et Warren ( 1987 ) prennent comme exemple les phrases " The man was reading the book " ( " L' homme est en train de lire le livre " ) et " Was reading the book the man " ( " Etait en train de lire le livre l' homme " ) . Dans les deux phrases , les syntagmes nominaux " the man " ( l' homme ) , " the book " ( le livre ) ainsi que la suite auxiliaire + verbe " was " ( était en train de lire ) sont correctes à un niveau local . En revanche , seule la première phrase a une organisation " globale " de ces unités locales et forme un énoncé correct . Tyler ( 1985 ) fait l' hypothèse que les patients agrammatiques auraient un déficit de représentation " globale " des énoncés . Afin d' accéder à la capacité ou non des patients agrammatiques à construire des représentations syntaxiques globales , Tyler a utilisé le paradigme de détection de mot de Marslen-Wilson et Tyler ( 1980 ) . Ce paradigme , tout comme le paradigme de décision lexicale inter-modale , évalue des processus automatiques puisque le participant n' est pas interrogé explicitement sur l' aspect qui fait l' objet de l' étude . La tâche de détection de mot se déroule en deux temps : un mot isolé ( mot cible ) est présenté , puis , le participant entend une phrase contenant le mot cible . Le participant doit se souvenir du mot cible présenté au préalable et répondre le plus rapidement possible dès qu' il le détecte dans la phrase . En examinant les temps de latence des patients pour détecter les mots cibles et en les comparant à ceux des participants contrôles , il est alors possible d' estimer les processus impliqués dans l' analyse immédiate d' un énoncé auditif qui sont affectés et ceux qui sont intacts ( Friederici , 1985 ; Marslen-Wilson , 1975 , 1980 ; Swinney , Zurif , & Cutler , 1980 ; Tyler , 1985 , 1992 ) . Les temps de détection des mots cibles devraient être plus longs dans des contextes non grammaticaux comparés à des contextes grammaticaux . Les résultats de Tyler ( 1985 ) ont montré des différences entre des contextes grammaticaux et non grammaticaux au niveau local . En revanche , il n' existait aucune différence entre les deux contextes à un niveau global . L' auteur a conclu que ce patient montrait uniquement un déficit dans la construction de représentations syntaxiques " globales " . L' expérience de Baum ( 1989 ) a étudié la complexité syntaxique en incluant des constructions qui incorporaient des dépendances syntaxiques locales ou de longues distances . Baum ( 1989 ) envisage les relations globales en terme de distance physique entre les mots . Une dépendance globale peut être considérée comme étant plus complexe puisqu' elle requière la rétention de l' information syntaxique en mémoire jusqu'à ce que la dépendance soit complétée . Baum ( 1989 ) cherche à savoir si a ) les aphasiques agrammatiques démontrent une sensibilité à la non grammaticalité dans les deux types de dépendances et b ) si les différences trouvées par Tyler ( 1985 ) entre représentations locales et globales reflètent un déficit linguistique . Une des dépendances locales dans le matériel de Baum ( 1989 ) était les erreurs d' accord d' auxiliaire ( 25 ) qui pouvaient être vues plutôt comme une suppression de l' auxiliaire . a . The children at camp are RUNNING in a race today ( les enfants du camp sont en train de courir une course aujourd'hui ) b . * The children at camp RUNNING in a race today ( les enfants du camps courent une course aujourd'hui ) . Les résultats ont montré que les participants sains avaient des temps de détection plus longs pour les contextes non grammaticaux dans toutes les conditions indiquant qu' ils étaient sensibles aux violations de dépendances locales et de longues distances . En revanche , les patients aphasiques étaient sensibles uniquement aux violations de dépendances syntaxiques locales . Ces patients étaient capables de traiter de l' information syntaxique . Toutefois , la nature de ce traitement semblait être restreinte aux dépendances locales . 4.3 Synthèse La production des auxiliaires a été étudiée dans des tâches de complétion de phrases . Les résultats de Miozzo et Caramazza ( 1997 ) dans une tâche de production ont montré qu' un patient aphasique anomique était capable de récupérer l' auxiliaire correct d' un verbe qu' il était incapable de produire . La sélection des auxiliaires étant envisagée comme un phénomène soit purement syntaxique ( Burzio , 1986 ) soit purement sémantique ( Van Valin , 1990 ) plusieurs interprétations de ces résultats ont été avancées . Pour Miozzo et Caramazza ( 1997 ) les performances de ce patient peuvent être vues comme une indépendance entre les propriétés syntaxiques et les propriétés phonologiques des mots . Tandis que Kemmerer ( 1998 ) préfère envisager une indépendance entre les propriétés sémantiques et les propriétés phonologiques des mots . La compréhension des auxiliaires a été étudiée au moyen de techniques en temps réel . La tâche de décision lexicale inter-modale à été utilisée dans le but de mettre en évidence un déficit d' accès à l' information syntaxique . Les résultats de Friederici et Kilborn ( 1989 ) ont montré une sensibilité de l' information grammaticale pendant le traitement de la phrase en temps réel . Un délai de 200 msec entre la présentation du contexte et le mot cible permettait aux patients d' activer les propriétés syntaxiques pertinentes dans le contexte entendu . En revanche , même si les temps étaient plus longs lorsque le participe passé n' était pas en accord avec l' auxiliaire par rapport à des participes passés en accord avec l' auxiliaire , cette différence n' était pas significative . Haarmann et Kolk ( 1991 ) ont repris le même paradigme mais ils ont utilisé des délais entre la présentation du contexte et la cible qui étaient plus longs que ceux de Friederici et Kilborn ( 1989 ) . La sensibilité apparaissait pour le délai le plus longs , ce qui a amené les auteurs à suggérer un ralentissement de l' activation de l' information morphosyntaxique . Ces résultats seront critiqués par Tyler et al. ( 1995 ) qui ne montraient pas de ralentissement dans l' accès de l' information en général ni dans l' accès plus spécifique de l' information syntaxique . Une autre technique permettant d' évaluer la compréhension des auxiliaires pendant le traitement de la phrase est celle de la tâche de détection de mots utilisée par Baum ( 1989 ) . L' expérience de Baum ( 1989 ) impliquaient des erreurs d' auxiliaires . Les résultats ont montré que les patients étaient sensibles à des erreurs grammaticales mais uniquement dans des cas où par exemple la présence ou l' absence d' un auxiliaire était proche du mot à détecter . 5 . Synthèse du chapitre 2 Ce chapitre , après une brève définition de l' aphasie , a décrit les différentes explications possibles des troubles de compréhension des patients . Caramazza et Zurif ( 1976 ) ont été les premiers à mettre en évidence des déficits de compréhension chez des patients souffrant d' aphasie et à conclure à une perte de compétence syntaxique . Cependant , les patients ne présentaient pas de troubles de compréhension dans toutes les structures syntaxiques . Pour Grodzinsky ( 1984 ) il s' agirait plutôt d' un problème de déplacement de constituants qui serait absent de la représentation linguistique des aphasiques . Cette approche du déficit sélectif de compréhension des aphasiques posent un problème au niveau des verbes inaccusatifs . Ces verbes qui pourtant impliquent un déplacement de constituant ne posent pas apparemment pas de problème de compréhension . Ce chapitre a ensuite présenté les travaux relatifs à la production et à la compréhension des verbes intransitifs . Trois modèles de compréhension des verbes intransitifs tentent d' expliquer les performances des aphasiques concernant les verbes inaccusatifs . Le Tableau 3 résume l' ensemble des travaux sur la distinction inaccusatifs / inergatifs . Tableau 3 . Récapitulatif des différentes expériences concernant les verbes inaccusatifs et inregatifs relatées dans le chapitre 2 ( Note  : les " > " signifient plus facilement produit ) . Les tâches de production tendent à dissocier les verbes inaccusatifs des verbes inergatifs ( Kegl , 1995 ; Lee Thompson , 2003 ) . Les tâches de compréhension quant à elles suggèrent que la distinction inaccusatifs / inergatifs est peu importante voire inexistante ( Gahl et al. , 2003 ; Lee Piñango , 2000 ) . Le chapitre se termine par une présentation des travaux relatifs à la compréhension des auxiliaires . Le Tableau 4 résume des travaux plus spécifiques sur l' auxiliaire . Tableau 4 . Récapitulatif des différentes expériences concernant les auxiliaires relatées dans le chapitre 2 La tâche de Miozzo et Caramazza ( 1997 ) a mis en évidence l' utilisation correcte de l' auxiliaire . Les tâches on-line de compréhension suggèrent une sensibilité aux auxiliaires qui apparaît plus tardivement que chez des personnes sans lésion cérébrales ( Friederici Haarmaan & Kolk , 1991 ) . Enfin , cette sensibilité à une erreur d' auxiliaire semble apparaître seulement localement ( Baum , 1989 ) . Afin de prendre en compte toutes les données expérimentales rapportées ici et en se fondant sur la classification des verbes de Sorace ( 2000 ) nous avons décidé de comparer des verbes transitifs à des verbes intransitifs au moyen d' une tâche de détection de mots . Les verbes transitifs ont été inclus dans des structures actives et passives . Les verbes intransitifs incluent des verbes dits centraux ( inaccusatifs et inergatifs ) et des verbes périphériques ( grande variabilité inter langue ) . Cette méthode de détection de cibles a été utilisée afin d' essayer de mettre en évidence une sélection immédiate de l' auxiliaire correct . L' objectif de cette technique expérimentale est d' évaluer des processus automatiques en temps réel . Pour cela , le participant ne doit pas être interrogé explicitement sur l' aspect qui fait l' objet de l' étude , la réponse doit être demandée à proximité du stimulus et le temps de réponse laissé au participant doit être très bref . La tâche des participants est d' appuyer sur un bouton dès qu' ils détectent un mot particulier ( Kilborn Marslen-Wilson & Tyler , 1975 , 1980 ; Tyler et Warren , 1987 ) dans une phrase . Marslen-Wilson et Tyler ( 1975 , 1980 ) ont utilisé cette méthode et . la procédure était en deux parties . Dans la première partie , un mot isolé ( mot cible ) était présenté , et dans la seconde partie , les participants entendaient une phrase , contenant le mot cible . La tâche du participant était de se souvenir du mot de la première partie et d' appuyer sur un bouton dès qu' il entendait ce mot dans la phrase de la seconde partie . Les résultats ont montré des temps de détection plus longs lorsque le mot cible était précédé d' un contexte inapproprié . Pour Kilborn et Moss ( 1996 ) , cette épreuve et les formes des phrases construites sont tout à fait appropriées à l' étude de populations incluant les jeunes enfants et les cérébro-lésés . Les variables indépendantes incluent la nature de la position de la cible et le contexte dans lequel elle est incorporée . CHAPITRE 3 Expérience 1 : Tâche de Détection de Mots 1 . Objectifs La sensibilité à des erreurs d' auxiliaires a été testée essentiellement pour des erreurs détectables de manière locale . En d' autres termes , dans tous les matériels employés jusqu'à présent l' erreur pouvait être détectée en traitant seulement les deux mots de la suite auxiliaire + participe passé . Qu' il s' agisse d' un matériel allemand , néerlandais ou anglais , les phrases non grammaticales comportaient un verbe intransitif au participe passé qui ne pouvait convenir avec l' auxiliaire employé ( Friederici et Kilborn , 1989 ; Haarmann et Kolk , 1991 ; Tyler et al. , 1995 ) . Or , les troubles de compréhension de la syntaxe qui sont notés chez les aphasiques concernent surtout des phrases où les éléments à intégrer syntaxiquement sont distants . En effet , Baum ( 1989 ) a suggéré que des patients aphasiques de Broca pouvaient avoir un déficit sélectif de sensibilité pour des erreurs syntaxiques impliquant des éléments distants . De plus , aucune étude n' a examiné dans quelle mesure les patients aphasiques , souffrant de troubles de compréhension syntaxique , demeuraient sensibles à des erreurs de sélection d' auxiliaires dépendant directement de l' aspect induit par le contexte : " Progressivement la neige a / * est fondu ( e ) " . La distinction d' aspect est portée par un mot de contenu ( e.g. , progressivement ) qui peut être correctement traité par des patients aphasiques souffrant d' un trouble de traitement des informations grammaticales . Il semble donc intéressant de déterminer si ces patients restent sensibles à une erreur d' auxiliaire portée par une dimension aspectuelle . Dans une étude récente , Piñango et Zurif ( 2001 ) ont examiné dans quelle mesure trois patients aphasiques de Broca et trois patients aphasiques de Wernicke demeuraient sensibles à une opération de coertion aspectuelle . Cette opération dépend de la nature des verbes et de leur complément . Une phrase comme : " Le cheval a sauté pendant une heure hier " suggère que le cheval a sauté de façon répétée pendant une heure . Cette phrase est un cas de composition sémantique enrichie défini comme une opération par laquelle une fonction de répétition est introduite . Une phrase comme " La fille a dormi jusqu'à l' aube " est un cas de composition sémantique transparente syntaxiquement . La fille dort pendant une période indiquée par le constituant " jusqu'à l' aube " . La signification de la phrase vient directement de la signification des items lexicaux mis ensemble par des processus syntaxiques . Les phrases étaient présentées auditivement et les patients devaient décider si l' action avait eu lieu une ou plusieurs fois . Ils donnaient leur réponse à haute voix ou en désignant une carte sur laquelle était inscrit " une fois " ou " plusieurs fois " . Contrairement aux aphasiques de Wernicke , les patients aphasiques de Broca ont fait très peu d' erreurs et les auteurs ont conclu que les patients aphasiques de Broca éteint sensibles à cette opération sémantique de coertion aspectuelle . Friederici ( 1985 ) a testé la compréhension de trois types de prépositions allemandes chez des patients aphasiques agrammatiques . Les prépositions allemandes appartenant au vocabulaire de la classe fermée peuvent être soit de nature lexicale ( prépositions traitées au niveau syntaxique et sémantique ) , de nature obligatoire ( prépositions traitées au niveau syntaxique ) . Une troisième catégorie de préposition est appelée verbe à particule . Cette dernière contribue à la signification du verbe et elle est traitée prioritairement au niveau sémantique . Les résultats à une tâche de décision lexicale ont montré que les patients détectaient plus vite les verbes à particules que les deux autres types de prépositions . De plus , les verbes à particules étaient détectés plus vite dans un contexte relié sémantiquement que dans un contexte non relié sémantiquement . Pour Friederici ( 1985 ) , le fait que les prépositions allemandes soit traitées différemment suggèrent que ce qui est déficient chez des patients agrammatiques , c' est l' utilisation fonctionnelle correcte d' un item particulier plutôt que la perte de l' item lui-même . En tenant compte des expériences présentées dans le chapitre précédent et des contraintes liées à la sélection des auxiliaires présentées dans le premier chapitre , le matériel de notre expérience comprenait des verbes transitifs et intransitifs . Les verbes transitifs entrant dans la construction de phrase du type " C' est Jean que Pierre a / * est vu " nous permettait d' examiner si des patients aphasiques restent sensibles à des erreurs d' auxiliaire qui ne sont pas déterminées localement . En effet , la suite " est vu " n' est pas en elle-même incorrecte au niveau local et la prise en compte de la structure syntaxique est essentielle pour pouvoir détecter l' erreur . Concernant ce type de contrainte , les patients souffrant de troubles de compréhension syntaxique devraient présenter une insensibilité , en temps réel , à une erreur de sélection d' auxiliaire dépendant de la structure syntaxique de l' énoncé . A l' intérieur des verbes intransitifs , des verbes inaccusatifs et inergatifs ont été utilisés dans des phrases du type " Aujourd'hui Virginie est / * a venu ( e ) me voir " . Ce type de phrases inclut des erreurs locales , permettant de comparer directement nos résultats à ceux de la littérature existante et suggérant que des patients aphasiques peuvent rester sensibles à une telle incorrection . Enfin , une dernière condition incluant des verbes intransitifs qui fonctionnent avec les deux auxiliaires ont permis des constructions du type " Progressivement la neige a / * est fondu ( e ) " . Les suites " a fondu " ou " est fondu " sont toutes les deux correctes , mais c' est le mot de contenu " progressivement " qui porte la dimension d' aspect et qui rend la phrase grammaticale ou non . Les patients aphasiques peuvent rester sensibles à une erreur d' auxiliaire qui serait déterminée par une simple contrainte d' aspect . Nous avons utilisé la tâche de détection de mot où le mot à détecter était un verbe au participe passé , précédé d' un auxiliaire correct ou incorrect comme dans l' exemple ( 26 ) : Cible à détecter : " aller " Phrase contexte correct : " Vendredi , Thomas est allé chez Anne " Phrase contexte incorrect : " * Vendredi , Thomas a allé chez Anne " . La tâche de détection de mots permet , en manipulant le contexte , de rendre compte des différences de temps de détection entre des phrases grammaticales et des phrases non grammaticales pour : a ) des mêmes verbes transitifs à la voie passive et active , b ) pour des verbes intransitifs ( inaccusatifs / inergatifs ) qui n' admettent qu' un seul auxiliaire , et , c ) pour des verbes intransitifs qui admettent les deux auxiliaires . 2 . Récapitulatif du dispositif expérimental Pour chaque type de contraintes , le patient entend un mot cible ( le verbe au participe passé ) qu' il devra répéter afin de s' assurer d' une audition correcte du mot . Ensuite , il va entendre une phrase qui contiendra ce mot cible . La tâche consiste à appuyer sur un bouton dès qu' il perçoit ce mot cible dans la phrase . Une sensibilité à une erreur d' auxiliaire sera montrée si les temps de détection sont plus longs dans le cas d' un verbe précédé d' un auxiliaire incorrect que dans le cas d' un verbe précédé de l' auxiliaire correct . Dans cet exemple , il faudrait que les temps de détection soient plus longs dans le cas de " * a allé " que dans le cas de " est allé " pour pouvoir conclure à une sensibilité à une erreur d' auxiliaire . Paradigme : & 239;& 129;& 149; Aller & 239;& 129;& 149; Vendredi , Thomas est allé chez Anne CIBLE Le participant répète Le participant appui dès le mot entendu qu' il entend le mot cible 3 . Méthode 3.1 . Participants 3.1.1 . Patients cérébro-lésés 3.1.1 . 1 . Caractéristiques des patients Quatre patients aphasiques ont été testés lors de passations individuelles : & 239;& 131;& 152; La patiente M. est une femme de 89 ans , droitière , ayant le certificat d' étude , sans profession . Il s' agit d' une aphasie de Broca suite à un accident cardio-vasculaire survenu deux ans avant l' expérience . Cette patiente présente une hémiplégie droite . Le scanner montre une ischémie pariétale gauche superficielle . La description de la Cookie Picture ( Boston Diagnostic Aphasic Examination  ; Goodglass & Kaplan , 1983 ) révélait un agrammatisme ( noms sans articles , verbes non conjugués ) : «  Vaisselle ... ah bon vaisselle , euh gâteau y a une fille là euh ... comment ça s' appelle ... oui alors ah ... garçon ... ah ben oui tomber attend robinet attend tombe ah ben oui de l' eau ... jeune fille. » . & 239;& 131;& 152; Le patient G. est un homme de 57 ans , droitier , ayant le certificat d' étude . Il s' agit d' une aphasie de conduction suite à un accident cardio-vasculaire survenu 10 ans avant l' expérience . L' IRM montre un ramollissement cortical et sous-cortical intéressant le lobe de l' insula et la région pariéto-occipitale pariéto-occipitale gauche . Il présentait un déficit moteur et sensitif du membre supérieur droit qui n' existait plus lors de la passation . La description de la Cookie Picture ne mettait pas en évidence un agrammatisme . En revanche , comme l' illustre l' extrait suivant , ce patient avait tendance à produire , au moins initialement , un mot grammatical incorrect ( paragrammatisme ) . «  Elle est en train d' essuyer la vaisselle elle ... il ... voit l' enfant , euh les enfants , ils piochent dans le gâteau ... dans les gâteaux et tout d' un coup ils perdent le ... l' équilibre.  » & 239;& 131;& 152; La patiente D. est une femme de 66 ans , droitière , ancienne institutrice à la retraite ayant le niveau bac . Il s' agit d' une aphasie de conduction suite à l' intervention d' un méningiome pariéto-temporal pariéto-temporal gauche quelques mois avant l' expérience . Cette patiente a une lésion pariéto-temporale gauche sans trouble moteur . Les extraits suivant de sa description de la Cookie Picture illustrent les paraphasies phonémiques , ainsi que les conduites d' approche phonémique de cette patiente : « Elle vient de laver des des tasses mais elle se bon alors son son dabo ... déborde [ ... ] le garçon grimpe sur le tamb ... , le tabouret qui est en équilibre prêt à basculer , il est en train d' attraper les go ... les gâteaux » & 239;& 131;& 152; Le patient MH. est un homme de 38 ans , droitier , technicien ayant le niveau bac . Il s' agit d' une aphasie non fluente suite à un accident cardio-vasculaire survenu 3 ans avant l' expérience . Cet homme a une lésion antérieure gauche , sans trouble moteur . Il présente un agrammatisme très prononcé repérable par les nombreuses omissions de mots grammaticaux dans sa description de la Cookie Picture : «  En fait ... action ... la dame ... essuyer .... vaisselle ... fuit beaucoup ... débordé là enfant ... chercher ... gâteaux  » . 3.1.1 . 2 . Etude préliminaire  : évaluation des troubles de compréhension syntaxique Un test de compréhension orale de phrases a été administré aux patients avant l' expérience . Le matériel comportait deux structures de phrases différentes ( clivées sujet et clivées objet ) . Les phrases clivées sujet respectaient l' ordre canonique Agent-Action-Patient ( " C' est le tigre qui mord le lion " ) ; les phrases clivées objet ne respectaient pas cet ordre dans la mesure où le Patient était mentionné en premier ( " C' est le lion que le tigre mord " ) . Pour chaque structure , le patient entendait 20 phrases . Toutes ces phrases étaient sémantiquement réversibles . Les patients entendaient une phrase qu' ils devaient scénariser à l' aide de figurines . Ils devaient prendre l' une des deux figurines dans la main , celle qui fait l' action , pour rendre compte de la bonne compréhension de la phrase . Les résultats de chaque patients aphasiques sont reportés dans le Tableau 5 . Tableau 5 . Nombre de phrases réversibles bien comprises par chaque patient selon le type de structure . ( Note : les * indiquent dans quelle mesure chaque performance est distincte de l' aléatoire au test binomial : * * : seuil . 01 ; * seuil . 05 ) Tous les patients testés présentaient une performance indistincte du hasard pour les structures " clivées objet " alors que leur compréhension des " clivées sujet " était meilleure que l' aléatoire . Ce pattern suggère un déficit de compréhension grammaticale en accord avec les données de la littérature . 3.1.2 . Contrôles appariés Quatre participants contrôles ont également été testés lors de passations individuelles . Ces participants ont été appariés aux patients aphasiques sur l' âge , le sexe et le niveau d' étude : & 239;& 131;& 152; Le participant contrôle L. est une femme de 88 ans , droitière ayant le certificat d' étude . Ce participant est apparié au patient M . & 239;& 131;& 152; Le participant contrôle A. est un homme de 58 ans , droitier , à la retraite ayant le certificat d' étude . Ce participant est apparié au patient G . & 239;& 131;& 152; Le participant contrôle Y. est une femme de 65 ans , droitière , ancienne institutrice à la retraite ayant le niveau bac . Ce participant est apparié au patient D . & 239;& 131;& 152; Le participant contrôle R. est un homme de 36 ans , droitier , technicien ayant le niveau bac . Ce participant est apparié au patient MH . Les quatre participants contrôles ont également passé l' évaluation de compréhension syntaxique et comme les résultats le montrent ( Tableau 6 ) toutes les phrases étaient correctement comprises . Tableau 6 . Nombre de phrases réversibles bien comprises par chaque participant contrôle selon le type de structure . ( Note : les * indiquent dans quelle mesure chaque performance est distincte de l' aléatoire au test binomial : * * : seuil . 01 ; * seuil . 05 ) 3.2 . Matériel Dans cette étude 108 phrases expérimentales comportant 108 verbes à détecter ont été utilisées . La totalité du matériel utilisé est reporté en Annexe 2 . Quarante phrases appartenaient à la condition Syntaxe . Les verbes utilisés dans cette condition étaient tous des verbes transitifs . Cette condition était décomposée en deux sous parties : vingt phrases conduisant à une interprétation active ( 27 ) et vingt phrases conduisant à une interprétation passive ( 28 ) . C' est Monique que Sébastien a / * est giflé ( e ) C' est par Dominique que Didier est / * a contredit Trente six phrases appartenaient à la condition Lexique . Le choix s' est porté sur des verbes de déplacement sélectionnant soit avoir soit etre . Seize d' entre elles nécessitaient l' auxiliaire etre ( 29 ) et vingt autres phrases nécessitaient l' auxiliaire avoir ( 30 ) . Les verbes sélectionnant etre étaient inaccusatifs ( des verbes de changement de lieu : Sorace , 2000 ) . Concernant les verbes sélectionnant avoir , des verbes de type inergatif ont été sélectionnés . Il s' agissait de verbes intransitifs de déplacement impliquant une manière de déplacement ( e.g. , " pédaler " ) . Dans la classification de Sorace ( 2000 ) , il s' agissait de verbes dits de processus contrôlés ( déplacement ) . Aujourd'hui , Virginie est / * a entré ( e ) à l' hôpital Ce week-end , Emilie a / * est pédalé ( e ) pour se détendre Trente deux phrases appartenaient à la condition Aspect . Seize d' entre elles conduisaient à une interprétation centrée sur le processus en cours ( 31 ) et les seize autres phrases conduisaient à une interprétation centrée sur le résultat ( 32 ) . Le choix s' était porté sur des verbes admettant les deux auxiliaires quand ils étaient pris de manière intransitive . Dans la classification de Sorace ( 2000 ) , ces verbes étaient des verbes de changement d' état . Lentement la neige a / * est fondu ( e ) Actuellement la viande est / * a refroidi ( e ) Chaque phrase était présentée dans sa forme correcte et incorrecte . Le nombre de phrases correctes était donc le même que le nombre de phrases incorrectes . Les fréquences Frantext ( New , Pallier , Ferrand , & Matos , 2001 ) des verbes ont été contrôlées . Une analyse de variance ne mettait pas en évidence d' effet significatif de fréquence entre items correspondant aux trois types de contraintes ( F ( 2 , 33 ) < 1 ) . Les fréquences moyennes pour chaque contrainte sont reportées en Annexe 2 . En outre , nous avons évalué les fréquences Frantext des adverbes employés dans la condition d' aspect . Pour les locutions adverbiales comme " d' un seul coup " , nous avons calculé une moyenne des fréquences pour les mots de contenu de la locution ( i.e. , " seul " et " coup " ) . La fréquence moyenne des adverbes dénotant un résultat ( M = 286 , écart-type = 168 ) n' était pas significativement différente de la fréquence moyenne pour les adverbes dénotant un processus ( M = 130 , écart-type = 178 ) . Outre les 108 phrases expérimentales , 58 phrases de remplissage ont été construites . La principale différence entre les phrases expérimentales et les phrases de remplissage concernait la nature du mot cible . Dans les phrases de remplissage le mot cible n' était pas forcément le verbe au participe passé ( verbe à l' infinitif , nom propre , nom commun ) . Concernant l' ordre de présentation , nous nous sommes assurés que deux phrases consécutives n' appartenaient jamais à la même condition ( en terme de type de contrainte ) . De plus , deux phrases consécutives n' avaient jamais le même auxiliaire . Enfin , une phrase de remplissage était insérée entre deux phrases expérimentales consécutives . Les phrases ont été enregistrées avec une voix de femme à vitesse normale . L' enregistrement a été numérisé sur ordinateur Macintoch en utilisant le logiciel SoundEdit 16 . Les silences entourant chaque phrase ont été retirés et chaque phrase a été stockée dans un fichier indépendant . A l' aide du même logiciel , le temps séparant le début de l' énoncé du début du mot cible a été mesuré en millisecondes , pour les versions correctes et incorrectes des phrases . Des analyses de variance ont montré que ces temps n' étaient pas significativement différents pour les deux versions de chaque phrase quel que soit le type de contrainte . La mesure du temps de détection étant réalisée à partir du début de l' énoncé , le délai avant apparition du mot était soustrait du temps de réponse . Enfin , nous signalons que la durée moyenne des mots cibles dans les phrases ne différait pas significativement selon les contraintes ( F ( 2 , 51 ) < 1 ) . Une voix masculine a enregistré les mots cibles afférents à chaque phrase . Le fichier sonore correspondant à chaque mot a été adjoint au début du fichier sonore de la phrase qui lui correspondait . A l' aide de la fonction " Label " du logiciel SounEdit 16 , la partie composée par le mot isolé prononcé par un homme a été étiquetée ( pre ) , de même que la seconde partie contenant la phrase enregistrée par une femme ( post ) , ( cf. Figure 2 ) . Les seules modifications opérées sur les fichiers sonores ont concerné l' augmentation de l' amplitude des sons . Enfin , le programme PsyScope ( Cohen , MacWhinney , Flatt , & Provost , 1993 ) gérait la diffusion des stimuli . Figure 2 . Exemple de phrase numérisée à l' aide du logiciel SoundEdit 16 . Grâce à la fonction " Label " , la cible étiquetée " pre " et la phrase étiquetée " post " permettait au programme PsyScope de diffuser les deux parties . 3.3 . Procédure Chaque passation était individuelle . Le participant était devant un écran d' ordinateur muni d' une boîte à boutons . Les phrases étaient présentées auditivement grâce aux haut-parleurs de l' ordinateur . Au moment où s' affichait " attention " sur l' écran , le participant entendait un mot ( cible ) , qu' il devait répéter afin de s' assurer de la bonne audition du mot . Puis l' expérimentateur déclenchait la diffusion orale de la phrase . Dès que le participant entendait le mot à détecter dans la phrase , il appuyait sur un des boutons préalablement spécifié . La phrase continuait son déroulement normal et " essai suivant " apparaissait sur l' écran indiquant que l' expérimentateur allait déclencher un nouvel essai . L' ordinateur enregistrait les temps de réponses correspondant au délai entre le début de la diffusion de la phrase et l' appui du participant sur le bouton . Tous les participants se sont servis de leur main dominante pour l' appui sur le bouton à l' exception du patient M. atteint d' une hémiplégie droite . Pour chaque phrase , le délai séparant le début de la phrase et le premier phonème du mot à détecter avait été mesuré avant l' expérience . En calculant la différence entre le temps de réponse et le délai ainsi calculé , il était possible d' évaluer le temps de détection du mot . C' est ce temps de détection qui a constitué la variable dépendante . Dans les cas où le participant appuyait avant l' audition du mot , le temps était négatif . Il s' agissait donc d' une erreur d' anticipation qui était rejetée et remplacée par la moyenne des temps de détection dans la condition pertinente . Chaque participant lisait en premier lieu une consigne présentée sur l' écran d' ordinateur ( Annexe 1 ) . Par la suite , huit phrases d' entraînements leur étaient présentées , ces phrases ayant pour but de familiariser le participant avec l' utilisation de la boîte à boutons . 3.4 . Plan expérimental et hypothèses Dans cette expérience , chacun des participants entendait les phrases construites pour tester les trois types de Contraintes ( Syntaxe : 40 phrases ; Lexique : 38 phrases ; et Aspect : 32 phrases ) . De plus , chaque participant entendait chaque phrase dans sa version correcte et dans sa version incorrecte , ce facteur Exactitude ( c' est-à-dire exactitude de la phrase ; et non du jugement du participant ) était donc croisé avec les participants et avec les items . Comme signalé dans la partie consacrée au matériel , un contrôle de l' ordre de présentation évitait une présentation trop proche de phrases impliquant le même verbe . Donc , les deux facteurs Contraintes et Exactitude étaient intra-participants . Le facteur Exactitude était " intra-item " , et le facteur Contraintes était " inter-item " . Enfin , l' expérimentation a été administrée à quatre patients aphasiques et à quatre participants contrôles . Nous appellerons cette variable " Groupe " de participants ( aphasiques vs. contrôles ) . Etant donné le faible effectif , il nous a semblé préférable de ne pas considérer les quatre participants de chaque groupe comme une variable aléatoire , mais d' attribuer à ce facteur un statut systématique , la variable aléatoire servant pour nos analyses de variance impliquait les phrases ( cf. Marslen-Wilson et Tyler , 1997 pour un exemple de ce type d' analyse ) . Il nous était alors possible d' examiner dans quelle mesure les patients du groupe des aphasiques se distinguaient entre eux . Un facteur " Individus " a été également considéré , avec quatre modalités pour chacun des deux groupes . Dans la condition Syntaxe , les patients aphasiques , à la différence des participants contrôles , devraient présenter une insensibilité à une erreur d' auxiliaire dans des phrases avec des verbes transitifs qui impliquent la prise en compte de la structure syntaxique . Dans la condition Lexique , les patients aphasiques devraient présenter une sensibilité à une erreur d' auxiliaire pour les deux types de verbes impliquant une erreur locale . L' examen détaillé des verbes inaccusatifs d' une part impliquant un déplacement d' un syntagme nominal sans inversion de rôle thématique et des verbes inergatifs d' autre part n' impliquant pas ce mouvement nous permettra de comparer nos données avec les données de la littérature qui montraient que la compréhension de ces verbes ne posait pas de problèmes pour les patients aphasiques . Enfin , dans la condition Aspect , la sensibilité à une erreur d' auxiliaire pour des verbes intransitifs dans une condition où la non grammaticalité de la phrase repose sur un mot de contenu ne devrait pas poser de problème aux patients aphasiques . 4 . Résultats Concernant les patients aphasiques , le patient MH. a omis trois détections de cibles , les patients G. , M. et D. ont tous les trois omis une détection . Pour toutes ces omissions , les temps de réponse ont été remplacés par la moyenne de la condition pertinente . Aucune anticipation n' a été constatée pour les patients aphasiques . Concernant les participants contrôles , seuls deux participants contrôles ont commis des anticipations qui ont été remplacées par le temps moyen de la condition pertinente ( le participant contrôle A. a commis une anticipation et le participant contrôle L. en a commis trois ) . Aucune omission n' a été constatée pour les participants contrôles . Pour assurer une comparaison plus légitime entre les patients d' une part , et entre les patients et les contrôles d' autre part , les données de temps ainsi obtenues ont été transformées en scores Z calculés séparément pour chaque individu ( cf. Marslen-Wilson et Tyler , 1997 pour un exemple de cette méthode ) . Le calcul du score Z était donc réalisé à partir des temps pour les phrases correctes et incorrectes , des trois types de contraintes , et ceci pour chaque individu . Cette méthode nous permettait de centrer l' analyse des données sur les variations de temps de réponse imputables à l' exactitude des phrases et aux contraintes . En effet , nous n' étions pas intéressés par les variations moyennes de temps de réponse entre les patients et entre les patients et leurs contrôles . Les moyennes des scores Z pour chaque condition expérimentale et pour chaque participant sont reportées dans le Tableau 7 . Tableau 7 . Moyennes des temps de détection transformés en scores Z pour les trois types de contraintes ( Syntaxe , Lexique , Aspect ) , selon l' exactitude de l' auxiliaire ( Correct = Cor , Incorrect = Inc ) concernant les patients aphasiques et les contrôles adultes francophones . Sur ces scores Z , une première analyse de variance ( ANOVA ) a été réalisée avec les phrases de l' étude comme variable aléatoire ( F 2 ) et avec Contraintes ( Syntaxe , Lexique , Aspect ) x Exactitude ( Correctes , Incorrectes ) x Groupe ( Aphasiques , Contrôles ) x Individus ( quatre par Groupe ) . Chaque F sera associé à un indice additionnel permettant de refléter la grandeur de l' effet principal ( & 206;& 183;& 194;& 178; : Êta carré ) . Cet indice permet d' estimer la corrélation maximale au carré entre la variable indépendante et la variable dépendante indiquant la proportion de la variation expliquée par la variable indépendante . Les résultats ont montré une interaction triple significative entre les facteurs Exactitude , Contrainte , et Groupe , [ F 2 ( 2 , 51 ) = 3 , 2   ; p = 0 , 049   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 112 ] . En effet , l' interaction entre Exactitude et Groupe variait selon le type de Contraintes . Plus précisément , cette interaction n' était significative que pour les contraintes Syntaxe [ F 2 ( 1 , 51 ) = 21 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 332 ] et e Lexique [ F 2 ( 1 , 51 ) = 7 , 5   ; p = 0 , 003   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 159 ] mais elle ne l' était pas pour la contrainte Aspect [ F 2 ( 1 , 51 ) = 1 , 27 ] . Ainsi , pour les contraintes Syntaxe et Lexique , l' interaction double indiquait que l' allongement des temps pour les stimuli incorrects n' était significatif que pour le groupe des contrôles [ pour la contrainte Syntaxe : F 2 ( 1 , 51 ) = 43 , 1 p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 457 et pour la contrainte Lexique  : F 2 ( 1 , 17 ) = 30 , 6 , p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 370 ] . Le groupe des patients ne présentait pas de ralentissement significatif pour les erreurs impliquant ces deux contraintes [ respectivement : F 2 ( 1 , 51 ) < 1 et F 2 ( 1 , 51 ) = 3 , 41   ; p = 0 , 07 ] . En revanche , pour la contrainte Aspect , les participants du groupe contrôle et les patients aphasiques présentaient un ralentissement équivalent et significatif en cas de phrase incorrecte [ pour les participants contrôles : F 2 ( 1 , 51 ) = 10 , 3 , p = 0 , 002   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 168 et pour les aphasiques  : F 2 ( 1 , 51 ) = 4 , 16 , p = 0 , 04   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 075 ] . En résumé , ces résultats ont montré que le groupe des patients aphasiques ne présentait pas une sensibilité aux erreurs lexicales et syntaxiques , alors qu' il avait toujours une sensibilité aux erreurs d' aspect . A ce stade , nous pouvons donc conclure que l' Aspect est épargné mais pas la contrainte Syntaxe , ni la contrainte Lexique . Les patients aphasiques restaient globalement sensibles à l' Aspect comme contrainte de sélection des auxiliaires . Malgré une absence de quadruple interaction [ F 2 ( 6 , 153 ) = 1 , 64 ] , et du fait de la possibilité d' une certaine hétérogénéité des patients ( Caramazza , 1986   ; 1989 ) , il peut être instructif d' évaluer l' hétérogénéité des patients pour les différents types de Contraintes . Pour examiner plus avant cette hétérogénéité , nous avons évalué dans quelle mesure la sensibilité aux erreurs variait d' un patient à un autre pour chacune des trois contraintes linguistiques . Ainsi , pour la contrainte Syntaxe , l' interaction entre les Individus ( patient ) et l' Exactitude n' était pas significative [ F 2 ( 3 , 153 ) < 1 ] , suggérant qu' aucun patient n' était significativement sensible à ce type de contrainte . En revanche , pour la contrainte Lexique , la même interaction double était significative [ F 2 ( 3 , 153 ) = 3 , 11 , p = 0 , 03   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 057 ] . En effet , seule la patiente D. était significativement sensible à une erreur d' auxiliaire dans cette condition [ F 2 ( 1 , 51 ) = 22 , 54   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 306 ] . D' ailleurs , pour cette patiente , l' interaction entre type de Contrainte et Exactitude était significative [ F 2 ( 2 , 51 ) = 4 , 92 , p = 0 , 04   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 118 ] . Rappelons que la seule comparaison globale du groupe des patients et de celui des contrôles ( sans tenir compte des variations entre individus ) suggérait une insensibilité du groupe des aphasiques pour les erreurs lexicales . De fait , trois des quatre patients étaient conformes avec cette conclusion . Enfin , concernant la contrainte d' Aspect , de nouveau , une interaction significative était notée entre les Individus ( patients ) et l' Exactitude [ F 2 ( 3 , 153 ) = 3 , 33   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 112 ] . Cette fois , deux patients se conformaient à la sensibilité notée pour le groupe entier des aphasiques : le patient G. était sensible à une erreur d' auxiliaire dans la condition d' Aspect [ F 2 ( 1 , 51 ) = 8 , 10   ; p = 0 , 006   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 137 ] ainsi que la patiente M. [ F 2 ( 1 , 51 ) = 7 , 66   ; p = 0 , 007   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 130 ] . Nous soulignons enfin que , si nous nous limitions cette fois aux quatre individus contrôles , l' interaction entre les facteurs Individus et Exactitude n' était significative pour aucun des trois types de Contraintes : tous les Fs < 1 . Ceci suggère que les variations de sensibilité entre participants contrôles étaient faibles . Pour rendre compte des différences de sensibilité d' auxiliaire entre les différentes catégories de verbes , une seconde ANOVA a été réalisée avec Verbes ( Transitifs , Inaccusatifs , Inergatifs , Périphériques ) x Exactitude ( correcte , incorrecte ) x Groupe ( aphasiques , contrôles ) x Individus ( quatre individus par groupe ) . Les moyennes des scores Z pour chaque condition expérimentale et pour chaque participant sont reportées dans le Tableau 8 . Les verbes Transitifs correspondent à la condition Syntaxe , les verbes Inaccusatifs et Inergatifs correspondent à la condition Lexique et les verbes Périphériques correspondent à la condition Aspect . Tableau 8 . Moyennes des temps de détection transformés en scores Z pour les quatre types de contraintes ( Transitifs = Trans , Inaccusatifs = Inac , Inergatifs = Iner , Périphériques = Périph ) , selon l' exactitude de l' auxiliaire ( Correct = Cor , Incorrect = Inc ) , concernant les patients aphasiques et les contrôles adultes francophones . Les résultats ont montré une interaction Verbes x Groupe significative [ F 2 ( 3 , 50 ) = 8 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 330 ] . Alors que dans le groupe des participants contrôles les temps de détection étaient équivalents entre les quatre types de Verbes [ F ( 3 , 50 ) < 1 ] , il existait une différence significative pour les patients [ F 2 ( 3 , 50 ) = 24 , 88   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 598 ] . Les temps de détection étaient plus longs pour les verbes inergatifs et les verbes inaccusatifs . Il existait également une interaction triple entre les facteurs Verbes , Exactitude et Groupe [ F 2 ( 3 , 50 ) = 3 , 58   ; p = 0 , 044   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 244 ] . L' interaction Groupe x Exactitude était significative pour les verbes transitifs [ F 2 ( 1 , 50 ) = 25 , 57   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 338 ] . En effet , seul le groupe des participants contrôles présentait une sensibilité à une erreur d' auxiliaire [ contrôle F 2 ( 1 , 50 ) 42 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 458 et aphasiques F 2 ( 1 , 50 ) < 1 ] . Cette interaction était également significative pour les verbes inergatifs [ F 2 ( 1 , 50 ) = 9 , 53   ; p = 0 , 003   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 160 ] . Les erreurs d' auxiliaires ont été détectées pour les participants contrôles mais pas pour les aphasiques [ respectivement F 2 ( 1 , 50 ) = 14 , 76   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 227 et F 2 ( 1 , 50 ) < 1 ] . L' interaction entre Exactitude et Groupe n' était pas significative pour les verbes inaccusatifs et périphériques reflétant une sensibilité équivalente à une erreur d' auxiliaire dans les deux groupes [ respectivement , F 2 ( 1 , 50 ) = 1 , 52 et F 2 ( 1 , 50 ) = 1 , 24 ] . En résumer , les patients n' ataient pas sensibles à une erreur d' auxiliaire dans la condition Syntaxe . Ils n' étaient pas non plus sensibles à une erreur d' auxiliaire dans la condition Lexique ( un seul patient restait sensible à une erreur d' auxiliaire dans ce type de contrainte ) . Un examen plus détaillé des deux types de verbes intransitifs employés dans cette condition a mis en évidence que deux patients étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire avec les verbes inaccusatifs . En revanche , les patients restaient sensibles à une erreur d' auxilaire dans la contrainte Aspect . 5 . Synthèse du chapitre 3 La tâche des participants consistait à entendre un mot et à le détecter dans une phrase . Conformément à notre hypothèse , les patients de cette étude n' étaient pas sensibles à une erreur d' auxiliaire si cette erreur impliquait la structure syntaxique de l' énoncé . Les quatre patients présentaient des troubles de compréhension grammaticale , qui ont été mis en évidence à l' aide d' un test préalable de manipulation de figurines . Ils ne parvenaient pas à déterminer l' Agent des phrases complexes . En revanche , quand seul l' ordre des mots suffisait pour adopter la bonne interprétation ( Sujet & 226;& 128;& 147; Verbe & 226;& 128;& 147; Objet ) , ces patients présentaient une bonne compréhension . Les patients aphasiques de notre étude présentaient donc un déficit à tenir compte des contraintes syntaxiques , tant pour déterminer l' auxiliaire , que pour déterminer l' agent d' une phrase . Mais , concernant le groupe des patients de notre étude , et plus spécifiquement G. et M. , l' insensibilité aux erreurs d' auxiliaire n' était pas " générale " . Si la contrainte enfreinte était d' ordre sémantique ( i.e. , contrainte d' Aspect ) , alors ces malades demeuraient sensibles à une erreur affectant l' auxiliaire ( Griffini , Rigalleau & Cordier , 2003 ) . La sensibilité des patients pour au moins un type d' erreur suggère aussi que les éventuelles difficultés motrices des patients ( i.e. M. se servait de sa main gauche pour répondre ; G. avait présenté initialement un trouble moteur droit bien résorbé au moment du test ) n' empêchaient pas la technique de temps de détection d' objectiver la sensibilité linguistique des patients . Concernant la contrainte dite lexicale , nous avions prédit une sensibilité relativement épargnée pour ce type d' erreur " locale " . Ceci est loin d' être vérifié , puisque seule la patiente D. présentait une sensibilité aux erreurs lexicales , alors qu' elle n' était pas significativement sensible aux erreurs syntaxiques et aux erreurs d' aspect . Il s' agit d' un premier indice d' une dissociation possible entre la contrainte lexicale et les deux autres contraintes . Ce pattern pourrait refléter un déficit de mémoire à court-terme , car la patiente D . était seulement sensible aux erreurs " locales " impliquant deux termes consécutifs ( e.g. , " * a entré " ) . Ainsi , une contrainte impliquant des éléments verbaux distants implique un maintien de la forme phonologique qui serait particulièrement difficile pour un patient dont la boucle phonologique ( Baddeley , 1986 ) serait déficiente . Ce déficit pourrait même être accentué dans le cadre de notre tâche puisque les patients devaient maintenir le mot à détecter pendant l' audition de la phrase . Pour les patients D. et G. , une mesure d' empan de lettres et de chiffres a été réalisée avec présentation orale des stimuli et réponse de pointage limitant les éventuels effets du trouble de production de la parole . Le patient G. avait un empan de 2 chiffres et de 2 lettres , indiquant une réduction de sa mémoire à court-terme . Pourtant ce malade était apparemment plus sensible à une erreur distante ( contrainte Aspect ) qu' à une erreur locale ( contrainte Lexique ) . La patiente D. avait pour sa part un empan de 4 chiffres et de 4 lettres , plus faible que celui de son contrôle qui avait un empan de 6 items , mais plus important que celui du patient G. La patiente D. avait pourtant un déficit pour les erreurs locales . Même si nous ne disposons pas des empans de tous les patients testés , ces résultats partiels n' indiquent pas un lien clair entre le déficit de mémoire à court-terme et la sensibilité diminuée pour les erreurs distantes . D' autres études seront nécessaires pour considérer les éventuels liens entre la sensibilité à des erreurs distantes et différentes mesures de mémoire de travail . Un certain nombre d' études auprès de patients aphasiques ( voir Smith & Geva , 2000 pour une revue ) ont généralement montré qu' un déficit de la mémoire de travail conduisait à un déficit de la compréhension du langage uniquement lorsque les phrases étaient complexes . Ces études diffèrent par rapport à la définition de la complexité en terme de syntaxe , de sémantique et de longueur de phrases . Certaines recherches se sont centrées sur la complexité syntaxique , plus spécifiquement sur la compréhension des phrases passives et des phrases subordonnées objet . Beaucoup de ces études n' ont pas montré de troubles de compréhension même en présence d' une capacité de mémoire de travail limitée ( voir Caplan Friedman & Gvion , 2003 ) . Les données concernant les erreurs locales examinant des erreurs d' auxiliaires dans des phrases inaccusatives et inergatives ont précisé les résultats obtenus par les patients aphasiques . En effet , ils ne présentaient pas de difficultés pour des phrases impliquant des verbes inaccusatifs . Les résultats sont en accord avec ceux de la littérature ( Gahl et al. , 2003   ; Lee & Thompson , 2004 ) . En revanche , ils présentaient des difficultés pour des phrases impliquant des verbes inergatifs . Ces résultats ne représentent pas nécessairement une contradiction avec la littérature existante ( Lee Piñango , 2000 ; Thompson , 2003 ) . En effet , même s' il n' existait pas de différence de fréquence entre les verbes inaccusatifs et inergatifs , cet absence d' effet était principalement du à la présence du verbe " être " dans la catégorie des verbes inergatifs . Sans ce verbe , il existait un déséquilibre et les verbes inaccusatifs utilisés étaient plus fréquents que les verbes inergatifs . Les patients resteraient donc sensibles à une erreur d' auxiliaire avec les verbes les plus fréquents . CHAPITRE 4 La sélection des auxiliaires et la seconde langue Ce dernier chapitre théorique aborde la question de la compréhension des auxiliaires pour des apprenants d' une seconde langue . Nous nous intéressons à la sélection des auxiliaires en français et en allemand parce qu' elle présente des différences pour quelques verbes intransitifs ainsi que pour les verbes pronominaux . Dans un premier temps , nous abordons des questions relatives à l' acquisition d' une seconde langue en général : la possibilité de difficultés d' apprentissage d' une seconde langue à l' âge adulte et les différentes hypothèses explicatives . Nous détaillons par la suite quelques résultats de travaux expérimentaux concernant l' acquisition des verbes inaccusatif / inergatifs . Dans un second temps , nous expliquons quelles sont les principales différences entre le français ( langue romane ) et l' allemand ( langue germanique ) dans la sélection des auxiliaires . Nous passons en revue toutes les catégories de verbes impliquées dans la HSA de Sorace ( 2000 ) ainsi que la catégorie de verbes pronominaux . Ce chapitre se termine en expliquant quelles sont les différentes méthodologies possibles pour mettre en évidence des difficultés de sélection des auxiliaires pour des apprenants adultes . 1 . L' apprentissage d' une seconde langue à la puberté L' acquisition d' une seconde langue ( Second Language Acquisition , SLA ) est le processus par lequel les personnes apprennent une langue en plus de leur langue maternelle . Le terme seconde langue est utilisé pour décrire n' importe quelle langue où l' acquisition commence après l' enfance . La langue apprise est souvent désignée comme étant la " langue cible " ou " L 2 " , l' acquisition d' une seconde langue est quelquefois appelée " acquisition L 2 " . La différence entre acquisition et apprentissage a été faite par Krashen ( 1982 ) . L' acquisition d' une langue est un processus naturel ( non-intentionel ) , la personne évolue dans des situations naturelles de communication . L' apprentissage est un processus conscient , les erreurs éventuelles faites pas les apprenants sont corrigées par l' apprentissage de règles grammaticales . L' acquisition d' une seconde langue se focalise sur la connaissance et sur l' utilisation d' une langue par des enfants et des adultes qui ont toujours connu au moins une autre langue . Nous utiliserons indifféremment le terme d' acquisition L2 et apprenants L2 pour désigner des locuteurs qui ont appris leur seconde langue tardivement ( vers l' âge de 13 ans ) . 1.1 . Un âge critique pour apprendre une seconde langue  ? Certains auteurs ont estimé que les adultes ne pouvaient pas apprendre une seconde langue ( L2 ) au même titre que les enfants le font avec leur première langue ( L1 ) ( Krashen , 1978 , 1982 ; Lenneberg , 1967 ) . Beaucoup de facteurs peuvent contribuer à l' apparente incapacité des adultes dans ce domaine . Les trois facteurs qui ont reçu le plus d' attention des chercheurs sont , a ) les facteurs neurospychologiques ( question de plasticité ou variante sur la notion de la " période critique " d' apprentissage d' une langue  ; Krashen , 1973 , 1975   ; Johnson Lenneberg , 1967 ; Pallier , Dehaene , Poline , LeBihan , Argenti , Dupoux Perani , Paulesu , Galles , Dupoux , Dehaene , Berettinardi , Cappa , Fazio & Mehler , 1998 ) , b ) les facteurs affectifs ( différences individuelles au niveau de la motivation construite dans le processus d' acquisition , Gardner , 1980 ) , c ) les facteurs cognitifs ( un locuteur adulte L2 peut appliquer des stratégies métalinguistiques qui ne font pas partie du répertoire des locuteurs L1 pour résoudre certains problèmes de communication , MacWhinney , 1992   ; McDonald & Heilnman , 1992 ) . L' acquisition de la L2 fournit un contexte important pour examiner l' interaction entre des processus cognitifs généraux et des processus linguistiques spécifiques . Selon certaines recherches , la différence entre une première langue et une seconde langue est l' âge auquel la langue a été acquise . Par exemple , le linguiste Lenneberg ( 1967 ) estime qu' une langue qui a été consciemment apprise ou utilisée par un locuteur après la puberté est une langue seconde . Dans la plupart des cas , les personnes n' atteignent jamais le niveau de fluence et de compréhension de leur seconde langue comparable à celui de leur première langue . Ces points de vue sont fortement associés avec l' hypothèse de la période critique ( Critical Period Hypothesis , CPH ) . Une " période critique " en psychologie développementale est une période précoce de la vie marquée par une très grande sensibilité à certains stimuli environnementaux . Si l' organisme ne reçoit pas les stimuli appropriés pendant cette " période critique " , il devient difficile de développer certaines fonctions après cette période . Par exemple , Johnson et Newport ( 1989 ) ont rapporté un effet de l' âge sur l' acquisition de certains aspects de grammaire . Dans leur étude , 46 locuteurs chinois et coréens ont appris l' anglais comme seconde langue . Les auteurs ont trouvé que l' acquisition de la syntaxe et de la morphologie anglaise était fortement corrélée avec l' âge de la première exposition à la seconde langue . Les locuteurs qui ont appris l' anglais comme seconde langue après l' âge de 7 ans montrent un déclin régulier dans l' acquisition de certaines règles de grammaire . De même , Hyltenstam ( 1992 ) a trouvé que l' âge autour de 6 - 7 ans semble être un point critique pour atteindre le même niveau de compétence que des L1 . Après cet âge , les apprenants L2 pourraient obtenir un niveau un peu moins bon que celui des locuteurs natifs , qui les placerait indépendamment du groupe des L1 . L' incapacité de certaines personnes à atteindre un niveau de compétence équivalent aux natifs peut être en relation avec " l' âge de commencement " . Pour la CPH , la difficulté tardive d' apprentissage d' une langue serait due à une diminution de la plasticité cérébrale . Il s' agit d' une hypothèse qui revendique que l' acquisition L1 chez l' enfant , et l' acquisition L2 adulte sont des processus cognitifs fondamentalement différents . L' acquisition L1 dépendrait de la faculté de langage en tant que faculté innée spécialisée de l' espèce humaine , qui permet l' acquisition du langage et l' acquisition L2 adulte serait surtout déterminée par des processus non linguistiques . Les premières formulations de CPH étaient explicitement liées au rôle de la Grammaire Universelle ( GU ) dans l' acquisition L2 adulte . Dans la théorie de la GU , les principes et paramètres sont supposés constituer une faculté cognitive innée qui rend l' acquisition du langage humain possible . Les principes grammaticaux sous-tendant les langages sont innés et fixés , les différences entre les diverses langues dans le monde peuvent être caractérisées en termes de paramètres programmés dans le cerveau ( tel le paramètre d' élision , pro-drop parameter , qui indique quand un sujet explicite est toujours requis , comme en anglais , ou s' il peut être éludé , comme en espagnol ) . Un principe important de cette théorie est que cette faculté innée est autonome . En d' autres termes , elle n' est pas dérivée d' autres facultés cognitives mais elle peut interagir avec elles . La GU est initialement une théorie d' acquisition de la première langue . Les enfants acquièrent une première langue avant qu' ils ne soient capables d' accomplir de simples tâches ( Chomsky , 1968 ) . Leur discours est dit " dégénéré " , avec de faux commencement , la recherche de leur mot et des erreurs grammaticales . Tous les parents ne corrigent pas ces erreurs et les enfants les surmontent toujours . Chomsky ( 1968 ) en conclut que chaque personne doit avoir un dispositif inné existant dans toutes les langues . Les enfants , sur la base de ce qu' ils entendent autour d' eux , ont mis en place ce dispositif pour acquérir cette langue . Une des caractéristiques de ce dispositif est qu' il existe une période critique pour acquérir une langue . Ainsi les adolescents et les adultes n' auraient plus accès à ce dispositif pour leur permettre d' acquérir une deuxième langue . Les partisans de la GU suggèrent que ce dispositif est toujours disponible , il n' est simplement plus capable d' aider l' acquisition d' une seconde langue sans interférer avec la première langue , c' est-à-dire que l' apprenant L2 appréhendera toujours la L2 à travers la L1 . Certaines recherches examinant le lien entre comportement et maturation cérébrale adoptent plutôt le concept de " période sensible " ( e.g. , Oyama , 1976 ) . Cette variation dans la terminologie reflète le sentiment grandissant qu' il existe des différences entre l' apprentissage d' une langue chez des adultes ou des enfants , mais qu' elles ne résident pas nécessairement dans l' accessibilité ou non des principes linguistiques universaux eux-mêmes . Plus récemment , Hyltenstam et Abrahamsson ( 2003 ) modifient leur conception d' âge critique et suggèrent qu' après l' enfance , en général , il devient de plus en plus difficile d' acquérir une compétence proche des natifs , mais qu' il n' existe pas de période critique en particulier . En outre , ils remarquent un certain nombre de cas où des L2 ont des compétences équivalentes aux natifs alors que la seconde langue a été apprise pendant l' âge adulte . 1.2 . Les différences entre la L1 et la L2 L' accessibilité à la GU est étroitement liée à la question de la période critique puisque la capacité innée d' apprendre une langue serait disponible seulement jusqu'à un certain âge ( e.g. , la puberté ) ( Moskovsky & Berghout , 2001 ) . Trois hypothèses ont été avancées concernant le rôle de la GU dans l' acquisition d' une seconde langue . La première est l' hypothèse de non accès ( no-access hypothesis ) qui suggère qu' aucun aspect de la Grammaire Universelle n' est disponible à l' apprenant L2 ( Bley-Vroman , 1990 ; Clahsen et Muysken , 1986 ) . L' acquisition de la L2 serait alors très différente de l' acquisition de la L1 , et cette différence existe parce que les apprenants de la L1 utilisent leur faculté de langage alors que les L2 utilisent des stratégies d' apprentissage pour acquérir leur seconde langue ( L' hypothèse de différence fondamentale , Bley-Vroman , 1990 ) . La deuxième est l' hypothèse d' accès partiel ( partial access hypothesis ) qui suggère que les apprenants peuvent avoir accès aux principes linguistiques mais pas à la gamme entière de variation paramétrique , ils ne seront pas capables d' acquérir les principes spécifiques de la L2 qui diffèrent de la L1 . L' hypothèse de " partial-access " suggère que la GU dans sa globalité n' est pas disponible comme source de connaissances pour l' acquisition d' une seconde langue ( Strozer , 1992 ) . Les apprenants utiliseraient une sorte de grammaire hybride , avec une partie contrainte par la GU et une partie qui ne l' est pas . Cependant , des études ont montré que des locuteurs japonais adultes apprenant l' anglais comme seconde langue sont capables d' attribuer des nouvelles valeurs paramétriques dans la construction d' une grammaire L2 ( Flynn & Martohardjono , 1994 ) . Libben ( 2006 ) représente les différences entre les locuteurs natifs et les apprenants comme suit : Apprenants L 1 : syntaxe en 1er puis les connaissances lexicales / du monde en 2nd Apprenants L 2 : les connaissances lexicales / du monde en 1er puis la syntaxe en 2nd Locuteurs natifs : les connaissances lexicales / du monde et la syntaxe interagissent La question importante pour Libben est de savoir pourquoi même avec un haut niveau de compétence L2 , les apprenants L2 ne peuvent pas avoir le même niveau que les locuteurs natifs ? Dans les études qui explorent la possibilité que les apprenants ne soient jamais capables d' acquérir les mécanismes de traitement et d' analyses identiques à ceux des locuteurs natifs , deux explications sont proposées . La première explication est que la langue L1 est caractérisée par la dominance des connaissances procédurales , alors que la langue L2 est caractérisée par la dominance des connaissances déclaratives ( Paradis , 2004 ; Ullman , 2001 ) . L' autre explication est l' hypothèse de Clahsen et Felser ( 2006 ) qui revendique que les apprenants adultes projettent une structure " moins profonde " que le font les enfants L1 ou les locuteurs adultes natifs ( Shallow Structure Hypothesis ) . Cette hypothèse suggère qu' une personne qui a appris une seconde langue à l' âge adulte utilise un type de mécanisme de traitement pour la L1 différent de celui utilisé pour la L2 ( décrit par Fernández , 1998 , 2006 comme un traitement pour chaque langue ) . Pour Epstein , Flynn et Martohardjono ( 1996 ) , ces modèles de non accès et d' accès partiel n' expliquent pas exactement ce que les L2 connaissent , et comment les L2 en viennent à connaître ce qu' ils savent . Bien que les deux modèles supposent implicitement que les apprenants L2 atteignent éventuellement une grammaire , aucun ne montre comment de telles grammaires peuvent être acquises par l' emploi de principes non linguistiques supposés centraux dans l' acquisition L2 . La dernière hypothèse est appelée plein accès ( full access hypothesis ) ( Epstein et al. , 1996 ; Hopp , 2005 ; White , 1989 , 2003 ) et elle suggère que la GU dans sa globalité contraint l' acquisition de la L2 . Dans cette hypothèse , soit les apprenants sont supposés transférer directement les propriétés de leur L1 à la L2 ( Schwartz full-transfer / full-access hypothesis ) , soit le transfert de la L1 joue un rôle minimal dans le processus d' acquisition ( Epstein et al. 1996 ; no-transfer / full-access hypothesis ) . Dans le premier cas , l' acquisition de la L2 se ferait par un accès à la GU plus un transfert de la L1 , et l' état initial d' acquisition de la L2 correspond à l' état final d' acquisition de la L1 . En revanche , dans la seconde , l' acquisition de la L2 se fait par un accès direct sans effet de la L1 et l' état initial d' acquisition de la L2 correspond à un état initial d' acquisition de la L1 . Le point de départ de la L2 c' est la GU , la L1 et la L2 procèdent dans le même sens . La recherche sur l' acquisition de la seconde langue s' est focalisée sur des questions relatives à la représentation syntaxique , en cherchant à savoir si les principes et les paramètres de la GU pouvaient entraver l' acquisition de la seconde langue . Un récent ensemble de recherches a commencé à explorer les aspects sémantiques de l' acquisition de la L2 en examinant les " interprétations " que les apprenants attribuent aux constructions grammaticales dans une seconde langue ( Dekydtspotter , Sprouse Montrul Slabakova & Montrul , 2002 ) . Les recherches en langue seconde se sont particulièrement intéressées à l' acquisition de la sémantique lexicale et à son interaction avec la structure d' argument ( Hirakawa , 1999 , 2001 ; Juffs , 1996 ; Sorace , 1995 , 2000 ) , aussi bien qu' à son interaction avec la morphologie grammaticale ( Montrul Slabakova & Montrul , 2002 ) . L' aspect fait référence aux propriétés temporelles internes d' un événement ( Smith , 1991 ) . Les propriétés aspectuelles d' une phrase indiquent si un événement est en train de se réaliser ou s' il est terminé . L' aspect peut être encodé dans la classe lexicale d' un syntagme verbal ou dans des formes grammaticales particulières telles que les formes passées et progressives en anglais . L' interprétation des marques d' aspect grammatical est difficile pour les apprenants d' une seconde langue . Cette observation a été mise en avant par l' étude de Coppietiers ( 1987 ) qui examinait des locuteurs apprenant le français comme seconde langue et qui avaient des langues natives variées . L' auteur a évalué dans quelle mesure ces apprenants parvenaient à faire des distinctions entre l' imparfait et le passé composé en français . Alors que les L2 ne se distinguaient pas des L1 français sur un certain nombre de mesures grammaticales comme la sensibilité au contraste illustré par ( 33 ) , ils se différenciaient des locuteurs natifs pour leur sensibilité au contraste aspectuel en ( 34 ) . Même si cette étude a été critiquée sur le plan méthodologique ( voir Birdsong , 1992 pour des résultats contradictoires ) , elle a montré que même des apprenants avancés , qui ont semble t -il maîtrisé la syntaxe L2 , ont des difficultés pour maîtriser des différences sémantiques entre les formes grammaticales dans la langue seconde . a . Cet homme dont j' admire le tableau est venu hier b . * Cet homme dont je joue avec les enfants est venu a . Est -ce que tu as su conduire dans la neige  ? ( signification de réussite ) b . Est -ce que tu savais conduire dans la neige  ? ( signification de compétence ) De tels résultats suggèrent que les contrastes aspectuels portés par des morphèmes grammaticaux sont difficiles à maîtriser lors de l' apprentissage d' une langue seconde . 2 . La compréhension des verbes intransitifs chez des apprenants Beaucoup d' études se sont intéressées à l' acquisition des verbes inaccusatifs anglais par des locuteurs ayant des langues natives variées ( Hirakawa , 1995   ; Hubbard , 1994   ; Montrul , 2001   ; Oshita , 1995   ; Richard , 1983   ; Yip , 1994 , 1995   ; Zobl , 1989 parmi d' autres ) . Plus précisément , un grand nombre de recherche s' est intéressé à la production des verbes inaccusatifs dans des structures passives ( Hirakawa , 2000   ; Hubbard , 1994   ; Ju , 2000 parmi d' autres ) . Quelques études ont concerné l' acquisition des verbes inaccusatifs / inergatifs en italien ( Sorace , 1991 , 1993 ) , en espagnol ( Lozanno , 2004 ; Montrul , 2002 ; Hertel , 2000 ; Hertel & Perez-Leroux , 1999 ) . Enfin , plusieurs études se sont focalisées sur la caractérisation de la dichotomie intransitive en japonais . Ces études ont adopté des approches différentes de l' inaccusativité : approche purement syntaxique ( Miyagawa , 1989 ) , approche purement sémantique ( Kishimoto , 1996 ) ou approche d' interface entre le lexique et la syntaxe ( Tsujimura , 1999 ) . Les conclusions de toutes ces études n' étaient pas tout à fait semblables : soit les intuitions des locuteurs L2 étaient identiques à celles des L1 ( Hertel , 2000   ; Hirakawa , 1999   ; Perez-Leroux & Glass , 1999 ) , soit les intuitions des locuteurs L2 étaient proches de celles des locuteurs L1 ( Hawkins , 2000   ; Papp , 2000   ; Parodi , 2001   ; Sorace , 1993a , 2000 ) . 2.1 . Les verbes inaccusatifs et les structures passives Quelques études ont montré que les apprenants L2 anglais ne parvenaient pas à accepter ou à produire des phrases inaccusatives correctes , et avaient tendance à accepter ou à produire des formes dans lesquelles les verbes inaccusatifs apparaissaient dans des phrases passives ( Balcom , 1997 ; Hirakawa , 1995 , 2000 ; Hubbard , 1994 ; Montrul , 1997 ; Oshita , 1995 , 1997 , 2000 ; Yip , 1995 ) . Comme nous l' avons vu dans le Chapitre 1 , il convient de noter que les phrases avec un verbe inaccusatif comme ( 35a , b ) et celles avec un verbe passivé comme ( 35c ) auraient en commun d' impliquer un déplacement du sujet d' une position post-verbale vers une position pré-verbale . Les phrases inaccusatives et passives ont donc en commun un Thème comme sujet grammatical ( 35a , b et 35c ) et les phrases inergatives ont un Agent comme sujet grammatical ( 35d ) . En français , la différence essentielle concerne le marquage en temps , puisque l' auxiliaire etre dans ( 35b ) marque le passé , alors qu' il marque le présent dans ( 35c ) . a . Pierre vient Pierre i [ venir t i ] b . Pierre est venu . Pierre i [ venir t i ] c . Pierre est reconnu . Pierre i [ reconnaître t i ] d . Pierre a travaillé Pierre [ travailler ] Pour Hubbard ( 1994 ) , la similarité existante entre les passives et les inaccusatives conduirait les apprenants à croire que les verbes inaccusatifs reçoivent une morphologie passive . Ce problème de sur-passivisation ( " overpassivization " , c' est-à-dire l' utilisation non grammaticale de verbes inaccusatifs dans des structures passives ) se retrouvent dans d' autres langues que l' anglais : par exemple en japonais ( Hirakawa , 2001   ; Sorace & Shomura , 2001 ) , en italien ( Sorace 1993a ) , en français ( Montrul , 1999   ; Sorace 1993b ) et en chinois ( Yuan , 1999 ) . Nous allons illustrer ce type de recherche en prenant comme exemple l' étude de Ju ( 2000 ) Ju ( 2000 ) a ainsi examiné l' acquisition de l' inaccusativité par des apprenants d' une langue étrangère en se centrant sur les erreurs de " sur-passivisation " . Trente cinq locuteurs chinois apprenant l' anglais comme seconde langue ont participé à une tâche de choix forcé . La tâche consistait à lire une paire de phrases : la première posait le contexte , la seconde était la phrase cible . Le participant devait indiquer laquelle des deux formes était la plus grammaticale ( active ou passive ) ( 36 ) . a . My car was very old Contexte b . The engine ( died / * was died ) suddently Choix Pour les verbes inaccusatifs , les apprenants préféraient la structure passive . Pour Ju ( 2000 ) ces erreurs ne provenaient pas simplement d' un manque de connaissances structurales de la seconde langue . Les apprenants avancés d' une seconde langue pouvaient utiliser les passives correctement la plupart du temps mais ils avaient des difficultés avec les verbes inaccusatifs ( Ju , 1997 ; Yip , 1990 , 1995 ; Zobl , 1989 ) . Ces erreurs étaient produites par beaucoup d' apprenants anglais ( exemple 37 à 40 ) . * My mother was died when I was just a baby ( Thaï ; Yip , 1990 ) * The eruption of Sakurajina Island was occurred ( Japonais , Yip , 1990 ) * The World War III will be happened in the future ( Chinese , Yip , 1990 ) * The most memorable experience of my life was happened 15 years ago ( Arabe , Zobl , 1989 ) De plus , le choix des verbes inaccusatifs dans des structures passives était plus fréquent dans des évènements à cause externe ( 41 ) que dans des évènements à cause interne ( 42 ) . a . I walked through the automatic door ( évènement de cause interne ) b . The door ( closed / was closed ) immediatly a . I pushed the door ( évènement de cause externe ) b . The door ( closed / was closed ) immediatly Pour Ju ( 2000 ) ce phénomène n' était pas dû à l' influence de la L1 des locuteurs chinois apprenant l' anglais puisqu' ils faisaient souvent ce genre d' erreurs alors que , dans leur langue natale , la forme active était employée dans des phrases équivalentes . La disponibilité d' agents dans le discours influençait cette tendance des apprenants anglais à utiliser des inaccusatifs dans des phrases passives . Ju montrait que des L1 chinois L2 anglais produisaient plus facilement des phrases passives avec des verbes inaccusatifs quand l' événement relaté avait une cause externe que lorsqu' il avait une cause interne . Oshita ( 2000 ) a rapporté une étude de corpus sur des productions d' apprenants anglais ayant comme langue natale l' espagnol , l' italien , le coréen ou le japonais . Cet auteur mettait en évidence une production de verbes inaccusatifs dans des phrases passives ( 43 et 44 ) . Cette tendance apparaissait surtout pour les apprenants qui avaient un niveau de compétence intermédiaire dans l' acquisition de la seconde langue . * Once was happened something no very good for her ( produit par un locuteur L1 espagnol , p. 316 ) * ... to find out what would be happened in the next stories ( produit par un locuteur L1 coréen , p. 316 ) 2.2 . Les L2 avancés ont les mêmes performances que les locuteurs natifs En ce qui concerne les étapes développementales de l' acquisition des verbes inaccusatifs , certaines études ont montré que les apprenants avancés étaient plus précis que les apprenants moins avancés ( Montrul , 2000 ; Oshita , 1998 , 2001   ; Yip , 1995 ) . D' autres études ont rapporté que même des apprenants très avancés avaient des problèmes ( Oshita , 1997 ; Sorace , 1993a , 1993b , 1995 ) . Pour , Oshita ( 1998 , 2001 ) , il y aurait trois étapes dans le processus d' acquisition d' une langue cible ( l' Unaccusative Trap Hypothesis ) . Dans la première étape , les apprenants traitent tous les verbes intransitifs de la même manière . Dans une seconde étape , les apprenants prendraient conscience d' une division entre deux types de verbes intransitifs , et produiraient des formes qui sont absentes dans la langue cible ( formes passives avec des inaccusatifs ) , ils accepteraient moins facilement un ordre S ( ujet ) - V ( erbe ) et produiraient un ordre V ( erbe ) -S ( ujet ) ) . Dans la dernière étape de ce processus d' acquisition , les apprenants atteindraient une grammaire équivalente aux locuteurs natifs . Montrul ( 2000 ) a utilisé une tâche d' appariement phrase-image auprès de participants anglais , espagnols et turcs ayant comme seconde langue l' anglais , l' espagnol ou le turc et ayant des niveaux de compétences différents . Les participants regardaient une image accompagnée d' une paire de phrases qu' ils devaient juger sur une échelle allant de & 226;& 128;& 147; 3 ( pas naturelle ) à 3 ( très naturelle ) . La moitié des phrases montraient un agent et une situation terminée ( e.g. , a thief = un voleur et a broken window = une fenêtre cassée ) , l' autre moitié des images montraient la situation terminée ( e.g. , a broken window = une fenêtre cassée ) . Les phrases à juger étaient soit des phrases transitives ( e.g. , the thief broke the window = le voleur casse la fenêtre / the thief made the window break = le voleur a fait la fenêtre se casser ) , soit des phrases intransitives ( e.g. , the window broke = la fenêtre est cassée / the window got broken = la fenêtre est devenue cassée ) . Les phrases intransitives incluaient des verbes inergatifs et inaccusatifs . Les résultats montraient que les apprenants ayant un faible niveau de compétence ne rejetaient pas les phrases inaccusatives utilisées de manière transitive ( e.g. , * the magician disappeared the rabbit = * le magicien a disparu le lapin ) . Les apprenants plus avancés connaissaient les règles et rejetaient ces phrases . Montrul ( 2000 ) interprétait cette incapacité pour rejeter des formes illicites comme une sur généralisation ( analogue à celle constatée lors de l' acquisition d' une première langue ) . Les mêmes résultats étaient obtenus avec les phrases inergatives utilisées de manière transitive ( e.g. , * the dentist cried the child = * le dentiste a crié l' enfant ) . Les apprenants de faibles niveaux ne rejetaient pas ce type de phrases , alors que les apprenants d' un niveau de compétence plus élevé avaient le même pattern de résultats que les natifs . Pour Montrul ( 2000 ) , ces erreurs de transitivité suggèrent l' absence d' un transfert de la langue natale au niveau de la structure d' argument puisqu' ils ne rejettent pas des phrases qui seraient également des phrases non grammaticales dans leur langue native . A partir de la HSA de Sorace ( 2000 ) , Montrul ( 2005 ) a sélectionné 9 verbes inaccusatifs ( changement de lieu , changement d' état et existence d' état ) et 9 verbes inergatifs ( processus non contrôlés , processus contrôlés avec mouvement , processus contrôlés sans mouvement ) . Elle a inclus ces verbes dans différentes structures comme la structure passive ( impossible avec les deux types de verbes ) , la structure participiale ( possible avec les inaccusatifs téliques mais impossible avec les inergatifs ) . Les participants étaient d' origine espagnole , apprenant l' anglais comme seconde langue , ils étaient répartis en trois niveaux de compétences ( avancés , intermédiaires et faibles ) . Les résultats ont montré que les L2 d' un faible niveau de compétence dans leur L2 avaient des problèmes avec toutes les structures de phrases . Ils ne faisaient pas la distinction entre les verbes inaccusatifs et inergatifs . Les locuteurs intermédiaires rencontraient des difficultés seulement avec les constructions passives . Mais , ils pouvaient distinguer les inaccusatifs et les inergatifs pour toutes les autres structures de phrases utilisées . Enfin , les locuteurs avancés avaient le même pattern de résultats que les L1 , c' est-à-dire qu' ils faisaient une distinction entre les verbes inaccusatifs et inergatifs sur toutes les structures de phrases . Pour Montrul ( 2005 ) , la sensibilité aux propriétés sémantiques et syntaxiques émergerait donc à un niveau intermédiaire de compétence . 2.3 . Les L2 ne sont pas aussi précis que les locuteurs natifs Des études récentes sur l' acquisition d' une seconde langue ont observé que des apprenants L2 avec un niveau élevé de compétence n' arrivaient pas à atteindre une compétence équivalente aux locuteurs natifs , même s' ils avaient eu une longue immersion dans le pays de la langue cible . En effet , si la majorité des apprenants étaient capables de juger la grammaticalité de phrases inaccusatives correctes dans la L2 , leurs jugements n' étaient pas aussi précis que ceux des locuteurs natifs ( Oshita , 1997 ; Sorace , 1993a , 1993b , 1995 ; Yuan , 1996 , 1999 ) . Yuan ( 1996 ) a montré que des locuteurs natifs anglais apprenant le chinois , et ayant un niveau avancé d' acquisition L2 , avaient encore des jugements indéterminés concernant les verbes inaccusatifs . Sorace ( 1993b ) a utilisé une tâche de jugement d' acceptabilité avec vingt locuteurs français apprenant l' italien comme seconde langue , et avec dix-neuf locuteurs italiens apprenant le français comme seconde langue . Pour les deux groupes , il s' agissait d' apprenants avancés . Les phrases présentées aux participants impliquaient des verbes inaccusatifs de la HSA ( changement de lieu , d' état , de continuation d' un état préexistant , d' existence d' état ) . La moitié des phrases comportait un auxiliaire correct , l' autre moitié contenait un auxiliaire incorrect présentant une instabilité dans les jugements . Dans la catégorie des verbes de changement d' état , quelques verbes présentaient une variation entre les deux langues dans le choix de l' auxiliaire ( e.g. , rougir sélectionne etre en italien et avoir en français ) . Les résultats montraient que le rejet de l' auxiliaire incorrect dépendait du type de verbes inaccusatifs , et qu' il se faisait différemment entre les deux langues . Alors que les jugements allaient dans le même sens quand le type de verbe utilisait le même auxiliaire en italien et en français , les jugements avaient tendance à s' opposer quand les verbes utilisaient un auxiliaire différent . Sorace ( 1993 ) distinguait deux étapes possibles dans l' état final d' acquisition d' une seconde langue : des grammaires divergentes et des grammaires incomplètes . Alors qu' une grammaire divergente est une grammaire qui présente une propriété de la L2 différente de celle de la langue naturelle , la grammaire incomplète est une grammaire où il manque d' une façon ou d' une autre une propriété particulière de la L2 . Dans les deux cas , les performances équivalentes à celles des locuteurs natifs sont possibles , mais la représentation est différente de la représentation du locuteur natif . Sorace et Shomura ( 2001 ) ont étudié l' acquisition de l' inaccusativité du Japonais comme seconde langue par des locuteurs natifs anglais . Ils évaluaient l' utilisation de verbes intransitifs par 60 apprenants japonais ( débutants et intermédiaires ) et par 12 locuteurs natifs japonais avec la même mesure de référence déterminée par la HSA . Les résultats à une tâche d' acceptabilité montraient que les locuteurs natifs étaient capables de faire des distinctions plus fines que les apprenants au sein du groupe des verbes inergatifs . Le niveau de compétence plus élevé des L2 intermédiaires les rendait capables de percevoir des différences parmi les types de verbes dans le même sens que les locuteurs natifs . Les résultats concernant les verbes inaccusatifs étaient moins nets puisqu' en japonais ces verbes sont caractérisés par une optionalité syntaxique , ce qui n' est pas le cas des verbes inergatifs . Les auteurs ont conclut que les jugements des apprenants semblaient se développer dans la même direction que les jugements des locuteurs natifs . Sorace ( 1999 , 2000 ) se rapprochait donc du modèle de Schwartz et Sprouse ( 1994 , full-transfer / full-access hypothesis ) en proposant l' existence d' une optionalité résiduelle ou persistante . La coexistence d' une forme de la L1 et d' une forme de la L2 est une optionalité résiduelle . L' optionalité est caractéristique d' une grammaire qui admet différentes formes pour une même signification ( par exemple un certain nombre d' ordre des mots possibles dans les phrases interrogatives , Où est -ce que tu vas ? Où vas -tu ? Où tu vas ? Tu vas où ? ) . Sorace ( 1993b , 1999 , 2000 , 2003 ) , Robertson et Sorace ( 1999 ) , Tsimpli , Sorace , Heycock , Filiaci et Bouba ( 2003 ) suggèrent que la complète acquisition de la grammaire est vulnérable aux formes persistantes de fossilisation sur l' influence L1 . La présence de deux formes possibles pour une même interprétation aurait comme conséquence une optionalité permanente entre les deux alternatives . Cette optionalité permanente ne se retrouve pas dans la grammaire de la langue cible et elle est donc une forme de l' acquisition L2 inachevée . Une caractéristique interprétable qui est spécifiée dans la L1 dans une structure syntaxique particulière devient non spécifiée à cause de l' absence d' une caractéristique similaire dans la L2 dans le même contexte syntaxique . Cette non spécification ferait apparaître l' ambigüité et l' optionalité . 2.4 . Synthèse Cette première partie a abordé les problèmes d' acquisition d' une seconde langue à l' âge adulte . L' hypothèse de Période Critique ( Johnson & Newport , 1989 ) revendique qu' après 7 - 8 ans , il est très difficile d' apprendre une seconde langue . Cette hypothèse à été formulée par rapport au rôle de la Grammaire Universelle ( GU ) et l' existence d' une période critique reste controversée . Trois autres hypothèses ont été formulées pour expliquer le rôle de la GU dans l' acquisition L 2 : l' hypothèse de non-accès ( Bley-Vroman , 1990   ; Clahsen & Muysken , 1986 ) où les apprenants L2 n' ont pas accès aux principes et paramètres de la GU et font appels à des stratégies non linguistiques , l' hypothèse d' accès partiel ( Strozer , 1992 ) où les apprenants L2 ont accès seulement aux principes de la GU et l' hypothèse de plein accès ( Epstein et al. , 1996   ; Schwartz & Sprouse , 1994 ) où les apprenants ont entièrement accès à la GU . Un récent ensemble de recherches s' est intéressé aux rôles des aspects sémantiques dans l' acquisition L2 , principalement à l' aide de tâches off-line comme les jugements de grammaticalité et d' acceptabilité . Plus particulièrement , dans l' acquisition des verbes inaccusatifs / inergatifs , certaines recherches ont mis en avant l' utilisation non grammaticale de verbes inaccusatifs dans des structures passives . Ces études ont principalement été menées en langue anglaise ( e.g. , Balcom , 1997 ; Hubbard , 1994 ) mais les mêmes résultats ont été observés en japonais ( e.g. , Hirakawa , 2001 ) , en chinois ( e.g. , Yuan , 1999 ) , en italien ( e.g. , Sorace , 1993a ) et en français ( e.g. , Montrul , 1999 ) . Alors que pour Hubbard ( 1994 ) ces erreurs proviennent d' une similarité entre les phrases passives et les phrases inaccusatives , Ju ( 2000 ) a mis en avant le fait que ces erreurs apparaissaient surtout lorsque l' agent de la phrase était clairement défini . De plus , ces erreurs n' étaient pas faites par tous les apprenants . En effet , ces erreurs étaient présentes uniquement pour des apprenants L2 ayant un niveau de compétence intermédiaire ( Oshita , 2000 , 2001 ; Montrul , 2000 , 2005 ) . Dans l' " Unaccusative Trap Hypothesis " de Oshita ( 1998 , 2000 ) trois étapes interviennent dans l' acquisition d' une seconde langue : la première où les apprenants ne font aucune distinction entre les deux types de verbes intransitifs , la deuxième où les apprenants prennent conscience d' une division entre les verbes intransitifs qui donnent lieu à des erreurs grammaticales et la troisième où les apprenants ont un niveau de compétence équivalent aux locuteurs natifs . Cependant , plusieurs auteurs ont montré que des apprenants L2 même avec un niveau de compétence avancé n' étaient pas aussi précis que des locuteurs natifs dans la distinction inaccusatifs / inergatifs ( e.g. , Sorace , 1993a , Sorace & Shomura , 2001 ) . 3 . La sélection des auxiliaires en français et en allemand Une des différences entre le français et l' allemand concerne l' ordre des mots dans une phrase . Alors que le français est une langue S ( ujet ) - V ( erbe ) -O ( bjet ) , l' allemand est une langue S ( ujet ) -O ( objet ) - V ( erbe ) . Dans les langues germaniques comme le néerlandais ou l' allemand , le verbe auxiliaire se place généralement après l' action du verbe ( Sie weiss , dass Johann heute ein Buch gekauft hat = Elle sait que Johann aujourd'hui un livre acheté a ) . Les propositions déclaratives principales représentent une exception . Dans ces phrases , l' ordre des mots devient SVO , c' est-à-dire que le second constituant de ces phrases est toujours un verbe ( Johann kaufte heute ein Buch = Johann acheta aujourd'hui un livre ) . En allemand , quand les verbes de ces phrases sont employés aux temps composés , c' est l' auxiliaire qui se retrouve en seconde position ( Heute hat Johann ein Buch gekauft = Aujourd'hui a Johann un livre acheté ) . Une seconde différence entre les deux langues concerne l' emploi des auxiliaires . Le principe de la conjugaison allemande est assez proche du français . L' allemand a le choix entre deux auxiliaires possibles pour former le participe passé des verbes intransitifs : haben ( avoir ) et sein ( être ) . Contrairement au français , l' allemand dispose d' un troisième auxiliaire : werden ( être ) . Cet auxiliaire est utilisé pour faire une distinction d' aspect à l' intérieur du passif : le passif-action ( Das Haus wird gebaut = la maison est [ en train d' être ] construite ) et le passif-état ( Das Haus ist gebaut = la maison est construite [ elle est finie ] ) . Dans le premier cas , l' auxiliaire employé est werden ( etre ) , dans l' autre cas , il s' agit de l' auxiliaire sein ( etre ) . Une autre distinction existe entre les deux langues au sein des verbes pronominaux . En français ces verbes s' emploient avec l' auxiliaire etre accompagné du pronom se . En revanche , en allemand ce type de verbe s' emploie avec l' auxiliaire haben ( avoir ) accompagné du pronom sich ( se ) . 3.1 . La HSA en allemand et en français Comme cela a été vu dans le chapitre 1 , le point de départ qui caractérise la dichotomie intransitive et qui va permettre la construction de la HSA est un ensemble de faits dans les langues d' Europe occidentale . Les études de Sorace et de ses collègues ( Keller Sorace 1993a , 1993b , 1995 , 2000 ) ont mis en évidence ces généralisations en se fondant principalement sur des expériences qui ont testé les intuitions des locuteurs natifs à propos de la sélection des auxiliaires qui , d' après Sorace et Shomura ( 2001 ) , pourrait être le meilleur diagnostic de l' inaccusativité pour les langues qui ont un choix d' auxiliaire ( e.g. , français , italien , padouan , néerlandais , allemand ) . Dans toutes ces langues , les verbes inaccusatifs sélectionneraient l' auxiliaire être et les verbes inergatifs l' auxiliaire avoir . Toutefois , les intuitions des locuteurs natifs seraient plus précises pour certains verbes que pour d' autres . Par exemple , les locuteurs natifs avaient une très forte préférence pour l' auxiliaire être avec les verbes de changement de lieu mais exprimaient une plus faible préférence ( voire aucune préférence ) pour le même auxiliaire avec les verbes d' état . Bien que le point de partage le long de la hiérarchie diffère d' une langue à l' autre , la projection des verbes extrêmes vers la syntaxe inaccusative ou inergative est largement invariable à travers les langues . Les verbes pour lesquels les locuteurs natifs ont des certitudes seraient également ceux qui seraient acquis en premier par les apprenants L2 ( Sorace , 2000 ) . La différence entre les locuteurs natifs et les apprenants L2 se feraient sur des distinctions fines à l' intérieur des classes de verbes ( Sorace & Shomura , 2001 ) . Keller et Sorace ( 2003 ) ont examiné la validité de la HSA en allemand et le Tableau 9 représente les principales différences entre le français et l' allemand dans la sélection des auxiliaires . Le point de partage entre les verbes invariablement inaccusatifs et les verbes invariablement inergatifs est situé plus haut en français ( au niveau des verbes de changement d' état ) qu' en allemand ( au niveau des verbes de continuation d' un état préexistant ) . Tableau 9 . Sélection des auxiliaires etre et avoir en français et en allemand selon les différentes catégories de verbes . 3.1.1 . Les verbes de changement de lieu Les verbes de changement de lieu sont des verbes téliques de façon inhérente . Ce sont également les verbes qui ont la plus forte dynamicité . Ils sélectionnent etre et sont placés dans le haut de la hiérarchie . Ils sont qualifiés d' inaccusatifs centraux . Ces verbes sélectionnent etre quel que soit le contexte aspectuel dans lequel ils apparaissent ( c' est-à-dire que cet auxiliaire persiste même quand le prédicat n' est plus télique ) . De même l' agentivité ( ou son absence ) n' affecte pas le choix de l' auxiliaire pour ces verbes ( 45 ) . a . Maria ist gefallen , um zu erschrecken ( agentif ) Marie est tombée pour faire peur b . Glas ist des Tasches gefallen ( non agentif ) Le verre est tombé de la table Par conséquent les locuteurs français , mais aussi allemands , acceptent fortement etre et rejettent avoir . 3.1.2 . Les verbes de changement d' état Les verbes de changement d' état dénotent un changement autre qu' un changement de lieu . Ils peuvent être téliques de manière inhérente ( " mourir " ) ou ils peuvent dénoter un changement d' état indéfini avec un but non explicite ( " grandir " ) . En français , l' auxiliaire etre est préféré mais l' auxiliaire avoir n' est pas exclu . C' est à cet endroit qu' en français il existe le plus de variabilité . En allemand , en revanche tous les verbes de cette classe prennent l' auxiliaire sein ( etre ) . Cette catégorie contient des verbes qui encodent de manière variable la télicité . Pour la plupart il s' agit de verbes de changement indéfini ( verbes de déplacement dirigé " monter " , " descendre " , verbes où le changement d' état est causé de manière interne " fleurir " ) . Mais il existe des verbes de changement d' état qui sont téliques de manière inhérente " naître " , " mourir " , qui sélectionnent systématiquement etre . Les verbes de changement indéfini , qui n' ont pas de limitation , incorporent l' idée d' atteindre un degré supérieur le long d' une dimension donnée : si quelque chose refroidit , cette chose passe par une série d' états sans cesse plus froid même si elle ne devient pas froide . Ces verbes sont donc téliques mais dans une moindre mesure que les verbes de changement de lieu . L' absence d' encodage de la délimitation est mise en évidence par le fait que beaucoup de verbes de changement d' état sont compatibles avec des structures ne contenant pas de mesure au sens de Tenny ( 1994 ) . 3.1.3 . Les verbes de continuation d' un état préexistant Les verbes de continuation d' un état préexistant sélectionnent avoir en français mais présentent une variabilité en allemand . Même si haben ( avoir ) est l' auxiliaire préféré des locuteurs natifs , sein ( etre ) n' est pas complètement exclu . Cette catégorie de verbes ainsi que la catégorie des verbes d' existence d' état font partie des verbes d' état . Aucun de ces verbes n' est dynamique mais leur degré de stativité varie : " rester " , " demeurer " , " continuer " , " survivre " . Même si ces verbes sont moins dynamiques que les verbes de changement de lieu ou de condition , ils impliquent toujours une certaine composante de changement implicite dans leur signification ( Cummins , 1996   ; Lieber & Baayen , 1997 ) . Dahl ( 1987 ) ( cité par Keller & Sorace , 2003 ) propose que ces verbes " encodent la négation d' un changement " . Par exemple le verbe " survivre " signifie " ne pas mourir " . 3.1.4 . Les verbes d' existence d' état Les verbes d' état ne sont causés ni de manière interne , ni de manière externe , la notion de causalité n' est pas pertinente pour cette catégorie de verbes . Ils peuvent dénoter soit un état physique concret ( " exister " , " être " ) ou un état psychologique ( " sembler " , " suffire " ) . Les deux sélectionnent haben ( avoir ) en allemand comme en français . 3.1.5 . Les verbes de processus incontrôlés Les verbes de processus incontrôlés contiennent des verbes qui impliquent ou non un mouvement . Les deux sélectionnent l' auxiliaire avoir en allemand et en français . Cette catégorie de verbes contient des verbes dénotant des types de processus variés , comme une action non contrôlée , une fonction corporelle non volontaire , une émission ( de substance , de son , de lumière , d' odeur ) dont le dénominateur commun est l' absence d' intention . Les verbes dénotent des activités qui exigent peu d' énergie pour être réalisées . Les verbes de réaction involontaire impliquant un mouvement peuvent devenir téliques en ajoutant un adverbe directionnel . Ils se comportent alors comme des verbes de mouvement dirigés et sélectionnent l' auxiliaire sein ( etre ) ( Die Frau * ist / hat in der Wohnung getorkelt getorkelt = la femme a chancelé dans l' appartement ; Die Frau ist / * hat in die Wohnung getorkelt getorkelt = la femme est chancelée à l' intérieur de l' appartement ) . Une autre catégorie de verbes de processus incontrôlés inclut des verbes d' émission de son qui sélectionnent avoir en allemand . Les verbes de cette classe peuvent être téliques s' ils sont accompagnés d' un adverbe directionnel . Dans ce cas le verbe est interprété comme un verbe de mouvement dirigé ( où le mouvement est concomitant avec l' émission du son ) et l' auxiliaire préféré est sein ( etre ) ( Der Zug * ist / hat im Bahnhof gerumpelt = le train a cliqueté à la gare ; Der Zug ist / * hat in dem Bahnhof gerumpelt = le train est cliqueté à l' intérieur de la gare ) . Ces alternances d' auxiliaire indiquent que les verbes de processus incontrôlés sont sensibles à certains facteurs . 3.1.6 . Les verbes de processus contrôlés Les verbes de processus contrôlés ( avec mouvement ) sélectionnent l' auxiliaire sein ( etre ) en allemand contrairement au français où l' auxiliaire est avoir . Les verbes de processus contrôlés ( sans mouvement ) préfèrent fortement l' auxiliaire haben ( avoir ) en allemand comme en français . 3.1.6 . 1 . Les verbes de processus contrôlés ( avec mouvement ) Ces verbes impliquent un mouvement non orienté de leur unique argument . Le sujet est affecté à un haut degré puisqu' il est à la fois l' initiateur de l' évènement et celui qui éprouve le changement non orienté de lieu . "   Nager   " , consiste en une série de mouvement distincts les uns des autres , mais qui deviennent difficiles à distinguer lorsqu' ils sont considérés dans leur ensemble ( McClure , 1995 ) . Les verbes de ce groupe sélectionnent avoir en français mais sein ( etre ) en allemand . Les locuteurs allemands ont d' autant plus de certitude sur l' emploi de etre que le prédicat a une interprétation télique . Les verbes de mouvement contrôlés impliquant seulement une partie du corps ( e.g. , applaudir ) représentent une exception puisqu' ils sélectionnent l' auxiliaire haben ( avoir ) en allemand . Les verbes de de processus contrôlés impliquant le corps dans son ensemble ou seulement une partie du corps sélectionnent l' auxiliaire avoir . 3.1.6 . 2 . Les verbes de processus contrôlés ( sans mouvement ) Il s' agit de processus agentifs ( " travailler " , " jouer " , " parler " ) qui n' affectent pas de manière manifeste l' entité qui les contrôle . Ils ne sont pas homogènes en termes de structure aspectuelle . Ils sélectionnent l' auxiliaire avoir dans beaucoup de langues . L' absence d' agentivité est globalement sans effet sur le choix de l' auxiliaire . Le choix de l' auxiliaire est également insensible à la télicisation du prédicat ( 46 ) . Die Polizisten haben bis Morgendämmenumg gearbeitet Les policiers ont travaillé jusqu'à l' aube 3.2 . Synthèse La HSA suggère que les locuteurs natifs ont des choix plus catégoriques pour les verbes dits centraux . Ces verbes seraient également ceux qui seraient acquis en premier par les apprenants d' une seconde langue . La sélection des auxiliaires en allemand semble sensible à la HSA au même titre que d' autres langues ayant un système de sélection d' auxiliaire : les verbes centraux choisissent de façon catégoriques sein ou haben et les verbes périphériques montrent une alternance . Toutefois , il existe une certaine classe de verbes qui montre un comportement de sélection d' auxiliaire opposé à ce qui est trouvé dans d' autres langues . Il s' agit de la classe de verbes de processus contrôlés ( avec mouvement ) qui sélectionnent sein ( etre ) même en l' absence d' un syntagme directionnel qui rend le prédicat télique . Ce qui vient d' être envisagé a permis une comparaison des verbes centraux et périphériques dans les deux langues . Pour le matériel verbal français , les verbes centraux ont été sélectionné parmi les verbes de changement de lieu qui sélectionnent l' auxiliaire etre et parmi les verbes processus contrôlés qui sélectionnent l' auxiliaire avoir . Il s' agit de verbes qui se situent aux extrêmes de la HSA pour lesquels les locuteurs natifs ont des jugements précis et catégoriques sur le choix l' auxiliaire . Pour le matériel verbal allemand les verbes centraux ont été sélectionné également parmi des verbes de changement de lieu qui sélectionnent l' auxiliaire sein ( etre ) mais également parmi les verbes de processus contrôlés . Ces verbes se situent à l' autre extrême de la HSA mais sélectionnent également etre comme auxiliaire de façon catégorique par les locuteurs allemands . Les verbes centraux prenant l' auxiliaire haben ( avoir ) ont été sélectionnés parmi les verbes processus contrôlés mais qui impliquent seulement une partie du corps ( e.g. , applaudir ) . L' allemand fait une distinction entre les verbes de mouvement qui impliquent le corps dans son ensemble et les verbes de mouvement qui impliquent seulement une partie du corps . Pour le matériel français , les verbes périphériques ont été sélectionnés parmi des verbes de changement d' état . Ces verbes se situent à la limite entre les deux auxiliaires qui selon le contexte peuvent sélectionner etre ou avoir . En revanche , en allemand , les équivalents de ces verbes prennent systématiquement l' auxiliaire sein ( etre ) . En allemand , les verbes de processus de mouvements incontrôlés sélectionnent haben ( avoir ) , excepté si la phrase contient un adverbe directionnel . Dans ce cas , ces verbes se comportent comme des verbes de mouvements dirigés et l' auxiliaire préféré est alors l' auxiliaire sein ( être ) . 3.3 . Les verbes pronominaux Sorace ( 2000 ) dit clairement que sa hiérarchie ne prend pas en compte les verbes réfléchis . Il existe une classe de verbes pour lesquels la sélection de l' auxiliaire peut être prédite sans porter attention à la structure évènementielle : il s' agit des verbes réfléchis qui sont définis morpho syntaxiquement ( Abeillé Legendre et Sorace , 2003 ) . En français , tous les verbes qui sont morphologiquement réfléchis sélectionnent etre accompagné du pronom réfléchi " se " sans aucune exception . En revanche , en allemand ils sélectionnent haben ( avoir ) accompagné du pronom réfléchi " sich " ( se ) . Comme en français un certain nombre de verbes allemands ne s' emploient qu' à la forme réfléchie ( e.g. , sich beeilen = se dépêcher ; sich verlieben in = s' éprendre de ) , d' autres peuvent s' employer de manière réfléchie ( e.g. , sich waschen = se laver ) . En revanche , un certain nombre de verbes pronominaux français ne le sont pas en allemand ( e.g. , se lever = aufstehen ; se baigner = baden ; s' endormir = einschlafen ) . Il existe un grand nombre d' études sur les constructions pronominales , et il n' existe pas d' unanimité concernant leur statut transitif ou intransitif . Pour Alencar et Kelling ( 2006 ) les constructions pronominales en ( 47 ) à ( 49 ) en allemand et en français sont des constructions transitives . Le pronom " se " est donc analysé comme un objet direct . Max se rase = Max rasiert sich réfléchie La porte s' ouvre = Die Tür öffnet sich décausative Max s' évanouit essentiellement pronominale Max schämt sich ( Max a honte ) Certains auteurs comme Grimshaw ( 1990 ) postulent que les verbes pronominaux impliquent des constructions qui réduisent la structure argumentale du verbe actif , donc des constructions intransitives . Dans ce cas , le problème devient : ces constructions sont -elles des constructions inaccusatives ou inergatives  ? Selon Reinhart et Siloni ( 2005 ) , les verbes réfléchis sont des verbes inergatifs et leur argument externe est un agent . En revanche , Labelle ( 1992 ) suggère que le pronom " se " décharge le rôle thématique Agent , lui permettant de ne pas être exprimé . Dans ce cas , la position du sujet syntaxique est libre , et l' entité qui est en position objet peut se déplacer en position sujet . La construction réfléchie serait donc inaccusative . 3.4 . Synthèse Les verbes pronominaux permettent d' envisager une différence systématique en français et en allemand . Ces verbes permettent d' étudier le comportement des apprenants face à des verbes qui montrent une alternance entre la forme transitive et la forme réfléchie . Dans le matériel verbal français nous avons choisi des verbes de changement d' état comme " casser " qui sélectionnent l' auxiliaire avoir dans sa forme transitive et l' auxiliaire etre dans sa forme réfléchie . Dans le matériel verbal allemand les verbes alternant entre une forme transitive et une forme réfléchie ont été également sélectionnés parmi des verbes de changement d' état . Dans ce cas les deux sélectionnent l' auxiliaire avoir et la distinction se fait par la présence ou non du pronom " sich " . Ces verbes permettent également d' étudier le comportement des apprenants face à des verbes qui sont essentiellement pronominaux . Dans ce cas , l' auxiliaire employé en français est toujours etre et l' auxiliaire utilisé en allemand est toujours haben ( avoir ) . Pour le matériel verbal français , les locuteurs natifs devraient être plus précis dans le cas des verbes réfléchis qui ne montrent pas d' alternance et qui sélectionnent systématiquement le même auxiliaire . Les apprenants devraient avoir le même profil de résultats que les locuteurs natifs uniquement s' ils ont acquis la distinction entre les différents types de verbes réfléchis . Concernant le matériel verbal allemand , il ne devrait pas exister de différence entre les deux types de verbes réfléchis et par conséquent les résultats entre les locuteurs natifs et les apprenants L2 devraient être identiques . 4 . Méthodologies expérimentales utilisées dans l' étude de la L2 . Traditionnellement , les recherches en langue seconde ( L2 ) se sont focalisées sur l' acquisition de la grammaire en utilisant des techniques off-line telles que le jugement de grammaticalité , ou des tâches de compréhension . Les recherches ont abordé des questions telles que la disponibilité de la GU pour les apprenants L2 , la source de divergence entre la grammaire L2 et la grammaire native , le transfert de la première langue à la seconde ( e.g. , Clahsen , 1984 ; Gregg , 2003 ) . Par contraste , un petit nombre de recherches s' est intéressée au traitement d' une langue seconde par les apprenants dans des tâches en temps réel ( on-line ) . Dans ce cas , le traitement du langage renvoie au processus mentaux qui sont impliqués alors que les participants lisent ou écrivent des mots ou des phrases en temps réel ( Felser , Marinis & Clahsen , 2003 ; Papadopoulou & Clahsen , 2003 ) . Les apprenants peuvent montrer des difficultés dans l' intégration en temps réel de différentes sources d' informations , alors que les locuteurs natifs montrent une intégration rapide des informations prosodiques , lexicales et structurales pendant le traitement . Il a été proposé que les propriétés de la langue natale pouvaient influencer la façon dont les apprenants traitent leur seconde langue . Bien que certaines études ont mis en évidence l' influence de la L1 dans les performances de traitement de la L2 ( Juffs , 1998 , 2005 ) , d' autres échouent à montrer cette influence ( Felser et al. , 2003 ; Papadopoulou Roberts , Marinis , Felser & Clahsen , 2006 ) . Ces dernières décennies , un certain nombre de recherches s' est intéressé au traitement de phrases en temps réel par des locuteurs natifs grâce à l' utilisation de méthodologies on-line variées , telles que la lecture auto régulée ( e.g. , Felser , Roberts , Gross , Juffs Papadopoulou & Clahsen , 2003 ) , eye-tracking , ( e.g. , Carreiras & Clifton , 2004 ) et des techniques neurophysiologiques ( e.g. , Moreno & Kutas , 2005 ) . Des recherches sur le traitement on-line ont été également conduites dans plusieurs langues typologiquement reliées et non reliées , montrant que les lecteurs et les auditeurs n' emploient pas les mêmes stratégies de traitement selon les langues . Ainsi , les variations impliquent le système grammatical de la langue , mais aussi les mécanismes de traitement de la langue . Les apprenants doivent , par conséquent , découvrir les stratégies de traitement d' une langue particulière , qui peuvent différer de celles qu' ils ont développées pour leur langue natale . L' échec des apprenants L2 dans la complète acquisition de la langue apprise peut être le résultat d' un échec à acquérir les stratégies de traitement d' une langue cible et ne pas résulter de leur incapacité à acquérir la grammaire de la langue cible . Pour notre étude , nous avons décidé d' employer une technique relativement nouvelle : l' Auditory Moving Window , ou audition auto-régulée . Cette technique présente l' intérêt d' offrir des données sur le traitement en temps réel de phrases auditives , qui concernent chacun des mots perçus . Elle s' inspire directement de la technique d' auto-présentation régulée largement utilisée en lecture . Nous allons d' abord rappeler quelques faits relatifs à la lecture auto-régulée , puis nous présenterons les propriétés de l' audition auto-régulée . 4.1 . La technique de lecture autorégulée Dans la technique de lecture autorégulée , le participant doit lire une phrase mot par mot ou phrase par phrase . Il doit les lire aussi rapidement que possible et appuyer sur un bouton dans le but de faire apparaître le mot ou la phrase suivante . Les phrases sont souvent suivies d' une question de compréhension afin de s' assurer d' une compréhension on-line de la phrase et afin d' éviter un appui mécanique sur le bouton . Cette technique a déjà été utilisée dans les études sur le traitement des phrases ambigües dans l' acquisition d' une seconde langue ( Felser et al. , 2003 ; Juffs et Harrington , 1995 , 1996 ; Papadopoulou & Clahsen , 2003 ) . Il existe deux types principaux de présentation : la présentation d' accumulation , et la présentation de non accumulation . Dans les deux cas , les phrases apparaissent sur l' écran avec tous les caractères sans espace remplacés par des tirets . Au moment de l' appui sur le bouton , le premier mot ou phrase apparaît , remplaçant les tirets correspondant . Quand le participant appui sur le bouton une deuxième fois , le mot ou la phrase suivante apparaît sur l' écran et ceci jusqu'à la fin de la phrase . Cependant dans la présentation d' accumulation les mots ou phrases anciennes restent sur l' écran , alors que dans la présentation de non accumulation les mots ou phrases anciennes disparaissent et seulement un mot ou une phrase à la fois apparaît sur l' écran . Il existe deux sortes de présentation de non accumulation : la présentation de non accumulation et la présentation de non accumulation centrée . Cette dernière est similaire à la présentation de non accumulation , mais sans les tirets sur l' écran , ainsi le participant n' est pas conscient de la longueur des phrases et ne sait pas combien de mots il reste à suivre et les mots ou phrases sont présentés au centre de l' écran . Les présentations de non accumulation et de non accumulation centrée sont le plus appropriées pour le traitement syntaxique en temps réel , puisque les participants ne peuvent pas revenir en arrière ni relire les mots qui ont été présentés auparavant dans la phrase . La présentation de non accumulation centrée ( sans tiret ) ne permet pas au participant de faire des prédictions à propos de la suite de la phrase , et par conséquent elle se rapproche le plus de la technique d' audition autorégulée que nous allons aborder à présent . 4.2 . La technique d' audition autorégulée La technique d' audition autorégulée est similaire à la technique de lecture autorégulée mais avec une présentation auditive au lieu d' une présentation visuelle . Ferreira , Henderson , Anes , Weeks et McFarlane ( 1996 ) ont appelé cette méthode l' Auditory Moving Window ( AMW ) car le sujet doit appuyer sur un bouton pour écouter les mots ou les groupes de mots successifs d' une phrase . Ils ont mis au point cette méthode pour étudier des aspects du traitement du langage oral . Les auteurs partent de l' idée que la majorité de l' expérience linguistique des adultes vient du langage oral et que , comparativement au large corpus de travaux sur le traitement du langage visuel , peu de travaux sont menés sur la modalité auditive . Lorsque cette technique est utilisée , les phrases sont enregistrées , synthétisées ou digitalisées et stockées dans des fichiers d' ondes . Une marque est placée dans l' onde aux endroits définissant les frontières de présentation des segments . Chaque fois que c' est possible , des marques sont placées aux endroits de l' onde où les signaux sont de faibles amplitudes pour faire des transitions régulières segment à segment . Toutefois , dans le discours naturel , les frontières des mots souvent ne coïncident pas avec les signaux de faibles amplitudes . Dans ce cas , Ferreira et al. ( 1996 ) essayent de positionner les marques dans le but de maximiser l' intelligibilité des mots qui pourraient être affectés . Quand le participant appui sur le bouton , le temps d' appui est enregistré . Il appui de nouveau sur le bouton pour pouvoir entendre le segment suivant . Si l' appui sur le bouton apparaît avant la fin d' un segment alors celui -ci est tronqué . Ceci décourage le participant d' appuyer avant qu' il n' ait entendu et traiter le segment . Les temps d' appui sont alors calculés indiquant le temps mis pour dérouler et traiter chaque segment de la phrase . Les fichiers d' ondes sonores sont organisés à l' intérieur de listes . Le programme contrôlant l' expérience fournie un ordre aléatoire pour chaque participant . Le dernier segment d' une phrase est suivi d' un son qui sert d' avertisseur au participant qu' une question de compréhension pourrait lui être présenté . La question n' est pas présentée segment à segment mais en une seule unité . Le participant répond à la question de compréhension en appuyant sur un bouton . Le participant continue de cette façon jusqu'à ce que tous les stimuli aient été rencontrés . Le programme stocke les données de chaque participant dans un fichier , incluant les temps d' appuis , les temps et l' exactitude des réponses aux questions de compréhension . Le programme stocke automatiquement les temps d' appuis . Ceci -ci pourraient refléter les temps de traitement des segments des phrases . Toutefois , les temps d' appuis incluent la durée du segment aussi bien que le temps mis par le participant pour le comprendre . Ceci n' est pas un problème si les segments dans la phrase sont identiques dans la durée à travers les conditions . Toutefois , si les segments diffèrent , les temps d' appuis des mots moins fréquents pourraient être du soit à une durée plus longue soit à une plus grande prise en compte du temps nécessaire pour les comprendre . Par conséquent , Ferreira et al. ( 1996 ) introduisent une autre mesure dépendante qui correspond à la différence entre les temps d' appuis et la durée du segment ( " difference time " DT ) . Ferreira et al. ( 1996 ) ont ainsi rapporté les résultats de deux expériences utilisant cette nouvelle tâche en temps réel qu' ils ont développé pour étudier la compréhension du langage oral . L' un des objectifs essentiels de Ferreira et al. ( 1996 ) était de vérifier dans quelle mesure l' adaptation de la présentation auto-régulée à l' audition permettait de reproduire des effets " classiques " constatés en lecture . L' expérience 1 de Ferreira et al. ( 1996 ) examinait les effets de fréquence lexicale et utilisait le même matériel que celui de Ferreira et Henderson ( 1990 ) . Ces phrases avaient été utilisées dans une expérience de mouvement oculaire et les résultats montraient des durées de fixations et des temps de lecture plus longs pour des mots peu fréquents . Les résultats de Ferreira et al. ( 1996 ) ont montré que la fréquence influence le temps nécessaire pour traiter les mots même dans un contexte oral . Leurs résultats en AMW étaient identiques à ceux de Ferreira et Henderson ( 1990 ) : la différence dans le temps de traitement pour des mots très fréquents et peu fréquents était similaire dans les deux expériences . Ferreira et al. ( 1996 ) concluaient donc que la tâche d' AMW était sensible à la fréquence lexicale . L' expérience 2 examinait les effets d' ambiguïtés syntaxiques . Les résultats ont montré que les mots dans des contextes syntaxiques simples étaient traités plus rapidement que des mots dans des contextes syntaxiquement ambigus . Ferreira et al. mettaient ainsi en évidence une sensibilité de cette technique à des effets de complexité syntaxique . 4.3 . Les tâches complémentaires La présentation auto-régulée n' est pas en soit une tâche psycholinguistique , ce n' est qu' un mode particulier de présentation de phrases qui permet de collecter des données sur le temps de traitement de chaque mot . L' objectif du traitement de la phrase définit ce que nous appelons la tâche complémentaire . D' après Marinis ( 2003 ) , à part la tâche de lecture / audition et de compréhension de la phrase , une seconde tâche peut être ajoutée . Il peut s' agir de : a ) une question de compréhension à la fin de la phrase ( Marinis , Felser Felser et al. , 2003   ; Papadopoulou & Clahsen , 2003 ) ,   b ) un jugement de grammaticalité de la phrase ( Juffs & Harrington , 1995 , 1996 ) , c ) une tâche de " Stop-Making-Sense " ( Boland , Tanenhaus , Garnsey & Carlson , 1995 ) . Grâce à la tâche de compréhension de phrase , l' expérimentateur peut s' assurer que les participants ont bien compris la phrase , et ainsi , que les temps d' audition des segments correspondent à l' analyse correcte de la phrase . Ceci est extrêmement important , puisque les temps d' audition des phrases mal interprétées peuvent avoir un pattern complètement différent que les temps d' audition des phrases qui ont été correctement interprétées . Une autre tâche qui peut être combinée dans cette expérience est une tâche de jugement de grammaticalité . Cette mesure peut être évaluée indépendamment et en relation avec les données de temps d' audition . En ajoutant une tâche de jugement de grammaticalité les participants doivent comprendre en écoutant et doivent opérer une tâche méta-linguistique en même temps . Si la complexité des phrases impliquées est vraiment très importante , il est possible qu' il soit trop demandé aux apprenants L2 . Toutefois , plusieurs études ont montré que les apprenants L2 étaient capables d' opérer les deux tâches avec succès . Dans cette tâche , à part les temps de traitement en temps réel et les données de jugement de grammaticalité , les données de compréhension sont également fournies . Les phrases grammaticales qui ont été jugées comme non grammaticales et inversement indiquent que les participants n' ont pas traité les phrases correctement . Enfin , l' étude peut inclure une tâche de " Stop-Making-Sense " . Dans cette tâche , les participants doivent détecter à quel moment la phrase devient non plausible . Par conséquent , cette tâche force les participants à utiliser l' information de plausibilité . Quand la phrase devient non plausible , le participant appuie sur un bouton différent , dans ce cas la présentation de la phrase s' arrête . Cette mesure fournit des éclairages sur les jugements de plausibilité . Cette tâche de jugement a été introduite par Boland , Tanenhaus et Garnsey ( 1990 ) afin de détecter des effets de plausibilité locale . Les phrases sont présentées visuellement mot à mot , les mots s' accumulant sur l' écran . Le participant contrôle la vitesse de présentation en appuyant sur un bouton après la lecture de chaque mot . L' appui sur le bouton déclenche l' apparition du mot suivant , à moins que le participant n' appuie sur le bouton " no " indiquant que la phrase a arrêté d' avoir du sens . Ainsi , le participant se fixe un critère de jugement pour un jugement " no " et la difficulté de traitement augmente la probabilité que le participant puisse appuyer sur " no " à un mot donné . Les premières études ont montré que les jugements dans cette tâche étaient sensibles à un certain nombre d' incongruités syntaxiques et sémantiques ( Boland et al. , 1990 ; Mauner , Tanenhaus Murphy , 1990 ; Tanenhaus & Carlson , 1990 ) . En général , cette tâche montre le même pattern de résultat que d' autres tâches de lecture autorégulée , avec une augmentation des réponses " no " correspondant aux régions dans une phrase où la difficulté de traitement pourrait conduire à des temps de lecture plus longs . Toutefois , pour Boland ( 1995 ) les jugements donnent des données plus stables que les temps de lecture . De plus , les effets tendent à être plus locaux commençant immédiatement au mot qui déclenche une incongruité . Ceci est important pour plusieurs expériences courantes où les prédictions sont liées au traitement d' un mot spécifique dans la phrase . 4.4 Synthèse La présentation de différentes méthodologies qui vient d' être faite va nous permettre d' envisager l' étude de la compréhension auditive des auxiliaires être et avoir en français et en allemand . En premier lieu , l' utilisation de la méthode d' AMW va nous permettre de rendre compte en temps réel d' une sensibilité à une erreur d' auxiliaire dans différentes conditions décrites précédemment . Ensuite , cette méthode sera associée à une méthode de Stop Making Sense ( adaptée à l' oral ) permettant de rendre compte plus précisément des points de difficultés rencontrés dans des phrases comportant des erreurs d' auxiliaire , et permettant de savoir si ces difficultés sont identiques en fonction des conditions présentées . 5 . Synthèse du chapitre 4 Ce chapitre a tout d' abord abordé les problèmes d' acquisition d' une seconde langue à l' âge adulte . Trois hypothèses ont été envisagées pour expliquer le rôle de la GU dans l' acquisition L 2 : l' hypothèse de non-accès ( Bley-Vroman , 1989   ; Clahsen Johnson et Newport , 1989 ) l' hypothèse d' accès partiel ( Strozer , 1992 ) , l' hypothèse de plein accès ( Epstein et al. , 1996   ; Schwartz & Sprouse , 1994 ) . D' autres recherches se sont intéressées à l' acquisition d' une seconde langue à travers le rôle des aspects sémantiques dans la distinction inaccusatif / inergatif . Il en ressort des résultats contradictoires : soit les apprenants avancés atteignent le même niveau de compétence que les locuteurs natifs ( e.g. , Oshita , 2000 , 2001 ) soit les apprenants L2 ne sont pas aussi précis que des locuteurs natifs dans la distinction inaccusatif / inergatif ( e.g. , Sorace , 1993a , Sorace & Shomura , 2001 ) . Dans un second temps , le chapitre aborde la question de la sélection des auxiliaires en français et en allemand . Bien que les syntaxes respectives diffèrent entre les deux langues , les règles de conjugaison sont sensiblement équivalentes . Il existe des différences entre les deux langues dans le choix des auxiliaires concernant les verbes intransitifs . En s' aidant de la HSA de Sorace ( 2000 ) , nous pouvons nous apercevoir que la variabilité intra langue se situe à des niveaux différents . Une distinction importante existe entre les deux langues concernant les verbes de processus contrôlés ( e.g. , nager ) . En effet , ils sélectionnent l' auxiliaire sein ( etre ) en allemand et avoir en français . Enfin , les deux langues différent également dans le choix de l' auxiliaire pour les verbes pronominaux . En allemand , ce type de verbes sélectionnent haben ( avoir ) accompagné du pronom sich ( se ) et en français il sélectionne etre accompagné du pronom se . Concernant les locuteurs français , l' utilisation de verbes centraux dans les deux matériels ( français et allemands ) devraient conduire à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Néanmoins , l' utilisation de verbes de processus contrôlés comme étant des verbes centraux ( utilisent l' auxiliaire sein ( etre ) en allemand ) pourraient amener les français à commettre plus d' erreurs puisqu' ils s' attendent pour ces verbes à rencontrer l' auxiliaire avoir dans leur langue natale . L' utilisation de verbes périphériques dans le matériel français , devraient conduite à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Cependant , cette différence devrait être moins prononcée que celle des verbes centraux . En effet , si le choix de l' auxiliaire est plus catégorique pour les verbes centraux que pour les verbes périphériques , il devrait exister une différence dans les temps d' audition entre ces conditions . L' utilisation de verbes périphériques dans le matériel allemand qui repose sur une distinction télique entre l' auxiliaire haben et l' auxiliaire sein devraient conduire à une insensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Les locuteurs français s' attendent pour ces verbes à rencontrer l' auxiliaire avoir dans leur langue natale quel que soit le contexte . L' utilisation de verbes réfléchis dans le matériel français devrait conduire à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Cependant , il devrait exister une différence de sensibilité entre les verbes dits Réfléchis et les verbes notés Réfléchis 2 . Dans le premier cas , l' alternance entre deux structures possibles peut favoriser une structure plutôt qu' une autre et par conséquent favoriser un auxiliaire plus qu' un autre . Dans le second cas , les verbes purement pronominaux étant toujours accompagné de l' auxiliaire être devrait amener à une sensibilité plus forte . L' utilisation des mêmes classes de verbes dans le matériel allemand devrait conduire les locuteurs français apprenant l' allemand à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Le changement d' auxiliaire entre les deux langues ne devrait être problématique que si les auxiliaires ne sont pas définis morpho-syntaxiquement . L' utilisation de matériels identiques permettra d' envisager des premiers résultats concernant une population allemande . Dans ce cas , comme pour les locuteurs français nous nous attendons à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire dans la condition des verbes centraux dans les deux matériels ( français et allemand ) . La condition des verbes périphériques dans le matériel français devrait amener les locuteurs allemands à une insensibilité d' erreur d' auxiliaire . La condition des verbes périphériques dans le matériel allemand devrait amener les locuteurs allemands à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Les locuteurs allemands devraient être sensibles à une erreur d' auxiliaire dans la condition des verbes réfléchis français . Le niveau de compétence dans la seconde langue étant d' un niveau intermédiaire , nous ne nous attendons pas à de différence de performance entre les deux types de verbes réfléchis . Enfin , les locuteurs allemands devraient être sensibles à une erreur d' auxiliaire dans la condition des verbes réfléchis allemands . CHAPITRE 5 Les locuteurs français Ce chapitre a comme objectif d' étudier le comportement des locuteurs français face à la sélection des auxiliaires . Dans un premier temps , des locuteurs français sont confrontés à un choix d' auxiliaire dans différentes conditions dans leur propre langue . La sensibilité à une erreur d' auxiliaire est -elle équivalente d' une contrainte à l' autre ? Existe t -il des différences de sensibilité entre les verbes inaccusatifs et les verbes inergatifs en compréhension auditive ? Pour répondre à ces questions deux méthodologies en temps réel sont utilisées avec un matériel français ( Expérience 2a et 2b ) . Dans un second temps des locuteurs français sont confrontés à un choix d' auxiliaire dans une autre langue , l' allemand , dans différentes conditions . Comment des locuteurs ayant appris leur seconde langue à la puberté font -ils pour distinguer les verbes inaccusatifs des verbes inergatifs ? Les apprenants L2 vont -ils transférer les règles de leur langue natale vers la L2 ou ont -ils acquis les différences dans l' emploi des auxiliaires ? Enfin , les apprenants vont -ils avoir plus de difficultés avec les verbes périphériques qu' avec les verbes centraux ? Pour répondre à ces questions nous utilisons les mêmes méthodologies avec un matériel allemand ( Expérience 3a et 3b ) . Expérience 2 : Matériel français Dans l' Expérience 2a nous utilisons la méthode d' Auditory Moving Window ( Ferreira et al. , 1996 ) . Nous adoptons le point de vue de Ferreira , et al. ( 1996 ) selon lequel la majorité de l' expérience linguistique des adultes vient du langage oral . Dans le but de comprendre des messages oraux de la vie quotidienne , les locuteurs doivent intégrer des informations venant de sources variées : phonétiques , phonologiques , prosodiques , lexicales , syntaxiques , sémantiques et pragmatiques . Le fait que nous réalisons tout ceci en temps réel rend le phénomène d' écoute complexe et dynamique . La nature en temps réel du langage oral est une composante importante de la compréhension auditive . Le langage oral a lieu en temps réel : une fois que le texte a été entendu il disparaît à moins que l' auditeur demande de répéter ce qui vient d' être dit . Par conséquent , dans beaucoup de cas , les auditeurs doivent traiter le texte à une vitesse déterminée par les locuteurs et ne peuvent pas faire de retour en arrière . Dans l' Expérience 2b , nous utilisons la technique de Stop Making Sense ( Boland et al. , 1990 ) . Cette tâche complémentaire , adaptée au traitement auditif , a pour objectif de donner des indications précises concernant les endroits dans une phrase qui sont incongrus . Expérience 2a : Auditory Moving Window Comme nous l' avons vu dans le chapitre 1 , la sélection des auxiliaires semble être problématique uniquement dans le cas des verbes intransitifs . Afin de vérifier ce fait , nous avons utilisé des verbes transitifs . Ces verbes étaient identiques à ceux utilisés dans l' Expérience 1 ( e.g. , aimer ) . Les verbes appartenant à cette condition sélectionnaient toujours avoir excepté à la forme passive où ils sélectionnaient etre . Dans cette condition Syntaxe , nous nous attendons donc à une sensibilité de sélection des auxiliaires de la part des locuteurs français . Une deuxième condition était la condition Lexique . Il s' agissait de verbes centraux inaccusatifs et inergatifs situés aux extrémités de la Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires ( HSA , Sorace , 2000 ) décrite dans le chapitre 1 et 4 . Les verbes qui sélectionnaient l' auxiliaire etre étaient des verbes de changement de lieu ( e.g. , venir ) , les verbes sélectionnant l' auxiliaire avoir étaient des verbes de processus contrôlés ( e.g. , pédaler ) . Puisqu' il s' agit de verbes pour lesquels les locuteurs natifs auraient des jugements catégoriques concernant le choix de l' auxiliaire , nous nous attendons à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Une troisième condition était la condition Aspect . Il s' agissait de verbes de changement d' état ayant un comportement variable en français concernant le choix de l' auxiliaire ( e.g. , fondre ) . Les jugements des locuteurs natifs concernant la sélection des auxiliaires seraient moins catégoriques que pour les verbes centraux . Nous nous attendons à une sensibilité en temps réel . Néanmoins , cette sensibilité devrait être moins importante que pour la catégorie des verbes centraux . Une quatrième condition était la condition des verbes Réfléchis . Tout d' abord la condition notée Réfléchis concernait les verbes qui pouvaient être soit à la forme transitive et sélectionnaient l' auxiliaire avoir , soit à la forme pronominale et sélectionnaient l' auxiliaire etre ( e.g. , briser ) . La seconde notée Réfléchis 2 concernait les verbes essentiellement pronominaux qui sélectionnaient l' auxiliaire etre ( e.g. , s' obstiner ) . A l' inverse de ces derniers , les verbes notés Réfléchis montraient une alternance entre les deux auxiliaires selon la forme dans laquelle ils apparaissaient . Nous nous attendons à une différence de sensibilité entre les deux types de verbes réfléchis . Les participants de langue natale française devraient être sensibles à une erreur d' auxiliaire dans les deux conditions , néanmoins , les verbes Réfléchis 2 devraient amener les locuteurs à commettre moins d' erreurs et les temps d' auditions devraient être moins longs que dans la condition des verbes dit Réfléchis . 1 . Méthode 1.1 . Participants Au total 28 étudiants de l' Université de Poitiers ont participé à cette expérience ( âge moyen 21 , 2 ans ; écart type = 5 , 28 ) . Il s' agissait d' une participation volontaire . 1.2 . Matériel Le matériel de cette expérience était constitué de 178 phrases expérimentales et de 95 phrases de remplissage ( Annexe 4 ) . Quarante phrases appartenaient à la condition Syntaxe . Les phrases étaient identiques à celles de l' Expérience 1 c' est-à-dire qu' elles comportaient des verbes transitifs conduisant soit à une interprétation active ( 50 ) soit à une interprétation passive ( 51 ) . C' est Monique que Sébastien a / * est giflé ( e ) C' est par Dominique que Didier est / * a contredit Quarante phrases appartenaient à la condition Lexique . La différence avec les phrases de l' Expérience 1 consistait en un nombre supplémentaire de verbes exigeant l' auxiliaire etre et à la suppression de verbes non appropriés dans cette condition . Nous avions fait le choix d' inclure des verbes de changement de lieu qui sélectionnent l' auxiliaire etre . Or le verbe " tomber " , n' est pas un verbe de changement de lieu , il a donc été remplacé par le verbe " ressortir " . Deux verbes de changement de lieu ont été ajoutés pour arriver à un effectif de 20 phrases sélectionnant l' auxiliaire etre ( " retourner " , " revenir " ) . Nous avions fait le choix d' inclure des verbes de processus contrôlé sélectionnant l' auxiliaire avoir . Le verbe " être " étant un verbe d' existence d' état et non un verbe de processus contrôlé , il a été supprimé . Le nombre de phrases dans cette condition sélectionnant l' auxiliaire avoir était de 19 . La contrainte Lexique était donc composée de 20 phrases sélectionnant l' auxiliaire etre et 19 phrases sélectionnant l' auxiliaire avoir ( 52 ) ( 53 ) . Aujourd'hui , Virginie est / * a entré ( e ) à l' hôpital Ce week-end , Emilie a / * est pédalé ( e ) pour se détendre Quarante phrases appartenaient à la condition Aspect . La différence avec l' Expérience 1 consistait en un nombre supplémentaire de verbes de changement d' état . Cette condition était donc composée de 20 phrases sélectionnant l' auxiliaire etre ( 54 ) et de 20 phrases sélectionnant l' auxiliaire avoir ( 55 ) . Lentement la neige a / * est fondu ( e ) Actuellement la viande est / * a refroidi ( e ) Soixante phrases appartenaient à la condition des verbes Réfléchis . Quarante phrases ont inclus des verbes qui présentaient une alternance dans le choix de l' auxiliaire due à la structure dans laquelle ils apparaissaient ( condition notée Réfléchis ) . Ces verbes pouvaient s' utiliser soit dans une forme pronominale ( 56 ) soit dans une forme transitive ( 57 ) . Si ces verbes étaient insérés dans des phrases pronominales , ils exigeaient le pronom clitique se + l' auxiliaire etre sinon ils sélectionnaient l' auxiliaire avoir . Seule dans le cendrier , la cigarette s' est / * a éteinte C' est la cigarette que la pluie a / * est éteinte Dans cette condition vingt autres phrases ont été construites avec des verbes purement pronominaux ( condition notée Réfléchis 2 ) . Ces verbes exigeaient le pronom clitique se ( 58 ) et sélectionnaient donc l' auxiliaire etre . Ce matin , Damien s' est / * a méfié des conseils données par son ami Chaque phrase était présentée dans sa forme correcte et incorrecte . Le nombre de phrases correctes était donc le même que le nombre de phrases incorrectes . Concernant les 95 phrases de remplissage , elles se distinguaient des phrases expérimentales en ce que le verbe était toujours précédé de l' auxiliaire correct et elles étaient accompagnées d' une question de compréhension ( 59 ) . Ces questions de compréhension présentaient l' intérêt d' éviter un appui mécanique sur le bouton pour tous les participants . phrases de remplissage  : " Justine est repoussée par Léon " Question de compréhension : " Léon aime Justine " Réponse attendue : faux Les fréquences Frantext ( New et al. , 2001 ) des verbes ont été contrôlées . Une analyse de variance ne mettait pas en évidence d' effet significatif de fréquence entre items correspondant aux cinq types de contraintes ( F ( 4 , 53 ) = 1 , 3 ) . Les fréquences moyennes des verbes pour chaque type de contraintes sont reportées en Annexe 4 . En raison d' un matériel expérimental relativement conséquent , nous avons fait le choix de le diviser en deux parties . La moitié des participants ( 14 participants ) ont entendu les phrases expérimentales appartenant à la condition Syntaxe et Lexique , plus la totalité des phrases de remplissage ( cf. Tableau 10 ) . Tableau 10 . Récapitulatif du matériel expérimental de l' Auditory Moving Window pour 14 participants français . L' autre moitié des participants ( 14 participants ) ont entendu les phrases expérimentales appartenant à la condition Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 , ainsi que la totalité des phrases de remplissage ( cf . Tableau 11 ) . Tableau 11 . Récapitulatif du matériel expérimental de l' Auditory Moving Window pour 14 participants français . Concernant l' ordre de présentation , nous nous sommes assurés que deux phrases consécutives n' appartenaient jamais à la même condition ( en terme de type de Contraintes ) . En outre , deux phrases expérimentales consécutives n' avaient jamais le même auxiliaire . Enfin , une ou deux phrases de remplissage étaient insérées entre deux phrases expérimentales consécutives . Les phrases ont été enregistrées avec une voix de femme , à vitesse ralentie , et numérisées à l' aide du logiciel SoundEdit 16 . Les silences entourant chaque phrase ont été retirés et chacune d' entre elles a été stockée dans un fichier indépendant . Pour chaque phrase , à l' aide de la fonction " Label " du même logiciel chaque mot a été étiqueté . Tous les mots ont été isolés pour une présentation segmentée ( cf. Figure 3 ) . Ensuite , le programme PsyScope ( Cohen et al. , 1993 ) qui gérait la diffusion des stimuli pouvait commencer par diffuser l' item 1 , puis l' item 2 , et ceci jusqu'à la fin de l' énoncé . Les seules modifications opérées sur les fichiers sonores ont concerné l' amplitude des sons qui a été légèrement augmentée . Figure 3 . Exemple de phrase numérisée avec le logiciel SoundEdit 16 . Grâce à la fonction " Label " , chaque mot a été étiqueté ( w 1 , w 2 , ... ) permettant au programme PsyScope de diffuser la phrase de manière segmentée . 1.3 . Procédure Chaque passation était individuelle et durait environ 1 heure ( deux sessions de 30 minutes ) . Le participant était devant un écran d' ordinateur muni d' une boîte à boutons . Les phrases étaient présentées oralement grâce aux haut-parleurs de l' ordinateur . Au moment où s' affichait " essai suivant " sur l' écran , le participant appuyait sur le bouton central de la boîte à boutons pour déclencher l' audition du premier mot de la phrase . Il devait continuer d' appuyer sur ce bouton pour pouvoir entendre chaque mot . A la fin de la phrase , le participant entendait un signal sonore lui indiquant qu' il devait la juger ; si la phrase lui semblait " bonne " , il devait appuyer sur le bouton de droite , si la phrase lui semblait " mauvaise " il devait appuyer sur le bouton de gauche . Pour certaines phrases ( remplissage ) , après l' audition du signal sonore , un énoncé ( question de compréhension ) apparaissait au centre de l' écran . Si cet énoncé avait le même sens que ce que le participant venait d' entendre , il appuyait sur le bouton de droite , si l' énoncé n' avait pas le même sens il appuyait sur le bouton de gauche . Ensuite , après avoir jugé la phrase ou après avoir répondu à la question de compréhension , " essai suivant " apparaissait de nouveau sur l' écran indiquant au participant qu' il pouvait appuyer sur le bouton central pour déclencher l' audition d' une nouvelle phrase . Des temps de réaction pour chaque appui sur le bouton , aussi bien que les temps de réponses et l' exactitude du jugement des phrases ont été enregistrés par le logiciel PsyScope ( Cohen et al. , 1993 ) . Pour chacune des phrases , tous les mots ont été mesurés en millisecondes afin de pouvoir être soustrait au temps de réponse du participant et ainsi obtenir un temps d' audition de chaque item entendu à l' intérieur d' un énoncé ( cf. Figure 4 ) . C' est ce temps d' audition qui a constitué la variable dépendante . Chaque participant lisait en premier lieu une consigne présentée sur l' écran d' ordinateur ( Annexe 3 ) . Par la suite , six phrases d' entraînements leur étaient présentées , ces phrases ayant pour but de familiariser le participant avec l' utilisation de la boîte à boutons . Si nécessaire , l' entraînement pouvait être recommencé . Figure 4 . Temps d' audition ( en millisecondes ) de chaque mot pour une phrase donnée . Un temps d' audition s' obtient en soustrayant le temps d' appui du participant à la durée du mot ( Ferreira et al. , 1996 ) . 1.4 . Plan expérimental Dans cette expérience , les participants percevaient les phrases construites pour tester les différents types de Contraintes ( Syntaxe  : 40 phrases  ; Lexique  : 38 phrases  ; ou Aspect  : 40 phrases  ; Réfléchis  : 40 phrases  ; Réfléchis 2  : 20 phrases ) . De plus , tous les participants ont entendu chaque phrase dans sa version correcte et dans sa version incorrecte , ce facteur Exactitude ( exactitude de la phrase et non du jugement du participant ) était donc croisé avec les participants et avec les items . Comme signalé dans la partie consacrée au matériel , un contrôle de l' ordre de présentation évitait une présentation trop proche de phrases impliquant le même verbe . De plus , le facteur Segments a été utilisé pour examiner les temps d' audition à trois moments différents de chaque phrase ( TR 1 : début de la phrase ; TR 2 : auxiliaire ; TR 3 : verbe au participe passé ) . Donc les trois facteurs type de Contraintes , Exactitude et Segments étaient intra-participants . Les facteurs Exactitude et Segments étaient intra-item , et le facteur type de Contraintes était inter-item . 2 . Résultats Nous distinguerons les résultats relatifs aux contraintes Syntaxe , Lexique et les résultats relatifs aux contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 . Les résultats seront présentés de la façon suivante . Tout d' abord nous présenterons les jugements d' exactitude des phrases avec les résultats au test binomial ainsi que les ANOVAs effectuées à partir de l' indice de sensibilité A'. Les analyses par item ne pouvant pas être effectuées avec l' indice A' , elles ont été calculées avec le facteur sujet ( F 1 ) comme facteur aléatoire ( Caplan & Waters , 2003 ) . Nous présenterons ensuite les temps de jugement d' exactitude des phrases où des analyses de variance ( ANOVAs ) ont été effectuées avec facteur sujet aléatoire ( F 1 ) et facteur item aléatoire ( F 2 ) . Enfin , les résultats concernant les temps d' audition de chaque segment des phrases seront présentés avec le même type d' analyse que pour les temps de jugement . Dans les ANOVAs chaque F sera associé à un indice additionnel permettant de refléter la grandeur de l' effet principal ( & 206;& 183;& 194;& 178; : Êta carré ) . Cet indice permet d' estimer la corrélation maximale au carré entre la variable indépendante et la variable dépendante indiquant la proportion de la variation expliquée par la variable indépendante . 2.1 . Résultats des Contraintes Syntaxe-Lexique Le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était de 95 % ( écart-type = 2 ) . 2.1.1 . Exactitude des jugements Le Tableau 12 rapporte les résultats des jugements de phrases selon les trois Contraintes ( Syntaxe-Lexique ) . Tableau 12 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Syntaxe et Lexique . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . L' indice de sensibilité non paramétrique A'a été utilisé ( Grier , 1971 ; Pollack & Norman , 1964 ) . Les valeurs A'sont rangées de 0 à 1 : une valeur de 1 indique une parfaite discrimination des deux types d' évènements ( ici , les phrases avec l' auxiliaire correct et les phrases avec l' auxiliaire incorrect ) . Une ANOVA a été calculée à partir de ces données ( Figure 5 ) . Les résultats ont montré une différence significative entre les deux types de Contraintes [ F 1 ( 1 , 13 ) = 8 , 2   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 386 ] . Les participants sont un peu moins sensibles à la contrainte Syntaxe qu' à la contrainte Lexique . Les scores des phrases correctement jugées dans le Tableau 12 suggèrent une égalité entre les deux contraintes . Les indices A'différaient à cause de différences relevant spécifiquement de phrases correctes refusées à tort dans la condition Syntaxe ( correctes refusées à tort = 3 , 4 / 40 ; incorrectes acceptées à tort = 0 , 6 / 40 ) . Figure 5 . Exactitude des jugements de phrases selon les deux types de contraintes ( Syntaxe-Lexique ) exprimée par l' indice A'. 2.1.2 . Temps de jugement des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 8 % ) . Les moyennes pour les deux Contraintes en fonction de l' Exactitude de la phrase sont représentées dans le Tableau 13 . Tableau 13 . Moyennes des temps de jugements ( en ms ) et écarts types associés ( entre parenthèse ) pour les deux types de contraintes ( Syntaxe , Lexique ) en fonction de l' exactitude de la phrase ( Correcte , Incorrecte ) . Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique ) a été réalisée . Les résultats ont montré un effet du facteur Exactitude [ F 1 ( 1 , 13 ) = 49 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 791   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 68 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 648 ] . Les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes . En revanche , il n' existait pas d' effet significatif du facteur Contraintes [ F 1 ( 1 , 13 ) = 3 , 3   ; p = 0 , 09   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 1 , 3 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes n' était pas non plus significative [ F 1 ( 1 , 13 ) = 1 , 9   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 1 , 4 ] . 2.1.3 . Temps d' audition des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 4 % ) . Les moyennes des temps d' audition pour les deux Contraintes sont représentées dans la Figure 6 . Figure 6 . Moyennes des temps d' audition de chaque contrainte ( Syntaxe-Lexique ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase ( TR 1   : début de la phrase  ; TR 2   : auxiliaire  ; TR 3   : verbe ) . Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) a été réalisée . Rappelons que TR1 concerne le début de la phrase ; le TR2 : l' auxiliaire ; et le TR3 le participe passé . Les résultats ont montré une interaction significative entre les facteurs Exactitude et Segments [ F 1 ( 2 , 26 ) = 15 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 537   ; F 2 ( 2 , 74 ) = 18 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 329 ] . Les phrases correctes avaient des temps d' audition plus courts que les phrases incorrectes uniquement sur le dernier segment de la phrase ( TR3 ) [ F 1 ( 1 , 13 ) = 16 , 8   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 563   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 25 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 406 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Segments était significative uniquement par item [ F 1 ( 2 , 26 ) = 3 , 1   ; p = 0 , 06   ; F 2 ( 2 , 74 ) = 10 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 226 ] . La condition Syntaxe avait des temps d' audition plus longs que la condition Lexique sur le dernier segment [ F 2 ( 1 , 37 ) = 23 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 390 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes n' était pas significative [ F 1 ( 1 , 13 ) < 1   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 1 , 3 ] . L' interaction triple n' était pas non plus significative [ F s < 1 ] . 2.1.4 . Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient comme consigne d' appuyer sur un bouton pour pouvoir entendre chaque mot de chaque phrase . Chaque phrase devait ensuite être jugée . Les résultats ont montré très peu d' erreurs d' auxiliaire . Les résultats des temps d' audition et des temps de jugement ont montré des temps plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes dans les deux conditions . De plus les temps d' audition ont montré que cette différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le dernier segment ( verbe au participe passé ) , au moment où l' erreur apparaissait dans la phrase . Les résultats des temps d' audition suggèrent donc une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Il est à noter que les erreurs relevant de la syntaxe étaient un peu moins bien jugées par les locuteurs natifs que les erreurs relevant du lexique . Certains indices en temps réel ( temps de jugement , temps d' audition du segment contenant le verbe au participe passé ) suggèrent que cette différence est liée à un coût de calcul plus important pour la contrainte Syntaxe qui exigent un maintien prolongé d' informations . 2.2 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 Le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était de 93 % ( écart-type = 3 ) . 2.2.1 . Exactitude des jugements Le Tableau 14 rapporte les résultats des jugements de phrases pour tous les participants pour les trois Contraintes ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 ) . Rappelons que les deux conditions des verbes réfléchis se distinguaient dans la mesure où la condition " Réfléchis 2 " impliquait des verbes pronominaux dont le participe passé est toujours rencontré avec l' auxiliaire être en français ; en revanche la condition " Réfléchis " impliquait des verbes pouvant être perçus dans certains contextes avec l' auxiliaire avoir . Tableau 14 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Aspect Réfléchis et Réfléchis 2 Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < . 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . Figure 7 . Exactitude des jugements de phrases selon les trois types de contraintes ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 ) exprimée par l' indice A'. Une ANOVA a été calculée à partir des données A' ( Figure 7 ) . Cette analyse a été effectuée avec le facteur sujet comme facteur aléatoire ( F 1 ) . Les résultats ont montré une différence de sensibilité entre les trois Contraintes [ F 1 ( 2 , 26 ) = 19 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 604 ] . La sensibilité à une erreur d' auxiliaire était moins importante pour la contrainte Aspect comparée à la contrainte Réfléchis [ t ( 13 ) = 5 , 6   ; p < 0 , 001 ] et comparée à la contrainte Réfléchis 2 [ t ( 13 ) = 3   ; p < 0 , 001 ] . Il existait également une différence de sensibilité entre les contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 [ t ( 13 ) = 4 , 8 ; p < 0 , 001 ] . 2.2.2 . Temps de jugement Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 8 % ) . Les moyennes pour les trois Contraintes sont représentées dans la Figure 8 . Les résultats ont montré un effet du facteur Exactitude [ F 1 ( 1 , 13 ) = 28 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 688   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 12 , 2   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 207 ] . Les phrases correctes avaient des temps de jugement plus courts que les phrases incorrectes . Les résultats ont également montré un effet du facteur Contraintes [ F 1 ( 2 , 26 ) = 15 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 547   ; F 2 ( 2 , 47 ) = 46 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 665 ] . Les temps de jugement étaient plus longs pour la condition Aspect que pour la condition Réfléchis [ F 1 ( 1 , 13 ) = 15 , 4   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 542   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 62 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 572 ] et que pour la condition Réfléchis 2 [ F 1 ( 1 , 13 ) = 18 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 592   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 68 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 593 ] . Il n' existait pas de différence entre la condition Réfléchis et Réfléchis 2 [ F 1 ( 1 , 13 ) = 3 , 7   ; p = 0 , 07   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 3 , 3   ; p = 0 , 07 ] . Enfin , l' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes était significative par sujet [ F 1 ( 2 , 26 ) = 7 , 3   ; p = 0 , 003   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 360   ; F 2 ( 2 , 47 ) = 2 , 6   ; p = 0 , 08 ] . Cette interaction était due au fait que la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' était pas significative pour la condition Aspect [ F 1 ( 1 , 13 ) < 1 ] . Figure 8 . Moyennes des temps de jugement des phrases selon les trois types de contraintes ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 ) pour les phrases correctes et incorrectes . 2.2.3 . Temps d' audition Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 6 % ) . Les moyennes des temps d' audition pour les trois Contraintes sont représentées dans la Figure 9 . Figure 9 . Moyennes des temps d' audition de chaque contrainte ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase ( TR 1 : début de la phrase ; TR 2 : auxiliaire ; TR 3 : verbe ) . Une ANOVA a été effectuée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 ) . Les résultats ont montré une interaction triple significative [ F 1 ( 4 , 52 ) = 10 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 438   ; F 2 ( 4 , 94 ) = 21 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 477 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Segments était significative uniquement par item pour la contrainte Aspect [ F 1 ( 2 , 26 ) = 1 , 2   ; F 2 ( 2 , 94 ) = 4 , 6   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 090 ] . Dans cette condition , la différence entre les phrases correctes et incorrectes était significative uniquement sur le segment TR3 [ F 2 ( 2 , 47 ) = 5 , 6   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 106 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Segments n' était pas significative pour la contrainte Réfléchis [ F 1 ( 2 , 26 ) = 1 , 7   ; F 2 ( 2 , 94 ) < 1 ] . En revanche , l' interaction entre les facteurs Exactitude et Segments était significative pour la contrainte Réfléchis 2 [ F 1 ( 2 , 26 ) = 91 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 875 .  ; F 2 ( 2 , 94 ) = 72 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 605 ] . La différence entre les phrases correctes et incorrectes était significative sur le dernier segment [ F 1 ( 1 , 13 ) = 172 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 930 .  ; F 2 ( 1 , 47 ) = 68 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 594 ] . 2.2.4 . Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient également comme consigne d' appuyer sur un bouton pour pouvoir entendre chaque mot de chaque phrase . Chaque phrase devait ensuite être jugée . Les résultats des temps d' audition et des temps de jugement ont montré une différence entre les phrases correctes et incorrectes pour la condition Réfléchis 2 . Les phrases incorrectes avaient des temps d' audition plus longs que les phrases correctes . De plus , les temps d' audition ont montré que cette différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le dernier segment ( verbe ) , au moment où l' erreur apparaissait . Dans cette condition les résultats suggèrent une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Concernant la contrainte Réfléchis , les temps d' audition n' ont pas montré de différence entre les phrases correctes et incorrectes . La sensibilité à une erreur d' auxiliaire semblait apparaître plus tardivement , au moment des jugements de phrases . Enfin , la contrainte Aspect était la contrainte pour laquelle les participants ont fait le plus d' erreurs et pour laquelle l' indice A'a montré le moins de sensibilité . Les temps d' audition ont montré une différence entre les phrases correctes et incorrectes mais seulement avec le facteur item aléatoire . Et les temps de jugements n' ont pas montré de différence entre les phrases correctes et incorrectes avec le facteur sujet aléatoire . En conclusion , les résultats obtenus avec les locuteurs francophones écoutant le matériel français indiquent qu' ils sont sensibles à tous les types d' erreurs , avec cependant une sensibilité inférieure pour les erreurs d' aspect . En effet , pour ce denier type d' erreur , l' indice A'moyen obtenu ( 0.76 ) suggérait une faible sensibilité . Cependant , dans cette condition , les temps d' audition indiquaient que les participants avaient un temps plus long au niveau du participe passé lorsque celui -ci était précédé d' un mauvais auxiliaire . Le fait que cet effet n' était significatif que par items , et non par sujets , suggère que la sensibilité on-line à ce type d' erreurs est très variable selon les participants . Enfin , les temps de jugement montraient que les participants avaient aussi besoin d' un temps de jugement plus long pour les phrases où l' aspect déterminait l' auxiliaire . Ce résultat est conforme à la prédiction centrale de la HSA : en effet les verbes de cette condition relèvent de la périphérie où les jugements sont les plus indéterminés , y compris pour les locuteurs natifs . Un autre point intéressant concerne la distinction entre deux types de verbes réfléchis . Si la sensibilité aux incorrections concernant les verbes Réfléchis 2 était un peu inférieure en terme d' indice A' ( 0.83 ) que celle pour les Réfléchis ( 0.89 ) , l' indice de temps de jugement ( cf. Figure 8 ) indiquait que les incorrections sur les Réfléchis 2 étaient rejetées plus rapidement . En outre , les participants ne présentaient aucune sensibilité on-line aux erreurs de la condition Réfléchis contrairement à ce qui se passait pour tous les autres types d' items . Expérience 2b : Stop Making Sense Cette tâche complémentaire avait pour objectif de rendre compte des points de difficultés dans une phrase contenant un auxiliaire incorrect avec le même type de contraintes que précédemment . Entre la passation de l' Auditory Moving Window et la passation du Stop Making Sense environ une semaine s' est écoulée . A la différence de l' Expérience 2a , cette tâche demandait explicitement au participant de localiser des erreurs éventuelles dans une phrase . Pour le groupe de participants qui a passé cette expérience avec les conditions Syntaxe et Lexique , nous nous attendons à ce que les participants de langue maternelle française arrêtent les phrases incorrectes après avoir entendu l' auxiliaire , c' est-à-dire au moment de l' écoute du verbe au participe passé . Pour le groupe de participants qui a passé cette expérience avec les contraintes Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 , nous nous attendons également à ce que les participants arrêtent les phrases incorrectes juste après avoir entendu l' auxiliaire , au moment de l' écoute du verbe . Cependant , le pourcentage de phrases incorrectes arrêtées sur le verbe devrait être moins important pour la contrainte Aspect que pour les deux autres contraintes . 1 . Méthode 1.1 . Participants Il s' agissait des mêmes participants que ceux de l' Expérience 2a . 1.2 . Matériel Il s' agissait du même matériel expérimental que celui de l' Expérience 2a à l' exception des phrases de remplissage absentes dans cette expérience . 1.3 . Procédure Chaque passation était individuelle et durait environ 30 minutes . Le participant était devant un écran d' ordinateur muni d' une boîte à boutons . Les phrases étaient présentées oralement grâce aux haut-parleurs de l' ordinateur . Au moment où s' affichait " essai suivant " sur l' écran , le participant appuyait sur le bouton central de la boîte à bouton pour déclencher l' audition du premier mot de la phrase . Le participant contrôlait l' audition de chaque mot en appuyant sur le bouton de droite " continuer " de la boîte à bouton . Il lui était demandé de continuer d' appuyer sur ce bouton tant que la phrase lui semblait correcte . Si la phrase arrêtait d' être correcte il devait appuyer sur le bouton de gauche " arrêt " . Quand une réponse " arrêt " était donnée , l' audition de la phrase se terminait et " essai suivant " apparaissait à l' écran indiquant au participant qu' il pouvait déclencher l' audition d' une nouvelle phrase . Des temps de réaction pour chaque appui sur le bouton , ainsi que l' exactitude du jugement de plausibilité étaient enregistrés par le logiciel PsyScope ( Cohen et al. , 1993 ) . Chaque participant lisait en premier une consigne qui lui était présentée sur l' écran d' ordinateur ( Annexe 3 ) . Par la suite , huit phrases d' entraînement leur étaient présentées . 1.4 . Plan expérimental Dans cette expérience , les participants percevaient les phrases construites pour tester différents types de Contraintes ( Syntaxe : 40 phrases  ; Lexique : 38 phrases ou Aspect  : 40 phrases  ; Réfléchis : 40 phrases  ; Réfléchis 2 : 20 phrases ) . Tout comme l' Expérience 2a , un contrôle de l' ordre de présentation évitait une présentation trop proche de phrases impliquant le même verbe . De plus , tous les participants ont entendu chaque phrase dans sa version correcte et dans sa version incorrecte , ce facteur " Exactitude " était donc croisé avec les participants et avec les items . Le facteur " Position " a été utilisé pour examiner les appuis à six moments différents de chaque phrase ( P1 , A , V , P2 , P3 , P4 ) . Donc les deux facteurs " type de Contraintes " , et " Position " étaient intra-participants . Le facteur " Positions " était intra-item , et le facteur " type de Contraintes " était inter-item . 2 . Résultats Nous distinguerons les résultats des participants relatifs aux contraintes Syntaxe , Lexique et les résultats des participants relatifs aux contraintes Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 . Le nombre de mots dans chaque phrase n' étant pas le même , nous avons gardé pour les analyses , le nom précédent l' auxiliaire ( P1 ) , l' auxiliaire ( A ) , le verbe ( V ) , et les trois mots qui suivaient le verbe ( P2 , P3 , P4 ) . Dans la condition Syntaxe , seules trois positions ( P1 , A , V ) ont été prises en compte puisque le verbe est à la dernière position de la phrase . Une fois que le participant a jugé une phrase d' être incorrecte , la présentation de cette phrase s' arrêtait et aucune autre pression sur la boîte à boutons n' a été enregistrée . 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe - Lexique Concernant les phrases incorrectes , les participants ont répondu " arrêt " pour 96 % ( écart type = 2 ) des phrases de la condition Syntaxe , 99 % ( écart type = 1 ) de la condition Lexique . Le Tableau 15 résume le nombre moyen de phrases bien comprises , c' est-à-dire dans la condition incorrecte ( Inc ) , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " arrêt " et pour la condition correcte ( Cor ) , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " continuer " jusqu'à la fin de la phrase . Tableau 15 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Syntaxe et Lexique . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < . 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique ) x Positions ( P1 , A , V , P2 , P3 , P4 ) . Le pourcentage de réponses " arrêt " est représenté dans la Figure 10 . Figure 10 . Pourcentages moyens de réponses " arrêt " pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) dans les deux conditions ( Syntaxe-Lexique ) . Les résultats ont montré une interaction triple significative [ F 1 ( 5 , 65 ) = 8 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 384 .  ; F 2 ( 5 , 185 ) = 9 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 204 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Exactitude était significative pour les phrases correctes [ F 1 ( 5 , 65 ) = 5 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 313 .  ; F 2 ( 5 , 185 ) = 6 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 146 ] . Il existait une différence significative entre les deux contraintes sur la position V [ F 1 ( 1 , 13 ) = 7 , 7   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 373   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 5 , 2   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 122 ] . Les participants ont arrêté un petit nombre de phrases correctes sur le verbe dans la condition Syntaxe ce qui n' était pas le cas dans la condition Lexique . Il existait également une différence entre les deux contraintes sur la position A , qui était significative uniquement par item [ F 1 ( 1 , 13 ) = 1   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 9 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 212 ] . Un petit nombre de phrases correctes a été arrêté au niveau de l' auxiliaire dans la condition Syntaxe et pas dans la condition Lexique . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Exactitude était également significative pour les phrases incorrectes [ F 1 ( 5 , 65 ) = 10 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 443 .  ; F 2 ( 5 , 185 ) = 11 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 243 ] . Il existait une différence significative entre les deux contraintes sur la position A [ F 1 ( 1 , 13 ) = 13 , 3   ; p = 0 , 003   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 505   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 31 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 463 ] . Le proportion des réponses " arrêt " était plus importante dans la condition Syntaxe que dans la condition Lexique . La différence entre les deux conditions n' était pas significative sur la position V [ F s < 1 ] . La proportion de réponses " arrêt " était équivalente entre les deux conditions . Il existait une différence significative entre les deux contraintes sur la position P2 [ F 1 ( 1 , 13 ) = 94 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 879   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 20 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 355 ] . Cette différence existait parce que le dernier mot de la phrase dans la condition Syntaxe était le verbe ( V ) donc les participants ne pouvaient pas arrêter les phrases après avoir entendu le verbe . En revanche , dans la condition Lexique , certaines phrases ont été arrêtées sur le mot qui suivait le verbe . Cependant , il existait une différence significative entre les positions V et P2 suggérant une proportion d' arrêts plus importante sur le verbe [ F 1 ( 1 , 13 ) = 40 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 756   ; F 2 ( 1 , 37 ) = 19   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 339 ] . 2.2 . Récapitulatif des résultats Les participants avaient comme consigne d' appuyer sur un bouton lorsqu' ils estimaient que la phrase arrêtait d' avoir du sens . Les résultats ont montré que les participants arrêtaient de façon très significative les phrases qui étaient incorrectes sur la position V . Dans la condition Syntaxe , un certain nombre de phrases incorrectes étaient arrêtées sur l' auxiliaire mais en proportion plus faible que sur le verbe . Ces réponses sont intéressantes car elles suggèrent que certains auditeurs peuvent opérer un choix d' auxiliaire sans connaître le verbe . Ceci n' est pas impossible dans la condition Syntaxe où la présence d' un complément d' objet direct impose l' auxiliaire avoir si le verbe est au passé composé ( C' est Monique que Sébastien a / * est giflé ( e ) ) . Mais il convient de noter que des suites légitimant etre comme verbe non auxiliaire sont imaginables ( C' est Monique que Sébastien est sur le point de rencontrer ) . De même pour le cas symétrique " C' est par Dominique que Didier est / * a contredit " où une suite légitimant avoir est imaginable ( C' est par Monique que Didier a réussi à obtenir un billet pour le concert ) . Les " arrêts " précoces sur l' auxiliaire peuvent donc refléter des anticipations sans doute dues à la perception du matériel une semaine auparavant . Dans la condition Lexique , un certain nombre de phrases étaient arrêtées sur le mot qui suivait le verbe mais en proportion plus faible que les phrases arrêtées sur le verbe . 2.3 . Résultats concernant les contraintes Aspect - Réfléchis - Réfléchis 2 Concernant les phrases incorrectes , les participants ont répondu " arrêt " pour 63 % ( écart type = 3 ) des phrases de la condition Aspect , 93 % ( écart type = 4 ) de la condition Réfléchis et 99 % ( écart type = 1 ) de la condition Réfléchis 2 . Le Tableau 16 résume le nombre moyen de phrases bien comprises , c' est-à-dire dans la condition incorrecte ( Inc ) , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " arrêt " et pour la condition correcte ( Cor ) , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " continuer " jusqu'à la fin de la phrase . Tableau 16 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < . 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 ) x Positions ( P1 , A , V , P2 , P3 , P4 ) . Le pourcentage de réponses " arrêt " est représenté dans la Figure 11 . Les résultats ont montré une interaction significative entre les facteurs Exactitude et Position [ F 1 ( 5 , 65 ) = 214 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 943   ; F 2 ( 5 , 235 ) = 122 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 722 ] . La différence entre les phrases correctes et incorrectes n' était pas significative pour la position P1 [ F s < 1 ] . En revanche , cette différence était significative pour toutes les autres positions : la position A [ F 1 ( 1 , 13 ) = 9 , 9   ; p = 0 , 007   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 434   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 18 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 279 ] , la position V [ F 1 ( 1 , 13 ) = 504 , , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 974   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 214 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 820 ] , la position P2 [ F 1 ( 1 , 13 ) = 49 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 792   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 13 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 219 ] , la position P3 [ F 1 ( 1 , 13 ) = 19 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 595   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 6 , 9   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 127 ] , la position P4 [ F 1 ( 1 , 13 ) = 6 , 3   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 326   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 5 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 109 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Position était également significative [ F 1 ( 10 , 130 ) = 10 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 452   ; F 2 ( 10 , 235 ) = 5 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = 198 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Position était significative pour les phrases correctes [ F 1 ( 10 , 130 ) = 11 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 471   ; F 2 ( 10 , 235 ) = 7 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 249 ] . Pour la contrainte Aspect , les participants ont arrêté un certain nombre de phrases correctes sur la position V [ F 1 ( 2 , 26 ) = 11 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = 479 .  ; F 2 ( 2 , 47 ) = 8 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 256 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Position était significative pour les phrases incorrectes [ F 1 ( 10 , 130 ) = 5 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 309   ; F 2 ( 10 , 235 ) = 4 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 150 ] . La différence entre les trois contraintes était significative sur la position V [ F 1 ( 2 , 26 ) = 6 , 6   ; p = 0 , 004   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 388   ; F 2 ( 2 , 47 ) = 6 , 1   ; p = 0 , 004   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 207 ] . Les appuis " arrêts " étaient donnés en proportion plus grande pour la contrainte Réfléchis 2 par rapport à la condition Aspect [ F 1 ( 1 , 13 ) = 9 , 9   ; p = 0 , 007   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 431   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 4 , 9   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 094 ] . Le pourcentage de réponses " arrêt " était plus important dans la condition Réfléchis 2 que dans la condition Réfléchis uniquement par sujet [ F 1 ( 1 , 13 ) = 6 , 5   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 333   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 2 , 7   ; p = 0 , 10 ] . Il n' existait pas de différence entre les contraintes Aspect et Réfléchis [ F 1 ( 1 , 13 ) = 1 , 9   ; F 2 ( 1 , 47 ) < 1 ] . La différence entre les trois contraintes était également significative sur les position P2 et P3 [ respectivement : F 1 ( 2 , 26 ) = 8 , 3   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 389   ; F 2 ( 2 , 47 ) = 4 , 6   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 165 et F 1 ( 2 , 26 ) = 6   ; p = 0 , 007   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 316   ; F 2 ( 2 , 47 ) = 2 , 1 ] . Cette interaction était due au fait que dans la contrainte Aspect , le dernier mot de la phrase était le verbe ( V ) , il ne pouvait donc pas y avoir de réponse " arrêt " après . En revanche , cette interaction n' indiquait pas de différence entre les contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 [ F s < 1 ] . Le nombre de réponses " arrêt " sur la position P2 et P3 était donné dans les mêmes proportions . Néanmoins , pour les deux contraintes , la proportion d' arrêts était plus importante sur le verbe ( V ) que sur les mots qui suivait ( P2 et P3 ) . Pour la contrainte Réfléchis la différence entre les arrêts sur V et P2 d' une part et entre V et P3 d' autre part était significative [ respectivement : F 1 ( 1 , 13 ) = 73 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 849   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 55 , 2   ; p < 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 540 et F 1 ( 1 , 13 ) = 274 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 954   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 165 , 5   ; < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 778 ] . Pour la contrainte Réfléchis 2 les mêmes différences étaient également significative [ respectivement : F 1 ( 1 , 13 ) = 56 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 812   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 53 , 1   ; p < 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 530 et F 1 ( 1 , 13 ) = 216 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 943   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 134 , 3   ; < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 741 ] . Figure 11 . Pourcentages moyens de réponses " arrêt " pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) dans les trois conditions ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 ) . 2.4 . Récapitulatif des résultats Les participants avaient également comme consigne d' appuyer sur un bouton lorsqu' ils estimaient que la phrase arrêtait d' avoir du sens . Les résultats ont montré que les participants arrêtaient de façon significative les phrases incorrectes sur la position V , correspondant à l' apparition du verbe au participe passé . Dans les phrases incorrectes , le nombre de réponses " arrêt " était plus important dans la condition Réfléchis 2 par rapport aux deux autres conditions . Un certain nombre de phrases incorrectes ont été arrêtées sur le mot qui suivait le verbe ( P2 ) dans les condition Réfléchis et Réfléhis 2 dans les mêmes proportions . Cependant , ces appuis " arrêt " étaient beaucoup moins nombreux que sur le verbe ( V ) . A la différence de la condition Réfléchis 2 , un certain nombre de phrases correctes ont été arrêtées dans la condition Aspect et dans la condition Réfléchis . Néanmoins , les phrases correctes jugées comme étant incorrectes étaient plus nombreuses dans la condition Aspect que dans la condition Réfléchis . Globalement , cette deuxième expérience a conforté la première , en particulier elle a indiqué que les participants francophones pouvaient bien être sensibles on-line à la contrainte Aspect avec 50 % d' arrêts sur le verbe dans la condition incorrecte . Cette proportion peut sembler faible , mais elle est comparable à celle obtenue pour les erreurs impliquant les Réfléchis ( environ 60 % ) . Il semble que la possibilité de la co-occurrence auxiliaire & 226;& 128;& 147; verbe dans d' autres phrases de la langue soit un déterminant essentiel de la sensibilité on-line aux erreurs . En effet c' est seulement pour les verbes Réfléchis 2 interdisant une co-occurrence avoir + verbe que les arrêts sur le verbe atteignent plus de 80 % . Les locuteurs natifs tiennent donc compte de cette possibilité . Expérience 3 : Matériel allemand Les Expériences 3a et 3b portent sur un matériel allemand , construit à l' aide d' un traducteur . Ces expériences utilisent les mêmes techniques que dans l' Expérience 2 pour étudier le comportement des locuteurs natifs français qui ont appris l' allemand comme seconde langue ( apprenants L2 ) face à la sélection des auxiliaires dans différentes contraintes . Dans l' Expérience 3a nous avons également utilisé la méthode d' Auditory Moving Window ( Ferreira et al. , 1996 ) . Dans l' Expérience 3b , nous utilisons la technique de Stop Making Sense ( Boland et al. , 1990 ) . Pour ces expériences , il semblait indispensable de vérifier dans quelle mesure des locuteurs allemands jugeaient les matériels présentés aux francophones apprenant l' allemand . Nous avons estimé que la seule intuition de notre traducteur ne pouvait pas être prise comme un indice suffisant dans la mesure où certains matériels verbaux impliquaient des verbes périphériques sujets à variation entre locuteurs natifs . Nous avons donc administré chaque tâche à six locuteurs allemands natifs . Les résultats pour ce petit groupe de participants " contrôles " sont systématiquement rapportés en Annexe 9 . Nous résumons brièvement ces résultats avant chaque expérience . Expérience 3a : Auditory Moving Window Les verbes de la condition Syntaxe sont une traduction du matériel français utilisé dans l' Expérience 1 et 2 . En allemand comme en français , les verbes transitifs utilisent l' auxiliaire haben ( avoir ) pour former le passé composé à la forme active et l' auxiliaire sein ( etre ) à la forme passive . Nous nous attendons donc à ce que les apprenants L2 soient sensibles à une erreur d' auxiliaire en temps réel . Les verbes de la condition Lexique étaient également des verbes centraux de la HSA . Les verbes qui sélectionnaient sein ( etre ) en allemand ont donc été sélectionné parmi des verbes de changement de lieu et des verbes de processus contrôlés impliquant le corps dans son ensemble . Les verbes avec haben ( avoir ) ont été sélectionné parmi des verbes de processus contrôlés impliquant seulement une partie du corps . Puisqu' il s' agit de verbes qui seraient rapidement acquis par les apprenants L2 , nous nous attendons à une sensibilité en temps réel dans cette condition . Les erreurs de jugements éventuels dans les verbes qui sélectionnaient sein ( etre ) pourraient suggérer un problème de transfert d' une langue à l' autre . Bien qu' étant des verbes centraux , les verbes de processus contrôlés impliquant le corps dans son ensemble sélectionnent l' auxiliaire être en allemand et non pas avoir comme en français . Les verbes de la condition Aspect ne sont pas une traduction du matériel français puisqu' en allemand les verbes de changement d' état sélectionnent l' auxiliaire sein ( être ) indépendamment du contexte . Dans le cahpitre 4 , nous avons vu qu' une zone de variabilité concernait les verbes de continuation d' un état préexistant ( avoir était l' auxiliaire préféré des locuteurs natifs mais etre n' était pas complètement exclu ) . Ces verbes étant peu nombreux , le choix des verbes pour cette condition s' est porté sur une autre zone de variabilité : les verbes de processus incontrôlés . Ces verbes sélectionnent l' auxiliaire haben ( avoir ) excepté s' ils sont accompagnés d' un adverbe directionnel . Dans ce cas , ils sélectionnent l' auxiliaire sein ( etre ) . Ces verbes en français prennent l' auxiliaire avoir indépendamment du contexte . Nous nous attendons donc à une insensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire et à des performances de jugement aléatoires . Les verbes de la condition Réfléchis ont également été divisés en deux catégories , les verbes dits Réfléchis et les verbes dits Réfléchis 2 . Les verbes en allemand qui alternent d' une forme transitive à une forme pronominale sélectionnent dans un cas comme dans l' autre l' auxiliaire haben ( avoir ) . La seule différence réside en la présence ou non du pronom " sich " ( se ) . Si la sélection de l' auxiliaire peut être prédite sans porter attention à la structure évènementielle , nous nous attendons à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Une contrainte supplémentaire a été ajoutée dans ce matériel allemand notée Passif . Une des différences qui caractérise les deux langues est que l' allemand dispose d' un troisième auxiliaire ( werden ) . Cet auxiliaire , comme nous l' avons vu dans le chapitre 4 , permet de faire des distinctions à l' intérieur du passif allemand . Le passif processuel utilise l' auxiliaire werden et le passif bilan utilise l' auxiliaire sein . Ne disposant que d' un seul auxiliaire être en français , les apprenants L2 ne devraient pas être sensibles à une erreur d' auxiliaire dans cette condition . De plus , ils devraient avoir tendance à juger toutes les phrases comme étant correctes . 1 . Méthode 1.1 . Participants Au total 22 locuteurs français apprenant l' allemand comme seconde langue , étudiants de l' Université de Metz , ont participé à cette expérience ( âge moyen 19 , 9 ans ; écart type = 1 , 6 ) . Les caractéristiques des participants français L2 allemands sont présentées en Annexe 7 . Il s' agissait d' une participation volontaire . L' âge moyen auquel les participants ont appris leur seconde langue était de 12 , 2 ans ( écart type = 1 ) . Six locuteurs allemands d' âge moyen 23 ans ( écart type = 0 , 89 ) ont également participé à cette expérience . 1.2 . Matériel Dans cette expérience , 208 phrases expérimentales ont été construites . La totalité du matériel est reporté en Annexe 6 . Quarante phrases appartenaient à la condition Syntaxe . Les verbes utilisés dans cette condition étaient également tous des verbes transitifs et ils étaient une traduction des verbes français utilisés dans l' Expérience 1 . Dans cette condition , vingt phrases conduisaient à une interprétation active ( 59 ) et vingt phrases conduisaient à une interprétation passive ( 60 ) . Es ist Georg , den Brigitte geliebt hat / * wird C' est Georg que Brigitte aimé a / * est ( traduction littérale ) Es ist Katharina , die von Ilse geohrfeigt wird / * hat C' est Katharina , qui par Ilse giflé ( e ) est / * a ( traduction littérale ) Quarante phrases appartenaient à la condition Lexique . Vingt d' entre elles nécessitaient l' auxiliaire sein ( être ) ( 61 ) et les vingt autres phrases l' auxiliaire haben ( avoir ) ( 62 ) . Gestern ist / * hat Petra nicht in die Schule gegangen Hier est / * a Petra ne pas à l' école allé ( e ) ( traduction littérale ) Im letzten Akt hat / * ist Helga laut Beifall geklatscht Dans le dernier acte a / * est Helga applaudi ( e ) ( traduction littérale ) Les vingt premières phrases qui sélectionnaient l' auxiliaire ( sein ) etre comportaient des verbes de changement de lieu ainsi que des verbes de mouvements contrôlés . Dans la classification des verbes de Sorace ( 2000 ) les verbes de mouvements contrôlés se situent en bas de la hiérarchie , sont fortement agentifs , et sélectionnent avoir dans beaucoup de langues . L' allemand représente une exception puisque dans cette langue ces verbes sélectionnent etre de façon catégorique pour les verbes de mouvements qui impliquent le corps dans son ensemble . Les vingt phrases qui sélectionnaient ( haben ) avoir comportaient des verbes de mouvements mais impliquant une partie du corps ( e.g. , applaudir , claquer des doigts ) . Cette classe de verbes sélectionnent également avoir en français . En effet , le français ne fait pas de distinction entre les verbes qui impliquent le corps dans sa globalité et les verbes qui impliquent seulement une partie du corps . Trente-deux phrases appartenaient à la condition Aspect . Pour seize d' entre elles l' auxiliaire correct était ( haben ) avoir ( 63 ) . Pour les seize autres phrases l' auxiliaire correct était ( sein ) etre ( 64 ) . Die ganze Nacht durch hat / * ist das Meer gebraust Toute la nuit la mer a / * est déferlé ( e ) ( traduction littérale ) Zu Beginn der Nacht ist / * hat das Meer gegen die Felsen gebraust Au début de la nuit , la mer est / * a déferlé ( e ) contre les rochers ( traduction littérale ) En allemand , les verbes de processus de mouvements incontrôlés sélectionnent haben ( avoir ) , excepté si la phrase contient un adverbe directionnel . Dans ce cas , ces verbes se comportent comme des verbes de mouvements dirigés et l' auxiliaire préféré est alors l' auxiliaire sein ( être ) . En français , le choix de l' auxiliaire n' est pas influencé par l' ajout d' un adverbe directionnel , l' auxiliaire employé est avoir . Soixante phrases appartenaient à la condition des verbes réfléchis . Cette condition contenait quarante de ces verbes étaient des verbes qui pouvaient être utilisés à la tournure pronominale ou non ( notés " Réfléchis " ) . A la forme pronominale les verbes au participe passé exigeaient l' utilisation du pronom clitique sich ( se ) accompagné de l' auxiliaire ( haben ) avoir . Pour les vingt premières phrases , les verbes sont employés dans leur forme pronominale avec l' utilisation du pronom clitique sich et de l' auxiliaire ( haben ) avoir ( 65 ) . Der Dieb behauptet , dass die Tür sich ohne sein Zutun geöffnet hat / * ist Le voleur affirme que la porte se sans son assistance ouverte a / * est ( traduction littérale ) Dans les vingt phrases suivantes , il s' agissait des mêmes verbes mais cette fois -ci utilisés dans leur forme transitive . Les phrases correctes exigeaient l' auxiliaire haben ( avoir ) et les phrases incorrectes employaient l' auxiliaire sein ( être ) ( 66 ) . Es war der Dieb , der die Tür mit Gewalt geöffnet hat / * ist C' était le voleur , qui la porte de force ouvert a / * est ( traduction littérale ) Enfin , les vingt dernières phrases comportaient des verbes purement pronominaux ( notés " Réfléchis 2 " ) qui au participe passé exigeaient l' utilisation du pronom clitique sich accompagné de l' auxiliaire haben ( avoir ) ( 67 ) . Am Nachmittag hat sich / * ist der Himmel allmählich bewölkt L' après-midi a se / * est le ciel graduellement ennuagé ( traduction littérale ) Trente-six phrases portaient sur le Passif allemand où le choix de l' auxiliaire était fortement suggéré par le contexte . Dix-huit phrases sélectionnaient l' auxiliaire werden ( etre ) , où il est question de passif processuel ( 68 ) et dix-huit phrases sélectionnaient sein ( etre ) où il était question de passif bilan ( 69 ) . In Frankreich wird / * ist die Zeit zweimal im Jarh umgestellt umgestellt En France est / * est le temps deux fois dans le Jarh déplacé ( traduction littérale ) In Frankreich ist / * wird die Zeit seit dem 28 . Mürz umgestellt umgestellt En France est / * est le temps depuis le 28 Mars déplacé ( traduction littérale ) Chaque phrase était présentée dans sa forme correcte et dans sa forme incorrecte . Le nombre de phrases correctes était donc le même que le nombre de phrases incorrectes . Les fréquences CELEX dutch database ( 1995 ) des verbes ont été contrôlées . Une analyse de variance ne mettait pas en évidence d' effet significatif de fréquence entre les items correspondant aux six types de contraintes [ F ( 5 , 60 ) < 1 ] . Les fréquences moyennes des verbes pour chaque type de contraintes sont reportées en Annexe 6 . Outre les 208 phrases expérimentales , 90 phrases de remplissage ont été construites . Elles se distinguaient donc des phrases expérimentales en ce que l' auxiliaire était toujours correct . Ces phrases de remplissage étaient accompagnées d' une question de compréhension ( 70 ) . Au delà de l' évitement d' un appui mécanique sur le bouton , les questions de compréhension avaient pour but de s' assurer d' une bonne maîtrise du vocabulaire de la seconde langue . phrases de remplissage  : Ophelia wird rausgeschmissen Question de compréhension : Ophelia wird eingestellt Ophélia est engagée Réponse attendue : falsch ( faux ) Comme dans l' Expérience 2a , en raison d' un matériel expérimental relativement conséquent , nous avons fait le choix de le diviser en deux . La moitié des participants ( 11 apprenants L2 ) ont entendu les phrases expérimentales appartenant à la condition Syntaxe , Lexique et Passif , plus la totalité des phrases de remplissage ( cf. Tableau 17 ) . Tableau 17 . Récapitulatif du matériel expérimental de l' Auditory Moving Window pour 11 apprenants L2 . L' autre moitié des participants ( 11 apprenants L2 ) ont entendu les phrases expérimentales appartenant à la condition Aspect , Réfléchis Réfléchis 2 et Passif , ainsi que la totalité des phrases de remplissage ( cf. Tableau 18 ) . Tableau 18 . Récapitulatif du matériel expérimental de l' Auditory Moving Window pour 11 apprenants L2 . Concernant l' ordre de présentation , comme dans l' Expérience 2a , nous nous sommes assurés que deux phrases consécutives n' appartenaient jamais à la même condition ( en terme de type de Contraintes ) . En outre , deux phrases expérimentales consécutives n' avaient jamais le même auxiliaire . Enfin , une ou deux phrases de remplissage étaient insérées entre deux phrases expérimentales consécutives . Les phrases ont été enregistrées avec une voix d' homme de langue natale allemande , à vitesse ralentie , et numérisées à l' aide du logiciel SoundEdit 16 de la même façon que dans l' Expérience 2a . 1.3 . Procédure Identique à celle de l' Expérience 2a . La consigne présentée sur l' écran d' ordinateur a été traduite en allemand ( Annexe 5 ) . 1.4 . Plan Expérimental Dans cette expérience , la moitié des participants percevaient les phrases construites pour tester les trois types de Contraintes ( Syntaxe  : 40 phrases  ; Lexique  : 40 phrases  ; Passif  : 32 phrases ) . L' autre moitié des participants percevaient les phrases construites pour tester les quatre types de Contraintes ( Aspect : 40 phrases ; Réfléchis : 40 phrases ; Réfléchis 2 : 20 phrases ; Passif : 32 phrases ) . De plus , tous les participants ont entendu chaque phrase dans sa version correcte et dans sa version incorrecte , ce facteur Exactitude ( exactitude de la phrase et non du jugement du participant ) était donc croisé avec les participants et avec les items . Comme signalé dans la partie consacrée au matériel , un contrôle de l' ordre de présentation évitait une présentation trop proche de phrases impliquant le même verbe . De plus , le facteur Segments a été utilisé pour examiner les temps d' audition à trois moments différents de chaque phrase ( TR 1 : début de la phrase ; TR 2 : verbe au participe passé / auxiliaire ; TR 3 : auxiliaire / verbe au participe passé ) . Dans toutes les conditions les trois segments suivent l' ordre des mots tels qu' ils apparaissent dans la phrase . Dans les conditions Syntaxe et Réfléchis , le segment TR1 correspond au début de la phrase , le segment TR2 correspond au verbe au participe passé et le segment TR3 correspond à l' auxiliaire . Dans les conditions Lexique , Aspect , Passif et Réfléchis 2 , le segment TR1 correspond au début de la phrase , le segment TR2 correspond à l' auxiliaire et le segment TR3 correspond au verbe au participe passé . Donc les trois facteurs , type de Contraintes , Exactitude et Segments étaient intra-participants . Les facteurs Exactitude et Segments étaient intra-item , et le facteur type de Contraintes était inter-item . 2 . Résultats Nous distinguerons les résultats relatifs aux contraintes Syntaxe , Lexique et Passif et les résultats relatifs aux contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif . Les résultats pour chaque groupe de participants seront présentés de la façon suivante . Tout d' abord nous présenterons les jugements d' exactitude des phrases avec les résultats au test binomial ainsi que les ANOVAs effectuées à partir de l' indice de sensibilité A'. Les analyses par item ne pouvant pas être effectuées avec l' indice A' , elles ont été calculées avec le facteur sujet ( F 1 ) comme facteur aléatoire ( Caplan & Waters , 2003 ) . Nous présenterons ensuite les temps de jugement d' exactitude des phrases où des analyses de variance ( ANOVAs ) ont été effectuées avec facteur sujet aléatoire ( F 1 ) et facteur item aléatoire ( F 2 ) . Enfin , les résultats concernant les temps d' audition de chaque segment de phrases seront présentés avec le même type d' analyse que pour les temps de jugement . Dans les ANOVAs chaque F sera associé à un indice additionnel permettant de refléter la grandeur de l' effet principal ( & 206;& 183;& 194;& 178; : Êta carré ) . Cet indice permet d' estimer la corrélation maximale au carré entre la variable indépendante et la variable dépendante indiquant la proportion de la variation expliquée par la variable indépendante . 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique-Passif Avant de rapporter les résultats des participants francophones , nous signalons que 3 participants de langue maternelle " allemand " qui ont été testés avaient des performances optimales . Ils jugeaient les phrases des trois conditions avec de bons niveaux de jugements ( supérieurs à l' aléatoire ) , ils présentaient des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes , ils avaient des temps d' audition plus longs pour le seul dernier segment des phrases incorrectes ( par rapport aux phrases correctes ) . L' Annexe 9 est consacrée à un rapport précis de ces résultats . Concernant les apprenants L2 , le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était de 94 % ( écart type = 3 ) . 2.1.1 . Exactitude des phrases Le Tableau 19 rapporte les résultats des jugements de phrases selon les trois Contraintes ( Syntaxe-Lexique-Passif ) . Tableau 19 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Syntaxe , Lexique et Passif . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . L' indice de sensibilité A'a été utilisé et une ANOVA a été calculée à partir de ces données ( Figure 12 ) avec le facteur sujet aléatoire ( F 1 ) . Figure 12 . Exactitude des jugements de phrases selon les trois types de contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) exprimée par l' indice A'. Les résultats des locuteurs L2 ont montré une différence significative entre les trois Contraintes [ F 1 ( 2 , 20 ) = 11 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 919 ] . La sensibilité était moins importante pour la condition Passif que pour la condition Syntaxe [ t ( 10 ) = 3 , 8 ; p = 0 , 003 ] . La sensibilité était également plus faible pour la condition Passif que pour la condition Lexique [ t ( 10 ) = 7 , 1 ; p < 0 , 001 ] . Il n' existait aucune différence de sensibilité entre les conditions Syntaxe et Lexique [ t ( 10 ) < 1 ] . 2.1.2 . Temps de jugement des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écarts types ont été remplacés ( soit 8 % ) . Les moyennes des trois Contraintes en fonction de l' Exactitude des phrases sont représentées dans la Figure 13 . Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) a été réalisée . Les résultats des apprenants L2 ont montré un effet significatif du facteur Exactitude [ F 1 ( 1 , 10 ) = 19 , 1   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 656   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 29 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 351 ] . Les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes . L' effet principal du facteur Contraintes n' était pas significatif [ F 1 ( 2 , 20 ) < 1   ; F2 ( 2 , 55 ) = 1 , 7 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes était significative [ F 1 ( 2 , 20 ) = 4 , 8   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 325   ; ] . Cette interaction existait car la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' était pas significative pour la contrainte Passif [ F s < 1 ] . Figure 13 . Moyennes des temps de jugement des phrases selon les trois types de contraintes ( Syntaxe-Lexique-Passif ) pour les phrases correctes et incorrectes . 2.1.3 . Temps d' audition des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 7 % ) . Les moyennes des temps d' audition pour les trois Contraintes sont représentées dans la Figure 14 . Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) a été réalisée . Rappelons que pour la contrainte Syntaxe , le TR2 était le verbe et le TR3 , l' auxiliaire . Pour les contraintes Lexique et Passif , le segment TR2 était l' auxiliaire et le segment TR3 , le verbe au participe passé . Figure 14 . Moyennes des temps d' audition de chaque contrainte ( Syntaxe-Lexique-Passif ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase . Dans la condtion Syntaxe : TR1 ( début de la phrase ) , TR2 ( verbe ) , TR3 ( auxiliaire ) . Dans les conditons Lexique et Passif : TR1 ( début de la phrase ) , TR2 ( auxiliaire ) , TR3 ( verbe ) . Les résultats des apprenants L2 ont montré un effet d' Exactitude [ F 1 ( 1 , 10 ) = 9   ; p = 0 , 013   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 475   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 5 , 9   ; p = 0 , 018 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 098 ] . Les phrases correctes avaient des temps d' audition plus courts que les phrases incorrectes . Les résultats ont également montré une interaction significative entre les facteurs Exactitude et Segments [ F 1 ( 2 , 20 ) = 11 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 534 ; F 2 ( 2 , 110 ) = 14 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 205 ] où la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le dernier segment [ F 1 ( 1 , 10 ) = 12 , 1   ; p = 0 , 006   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 546 ; F 2 ( 1 , 55 ) = 12   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 179 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Segments était significative uniquement par item [ F 1 ( 4 , 40 ) < 1 ; F 2 ( 4 , 110 ) = 4 , 8   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 150 ] . Les temps d' audition étaient un peu plus longs pour la contrainte Syntaxe que pour les deux autres contraintes [ F 2 ( 2 , 55 ) = 6 , 1   ; p = 0 , 004   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 182 ] . L' interaction triple entre les facteurs Exactitude x Contraintes x Segments était significative [ F 1 ( 4 , 40 ) = 2 , 8   ; p = 0 , 039   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 218   ; F 2 ( 4 , 110 ) = 6 , 2 ; p < 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 184 ] . Ce résultat s' expliquait par le fait que l' interaction entre Exactitude et Segments n' était pas significative pour la contrainte Passif [ F < 1 ] . En revanche , cette interaction était significative pour la contrainte Syntaxe [ F 1 ( 2 , 20 ) = 6 , 2   ; p = 0 , 008   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 382   ; F 2 ( 2 , 110 ) = 21 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 279 ] ainsi que pour la contrainte Lexique [ F 1 ( 2 , 20 ) = 6 , 4   ; p = 0 , 006   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 391   ; F 2 ( 2 , 110 ) = 6 , 2   ; p = 0 , 002   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 101 ] . Dans les deux cas , la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le segment ( TR3 ) [ Syntaxe TR3 F 1 ( 1 , 10 ) = 7 , 3   ; p = 0 , 004   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 423   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 18 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 249 et Lexique TR3 F 1 ( 1 , 10 ) = 5 , 9   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 370   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 4 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 069 ] . 2.1.4 . Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient comme consigne d' appuyer sur un bouton pour pouvoir entendre chaque mot de chaque phrase . Chaque phrase devait ensuite être jugée . Les résultats des temps d' audition et des temps de jugement ont montré une différence entre les phrases correctes et incorrectes dans la condition Syntaxe et dans la condition Lexique . Les phrases incorrectes avaient des temps plus longs que les phrases correctes . Les apprenants L2 seraient sensibles en temps réel à une erreur d' auxiliaire dans ces deux conditions . Il s' agissait également des conditions dans lesquelles les participants ont fait très peu d' erreurs de jugement , même si la sensibilité à une erreur d' auxiliaire était plus importante dans la condition Syntaxe que dans la condition Lexique . En revanche , les jugements des apprenants L2 étaient aléatoires dans la condition Passif . De plus , les temps d' audition ne différaient pas entre les phrases correctes et incorrectes suggérant une insensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Cette insensibilité semblait persister puisque les temps de jugement ne montraient pas non plus de différence entre les phrases correctes et incorrectes . Nos résultats suggèrent donc que la condition Passif pose un problème spécifique aux locuteurs français apprenant l' allemand . La langue allemande a une distinction importante entre deux types d' auxiliaires qui dépend d' un facteur aspectuel . Cette distinction ne semble pas maîtrisée par des locuteurs francophones même au niveau universitaire . Cette difficulté peut être mise sur le compte de deux facteurs convergents : primo , comme le suggère la littérature psycholinguistique , les variations d' auxiliaire déterminées par des seules contraintes aspectuelles sont difficilement maîtrisées par les apprenants , secundo , il n' y a pas d' auxiliaire équivalent à werden en français , l' ancrage lexical de cette catégorie aspectuelle est donc absent sous sa forme systématique . 2.2 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif De nouveau , nous commençons par signaler que les trois locuteurs allemands avaient un bon niveau de jugement des phrases des quatre conditions ( supérieurs à l' aléatoire ) . Les temps de jugements étaient plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Enfin , ils avaient des temps d' audition plus longs sur le dernier segment ( TR3 ) des phrases incorrectes dans trois conditions . En effet , seule la condition Aspect ne montraient pas de différence de temps entre les phrases correctes et incorrectes même sur le dernier segment . Tous les résultats sont reportés en Annexe 9 . Concernant les apprenants L2 , le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était de 91 % ( écart type = 4 ) . 2.2.1 . Exactitude des jugements Le Tableau 20 rapporte le nombre moyen de phrases correctement jugées pour les quatre Contraintes . Tableau 20 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . L' indice de sensibilité A'a été utilisé et une ANOVA a été calculée à partir de ces données ( Figure 15 ) avec le facteur sujet aléatoire ( F 1 ) . Figure 15 . Exactitude des jugements de phrases selon les quatre types de contraintes ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif ) exprimée par l' indice A'. Les résultats des apprenants L2 ont montré une différence significative entre les quatre contraintes [ F 1 ( 3 , 30 ) = 68 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 873 ] . La sensibilité à une erreur d' auxiliaire était moins importante dans la condition Aspect par rapport aux trois autres conditions [ Réfléchis : t ( 10 ) = 7   ; p < 0 , 001   ; Réfléchis 2 : t ( 10 ) = 14 , 9   ; p < 0 , 001   ; Passif : t ( 10 ) = 3   ; p = 0 , 01 ] . 2.2.2 . Temps de jugement des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 8 % ) . Les moyennes des temps de jugements pour les quatre Contraintes en fonction de l' Exactitude de la phrase sont reportées dans la Figure 16 . Figure 16 . Moyennes des temps de jugement des phrases selon les quatre types de contraintes ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif ) pour les phrases correctes et incorrectes . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) . Les résultats des apprenants L2 ont montré un effet significatif du facteur Exactitude [ F 1 ( 1 , 10 ) = 14 , 5 ; p = 0 , 003 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 592   ; F 2 ( 1 , 60 ) = 12 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 176 ] où les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes . Il n' existait pas d' effet significatif du facteur Contraintes [ F 1 ( 3 , 30 ) < 1   ; F 2 ( 3 , 60 ) = 1 , 6 ] . Il existait une interaction significative entre les facteurs Exactitude et Contraintes uniquement par item [ F 1 ( 3 , 30 ) = 1 , 4   ; F 2 ( 3 , 60 ) = 5 , 5   ; p = 0 , 002   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 215 ] . Cette interaction s' expliquait par une non sensibilité à une erreur d' auxiliaire pour les contraintes Aspect et Passif [ F s < 1 ] . En revanche , les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes pour les contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 [ respectivement F 2 ( 1 , 60 ) = 6 , 5   ; p = 0 , 013   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 520 et F 2 ( 1 , 60 ) = 30 , 1 ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 334 ] . 2.2.3 . Temps d' audition des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 7 % ) . Les moyennes des temps d' audition pour chaque Contraintes sont représentées dans la Figure 17 . Une ANOVA a été effectuée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) . Nous rappelons que pour la condition Réfléchis , le TR2 était le verbe et le TR3 l' auxiliaire . Pour les trois autres contraintes , le TR2 était l' auxiliaire et le TR3 , le verbe au participe passé . Figure 17 . Moyennes des temps d' audition de chaque contrainte ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase . Dans la condtion Réfléchis : TR1 ( début de la phrase ) , TR2 ( verbe ) , TR3 ( auxiliaire ) . Dans les conditons Aspect , Réfléchis 2 et Passif : TR1 ( début de la phrase ) , TR2 ( auxiliaire ) , TR3 ( verbe ) . Les résultats des locuteurs L2 ont montré un effet significatif du facteur Exactitude [ F 1 ( 1 , 10 ) = 6 , 6 ; p = 0 , 028   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 398   ; F 2 ( 1 , 60 ) = 7 , 6 ; p = 0 , 008   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 112 ] . Les phrases correctes avaient des temps d' audition plus courts que les phrases incorrectes . Il existait également une interaction significative entre les facteurs Exactitude et Segments [ F 1 ( 2 , 20 ) = 5 , 8 ; p = 0 , 03 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 371   ; F 2 ( 2 , 120 ) = 15 , 5 ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 205 ] où la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le segment ( TR3 ) . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Segments n' était significative que par item [ F 1 ( 6 , 60 ) = 1 , 8   ; F 2 ( 6 , 120 ) = 2 , 5   ; p = 0 , 023   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 113 ] . La différence entre les contraintes n' apparaissait que sur le segment TR3 [ F 2 ( 3 , 60 ) = 4 , 3   ; p = 0 , 008   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 177 ] . Les temps d' audition pour la contrainte Réfléchis étaient un peu plus courts que les trois autres conditions [ Aspect : F 2 ( 1 , 60 ) = 11 , 4   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 160   ; Réfléchis 2 : F 2 ( 1 , 60 ) = 6 , 4   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 096   ; Passif : F 2 ( 3 , 60 ) = 4 , 1   ; p = 0 , 04   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 064 ] . Il n' existait pas d' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes [ F 1 ( 3 , 30 ) = 1 , 3   ; F 2 ( 3 , 60 ) = 1 , 5 ] . L' interaction triple entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Segments était significative uniquement par item [ F 1 ( 6 , 60 ) = 1 , 2   ; F 2 ( 6 , 120 ) = 3 ; p = 0 , 008   ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 132 ] . Ce résultat s' explique par le fait que l' interaction entre les facteurs Exactitude et Segments n' était pas significative pour la contrainte Aspect ni pour la contrainte Passif [ F s < 1 ] . Cette interaction était significative pour la contrainte Réfléchis [ F 1 ( 2 , 20 ) = 4 , 6   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 315   ; F 2 ( 2 , 120 ) = 18 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 237 ] et pour la contrainte Réfléchis 2 [ F 1 ( 2 , 20 ) = 4 , 4   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 406   ; F 2 ( 2 , 120 ) = 4 , 7   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 073 ] . Pour les deux contraintes , la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le dernier segment [ Réfléchis F 1 ( 1 , 10 ) = 5 , 7   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 364   ; F 2 ( 1 , 60 ) = 18 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 234 et Réfléchis 2 F 1 ( 1 , 10 ) = 5 , 6   ; p = 0 , 036   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 358   ; F 2 ( 1 , 60 ) = 4 , 7   ; p = 0 , 04   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 073 ] . 2.1.4 . Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient la même consigne que l' autre groupe de participants . Dans la condition Aspect , les résultats laissent envisager une insensibilité à une erreur d' auxiliaire . En effet , les jugments étaient aléatoires , les temps de jugements et les temps d' audition ne montraient pas de différence entre les phrases correctes et incorrectes . De même , dans la condition Passif , les résultats des apprenants L2 ne montraient pas de différence en temps réel entre les phrases correctes et incorrectes . Les jugements étaient aléatoires et les temps de jugements n' étaient pas différents entre les phrases correctes et incorrectes . Les résultats de cette condition sont identiques à ceux trouvés avec l' autre groupe de participants . En revanche , dans la condition des verbes Réfléchis et Réfléchis 2 , les jugements étaient au dessus de l' aléatoire , les résultats des temps d' audition et des temps de jugement ont montré une différence entre les phrases correctes et incorrectes . De plus , les résultats des temps d' audition ont montré que cette différence n' apparaissait que sur le dernier segment au moment où l' erreur apparaissait . Ces résultats suggèrent une sensibilité à une erreur d' auxiliaire . En conclusion , les résultats des apprenants L2 indiquent une sensibilité à une erreur d' auxiliaire seulement pour certaines contraintes . Les participants sont sensibles à tous les types d' erreurs qui montrent une systématicité dans le choix de l' auxiliaire . En effet , ils sont sensibles aux erreurs dans les conditions Syntaxe , Lexique et Réfléchis . Même si les auxiliaires diffèrent d' une langue à l' autre ( certains verbes de la condition Lexique ainsi que les verbes réfléchis ) , les apprenants sélectionnent l' auxiliaire approprié . En revanche , la sensibilité à une erreur d' auxiliaire est plus problématique pour les apprenants dans des conditions qui montrent une alternance dans le choix de l' auxiliaire ( Aspect , Passif ) . Expérience 3b : Stop Making Sense Comme dans l' Expérience 2b cette seconde tâche avait l' objectif de mettre en évidence de façon précise les points de difficultés dans une phrase . Les participants ont également eut un intervalle d' environ une semaine entre la passation de l' Auditory Moving Window et le Stop Making Sense . Si les apprenants ont un niveau de compétence moins élevé que les locuteurs natifs , le groupe qui a passé cette expérience avec les contraintes Syntaxe , Lexique et Passif devraient arrêter plus de phrases incorrectes dans la condition Syntaxe que dans la condition Lexique . La condition Syntaxe comportait des verbes transitifs pour laquelle il n' y aurait pas de problème de sélection d' auxiliaire . La condition Lexique comportait des verbes intransitifs pour lesquels il existait un choix possible entre l' auxiliaire sein ( être ) et haben ( avoir ) . Même s' il s' agit de verbes centraux pour lesquels les apprenants n' avaient pas de difficultés particulières comme l' ont montré les résultats de l' Expérience 3a , nous devrions avoir des différences dans les arrêts des phrases appartenant à ces deux conditions en faveur de la condition Syntaxe . Pour le groupe qui a passé cette expérience avec les contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif , nous nous attendons à un nombre d' arrêts des phrases incorrectes très faible dans la condition Aspect . De plus , nous nous attendons dans cette condition à un certain nombre d' arrêts pour les phrases correctes . Il s' agissait de verbes périphériques pour lesquels les participants avaient eut une performance de jugement aléatoire dans l' Expérience 3a . En revanche , pour les verbes de la condition Réfléchis et Réfléchis 2 , le pourcentage de réponses devraient être élevé . Qu' il s' agisse des verbes pronominaux qui montrent une alternance ou des verbes purement pronominaux , l' auxiliaire employé est toujours haben ( avoir ) . Enfin , dans les deux groupes nous nous attendons à un faible pourcentage d' arrêts des phrases incorrectes appartenant à la contrainte Passif . Les participants L2 ne devraient pas avoir acquis la distinction entre les deux auxiliaires être ( werden et sein ) dans la formation du passif . Ainsi , les participants devraient comprendre ces phrases comme étant toutes correctes , par conséquent nous ne devrions pas avoir d' arrêt pour les phrases correctes et peu de réponses " arrêt " pour les phrases incorrectes . 1 . Méthode 1.1 Participants Identique à l' Expérience 3a . 1.2 . Matériel Identique à l' Expérience 3a . 1.3 . Procédure Chaque passation était individuelle et durait environ 30 minutes . Le participant était devant un écran d' ordinateur muni d' une boîte à bouton . Les phrases étaient présentées oralement grâce aux haut-parleurs de l' ordinateur . Au moment où s' affichait " nächster Satz " ( phrase suivante ) , le participant appuyait sur le bouton central de la boîte à bouton pour déclencher l' audition du premier mot de la phrase . Le participant contrôlait l' audition de chaque mot en appuyant sur le bouton de droite de la boîte à bouton . Il lui était demandé de continuer d' appuyer sur ce bouton tant que la phrase lui semblait correcte . Si la phrase arrêtait d' être correcte , il devait appuyer sur le bouton de gauche . Quand une réponse " arrêt " était donnée , l' audition de la phrase se terminait et " nächster Satz " apparaissait à l' écran indiquant au participant qu' il pouvait déclencher l' audition d' une nouvelle phrase . Des temps de réaction pour chaque appui sur le bouton ainsi que l' exactitude du jugement de plausibilité étaient enregistrée par le logiciel PsyScope ( Cohen et al. , 1993 ) . Chaque participant lisait en premier une consigne traduite en allemand qui lui était présentée sur l' écran d' ordinateur ( Annexe 5 ) . Par la suite , huit phrases d' entraînement leur étaient présentées . 1.4 . Plan expérimental La moitié des participants percevaient les phrases construites pour tester les trois types de Contraintes ( Syntaxe : 40 phrases , Lexique : 40 phrases , Passif : 36 phrases ) . L' autre moitié des participants percevaient les phrases construites pour tester les quatre types de Contraintes ( Aspect : 32 phrases , Réfléchis : 40 phrases , Réfléchis 2 : 20 phrases , Passif : 36 phrases ) . Tous les participants ont entendus chaque phrase dans sa version correcte et incorrecte , ce facteur " Exactitude " était donc intra-participants et intra-item . Le facteur " Position " a été utilisé pour examiner les appuis à six moments différents dans chaque phrase ( P1 , P2 , P3 , P4 , P5 , P6 ) . Le " type de Contraintes " et le facteur " Position " étaient intra-participants . Le facteur " Position " était intra-item et le facteur " Contraintes " inter-item . 2 . Résultats Nous distinguons les résultats relatifs aux Contraintes Syntaxe , Lexique et Passif des résultats des contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif . Comme cela a été fait dans l' Expérience 2b , les phrases n' étant pas toutes de même longueur , nous avons gardé le mot qui précédé le verbe ou l' auxiliaire ( P1 ) , l' auxiliaire ou le verbe ( P2 ) , les trois mots qui suivaient ( P3 , P4 , P5 ) et le verbe ou l' auxiliaire ( P6 ) . Comme pour l' Expérience 3a , les différentes positions correspondent à l' ordre des mots tels qu' ils apparaissent dans la phrase . Dans les conditions Syntaxe et Réfléchis , la position P2 correspond au verbe au participe passé et P6 correspond à l' auxiliaire . Dans les conditions Lexique , Aspect , Passif et Réfléchis 2 , la position P2 correspond à l' auxiliaire et P6 correspond au verbe au participe passé . Une fois que le participant a jugé une phrase d' être incorrecte , la présentation de cette phrase s' arrêtait et aucune autre pression sur la boîte à bouton n' a été enregistrée . 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique-Passif Concernant les phrases incorrectes , les locuteurs L2 ont répondu " arrêt " pour 75 % des phrases de la condition Syntaxe ( écart type = 2 ) , 64 % des phrases de la condition Lexique ( écart type = 4 ) et 37 % des phrases de la condition Passif ( écart type = 12 ) . Le Tableau 21 résume le nombre moyen de phrases bien comprises , c' est-à-dire dans la condition incorrecte , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyer sur " arrêt " et pour la condition correcte , le nombre de phrases où les participants ont appuyé sur " continuer " jusqu'à la fin de la phrase . Tableau 21 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Syntaxe , Lexique et Passif . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement indistincts du hasard au test binomial ( * si < 0 , 05 , et * * si < 0 , 01 ) . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) x Position ( P1 , P2 , P3 , P4 , P5 , P6 ) . Les moyennes des pourcentages de réponses " arrêt " sont représentées dans la Figure 18 . Rappelons que dans la condtion Syntaxe , la Position P2 était le verbe et la Position P6 l' auxiliaire . Dans les conditions Lexique et Passif , la Position P2 était l' auxiliaire et la Position P6 le verbe . Figure 18 . Pourcentages moyens des réponses " arrêt " pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) dans les trois conditions ( Syntaxe-Lexique-Passif ) . Les résultats ont montré un effet d' Exactitude [ F 1 ( 1 , 10 ) = 16 , 9   ; p = 0 , 002   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 628   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 194 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 780 ] . Les appuis " arrêt " étaient beaucoup plus nombreux pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Il existait une interaction significative entre les facteurs Contraintes et Position [ F 1 ( 10 , 100 ) = 5 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 362   ; F 2 ( 10 , 275 ) = 19 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 519 ] . La différence entre les trois Contraintes n' apparaissait que sur la dernière position [ F 1 ( 2 , 20 ) = 7 , 4   ; p = 0 , 004   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 424   ; F 2 ( 2 , 55 ) = 25 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 483 ] . Le nombre d' arrêts dans la condition Passif était plus faible que dans la condition Syntaxe [ F 1 ( 1 , 10 ) = 9 , 9   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 498   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 50 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 477 ] . Le nombre d' arrêts était également plus faible dans la condition Passif que dans la condition Lexique [ F 1 ( 1 , 10 ) = 6 , 9   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 410   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 21 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 284 ] . En revanche , il n' existait pas de différence entre les conditions Syntaxe et Lexique [ F 1 ( 1 , 10 ) < 1   ; F 2 ( 1 , 55 ) < 1 ] . L' interaction entre les facteurs Position et Exactitude était significative [ F 1 ( 5 , 50 ) = 16 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 623   ; F 2 ( 5 , 275 ) = 97 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 648 ] . La différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur la position P6 [ F 1 ( 1 , 10 ) = 17 , 4   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 635   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 124 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 693 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Position était significative [ F 1 ( 10 , 100 ) = 10 , 8   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 519   ; F 2 ( 5 , 275 ) = 13 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 336 ] . Il existait une différence significative entre les phrases correctes et incorrectes pour la contrainte Syntaxe qui n' apparaissait que sur la dernière position ( P6 ) [ F 1 ( 1 , 10 ) = 21 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 686   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 113 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 672 ] . Cette différence était également significative pour la contrainte Lexique [ F 1 ( 1 , 10 ) = 27 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 730   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 41 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 429 ] . En revanche , la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' était pas significative dans la contrainte Passif même sur la dernière position ( P6 ) [ F 1 ( 1 , 10 ) = 2 , 1   ; F 2 ( 1 , 55 ) = 1 ] . 2.2 . Récapitulatif des résultats Cette tâche complémentaire demandait explicitement au participant d' interrompre l' écoute de la phrase dès qu' il la jugeait incorrecte . Le pourcentage d' arrêts était beaucoup plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Le nombre de réponses " arrêt " était plus important dans le cas des phrases incorrectes sur la position P6 pour la condition Syntaxe et Lexique . Les résultats au test binomial ont montré des difficultés de jugement des phrases incorrectes dans la condition Lexique . Le nombre de phrases incorrectes arrêtées étaient supérieur dans la condition Syntaxe que dans la condition Lexique . Concernant la condition Passif , le nombre d' arrêts des phrases incorrectes était faible comparativement aux deux autres conditions . Les résultats au test binomial ont montré que très peu de phrases incorrectes ont été arrêtées et que les phrases correctes ont été significativement comprises comme étant correctes . Ces résultats confirment ceux de l' Expérience 3a montrant que les apprenants L2 ont très peu de difficultés concernant les verbes transitifs de la condition Syntaxe et les verbes centraux de la conditions Lexique même si dans cette dernière il existe des différences d' auxiliaires avec le français . Cette expérience a également précisé que la difficulté des apprenants avec la condition Passif réside dans le fait qu' ils acceptent à tort les phrases incorrectes . 2.3 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif Concernant les phrases incorrectes , les apprenants L2 ont répondu " arrêt " pour 52 % des phrases de la condition Aspect ( écart type = 12 ) , 79 % des phrases de la condition Réfléchis ( écart type = 7 ) , 83 % des phrases de la condition Réfléchis 2 ( écart type = 5 ) et 44 % des phrases de la condition Passif ( écart type = 15 ) . Le Tableau 22 résume le nombre moyen de phrases bien comprises . Tableau 22 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement indistincts du hasard au test binomial ( * si < 0 , 05 , et * * si < 0 , 01 ) . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) x Position ( P1 , P2 , P3 , P4 , P5 , P6 ) . Dans la conditon Réfléchis la Position P2 était le verbe et la Position P6 était l' auxiliaire . Dans les trois autres conditions , la Position P2 était l' auxiliaire et la Position P6 était le verbe . Les moyennes des pourcentages de réponses " arrêt " sont représentées dans la Figure 19 . Il existait une interaction significative entre les facteurs Exactitude et Position [ F 1 ( 5 , 50 ) = 68 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 872   ; F 2 ( 5 , 300 ) = 209 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 777 ] . Les appuis étaient beaucoup plus nombreux pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes sur la position P6 [ F 1 ( 1 , 10 ) = 70 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 875   ; F 2 ( 1 , 60 ) = 279 , 3 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 823 ] . L' interaction triple était significative [ F 1 ( 15 , 150 ) = 25 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 722   ; F 2 ( 15 , 300 ) = 50 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 715 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Position était significative pour les contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 [ respectivement , F 1 ( 5 , 50 ) = 100 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 909   ; F 2 ( 5 , 300 ) = 235 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 797 et F 1 ( 5 , 50 ) = 106 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 914   ; F 2 ( 5 , 300 ) = 114   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 655 ] . La différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur la position P6 [ Réfléchis  : F 1 ( 1 , 10 ) = 120 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 923   ; F 2 ( 1 , 60 ) = 305 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 836   ; Réfléchis 2 : F 1 ( 1 , 10 ) = 139 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 933   ; F 2 ( 1 , 60 ) = 155 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 721 ] . En revanche , l' interaction entre les facteurs Exactitude et Position n' était pas significative pour les contraintes Aspect et Passif [ Aspect : F 1 ( 1 , 10 ) = 1   ; F2 ( 5 , 300 ) = 1 , 8 ; Passif F 1 ( 1 , 10 ) = 1 , 1   ; F 2 ( 5 , 300 ) = 2 , 1   ; p = 0 , 6 ] . Figure 19 . Pourcentages moyens des réponses " arrêt " pour les phrases correctes et incorrectes dans les quatre conditions ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif ) . 2.4 . Récapitulatif des résultats La consigne était identique à celle du groupe précédent . Le pourcentage de réponses " arrêt " était significativement plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes sur la dernière position dans les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 . Il n' existait pas de différence entre les deux types de verbes Réfléchis . En revanche , pour les conditions Aspect et Passif le nombre de réponses " arrêt " était identique entre les phrases correctes et incorrectes . Les résultats au test binomial dans la condition Aspect ont montré que les participants ont arrêté autant de phrases correctes que de phrases incorrectes ( respectivement , 10 , 8 / 16 et 8 , 4 / 16 ) . Les participants ont jugé un certain nombre de phrases correctes comme étant incorrectes et un certain nombre de phrases incorrectes ont été jugées comme étant correctes . Les jugements dans la condition Passif , quant à aux , ont montré que peu de phrases incorrectes et correctes étaient arrêtées . Les participants ont jugé un certain nombre des phrases incorrectes comme étant correctes ( 8 / 18 ) . En revanche , les phrases correctes ont bien étaient considérées comme étant correctes ( 15 , 8 / 18 ) . Ces résultats confirment ceux de l' expérience 3a . Ils ont montré que les apprenants L2 ont très peu de difficultés avec les verbes réfléchis . En revanche , ils ont des difficultés avec les verbes périphériques ( Aspect ) et les verbes de la condition Passif . Ceci semble confirmer que les verbes qui ont un choix possible entre deux auxiliaires pour un même verbe semblent problématiques pour des apprenants d' une seconde langue . Synthèse du chapitre 5 Les Expériences 2 et 3 présentées dans ce chapitre ont testé le comportement de participants français face à la sélection d' auxiliaire dans différentes contraintes dans leur langue maternelle et dans une autre langue que la leur . En premier lieu des participants français ont passé une expérience d' audition auto-régulée ainsi qu' une expérience de " Stop Making Sense " avec un matériel français ( Expérience 2 ) . Concernant la condition Syntaxe , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle les locuteurs natifs n' avaient pas de difficultés de sélection des auxiliaires en compréhension auditive pour la catégorie des verbes transitifs . Les résultats de l' Expérience 2a ont montré des temps d' audition et des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes . Les résultats des temps d' audition suggèrent une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Notre première hypothèse concernant les verbes transitifs semble donc vérifiée . L' Expérience 2b a confirmé un nombre d' arrêts plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Ces arrêts ont eut lieu principalement sur le verbe , au moment où l' erreur apparaissait . Un certain nombre d' appuis " arrêt " pour les phrases incorrectes ont eut lieu sur l' auxiliaire . Ce pourcentage était inférieur à celui observé pour les appuis sur le verbe . Ayant déjà rencontré le matériel , ce résultat pourrait suggérer que la seule présence de la préposition " par " suffirait pour que les participants sachent que l' auxiliaire attendu est etre et non pas avoir . Concernant la condition Lexique , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle les locuteurs natifs ne devaient pas avoir de difficultés de sélection des auxiliaires en compréhension pour des verbes centraux . Les résultats de l' Expérience 2a ont montré des temps d' audition et des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Ces résultats suggèrent une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . De plus , l' Expérience 2b a confirmé un nombre de réponses " arrêt " plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Ce nombre de réponses " arrêt " ont eut lieu principalement sur le verbe et dans les mêmes proportions que les arrêts dans la condition Syntaxe . Si certaines phrases incorrectes ont été arrêtées sur le mot qui suivait le verbe ( P2 ) dans la condition Lexique , les participants ont arrêté majoritairement les phrases au moment même où apparaissait l' erreur . Notre hypothèse semble donc confirmée . Concernant la contrainte Aspect , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle les locuteurs natifs devaient être sensibles à erreur d' auxiliaire mais dans une moindre mesure . Les résultats de l' Expérience 2a ont partiellement montré des temps d' audition plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes suggérant une variabilité entre les participants . Les performances de jugement étaient aléatoires et les temps de jugement n' ont mis en évidence qu' une tendance entre les phrases incorrectes et correctes . Les résultats de l' Expérience 2b ont montré un nombre d' appui " arrêt " moins important dans cette condition comparée aux arrêts dans les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 . De plus , un certain nombre de phrases correctes a été arrêté dans la condition Aspect et pas dans les deux autres conditions . La condition Aspect contenant des verbes périphériques de la HSA , semble effectivement problématique pour les participants de langue natale française . Concernant les conditions Réfléchis , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle les locuteurs natifs devaient être sensibles à une erreur d' auxiliaire mais de façon moins catégorique pour les verbes pronominaux qui présentaient une alternance . Les résultats de l' Expérience 2a étaient différents entre les deux types de verbes . La prinicpale différence concerne les temps d' audition . Il n' existait aucune différence entre les phrases correctes et incorrectes dans la condition des verbes réfléchis qui montraient une alternance alors qu' elle était présente dans la condition des verbes purement pronomianux . La sensibilité à une erreur d' auxiliaire apparaissait au moment du jugement des phrases . La sensibilité à une erreur d' auxiliaire pour des verbes réfléchis qui montrent une alternance semblait apparaître plus tardivement . L' Expérience 2b a confirmé cette différence entre les deux types de verbes . Les appuis " arrêts " ont eut lieu principalement au moment où l' erreur apparaissait mais en nombre plus important pour les verbes Réfléchis 2 . En second lieu , des locuteurs français apprenant l' allemand comme seconde langue ont passé les mêmes expériences mais avec un matériel allemand . Concernant la contrainte Syntaxe , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle le choix de l' auxiliaire avec des verbes transitifs ne posait pas de problème aux apprenants L2 . L' Expérience 3a a montré une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . L' Expérience 3b a montré un nombre de réponses " arrêt " plus important pour les phrases incorrectes que les phrases correctes au moment où apparaissait l' erreur . Cette première hypothèse semble donc vérifiée . Concernant la contrainte Lexique , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle les verbes centraux étaient acquis très tôt par les apprenants d' une seconde langue . Ces verbes ont été sélectionnés à partir de la HSA de Sorace ( 2000 ) . Il s' agissait de verbes situés aux extrémités de cette hiérarchie . Les résultats des temps d' audition ont montré une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . L' Expérience 3b a montré un nombre de réponses " arrêt " plus important pour les phrases incorrectes que les phrases correctes sur le dernier mot de la phrase ( verbe ) . De plus , cette expérience n' a pas mis en évidence de différence entre cette condition des verbes centraux et la condition des verbes transitifs . L' hypothèse d' acquisition précoce des verbes centraux dans l' apprentissage d' une seconde langue semble confirmée . Concernant la contrainte Aspect , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle les verbes périphériques étaient problématiques pour les apprenants L2 . Les verbes ont été sélectionnés parmi des verbes de processus incontrôlés dans la HSA et le choix de l' auxiliaire approprié pour ces verbes dépendait de la télicité . Les résultats de l' Expérience 3a ont montré une insensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire ainsi qu' un grand nombre d' erreurs dans leur jugement . Les résultats de l' Expérience 3b ont confirmé cette insensibilité puisque le nombre de réponses " arrêt " ne différaient pas entre les phrases correctes et incorrectes . L' hypothèse semble donc confirmée . Le choix de l' auxiliaire des verbes périphériques allemands ne semble pas acquis pour les apprenants L2 . Concernant les verbes réfléchis , il s' agissait de vérifier l' hypothèse d' une bonne compréhension des auxiliaires qui ne devait pas être différente entre les verbes Réfléchis et Réfléchis 2 . Les résultats de l' Expérience 3a ont montré des temps d' audition et des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . De plus , cette différence n' apparaissait que sur le dernier mot suggérant une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . L' Expérience 3b a montré la même proportion de réponses " arrêt " pour les phrases incorrectes dans les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 . L' hypothèse semble confirmée . Concernant la contrainte Passif , il s' agissait de vérifier si les apprenants L2 avaient acquis cette distinction entre les deux auxiliaires être utilisés dans la forme passive . Les résultats de l' Expérience 3a ont montré des jugements de phrases aléatoires pour les deux groupes de participants . Les temps d' audition ainsi que les temps de jugements ne mettaient pas en évidence de sensibilité à une erreur d' auxiliaire . Les résultats de l' Expérience 3b ont montré que les apprenants jugeaient toutes les phrases comme étant correctes . Notre hypothèse semble confirmée , la forme passive en tant que telle n' est pas problématique pour des apprenants L2 . En effet , ils étaient sensibles au fait que l' auxiliaire être était l' auxiliaire correcte mais ils n' étaient pas sensibles à la distinction entre les deux auxiliaires être dans la forme passive allemande . Pour résumer , les locuteurs natifs seraient donc sensibles en temps réel à une erreur d' auxiliaire avec des verbes transitifs et une certaine catégorie de verbes intransitifs que sont les verbes inaccusatifs centraux et les verbes inergatifs centraux . La catégorie de verbes périphériques de changement d' état semblerait plus problématique pour les locuteurs natifs . Enfin , la catégorie des verbes réfléchis ne semblerait pas homogène quant au choix catégorique de l' auxiliaire . Les verbes réfléchis qui alternent entre une forme transitive et une forme pronominale conduiraient à des choix moins catégoriques que les verbes purement pronominaux . Les locuteurs français apprenants l' allemand comme seconde langue seraient sensibles en temps réel à une erreur d' auxiliaire avec les verbes transitifs , avec les verbes intransitifs dits centraux ainsi qu' avec les verbes réfléchis sans distinction entre les deux catégories de verbes réfléchis . En revanche , ils ne seraient pas sensibles à une erreur d' auxiliaire pour les verbes périphériques ainsi qu' avec des verbes qui à la forme passive admettent les deux auxiliaires etre ( werden et sein ) . CHAPITRE 6 Les locuteurs allemands Dans ce dernier chapitre expérimental , nous présentons les données d' un petit échantillons de participants de langue maternelle " allemand " . Les expériences 4a et 4b utilisent les mêmes techniques expérimentales que dans le chapitre précédent avec un matériel français . L' objectif de ce chapitre est d' avoir quelques pistes sur la compréhension que les locuteurs allemands ont des auxiliaires français . La sensibilité à une erreur d' auxiliaire est -elle différente de celle des participants français à travers toutes les contraintes ? Plus précisément , est -ce que les apprenants L2 distinguent les auxiliaires appropriés pour les verbes intransitifs inaccusatifs centraux et inergatifs centraux ? Les apprenants L2 ont -ils plus de difficultés avec les verbes intransitifs périphériques qu' avec les verbes intransitifs centraux ? L' emploi systématique de l' auxiliaire etre avec les verbes réfléchis français a t -il été acquis par les apprenants de langue maternelle allemande ? Expérience 4 : Matériel français Expérience 4a : Auditory Moving Window Cette expérience comportait les mêmes contraintes que celles de l' Expérience 2a ( Syntaxe , Lexique , Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 ) . La condition des verbes transitifs français ne devraient pas être problématique pour des apprenants d' une seconde langue . Les apprenants ne sont pas confrontés à un choix d' auxiliaire dans cette condition Syntaxe puisque les verbes appartenant à cette condition sélectionnent toujours avoir excepté à la forme passive où ils sélectionnent etre . Dans cette condition Syntaxe , nous nous attendons donc à une sensibilité de sélection des auxiliaires de la part des participants allemands . La deuxième condition était la condition Lexique . Il s' agit de verbes qui seraient acquis tôt dans l' apprentissage d' une seconde langue . Nous nous attendons donc à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Les erreurs de jugement éventuels pourraient provenir d' un transfert d' une langue à l' autre concernant les verbes de processus contrôlés qui prennent l' auxiliaire avoir de façon catégorique en français et qui prennent l' auxiliaire etre de façon catégorique en allemand . La troisième condition était la condition Aspect . Il s' agissait de verbes de changement d' état ayant un comportement variable en français concernant le choix de l' auxiliaire ( e.g. , fondre ) . Cependant , en allemand , cette catégorie de verbes a un choix préférentiel pour l' auxiliaire sein ( être ) . Puisque les verbes périphériques sont acquis plus tardivement dans l' apprentissage d' une seconde langue , nous nous attendons à une insensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . La dernière condition était la condition des verbes Réfléchis . Tout d' abord la condition notée Réfléchis concernait les verbes qui pouvaient être soit à la forme transitive et sélectionnaient l' auxiliaire avoir , soit à la forme pronominale et sélectionnaient l' auxiliaire etre ( e.g. , briser ) . La seconde notée Réfléchis 2 concernait les verbes essentiellement pronominaux qui sélectionnaient l' auxiliaire etre ( e.g. , s' obstiner ) . Nous nous attendons à ce que les participants allemands soient sensibles à une erreur d' auxiliaire . Si les apprenants sont moins précis que les locuteurs de langue maternelle française il ne devrait pas exister de distinction entre les deux types de verbes . 1 . Méthode 1.1 . Participants Six locuteurs natifs allemands L2 français de l' Université de Metz d' âge moyen 26 ans ( écart type = 4 , 42 ) ont participé à cette expérience . Les caractéristiques des participants allemands L2 français sont présentées en Annexe 8 . Il s' agissait d' une participation volontaire . L' âge moyen d' apprentissage de la seconde langue était de 12 , 5 ans ( écart type = 1 , 6 ) . 1.2 . Matériel Identique à celui utilisé dans l' Expérience 2a . 1.3 . Procédure Identique à celle de l' Expérience 2a . 1.4 . Plan expérimental Identique à celui de l' Expérience 2a . 2 . Résultats Nous distinguerons les résultats relatifs aux contraintes Syntaxe , Lexique et les résultats relatifs aux contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 . Les résultats seront présentés de la façon suivante . Tout d' abord nous présenterons les jugements d' exactitude des phrases avec les résultats au test binomial . Nous présenterons ensuite les temps de jugement d' exactitude des phrases où des analyses de variance ( ANOVAs ) ont été effectuées . Compte tenu d' un effectif de participants relativement faible , ces analyses ont été effectuées avec facteur item aléatoire ( F 2 ) . Enfin , les résultats concernant les temps d' audition de chaque segment de phrases seront présentés avec le même type d' analyse que pour les temps de jugement . Dans les ANOVAs chaque F sera associé à un indice additionnel permettant de refléter la grandeur de l' effet principal ( & 206;& 183;& 194;& 178; : Êta carré ) . 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique Le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était 96 % ( écart-type = 0 , 6 ) . 2.1.1 . Exactitude des jugements Le Tableau 23 rapporte les résultats des jugements de phrases selon les deux Contraintes ( Syntaxe-Lexique ) . Tableau 23 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Syntaxe et Lexique . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . Le petit effectif de participants allemands ne permettant pas de calculer une ANOVA à partir des données A'nous reportons ces données pour chaque participants dans le Tableau 24 . Tableau 24 . Indice A'pour chaque participant selon le type de contraintes ( Syntaxe , Lexique ) . 2.1.2 . Temps de jugement des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 11 % ) . Les moyennes pour les deux Contraintes en fonction de l' Exactitude de la phrase sont représentées dans le Tableau 25 . Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique ) a été réalisée . Les résultats ont montré un effet du facteur Exactitude [ F 2 ( 1 , 37 ) = 56 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 604 ] . Les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes . Les résultats ne mettaient pas en évidence d' effet du facteur Contraintes [ F 2 ( 1 , 37 ) < 1 ] . L' interaction entre les phrases correctes et incorrectes n' était pas non plus significative [ F 2 ( 1 , 37 ) < 1 ] . Tableau 25 . Moyennes des temps d' audition ( en ms ) et écarts types associés ( entre parenthèse ) pour les deux types de contraintes ( Syntaxe , Lexique ) selon l' exactitude de la phrase ( Correcte , Incorrecte ) . 2.1.3 . Temps d' audition des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 5 % ) . Les moyennes des temps d' audition pour les trois Contraintes sont représentées dans la Figure 20 Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) a été réalisée . Les résultats ont montré un effet du facteur Exactitude [ F 2 ( 1 , 37 ) = 4 , 6   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 110 ] . Les phrases correctes avaient des temps d' audition plus courts que les phrases incorrectes . Les résultats ont également montré un effet de Contraintes [ F 2 ( 1 , 37 ) = 21   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 362 ] . La contrainte Syntaxe avait des temps d' audition plus longs que la contrainte Lexique . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Segments était significative [ F 2 ( 2 , 74 ) = 7 , 1   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 162 ] . La différence entre les phrases correctes et incorrectes était significative uniquement sur le dernier segment de la phrase [ F 2 ( 1 , 37 ) = 6 , 3   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 146 ] . L' interaction triple n' était pas significative [ F 2 ( 2 , 74 ) < 1 ] . Figure 20 . Moyennes des temps d' audition pour chaque contrainte ( Syntaxe , Lexique ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase ( TR 1   : début de la phrase  ; TR 2   : auxiliaire  ; TR 3   : verbe ) . 2.1.4 . Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient comme consigne d' appuyer sur un bouton pour pouvoir entendre chaque mot de chaque phrase . Chaque phrase devait ensuite être jugée . Les résultats ont montré très peu d' erreurs d' auxiliaire de la part des apprenants dans les deux conditions . Les résultats des temps d' audition et des temps de jugement ont montré un effet du facteur Exactitude où les phrases incorrectes avaient des temps d' audition plus longs que les phrases correctes pour les deux types de contraintes . De plus , les temps d' audition ont montré que cette différence était significative uniquement sur le dernier segment ( TR3 ) c' est-à-dire au moment où apparaissait le verbe au participe passé et où l' erreur d' auxiliaire était détectable . Ces résultats suggèrent une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire pour des verbes transitifs et des verbes centraux . 2.2 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 Le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était de 95 % ( écart-type = 3 ) . 2.2.1 . Exactitude des jugements Le Tableau 26 rapporte les résultats des jugements de phrases pour tous les participants pour les trois Contraintes ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 ) . Tableau 26 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 . Les * indiquent dans quelle mesure les scores sont significativement distincts du hasard au test binomial ( * si < . 0 , 05 , * * si < 0 , 01 ) . Comme pour les participants ayant passé l' Auditory Moving Window avec les contraintes Syntaxe et Lexique , nous reportons ici les données A'pour chaque participant dans le Tableau 27 . Tableau 27 . Indice A'pour chaque participant selon le type de contraintes ( Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 ) . 2.2.2 . Temps de jugements Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 11 % ) . Les moyennes pour les trois Contraintes en fonction de l' Exactitude de la phrase sont représentées dans la Figure 21 . Les résultats ont montré un effet significatif du facteur Exactitude [ F 2 ( 1 , 65 ) = 26 , 9   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 292 ] . Les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes . Les résultats ont également un effet significatif du facteur Contraintes [ F 2 ( 2 , 65 ) = 6 , 7   ; p = 0 , 002   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 171 ] . Les temps de jugement étaient plus longs pour la contrainte Aspect que pour la contrainte Réfléchis [ F 2 ( 1 , 65 ) = 13 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 170 ] et que pour la contrainte Réfléchis 2 [ F 2 ( 1 , 65 ) = 4 , 6   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 066 ] . Il n' existait pas de différence entre la contrainte Réfléchis et Réfléchis 2 [ F 2 ( 1 , 65 ) = 3 , 2   ; p = 0 , 07 ] . Les temps de jugement étaient plus longs pour la contrainte Aspect que pour les deux autres . Enfin , l' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes était significative [ F 2 ( 2 , 65 ) = 6 , 8   ; p = 0 , 002   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 170 ] . Cette interaction était due au fait que la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' était pas significative pour la contrainte Aspect [ F 2 ( 1 , 65 ) < 1 ] . Figure 21 . Moyennes des temps de jugement de phrases selon les trois types de contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 ) pour les phrases correctes et incorrectes . 2.2.3 . Temps d' audition Une ANOVA a été effectuée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 ) . Les moyennes des temps d' audition pour les contraintes Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 sont représentées dans la Figure 22 . Les résultats ont montré un effet significatif du facteur Exactitude [ F 2 ( 1 , 47 ) = 6 , 1   ; p = 0 , 002   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 116 ] . Les phrases incorrectes avaient des temps d' audition plus longs que les phrases correctes . L' interaction entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Segments était significative [ F 2 ( 4 , 94 ) = 6 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 117 ] . La différence entre les phrases correctes et incorrectes était significative sur le dernier segment ( TR3 ) pour les contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 [ respectivement F 2 ( 2 , 94 ) = 8 , 3   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 116 et F 2 ( 2 , 94 ) = 6 , 7   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 107 ] . En revanche , la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' était pas significative pour la contrainte Aspect même sur le dernier segment [ F 2 ( 2 , 94 ) < 1 ] . Figure 22 . Moyennes des temps d' audition pour chaque contrainte ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase ( TR 1 : début de la phrase ; TR 2 : auxiliaire ; TR 3 : verbe ) . 2.2.4 Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient la même consigne que le groupe précédent . Les jugements étaient aléatoires dans la contrainte Aspect , ce qui n' était pas le cas des contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 . Les résultats des temps d' audition ont montré un effet du facteur Exactitude où les phrases incorrectes avaient des temps d' audition plus longs que les phrases correctes . Pour les contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 , cette différence était significative uniquement sur le dernier segment ( TR3 ) c' est-à-dire au moment où apparaissait le verbe au participe passé et où l' erreur d' auxiliaire était détectable . Ces résultats suggèrent une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . En revanche , les temps d' audition ne mettaient pas en évidence de différence significative entre les phrases correctes et incorrectes dans la condition Aspect . Les participants L2 ne semblaient pas sensibles en temps réel à une erreur d' auxiliaire , effet qui semblait persister même dans les temps de jugement . En conclusion , les résultats obtenus par les locuteurs allemands écoutant le matériel français indiquent qu' ils sont sensibles aux erreurs d' auxiliaire avec les verbes transitifs ( Syntaxe ) , les verbes pronominaux ( Réfléchis et Réfléchis 2 ) et les verbes centraux ( Lexique ) . Ce dernier résultats est intéressant puisqu' il existait des différences d' auxiliaires entre le français et l' allemand pour certains verbes centraux . L' auxiliaire correct pour les verbes de processus contrôlé impliquant le corps dans son ensemble est etre en allemand et avoir en français . Un autre point intéressant concerne la contrainte Aspect . Il s' agissait de verbes périphériques pour lesquels le choix de l' auxiliaire approprié est variable en français . Les apprenants L2 n' étaient pas sensibles à une erreur d' auxiliaire . Cette variabilité dans la sélection de l' auxiliaire semble être problématique pour un locuteur allemand apprenant le français comme seconde langue . Expérience 4b : Stop Making Sense Les six participants ont passé cette expérience de Stop Making Sense environ une semaine après l' expérience d' Auditory Moving Window . Si les L2 ont des compétences moins précises que les locuteurs natifs , le groupe de participants qui a passé cette expérience avec les contraintes Syntaxe et Lexique devraient arrêter plus de phrases incorrectes dans la condition Syntaxe que dans la condition Lexique . La condition Syntaxe comportait des verbes transitifs pour laquelle il n' y aurait pas de problème de sélection d' auxiliaire . La condition Lexique comportait des verbes intransitifs pour lesquels il existait un choix possible entre l' auxiliaire être et avoir . Même s' il s' agit de verbes centraux pour lesquels les apprenants n' avaient pas de difficultés particulières comme l' ont montré les résultats de l' Expérience 4a , nous devrions avoir des différences dans le pourcentage d' arrêts des phrases appartenant à ces deux conditions en faveur de la condition Syntaxe . De plus , dans la condition Lexique , si les apprenants ont des compétences moins précises sur le choix de l' auxiliaire que des locuteurs natifs , leur décision d' arrêter les phrases incorrectes devrait se faire un peu après l' apparition de l' erreur et non sur le verbe . Pour les participants qui ont passé cette expérience avec les contraintes Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 , nous nous attendons à un nombre d' arrêts des phrases incorrectes très faible dans la condition Aspect . De plus , nous nous attendons à un certain nombre d' arrêts pour les phrases correctes . Cette condition contenait des verbes périphériques pour lesquels les participants ont eut une performance de jugement aléatoire dans l' Expérience 4a . Enfin , dans les deux groupes de participants nous nous attendons à fort pourcentage d' arrêts des phrases incorrectes appartenant à la contrainte Réfléchis . Les participants L2 ne devraient pas avoir de problème pour des verbes réfléchis dont l' auxiliaire en français est toujours être . 1 . Méthode 1.1 . Participants Il s' agissait des mêmes participants que dans l' Expérience 4a . 1.2 . Matériel Il s' agissait du même matériel expérimental que celui de l' Expérience 2 à l' exception des phrases de remplissage absentes dans cette expérience . 1.3 . Procédure Identique à celle de l' Expérience 2b . 1.4 . Plan expérimental Identique à celui de l' Expérience 2b . 2 . Résultats Nous distinguons les résultats des participants relatifs aux contraintes Syntaxe , Lexique et Passif et les résultats des participants relatifs aux contraintes Aspect , Réfléchis et Passif . Comme pour les locuteurs français dans l' Expérience 2b le nombre de mots dans chaque phrase n' étant pas le même , nous avons gardé pour les analyses , le nom précédent l' auxiliaire ( P1 ) , l' auxiliaire ( A ) , le verbe ( V ) , et les trois mots qui suivaient le verbe ( P2 , P3 , P4 ) . Dans la condition Syntaxe , seules trois positions ont été prises en compte puisque le verbe est à la dernière position de la phrase . Une fois que le participant a jugé une phrase d' être incorrecte , la présentation de cette phrase s' arrête et aucune autre pression sur la boîte à bouton n' est enregistrée . 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique Concernant les phrases incorrectes , les participants L2 ont répondu " arrêt " pour 93 % ( écart type = 2 ) des phrases de la condition Syntaxe , 88 % ( écart type = 4 ) de la condition Lexique . Le Tableau 28 résume le nombre moyen de phrases bien comprises , c' est-à-dire dans la condition incorrecte ( Inc ) , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " arrêt " et pour la condition correcte ( Cor ) , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " continuer " jusqu'à la fin de la phrase . Tableau 28 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Syntaxe et Lexique . Les * indiquent dans quelle mesure les scores significativement distincts du hasard au test binomial ( * si différent de l' aléatoire à 0 , 05 , et * * si différent de l' aléatoire à 0 , 01 ) . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique ) x Position ( P1 , A , V , P2 , P3 , P4 ) . Les pourcentages moyens sont représentés pour chaque contrainte dans la Figure 23 . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes n' était pas significative [ F 2 ( 1 , 37 ) < 1 ] Les résultats ont montré une interaction triple significative [ F 2 ( 5 , 185 ) = 8 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 180 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Position était significative pour les phrases correctes [ F 2 ( 5 , 185 ) = 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 140 ] . Certaines phrases correctes de la condition Syntaxe ont été arrêtées sur la Position V alors qu' aucune phrase correcte n' a été arrêtée dans la condition Lexique [ F 2 ( 1 , 37 ) = 6   ; p = 0 , 02   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 140 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Position était également significative pour les phrases incorrectes [ F 2 ( 5 , 185 ) = 12   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 245 ] . Il existait une différence entre les deux contraintes sur la Position V [ F 2 ( 1 , 37 ) = 10 , 2   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 226 ] . Les appuis " arrêts " étaient plus nombreux dans la condition Syntaxe que dans la condition Lexique . Il existait également une différence entre les deux Contraintes pour les phrases incorrectes sur la Position P2 [ F 2 ( 1 , 37 ) = 22 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 377 ] . Cette différence était significative car le dernier mot de la phrase dans la condition Syntaxe était le verbe donc il ne pouvait pas y avoir de réponse " arrêt " sur le mot suivant le verbe . Cette interaction nous indiquait seulement que les participants L2 arrêtaient certaines phrases dans la condition Lexique sur le mot qui suivait le verbe . En effet , il existait une différence significative entre la Position V et P2 dans la condition Lexique indiquant que la majorité des phrases incorrectes ont été arrêtées au moment où l' erreur apparaissait [ F 2 ( 1 , 37 ) = 23 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 385 ] . Figure 23 . Pourcentages moyens des réponses " arrêt " pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) dans les deux conditions ( Syntaxe-Lexique ) . 2.2 . Récapitulatif des résultats Les participants L2 avaient comme consigne d' appuyer sur un bouton dès qu' ils jugeaient que la phrase arrêtait d' avoir du sens . Les résultats ont montré un pourcentage de réponses " arrêt " plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Ces arrêts étaient plus nombreux sur la position V pour la condition Syntaxe , c' est-à-dire au moment où l' erreur apparaissait dans la phrase . Dans la condition Lexique , certaines phrases étaient arrêtées sur la Position P2 , c' est-à-dire un mot après l' apparition de l' erreur dans la phrase . Cependant , la proportion d' arrêts sur le verbe était plus importante que la proportion d' arrêts sur le mot qui suivait le verbe . 2.3 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 Concernant les phrases incorrectes , les participants L2 ont répondu " arrêt " pour 63 % ( écart type = 5 ) des phrases de la condition Aspect , 94 % ( écart type = 3 ) de la condition Réfléchis et 100 % ( écart type = 0 ) de la condition Réfléchis 2 . Le Tableau 29 résume pour chaque groupe de participants le nombre moyen de phrases bien comprises , c' est-à-dire dans la condition incorrecte , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " arrêt " et pour la condition correcte , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyé sur " continuer " jusqu'à la fin de la phrase . Tableau 29 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 . Les * indiquent dans quelle mesure les scores significativement distincts du hasard au test binomial ( * si différent de l' aléatoire à 0 , 05 , et * * si différent de l' aléatoire à 0 , 01 ) . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 ) x Position ( P1 , A , V , P2 , P3 , P4 ) . Les pourcentages moyens sont représentés pour chaque contrainte dans la Figure 24 . Les résultats ont montré une interaction triple significative [ F 2 ( 10 , 235 ) = 6 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 219 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Position était significative pour les phrases correctes [ F 2 ( 10 , 235 ) = 13 , 1   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 358 ] . Il existait une différence significative entre les trois Contraintes sur la Position V [ F 2 ( 2 , 47 ) = 14   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 374 ] . Le nombre d' arrêts pour la condition Aspect était plus important que dans la condition Réfléchis et Réfléchis 2 [ respectivement F 2 ( 1 , 47 ) = 23 , 4   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 332 et F 2 ( 1 , 47 ) = 15 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 249 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Position était également significative pour les phrases incorrectes [ F 2 ( 10 , 235 ) = 3   ; p = 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 114 ] . Il existait une différence significative entre les trois contraintes sur la position A puisqu' un certain nombre de phrases incorrectes a été arrêté dans la condition Aspect et Réfléchis [ F 2 ( 2 , 47 ) = 5 , 5   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 189 ] . Il existait également une différence entre les trois Contraintes sur la position V [ F 2 ( 2 , 47 ) = 5 , 1   ; p = 0 , 01   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 101 ] . Le nombre de réponses " arrêt " était moins important pour la condition Aspect que pour la condition Réfléchis et Réflechis 2 [ respectivement , F 2 ( 1 , 47 ) = 5   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 096   ; F 2 ( 1 , 47 ) = 5 , 1   ; p = 0 , 03   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 096 ] . Il existait une différence significative entre les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 [ F 2 ( 1 , 47 ) = 4 , 6   ; p < 0 , 001   ; & 206;& 183; & 194;& 178; = . 090 ] . Les résultats ont montré une tendance entre les trois contraintes sur la Position P2 [ F 2 ( 2 , 47 ) = 2 , 7   ; p = 0 , 08 ] . Figure 24 . Pourcentages moyens des réponses " arrêt " pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) dans les trois conditions ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 ) . 2.4 . Récapitulatif des résultats Les participants L2 avaient la même consigne que le groupe précédent . La proportion d' arrêts pour les phrases incorrectes se faisait principalement sur le verbe pour les trois conditions . Cependant , il existait une différence entre la condition Aspect et les deux autres conditions . Les arrêts dans la condition Aspect étaient moins nombreux que dans les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 . En effet , les résultats ont montré peu d' appuis " arrêt " pour les phrases incorrectes dans la condition Aspect et un certain nombre de phrases correctes dans cette condition a été arrêté . Dans les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 quelques phrases incorrectes ont été arrêtées sur le mot qui suivait le verbe mais en proportion moins importante que sur le verbe . En résumer , ces résultats ont confirmé les résultats précédents . En particulier , cette expérience a indiqué que les participants arrêtaient de façon majoritaire , dans toutes les conditions , les phrases incorrectes au moment où l' erreur apparaissait . Les résultats ont confirmé une sensibilité à une erreur d' auxiliaire dans des phrases impliquant des verbes transitifs , des verbes centraux et des verbes pronominaux . Il existait cependant une petite différence entre la condition Syntaxe et Lexique d' une part et entre les deux types de verbes pronominaux ( Réfléchis et Réfléchis 2 ) d' autre part . Synthèse du chapitre 6 Les expériences 4 et 5 présentées dans ce chapitre avaient comme objectif d' étudier la compréhension des auxiliaires d' un petit échantillon de participants allemands de la même façon que dans le chapitre 5 . Six participants allemands ( apprenants L2 ) ont donc été confrontés à des choix d' auxiliaire dans différentes contraintes en français . Concernant la condition Syntaxe , il s' agissait de vérifier que la compréhension des auxiliaires n' était pas affectée avec les verbes transitifs . Les résultats de l' Expérience 4a ont montré des temps d' audition et des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Les temps d' audition ont mis en évidence une différence entre les phrases correctes et incorrectes uniquement sur le verbe au participe passé suggérant une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . L' Expérience 4b a mis en évidence un grand nombre de réponses " arrêt " pour les phrases incorrectes . La majorité de ces réponses se situait sur le verbe . Un petit nombre de phrases correctes a été arrêté mais en proportion beaucoup plus faible que les phrases incorrectes . Cette première hypothèse semble donc confirmée . Concernant la contrainte Lexique , il s' agissait de vérifier l' acquisition précoce des verbes centraux dans l' apprentissage d' une seconde langue . Les résultats de l' Expérience 4a ont montré des temps d' audition et de jugement plus longs pour les phrases incorrectes que correctes . De plus les résultats des temps d' audition ont montré un écart entre les phrases incorrectes et correctes équivalent dans la condition Syntaxe et Lexique . L' Expérience 4b a mis en évidence des réponses " arrêt " plus nombreuses pour les phrases incorrectes que correctes . Le pourcentage de réponses " arrêt " des phrases incorrectes était équivalent entre la condition Syntaxe et Lexique sur la globalité des positions . La seule différence entre la condition Syntaxe et Lexique était un pourcentage de réponses " arrêt " des phrases incorrectes plus élevé sur le verbe dans la condition Syntaxe que dans la condition Lexique . Cette différence était due au fait que les participants allemands ont arrêté certaines phrases incorrectes sur le mot qui suivait le verbe dans la condition Lexique mais en proportion plus faible que sur le verbe . Les apprenants semblent avoir acquis la distinction entre des verbes inaccusatifs centraux et des verbes inergatifs centraux même quand il existe une différence d' auxiliaire entre les deux langues . En effet , en allemand les verbes inergatifs employés dans le matériel français sélectionnent l' auxiliaire etre en allemand et non pas avoir . Pourtant , les participants allemands ne semblent pas avoir eu de difficultés à accepter les phrases inergatives avec l' auxiliaire avoir comme étant des phrases correctes . Concernant la contrainte Aspect , il s' agissait de vérifier l' hypothèse selon laquelle la compréhension des auxiliaires était déficiente avec des verbes périphériques . Les résultats de l' Expérience 4a ont montré des temps d' audition identiques entre les phrases correctes et incorrectes suggérant une insensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Cette insensibilité persistait au moment des jugements de phrases . L' Expérience 4b a confirmé un faible pourcentage de réponses " arrêt " pour les phrases incorrectes et a montré un certain nombre de réponses " arrêt " pour les phrases correctes de telle sorte qu' il n' existait pas de différence entre les phrases correctes et incorrectes . Cette hypothèse d' insensibilité à une erreur d' auxiliaire avec des verbes périphériques semble donc confirmée . Concernant la contrainte des verbes réfléchis , il s' agissait de vérifier une sensibilité à une erreur d' auxiliaire . Les résultats de l' Expérience 4a ont montré des temps d' audition et des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes pour les deux types de verbes réfléchis . De plus , cette différence apparaissait uniquement sur le verbe suggérant une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . La différence entre les verbes Réfléchis et Réfléchis 2 apparaissait au niveau des temps d' audition qui était plus longs pour la contrainte Réfléchis que pour la contrainte Réfléchis 2 . Les résultats de l' Expérience 4b ont montré un pourcentage de réponses " arrêt " plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Il existait également une différence entre les deux types de verbes réfléchis avec des arrêts plus nombreux sur le verbe pour la contrainte Réfléchis 2 que pour la contrainte Réfléchis . L' hypothèse selon laquelle il existerait une sensibilité d' auxiliaire avec des verbes réfléchis semble confirmée et ces résultats indiquent également qu' il existerait une petite distinction entre les verbes pronomianux . Pour résumer , les apprenants L2 sont sensibles à une erreur d' auxiliaire dans des phrases impliquant des verbes transitifs , des verbes centraux et des verbes pronominaux . La compréhension des auxiliaires avec des verbes périphériques ne semble pas acquise . Discussion générale de la thèse Cette discussion débute par un résumé de nos résultats qui seront commentés . Cette discussion envisage également quelques perspectives . Résumé de la thèse L' objectif principal de cette thèse était de comprendre le fonctionnement de sélection des auxiliaires avec les verbes intransitifs , fonctionnement centré autour de la Hiérarchie de Sélection des Auxiliaires ( Sorace , 2000 ) . La compréhension des auxiliaires et l' aphasie La première partie de ce travail a envisagé la compréhension des auxiliaires à travers une population cérébro-lésée . Les résultats de l' Expérience 1 ont montré que les patients aphasiques pouvaient rester sensibles à une erreur d' auxiliaire en temps réel . Ces résultats sont proches de ceux trouvés par Miozzo et Caramazza ( 1997 ) et Friederici et Kilborn ( 1989 ) . Cependant , les patients aphasiques étaient sensibles à des erreurs d' auxiliaire seulement dans certaines conditions . Plus précisément , il existait une sensibilité à une erreur d' auxiliaire pour la contrainte Aspect . Nous avons mis en évidence un phénomène analogue à celui objectivé par Friederici ( 1985 ) pour les prépositions allemandes . Rappelons que cet auteur a montré que des aphasiques allemands traitaient mieux des prépositions si elles étaient contraintes par la signification de l' énoncé . Nos résultats suggèrent que des aphasiques francophones traitent mieux l' auxiliaire lorsqu' il est contraint par un trait de sens ( processus vs. résultat ) porté par un mot de contenu comme l' adverbe " lentement " . En revanche , le groupe des aphasiques n' était pas sensible à une erreur d' auxiliaire dans les contraintes Syntaxe . Le lien entre trouble de compréhension syntaxique et déficit de sensibilité aux erreurs syntaxiques a été vérifié pour nos quatre malades . Un tel lien n' était pas établi par Friederici ( 1985 ) qui sélectionnait ses patients essentiellement en s' appuyant sur leurs troubles de parole . Le groupe des patients n' était pas non plus sensibles à une erreur d' auxiliaire dans la condition Lexique . Ce résultat suggère une première dissociation possible entre les différents verbes intransitifs . Une explication possible de ces résultats concerne les dépendances locales et globales . Pour Baum ( 1989 ) l' insensibilité à des erreurs impliquant les erreurs d' auxiliaire est due à des problèmes de dépendances syntaxiques globales . Les aphasiques resteraient sensibles à des erreurs d' auxiliaire lorsque la cible à détecter est proche de l' auxiliaire et par conséquent ils resteraient sensibles aux dépendances syntaxiques locales . Cette explication pourrait expliquer nos résultats concernant la contrainte Syntaxe . Cette condition comportait des verbes transitifs où la suite auxiliaire + participe passé était en soi correcte ( e.g. , a aimé / est aimé ) et la prise en compte de la globalité de la phrase était nécessaire pour pouvoir détecter une erreur . Cependant , l' explication en terme de dépendances syntaxiques ne peut pas expliquer nos résultats concernant la contrainte Aspect . Cette condition comportait des verbes intransitifs où la suite auxiliaire + participe passé était également correcte en soi ( e.g. , a fondu / est fondu ) , et il fallait également prendre en compte la totalité de la phrase pour pouvoir détecter une erreur . Bien qu' il s' agisse d' une dépendance syntaxique globale pour laquelle les patients ne devraient pas être sensible , les résultats ont montré le résultat inverse . Le groupe de patients était sensible à une erreur d' auxiliaire dans cette condition . Enfin , envisageons les résultats de la contrainte Lexique . Dans cette condition la suite auxiliaire + participe passé était suffisante pour pouvoir détecter une erreur pour des verbes inaccusatifs ( e.g. , * a entré ) et inergatifs ( e.g. , * est pédalé ) . Il s' agissait donc d' une dépendance locale pour laquelle le groupe de patients aphasiques aurait dû être sensible . Si nous regardons , les résultats des deux types de verbes intransitifs indépendamment l' un de l' autre , les patients étaient sensibles à une erreur avec des verbes inaccusatifs mais pas avec des verbes inergatifs . Cette explication de dépendances syntaxiques expliqueraient les résultats obtenus avec seulement un des types de verbes intransitifs qui serait les verbes les plus fréquents . En conclusion , notre étude suggère que des dissociations concernant la sélection d' auxiliaire peuvent émerger en cas de lésion cérébrale de l' hémisphère gauche . En particulier , une relative préservation des contraintes sémantiques ( par rapport aux contraintes syntaxiques ) apparaît pour certains malades . Même si les résultats concernant la condition de contrainte lexicale suggèrent un déficit pour le groupe d' aphasiques pris dans son ensemble , un des patients semble faire exception . Il convient de noter que , dans la condition lexicale , l' alternance d' auxiliaire n' était pas à priori porteuse de sens . En d' autres termes , " est pédalé " est incorrect quel que soit le contexte ( Griffini & Rigalleau , 2006 ) . Cependant , nos conclusions doivent cependant être envisagées avec prudence , car plusieurs problèmes peuvent limiter la généralisation de nos résultats . En effet , même si les résultats sur le groupe mettaient en évidence une sensibilité pour la contrainte Aspect , seuls deux patients étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire impliquant des verbes de changement d' état ( Aspect ) . Un seul patient était sensible à une erreur d' auxiliaire impliquant des verbes intransitifs dans la condition Lexique . Enfin , un seul patient aphasique n' était sensible à aucune erreur d' auxiliaire . L' hétérogénéité des patients est une question qui a été débattue à travers les questions plus larges de neuropsychologie concernant le choix de la population . Faut -il privilégier les études de groupe ou les études de cas ( Berndt Grodzinsky et al. 1999 ) . Nous pouvons également discuter du matériel utilisé dans cette expérience dans lequel les verbes inaccusatifs ainsi que les verbes inergatifs n' appartenaient pas tous à la même catégorie . La condition des verbes inaccusatifs comportait huit verbes de changement de lieu . Toutefois , le verbe " intervenir " n' appartient pas aux verbes de changement de lieu . De même les verbes inergatifs comportait dix verbes qui n' étaient pas tous des verbes de processus de mouvement contrôlé . Le verbe " être " est un verbe d' existence d' état . Il serait donc intéressant de construire un nouveau matériel , en distingant très clairement les verbes situés aux extrémités de la HSA ( Sorace , 2000 ) . Les verbes de changement de lieu utilisés dans l' Expérience 1 pourraient comporter un effectif plus important de verbes , en utilisant des verbes comme " ressortir " , " revenir " , comme dans l' Expérience 2 . De ce fait , la fréquence moyenne pour cette catégorie devrait être moins importante . Ce nouveau matériel pourrait comporter des verbes situés à l' autre extrémité : verbes de processus contrôlé sans mouvement ( e.g. , travailler ) . Cela nous permettrait de comparer les deux catégories de verbes et de savoir si les patients sont toujours insensibles à une erreur d' auxiliaire dans ce type de contrainte , ou s' il existe une différence entre les verbes intransitifs où la suite auxiliaire + participe passé n' est pas elle-même porteuse de sens . La compréhension des auxiliaires et l' acquisition d' une seconde langue La seconde partie de ce travail a envisagé la compréhension des auxiliaires auprès de locuteurs natifs ( français et allemands ) et de locuteurs apprenant une seconde langue ( le français et l' allemand ) . Le matériel français se composait de verbes transitifs , de verbes centraux et périphériques issus de la HSA , et de verbes réfléchis . Ce matériel se rapportait aux Expériences 2 ( a et b ) et 4 ( a et b ) . Les Expériences 2a et 2b concernent les participants français qui ont donc passé ces expériences dans leur langue maternelle . Les résultats ont montré une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire avec des verbes transitifs , inaccusatifs centraux , inergatifs centraux , réfléchis . En revanche , la sensibilité à une erreur d' auxiliaire avec des verbes périphériques semblait apparaître plus tardivement dans le traitement et suggérait une variabilité entre les participants . Les Expériences 4a et 4b concernait un petit échantillon de personnes allemandes qui a appris le français vers l' âge de 13 ans . Les résultats ont montré une sensibilité à une erreur d' auxiliaire avec des verbes transitifs , inaccusatifs centraux , inergatifs centraux , réfléchis . En revanche , il n' existait pas de sensibilité à une erreur d' auxiliaire avec des verbes périphériques ni en temps réel , ni en off-line . Le matériel allemand se composait de verbes transitifs , de verbes centraux et périphériques issus de la HSA , de verbes réfléchis et de verbes utilisant les deux auxiliaires être allemands dans la forme passive . Ce matériel se rapportait aux Expériences 3 ( a et b ) et 5 ( a et b ) . Les Expériences 3a et 3b concernaient des personnes françaises ayant appris l' allemand vers l' âge de 13 ans . Les résultats ont montré une sensibilité à une erreur d' auxiliaire avec des verbes transitifs , inaccusatifs centraux , inergatifs centraux et réfléchis . En revanche , il n' existait pas de sensibilité à une erreur d' auxiliaire dans le passif allemand et avec des verbes périphériques . Les résultats détaillés en Annexe 9 concernant un petit échantillon de locuteurs allemands ont montré une sensibilité à une erreur d' auxiliaire avec des verbes transitifs , inaccusatifs centraux , inergatifs centraux , réfléchis et avec le passif allemand . En revanche , la sensibilité à une erreur d' auxiliaire avec des verbes périphériques apparaissait plus tardivement dans le traitement . Nous commentons tout d' abord les résultats des locuteurs natifs ( français et allemands ) puis les résultats des apprenants L2 ( français et allemands ) . Concernant les locuteurs ayant passé les expériences dans leur propre langue L' un des intérêts dans l' étude de la compréhension de sélection des auxiliaires des locuteurs natifs était de comparer nos résultats obtenus en temps réel aux résultats de la littérature obtenus dans des tâches off-line . Dans ce travail nous commençons également à envisager une comparaison des résultats obtenus par les locuteurs natifs à ceux obtenus par les apprenants L2 pour une même langue . Les locuteurs natifs français et allemands étaient sensibles à des erreurs d' auxiliaires dans des phrases impliquant les verbes transitifs , les verbes centraux ( inaccusatifs et inergatifs ) , les verbes réfléchis et dans une moindre mesure les verbes périphériques . La HSA a été construite à partir des jugements de personnes sur différentes catégories de verbes monadiques ( i.e. , verbes qui ne régissent qu' un seul actant comme " Pierre est sorti " ) en italien et en français . Les locuteurs natifs auraient des jugements catégoriques concernant les verbes centraux et des jugements plus variables pour les verbes périphériques . Cette HSA fonctionnerait pour toutes les langues qui auraient une alternance possible entre les deux auxiliaires pour les verbes intransitifs ( Keller & Sorace , 2003 ) . Les résultats de nos expériences en français et en allemands ont conduit aux mêmes résultats . En effet , qu' il s' agisse d' un matériel français ou d' un matériel allemand , les personnes jugaient effectivement de façon catégorique les verbes inaccusatifs centraux et inergatifs centraux . Ils étaient sensibles aux erreurs d' auxiliaire et repèraient très vite une erreur d' auxiliaire dans une phrase . Les verbes périphériques , quant à eux , conduisaient à plus de doutes sur le choix de l' auxiliaire approprié de la part des locuteurs natifs . Dans ces expériences nous avons utilisé une autre catégorie de verbes : les verbes pronominaux . Ces verbes ne sont pas envisagés dans la HSA puisqu' il s' agit dans ce cas de verbes qui appartiennent à des classes sémantiques variées ( Bentley & Eythorsson , 2003 ) . Nous avons choisis deux types de verbes pronominaux : des verbes réfléchis ou réciproques qui montrent une alternance et des verbes essentiellement pronominaux . Contrairement à la seconde catégorie , les verbes réfléchis ou réciproques sont des verbes divalents qui ont deux actants ( un Agent volontaire ou non et un Patient ou objet ) . Ces verbes quand ils sont utilisés dans leur forme transitive sélectionnent l' auxiliaire avoir en français et en allemand et quand ils sont utilisés dans leur forme pronominale sélectionnent l' auxiliaire etre en français et avoir en allemand . La changement d' auxiliaire entre les deux types de verbes pronominaux n' apparaissait donc qu' en français . Les locuteurs natifs avaient des jugements catégoriques concernant le choix de l' auxiliaire . Cependant , ces classes sémantiques variées à l' intérieur des verbes réfléchis ont amèné à une différence de résultats en français qui n' existait pas en allemand . Les locuteurs de langue maternelle française étaient plus précis dans leur jugement avec des verbes purement pronominaux qu' avec des verbes qui montraient une alternance entre une forme transitive et une forme pronominale ( e.g. , briser : a brisé / s' est brisé ) . Les difficultés de compréhension pour les locuteurs natifs seraient de sélectionner l' auxiliaire approprié pour des verbes de la HSA qui présentent un comportement variable à l' intérieur d' une même langue . Ceci semble également se vérifier pour des verbes qui ne sont pas inclus dans cette hiérarchie . Les verbes réfléchis ayant un choix entre deux auxiliaires en français conduisent à une insensibilité en temps réel . Cette conclusion est plus nuancée en allemand . En effet , le passif allemand montre également cette alternance d' auxiliaire entre sein et werden et les choix de l' auxiliaire approprié sont catégoriques . Cependant , les temps étaient étaient plus longs que pour les verbes centraux et réfléchis . Ces temps étaient comparables à ceux de la condition des verbes périphériques . Concernant les locuteurs ayant passé les expériences dans une autre langue que la leur . L' un des objectifs dans l' étude de la compréhension des auxiliaires par des apprenants L2 était de comparer nos résultats avec ceux de la littérature . Plus sépcifiquement , il s' agissait de vérifier si les apprenants L2 qui ont appris leur seconde langue à la puberté pouvait atteindre un niveau de compétence équivalent à leur L1 . Pour arriver à comprendre le système de sélection des auxiliaires dans une autre langue , les apprenants ont -ils tranférer leur connaissance de la L1 vers la langue cible ? Nous voulions également vérifier que les verbes centraux étaient ceux qui étaient acquis en premier par les apprenants et les verbes périphériques en dernier . Enfin , en regardant les résultats obtenus par les locuteurs natifs et et ceux des apprenants L2 , nous pouvions avoir une première indication sur la comparaison des performances entre les deux types de population . En d' autres termes , les apprenants ont -ils les mêmes compétences que les locuteurs natifs dans une langue cible ? Ou ont -ils un niveau de compétence se rapprochant des locuteurs natifs ? Dans ce cas , quels étaient les points de difficultés ? Rappelons que les apprenants avaient une bonne compréhension des auxiliaires avec des verbes transitifs , des verbes inaccusatifs centraux , inergatifs centraux , des verbes réfléchis . En revanche , ils avaient une mauvaise compréhension des auxiliaires avec des verbes périphériques . De plus , les participants français apprenant l' allemand comme seconde langue avaient de mauvaises performances avec des verbes qui admettent les deux auxiliaires être en allemand . Une des difficultés dans la comparaison d' une langue romane et d' une langue germanique est l' ordre des mots . Même si cette question n' était pas le principal sujet de ce travail , la compréhension des auxiliaires dans les phrases fait bien évidemment intervenir l' ordre des mots et par conséquent leur acquisition . Les résultats trouvés par les apprenants pourraient être dus à une acquisition incomplète de l' ordre des mots . Il existe deux opinions à propos de l' acquisition de l' ordre des mots : soit chaque langue à son propre ordre , soit toutes les langues ont le même ordre et il s' agit seulement de différences de surface entre les langues ( Hawkins , 2001 ) . Nous pouvons résumer la localisation des verbes allemands en quatre points . Tout d' abord , dans les propositions principales déclaratives avec un verbe au temps simple , l' ordre des mots allemand est similaire au français ( Sujet-Verbe-Objet ) . Avec des verbes dans une forme composée , le sujet est en première position , l' auxiliaire apparaît en seconde position et le verbe en position finale ( Sujet-Auxiliare-Objet-Verbe ) . Quand un constituant autre que le sujet ( e.g. , aujourd'hui = Heute ) est au début de la phrase , l' auxiliaire se déplace en seconde position , le sujet en troisième position et le verbe en dernière position ( phénomène appelé verbe second : A-S-O-V ) . Enfin , dans les propositions subordonnées , tous les verbes apparaissent à la fin de la phrase et si le temps est composé , l' auxiliaire apparaît après le verbe ( S-O-V ou S-O-V-A ) . Pour Hawkins ( 2001 ) , l' apprentissage de l' ordre des mots en allemand passe par quatre étapes correspondant aux quatre points décrits juste au dessus ( l' étape SVO , l' étape de séparation auxiliaire et verbe au participe passé , l' étape du verbe second , l' étape du verbe final dans les propositions subordonnées ) . Ces étapes seraient les mêmes pour les apprenants adultes ayant des langues maternelles variées . Pour Hawkins ( 2001 ) , l' influence de la L1 est plutôt faible , si une propriété est complètement absente de la L1 , alors elle sera acquise plus lentement . Si nous revenons à nos résultats , nous constatons que la condition Syntaxe correspond à la situation des propositions subordonnées ( e.g. , Es ist Georg , den brigitte geliebt hat = C' est Georg que Brigitte a aimé ) , donc correspondrait normalement à la dernière étape de l' acquisition de l' ordre des mots en français-allemand . Les performances de jugement des phrases étaient largement supérieurs à l' aléatoire . Les apprenants n' auraient donc aucune difficulté avec l' ordre des mots en allemand . Concernant l' acquisition des verbes centraux , nous avons vu dans le chapitre 4 que plusieurs études ont été menées sur la comparaison inergatifs-inaccusatifs et que les résultats obtenus divergaient . Certains auteurs ont montré que les apprenants avaient les mêmes compétences que les locuteurs natifs ( Montrul , 2005 ) . D' autres auteurs ont montré que les apprenants L2 se rapprochaient des résultats des locuteurs natifs sans les atteindre ( Sorace , 1993 ) . Tout comme les locuteurs natifs , les apprenants étaient sensibles en temps réel à une erreur d' auxiliaires avec ces verbes . Cependant , les apprenants sont -ils aussi précis que les locuteurs natifs ? Les résultats obtenus avec la tâche de Stop Making Sense a pu nous donner des indications pour répondre à cette question . En effet , si les apprenants L2 n' étaient pas aussi précis que les locuteurs natifs , nous pouvions nous attendre à un pourcentage de réponses " arrêt " dans les phrases incorrectes plus important sur le deuxième ou troisième mot après l' apparition de l' erreur reflétant un traitement plus tardif de l' erreur . Les résultats obtenus dans ces expériences ont montré que les réponses " arrêt " des phrases incorrectes avaient lieu tôt dans le traitement , puisqu' elles se produisaient au moment même où l' erreur était entendue . Ces résultats étaient proches de ceux obtenus par les locuteurs L1 ( Expérience 2b et 5b ) . Non seulement , les apprenants sont sensibles en temps réel à une erreur d' auxiliaire mais ils seraient également aussi compétents que les L1 . Les résultats semblent donc en faveur des auteurs concluant à un niveau de performance identiques aux locuteurs natifs . De plus , nous avons vu dans le chapitre 4 , qu' une pleine acquisition de la seconde langue pouvait impliquer un transfert de la lange natale sur la L2 ( Schwartz & Sprouse , 1996 ) . Concernant ces verbes , il est peu probable que les apprenants transfèrent les connaissances de leur langue natale sur la L2 . Rappelons que les français apprenant allemand étaient confrontés à des verbes centraux qui sélectionnaient avoir en français mais être en allemand . Ils auraient donc du refuser toutes les phrases avec l' auxiliaire etre . Les résultats de l' Expérience 3b a montré un faible pourcentage d' arrêts des phrases correctes . De même , les allemands apprenants le français étaient confrontés à des verbes de processus de mouvement contrôlé qui sélectionnent l' auxiliaire être en allemand mais avoir en français . Toutes les phrases correctes avec l' auxiliaire avoir auraient du être refusées , pourtant un faible pourcentage de réponses " arrêt " était obtenu dans l' Expérience 4b . Les apprenants semblent effectivement avoir acquis précocement la sélection des auxiliaires avec les verbes centraux . De plus , il semble avoir les mêmes performances que les locuteurs natifs sans avoir recours à un transfert de leur langue sur la L2 . Concernant l' acquisition des verbes périphériques , les apprenants L2 semblent ne pas sélectionner l' auxiliaire approprié . En effet , les apprenants n' auraient pas acquis la sélection des auxiliaires avec ces verbes . Les locuteurs français apprenants l' allemand se retrouvaient confrontés à une catégorie de verbes de processus incontrôlés . Les deux auxiliaires sont employés en allemand et l' un des deux est plus correct que l' autre selon que la phrase exprime une direction ou non . En français , seul l' auxiliaire avoir est correct et utilisé de façon préférentielle . Les apprenants n' étaient pas sensibles à un erreur d' auxiliaire . De même , les locuteurs allemands apprenant le français étaient confrontés à des verbes de changement d' état qui pouvaient utiliser les deux auxiliaires en français mais qui ne s' employaient qu' avec l' auxiliaire être en allemand . Comme pour l' autre groupe d' apprenant , à aucun moment ils n' étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire . Les apprenants semblent donc avoir des difficultés de compréhension des auxiliaires avec les verbes périphériques . Même si ces résultats sont sensiblement équivalents à ceux obtenus par les locuteurs natifs , il semble que les apprenants soient moins précis . Les résultats dans ce cas se rapprochent plus des résultats obtenus par Sorace ( 1993 ) et Sorace et Shomura ( 2001 ) . Concernant les verbes ne figurant pas dans la HSA , les difficultés apparaissent surtout pour les verbes qui montrent un choix possible entre etre et avoir . Pour les verbes purement pronominaux , les apprenants étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire tout comme les locuteurs natifs . Les bonnes performances de jugement ainsi que les données en temps réel nous informe que les apprenants L2 n' ont sans doute pas transférer leur connaissance de la L1 sur la langue cible . Du fait d' une différence systématique entre les deux langues , s' il y avait eu transfert , les apprenants auraient du rejeter toutes les phrases correctes , ce qui n' était pas le cas . De plus , leurs résultats étaient proches de ceux obtenus par les locuteurs natifs . Tout comme les locuteurs natifs , les apprenants ont arrêté les phrases incorrectes principalement au moment où l' erreur apparaissait et non deux , trois mots après . Une deuxième observation sur le niveau de compétence concerne les locuteurs allemand apprenant français . Ils ont obtenus les mêmes résultats que les locuteurs natifs entre les deux types de verbes réfléchis , il existait également une différence entre les verbes réfléchis qui montrent une alternance et les verbes purement pronominaux . Les difficultés , somme toute relative , surgissent lorsqu' un choix d' auxiliaire est possible . Enfin , la condition passsive allemande construite avec des verbes transitifs et les deux auxiliaires etre a améné les apprenants à commettre beaucoup d' erreurs de sélection d' auxiliaire et être insensible à ces erreurs . Les distinctions fines à l' intérieur de passif allemand ne semblent pas acquises par les apprenants . Pour résumer , l' ensemble des résultats a montré qu' il est tout à fait possible d' apprendre une seconde langue après l' âge de 7 ans , contrairement à ce que prédisait la CPH ( Johnson & Newport , 1989 ) . Des locuteurs qui ont appris une seconde langue vers 13 ans sont capables de comprendre la sélection des auxiliaires pour un grand nombre de verbes . Les difficultés des apprenants résideraient sur des distinctions plus fines entre les verbes intransitifs et plus précisément sur des verbes qui ont un choix possible entre deux auxiliaires . L' hypothèse de Sorace ( 2000 ) selon laquelle les verbes centraux seraient acquis de façon précoce par les apprenants et conduiraient à des jugements catégoriques par les locuteurs natifs , et selon laquelle les verbes périphériques seraient acquis plus tardivement par les apprenants et auraient des jugements plus variables de la part des locuteurs natifs semble confirmée . Les résultats obtenus avec les verbes essentiellement pronomianux peuvent être comparés à ceux obtenus avec les verbes centraux puisque lorsque la différence entre etre et avoir est systématique entre le français et l' allemand , la sélection de l' auxiliaire correct n' est pas problématique . Il existe une différence d' une langue à l' autre mais il n' existe pas d' alternance possible à l' intérieur d' une langue cible , l' auxiliaire est être ou avoir mais pas les deux . Dans ce cas , la sélection des auxiliaires serait rapidement acquise dans l' apprentissage d' une seconde langue . Et leur niveau de compétence serait équivalente à celui des locuteur natifs . En revanche , lorsqu' il existe un choix possible entre deux auxiliaires pour un même verbe à l' intérieur d' une même langue ( que ce soit entre être ou avoir , ou entre sein et werden ) , les apprenants sont insensibles à une erreur d' auxiliaire et par conséquent n' atteignent pas le même niveau de compétence que les locuteurs natifs . Nos conclusions doivent cependant être envisagées avec prudence , car tout comme pour l' Expérience 1 , plusieurs problèmes peuvent limiter la généralisation de nos résultats . Si nous considérons les effectifs des différentes expériences , le nombre de participants est relativement faible et encore plus concernant la population allemande . Le chapitre 6 avait comme objectif de montrer des résultats à propos de la compréhension des auxiliaires et de commencer à regarder s' il existait des points communs entre des participants français et des participants allemands sur les mêmes matériels . Même si les résultats sont significatifs nous sommes conscients que les effectifs devraient être augmentés . De plus , les apprenants n' ont pas passé de test de compétence sur la langue cible , nous ne pouvons pas dire de façon précise s' il s' agit d' apprenants intermédiaires ou avancés tels que les auteurs l' ont décrit dans la littérature . Nous nous sommes assurés qu' il s' agissait d' une population relativement homogène quant au début de l' apprentissage de la seconde langue et au temps d' immersion dans le pays de la langue seconde . La deuxième limite concerne les phrases du matériel expérimental . Les phrases n' étaient pas de même longueur et cela peut avoir influencer une partie des résultats surtout dans le matériel français . De part l' ordre des mots dans une phrase , dans le matériel allemand le verbe où l' auxiliaire est toujours en fin de phrase , ce qui n' est pas le cas dans le matériel français . Plus précisément , dans la condition Aspect , le verbe est le dernier mot de la phrase , l' erreur ne peut donc apparaître qu' en fin de phrase . En revanche , dans les conditions Lexique ( verbes centraux ) et Réfléchis , les verbes se situent en milieu de phrase . Peut-être que le manque de sensibilité à une erreur d' auxiliaire est du au fait que le verbe soit le dernier mot . Les participants ont peut être besoin d' un temps de traitement de la phrase plus longs pour être sensible à une erreur d' auxiliaire . Pour finir , nous allons envisager quelques perspectives concernant la compréhension des auxiliaires par des apprenants d' une seconde langue . Dans un premier temps , il serait intéressant d' augmenter les effectifs allemands afin de permettre une comparaison locuteurs natifs et apprenants pour un même matériel . La notion de compétence de la langue et de précision des jugements pourraient alors être mieux envisagée . Dans un second temps , une nouvelle expérience pourrait être envisagée . Ce matériel devrait comporter des phrases de même longueur entre les différents types de contraintes permettant d' envisager la possibilité d' un traitement plus tardif pour les verbes périphériques de la part des locuteurs natifs . Les verbes centraux pourraient adopter un autre découpage . Par exemple , les verbes de changement de lieu et seulement des verbes de changement de lieu ( inaccusatifs centraux ) seraient considérer comme étant une contrainte . Comme dans l' Expérience 1 , les verbes inergatifs centraux pourraient être sélectionnés parmi les verbes de processus contrôlé sans mouvement . De plus , afin de prendre mieux en compte les distinctions entre les deux langues la catégorie des verbes de processus contrôlés avec mouvement pourrait être considéré comme une condition " inergatifs centraux " en français , et comme " inaccusatifs centraux " en allemand . La position de ces verbes situés dans le bas de la HSA et prenant l' auxiliaire être en allemand est surprenante même s' il semble que les apprenants soient sensibles à une erreur d' auxiliaire avec ces verbes . Enfin , l' apprentissage d' une seconde langue à été mis en rapport avec la Grammaire Universelle . La GU est une grammaire d' acquisition d' une première langue . Il serait donc intéressant dans un futur travail d' examiner la compréhension des auxiliaires chez des enfants . Les erreurs commises par les enfants à différents âges sont -elles les mêmes que celles produites par des apprenants à différents moments de l' apprentissage ? Alors que pour Borer et Wexler ( 1987 , 1992 ) les enfants de moins de 4 ans seraient incapables de produire et de comprendre des phrases passives et inaccusatives , d' autres auteurs ont montré les résultats inverses ( Snyder Van Hout , Randall & Weissenborn , 1992 ) . Références bibliographiques A Abeillé , A . , & Godard , D . ( 2000 ) . Varieties of ESSE in Romance languages . In D. Flickinger , & A. Kathol ( Eds . ) , Proceedings of HPSG Conference 2000 ( pp . 2 - 22 ) . Stanford : CSLI Publications . Abeillé , A . , & Godard , D . ( 2002 ) . The syntactic structure of French auxiliary . Language , 78 , 404 - 452 . Akmajian , A . , Steele , S. , & Wasow , T. ( 1979 ) . The category of AUX in universal grammar . Linguistic Inquiry , 10 , 1 - 64 . Alencar de , L. F . , & Kelling , C . ( 2006 ) . Are reflexive constructions transitive or intransitive ? Evidence from germane and romance . In M. Butt , & T. H. King ( Eds . ) , Proceedings of the LFG05 Conference University of Bergen . 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Annexes : Annexe 1 : Consigne de l' Expérience 1 Annexe 2 : Matériel expérimental de l' Expérience 1 Annexe 3 : Consignes des Expériences 2 ( a et b ) et 4 ( a et b ) Annexe 4 : Matériel expérimental français des Expériences 2 ( a et b ) et 4 ( a et b ) Annexe 5 : Consignes des Expériences 3 ( a et b ) et Annexe 9 Annexe 6 : Matériel expérimental allemand des Expériences 3 ( a et b ) et Annexe 9 Annexe 7 : Caractéristiques des participants français apprenants allemand Annexe 8 : Caractéristiques des participants allemands apprenants français Annexe 9 : Matériel allemand & 226;& 128;& 147; locuteurs allemands Annexe 1 : Consigne de l' Expérience 1 Dans cette expérience , vous aller devoir détecter le plus vite un mot dans une phrase . Vous commencerez par entendre le mot à détecter . Il sera prononcé par un homme . Vous devrez le répéter pour que l' expérimentateur soit certain que vous l' avez correctement entendu . Puis vous entendrez une phrase prononcée par une femme . Dès que vous entendrez le mot , vous appuierez sur le bouton VERT . Il est très important d' appuyer dès que vous entendez le mot . La rapidité de votre réponse est essentielle dans cette étude . Puis un nouvel essai commencera , avec un nouveau mot à détecter . Nous allons commencer avec quelques essais d' entraînements . Annexe 2 : Matériel de l' Expérience 1 Le mot à détecter est en gras 1 . PHRASES EXPERIMENTALES 1.1 . Contrainte Syntaxe & 226;& 128;& 162; Contexte conduisant à une interprétation active 1 - C' est Monique que Sébastien a / * est giflée 2 - C' est Jean que Paul a / * est disputé 3 - C' est Catherine que Françoise a / * est invitée 4 - C' est Philippe que Alain a / * est vu 5 - C' est Isabelle que Laurent a / * est reconnue 6 - C' est Corinne que Guillaume a / * est embrassée 7 - C' est Marc que René a / * est vexé 8 - C' est Madeleine que Elizabeth a / * est pardonnée 9 - C' est François que Roger a / * est contredit 10 - C' est Caroline que Joseph a / * est aimée & 226;& 128;& 162; Contexte conduisant à une interprétation passive 11 - C' est par Bernard que Jacqueline est / * a giflé ( e ) 12 - C' est par Jacques que Jeanne est / * a disputé ( e ) 13 - C' est par Martine que Nicole est / * a invitée 14 - C' est par Christophe que Gérard est / * a vu 15 - C' est par Eric que Valérie est / * a reconnu ( e ) 16 - C' est par Georges que Geneviève est / * a embrassé ( e ) 17 - C' est par Daniel que Karine est / * a vexé ( e ) 18 - C' est par Michèle que Sylvie est / * a pardonnée 19 - C' est par Dominique que Didier est / * a contredit 20 - C' est par Paul que Simone est / * a aimé ( e ) 1.2 . Condition Lexique & 226;& 128;& 162; Verbes sélectionnant l' auxiliaire ETRE 21 - Aujourd'hui , Virginie est / * a entré ( e ) à l' hôpital 22 - Hier , Olivier est / * a parti en Tunisie 23 - Vendredi , Thomas est / * a allé chez Anne 24 - Ce matin , Denise est / * a sorti ( e ) prendre l' air 25 - La semaine dernière , Suzanne est / * a tombé de l' échelle 26 - Avec une heure de retard , Mathieu est / a arrivé à l' aéroport 27 - En peu de temps , Franck est / * a intervenu sur les lieux 28 - Hier soir , Hélène est / * a rentré ( e ) tard du supermarché & 226;& 128;& 162; Verbes sélectionnant l' auxiliaire AVOIR 29 - Ce week-end , Emilie a / * est pédalé ( e ) pour se détendre 30 - Aujourd'hui , Cécile a / * marché ( e ) pendant des heures 31 - Avant la course , Julien a / * est bondi sur la ligne de départ 32 - Le mois dernier , Bruno a / * est navigué jusqu'au Brésil 33 - Cela fait deux ans que Xavier a / * est couru le marathon de New York 34 - A l' entraînement , Odette a / * est patiné ( e ) pendant des heures 35 - Pour la première fois , Céline a / * est skié ( e ) sur une piste noire 36 - En boîte de nuit , Gilles a / * est dansé ( e ) toute la nuit 37 - Pour rentrer chez lui , Henri a / * est roulé trop vite 38 - L' année dernière , Romain a / * est été en prison 1.3 . Condition Aspect & 226;& 128;& 162; Interprétation centrée sur le processus en cours 39 - Lentement la neige a / * est fondu ( e ) 40 - Lentement le poulet a / * est cuit 41 - Lentement le niveau de l' eau a / * est descendu 42 - Soudainement la conférence a / * est commencé ( e ) 43 - Soudainement les bananes ont / * sont noirci ( e ) s 44 - Progressivement les pommes ont / * sont pourri ( e ) s 45 - D' un seul coup la température a / * est monté ( e ) très haut 46 - D' un seul coup la viande a / * est refroidi ( e ) & 226;& 128;& 162; Interprétation centrée sur le résultat du processus 47 - En ce moment la neige est / * a fondu ( e ) 48 - Maintenant le niveau de l' eau est / * a descendu 49 - Maintenant le poulet est / * a cuit 50 - Actuellement la température est / * a monté ( e ) très haut 51 - Actuellement la viande est / * a refroidi ( e ) 52 - Actuellement les bananes sont / * ont noirci ( e ) s 53 - Actuellement les pommes sont / * ont pourri ( e ) s 54 - Actuellement la conférence est / * a commencé ( e ) 2 . FREQUENCES MOYENNES DES VERBES Tableau 30 . Fréquences moyennes et écarts types associés ( entre parenthèse ) des verbes pour les contraintes Syntaxe , Lexique et Aspect . 3 . PHRASES DE REMPLISSAGE 1 - C' est Christian que Frédéric a laissé partir 2 - C' est Véronique dont Patricia a entendu parler 3 - C' est Guy que Marie a cru voir 4 - C' est Michaël que Yves a pu reconnaître 5 - C' est Pierre que Colette a du remercier 6 - C' est Nathalie que Catherine a ignorée 7 - C' est Claude que Louis a rejoint 8 - C' est Cédric que Josette a gâté 9 - C' est Jeremy que Marguerite a jugé 10 - C' est Florence que Sandrine a rattrapée 11 - Arnaud est applaudi par Baptiste 12 - Charlotte est défendu par Etienne 13 - Florian est ému par Agnès 14 - Justine est repoussée par Léon 15 - Loïc est approuvé par Manon 16 - Mathilde est privée de dessert 17 - Ophélie est mise à la porte 18 - Raphaël est angoissé depuis deux jours 19 - Sarah est morte de peur 20 - Benjamin est mis au pas 21 - A présent le candidat est élu avec une nette majorité 22 - A présent toutes les notes sont affichées sur le panneau 23 - A présent les dégâts sont estimés à plusieurs millions 24 - A présent le franc est remplacé par l' euro 25 - A présent les bonnes performances des soldes sont remises en question 26 - A présent le nombre des médailles est bloqué à neuf 27 - A présent tous les candidats se sont déclarés pour la prochaine élection 28 - A présent l' environnement est devenu essentiel dans la société 29 - Depuis une heure , le directeur a passé son temps à dire des banalités 30 - Depuis une semaine , l' entraîneur a cessé de hurler sur ses joueurs 31 - Brusquement le vendeur a changé de comportement 32 - Depuis une heure , le vendeur a essayé de marchander sans grande conviction 33 - Depuis quelques minutes le tribunal a rendu officiel son verdict 34 - Depuis une semaine la pluie a rendu impossible les vendanges 35 - Depuis quelques instants la principale chaîne de télévision a interrompu ses programmes 36 - Depuis une semaine , la grêle a ravagé toutes les récoltes 37 - Ce soir , le concierge a dit que le serrurier viendrait après le match 38 - Pendant l' enquête le policier a dit que le coupable serait arrêté dans la nuit 39 - Après la grève , le directeur a annoncé que l' ouvrier serait licencié à la fin du mois 40 - Le 1 ° Janvier , la voyante a dit que la Terre serait détruite cette année 41 - Après le départ , le guide a affirmé que l' orage se déclarerait avant midi 42 - Après le dernier match , le capitaine a dit que l' équipe serait qualifiée à la fin de la saison 43 - Après l' expertise , le garagiste a dit que la voiture serait réparée cette semaine 44 - Pendant la course , le directeur a dit que les cyclistes seraient contrôlés après dîner 45 - Une semaine après la tempête , l' assureur a dit que le fermier serait indemnisé trois mois plus tard 46 - Après la course , le gendarme a dit que la circulation serait rétablie dans la soirée 47 - Pendant la manifestation , le syndicaliste a dit que la délégation sera reçue vers 15 heures 48 - Ce matin , le patron a dit que la candidat serait entendu ce soir 49 - A la radio , le capitaine a dit que l' équipage débarquerait sur la côte 50 - Sur l' emploi du temps , le proviseur a indiqué que le cours aurait lieu dans la salle de gym 51 - Sur le plan , le géomètre a précisé que l' autoroute passerait sous le tunnel 52 - Sur le programme , le comédien a indiqué que le spectacle aurait lieu sur place 53 - Sur le tableau , le maître a noté que le voyage se déroulerait en Bretagne 54 - Dans la cuisine , le chef a précisé que le poisson serait cuit sur le grill 55 - A la foire exposition , le vendeur a dit qu' une radio serait installée dans toutes les voitures 56 - A l' entrée du parc , le gardien a dit que le pique-nique serait interdit sur les pelouses 57 - A l' entrée du musée , le surveillant a dit que les bagages devraient être laissés à la consigne 58 - A la librairie , le vendeur a dit que les ouvrages récents resteraient sur le comptoir Annexe 3 : Consignes des Expériences 2 et 4 & 226;& 128;& 162; Consigne des Expériences 2a et 4a : Auditory Moving Window Pendant cette expérience , vous allez entendre des phrases . Les phrases seront présentées morceau par morceau ( le plus souvent un morceau contiendra un seul mot ) . Appuyer sur le bouton JAUNE à chaque fois que vous avez entendu un morceau . En adoptant le bon rythme , vous devriez avoir des phrases presque normales . Après chaque phrase , vous entendrez une sonnerie . Vous devrez décider si la phrase entière était bonne ( VERT ) ou mauvaise ( ROUGE ) . Certaines phrases seront suivies d' une question de compréhension . Appuyer sur le bouton VERT si la réponse est « bon » Appuyer sur le bouton ROUGE si la réponse est « mauvais » Retenez bien ce principe : Appuyer sur le bouton JAUNE quand vous avez fini d' entendre les mots diffusés . Si vous appuyer avant , vous couperez la parole de la personne qui s' exprime . Vous allez entendre plusieurs phrases d' entraînements . L' entraînement pourra être recommencé . & 226;& 128;& 162; Consigne des Expériences 2b et 4b : Stop Making Sense Pendant cette expérience , vous allez entendre des phrases . Les phrases seront présentées morceau par morceau ( le plus souvent un morceau contiendra un seul mot ) . Appuyer sur le bouton VERT à chaque fois que vous avez entendu un morceau . Continuer d' appuyer sur le bouton VERT tant que les morceaux assemblés entre eux ont du sens . Si la phrase arrête d' avoir du sens appuyer sur le bouton ROUGE et un nouvel essai commencera . En adoptant le bon rythme , vous devriez avoir des phrases presque normales . Retenez bien ce principe : Appuyer sur le bouton quand vous avez fini d' entendre les mots diffusés . Si vous appuyer avant , vous couperez la parole de la personne qui s' exprime . Vous allez entendre plusieurs phrases d' entraînements . L' entraînement pourra être recommencé . Annexe 4 : Matériel expérimental français des Expériences 2 et 4 1 . PHRASES EXPERIMENTALES du matériel français : Expériences 2a et 4a ( Auditory Moving Window ) et Expériences 2b et 4b ( Stop Making Sense ) 1.1 . Contrainte Syntaxe Identiques à l' Expérience 1 . 1.2 . Condition Lexique & 226;& 128;& 162; Verbes sélectionnant l' auxiliaire ETRE 21 -Aujourd'hui , Virginie est / * a entré ( e ) à l' hôpital 22 -Hier , Olivier est / * a parti en Tunisie 23 -Vendredi , Thomas est / * a allé chez Anne 24 -Ce matin , Denise est / * a sorti ( e ) prendre l' air 25 -La semaine dernière , Suzanne est / * a tombé de l' échelle 26 -Avec une heure de retard , Mathieu est / a arrivé à l' aéroport 27 -Hier soir , Hélène est / * a rentré ( e ) tard du supermarché 28 -Avant hier , Clément est / * a retourné chez le médecin 29 -Lundi , Eva est / * a revenu ( e ) enchantée du Québec 30 -Ce soir , Marion est / * a ressorti ( e ) chercher du pain & 226;& 128;& 162; Verbes sélectionnant l' auxiliaire AVOIR 31 -Ce week-end , Emilie a / * est pédalé ( e ) pour se détendre 32 -Aujourd'hui , Cécile a / * marché ( e ) pendant des heures 33 -Avant la course , Julien a / * est bondi sur la ligne de départ 34 -Le mois dernier , Bruno a / * est navigué jusqu'au Brésil 35 -Cela fait deux ans que Xavier a / * est couru le marathon de New York 36-A l' entraînement , Odette a / * est patiné ( e ) pendant des heures 37 -Pour la première fois , Céline a / * est skié ( e ) sur une piste noire 38 -En boîte de nuit , Gilles a / * est dansé ( e ) toute la nuit 39 -Pour rentrer chez lui , Henri a / * est roulé trop vite 1.3 . Condition Aspect & 226;& 128;& 162; Interprétation centrée sur le processus en cours 40 -Lentement la neige a / * est fondu ( e ) 41 -Lentement le poulet a / * est cuit 42 -Lentement le son du haut parleur a / * est descendu 43 -Soudainement la conférence a / * est commencé ( e ) 44 -Soudainement les bananes ont / * sont noirci ( e ) s 45 -Progressivement les pommes ont / * sont pourri ( e ) s 46-D ' un seul coup la température a / * est monté ( e ) 47-D ' un seul coup la viande a / * est refroidi ( e ) 48 -Lentement la plaie a / * est cicatrisé ( e ) 49 -Progressivement la porte a / * est rouillé ( e ) & 226;& 128;& 162; Interprétation centrée sur le résultat du processus 50 -En ce moment la neige est / * a fondu ( e ) 51 -Maintenant le son du haut parleur est / * a descendu 52 -Maintenant le poulet est / * a cuit 53 -Actuellement la température est / * a monté ( e ) 54 -Actuellement la viande est / * a refroidi ( e ) 55 -Actuellement les bananes sont / * ont noirci ( e ) s 56 -Actuellement les pommes sont / * ont pourri ( e ) s 57 -Actuellement la conférence est / * a commencé ( e ) 58 -En ce moment la plaie est / * a cicatrisé ( e ) 59 -Actuellement la porte est / * a rouillé ( e ) 1.4 . Verbes réfléchis & 226;& 128;& 162; Sélectionnant ETRE 60-L ' enfant dit que le vase s' est / * a brisé en tombant de la table 61 -Avec le temps , l' encre s' est / * a effacé ( e ) sur ces vieux papiers 62 -Le cuisinier dit qu' une mouche s' est / * a noyé ( e ) dans la soupe 63 -Le journaliste dit que la nouvelle s' est / * a répandu ( e ) à vitesse éclair 64 -La fille remarque qu' en descendant de la voiture mon lacet s' est / * a défait 65 -Le sommelier raconte que le contenu de la bouteille s' est / * a vidé sur la moquette 66 -Pour aller sur le dos du chien , la puce s' est / * a déplacé ( e ) en sautant 67 -Les habitants de l' immeuble racontent que le concierge s' est / * a ruiné pour payer son voyage 68 -Après de multiples échecs , le caractère de Nathan s' est / * a endurci 69 -Seule dans le cendrier , la cigarette s' est / a éteinte & 226;& 128;& 162; Sélectionnant AVOIR 70-C ' est le vase que le voleur a / * est brisé en mille morceaux 71-C ' est l' encre que le temps a / * est effacé sur ces vieux papiers 72-C ' est une mouche que le cuisinier a / * est noyé dans la soupe 73-C ' est l' insecticide que l' agriculteur a / * est répandu 74-C ' est le paquet cadeau que la fille a / * est défait 75-C ' est le contenu de la bouteille que le sommelier a / * est vidé sur la moquette 76-C ' est l' énorme colis que le vendeur a / * est déplacé pour se frayer un chemin 77-C ' est le concierge que le voyage a / * est ruiné 78-C ' est le caractère de Nathan que l' échec a / * est endurci 79-C ' est la cigarette que la pluie a / * est éteinte & 226;& 128;& 162; Purement pronominaux 80 -Hier , un étudiant s' est / * a évanoui dans le couloir 81 -Cela fait une semaine que le petit garçon s' est / * a enfui de la maison 82 -Aujourd'hui , la vielle dame s' est / * a souvenu de son enfance passée à l' étranger 83 -Ce matin , Damien s' est / * a méfié des conseils donnés par son amie 84 -Dimanche , le cambrioleur est / * a emparé des bijoux de la célèbre cantatrice 85 -Avant hier , Emma est / * a abstenu de lui dire la vérité 86 -Cet après midi , l' ouvrier est / * a absenté de l' usine 87 -De peur , la petite fille est / * a réfugié dans les bras de sa mère 88 -Pour réussir son examen , le lycéen est / * a acharné au travail 89 -Hier soir , Noémie est / * a obstiné à avoir raison 2 . FREQUENCES MOYENNES DES VERBES Tableau 31 . Fréquences moyennes et écarts types associés ( entre parenthèse ) des verbes pour les contraintes Syntaxe , Lexique , Aspect , Réfléchis et Réfléchis 2 3 . PHRASES DE REMPLISSAGE des Expériences 2a et 4a : Auditory Moving Window C' est Christian que Frédéric a laissé partir Frédéric a laissé partir Christian bon C' est Véronique dont Patricia a entendu parler Patricia a téléphoné à Véronique mauvais C' est Guy que Marie a cru voir Marie a cru voir Guy bon C' est Michaël que Yves a pu reconnaître Yves a crié sur Michaël mauvais C' est Pierre que Colette a du remercier Colette a remercié Pierre bon C' est Nathalie que Catherine a ignorée Catherine a aperçu Nathalie mauvais C' est Claude que Louis a rejoint Louis a rejoint Claude bon C' est Cédric que Josette a gâté Josette a puni Cédric mauvais Charlotte est défendu par Etienne Etienne a défendu sa grand-mère mauvais Florian est ému par Agnès Agnès a ému Florian bon Justine est repoussée par Léon Léon aime Justine mauvais Loïc est approuvé par Manon Manon approuve Loïc bon Mathilde est privée de dessert Mathilde est privée de télévision mauvais Ophélie est mise à la porte Ophélie est licenciée bon Raphaël est angoissé depuis deux jours Raphaël est sûr de lui mauvais Sarah est morte de peur Sarah a très peur bon Benjamin est mis au pas Benjamin peut faire ce qu' il veut mauvais A présent le candidat est élu avec une nette majorité Le candidat est élu bon A présent toutes les notes sont affichées sur le panneau Les emplois du temps sont affichés sur le panneau mauvais A présent les dégâts sont estimés à plusieurs millions Les dommages vont coûter très cher bon A présent le franc est remplacé par l' euro La monnaie française est la lire mauvais A présent les bonnes performances des soldes sont remises en question Les notes aux examens sont remises en question mauvais Depuis une heure , le directeur a passé son temps à dire des banalités Le discours du directeur est très intéressant mauvais Depuis une semaine , l' entraîneur a cessé de hurler sur ses joueurs L' entraîneur crie sur ses joueurs bon Brusquement le vendeur a changé de comportement La coiffeuse a changé de comportement mauvais Depuis une heure , le vendeur a essayé de marchander sans grande conviction Le vendeur essaye de marchander depuis une heure bon Depuis quelques minutes le tribunal a rendu officiel son verdict Le verdict du tribunal n' est pas encore rendu mauvais Depuis une semaine la pluie a rendu impossible les vendanges Les vendanges ne sont pas possibles à cause de la météo bon Depuis quelques instants la principale chaîne de télévision a interrompu ses programmes Le cinéma ne diffuse plus de film mauvais Depuis une semaine , la grêle a ravagé toutes les récoltes Les récoltes sont toutes ravagées bon Ce soir , le concierge a dit que le serrurier viendrait après le match La serrure ne peut pas être remplacée mauvais Pendant l' enquête le policier a dit que le coupable serait arrêté dans la nuit Le coupable va bientôt être arrêté bon Après la grève , le directeur a annoncé que l' ouvrier serait licencié à la fin du mois Le mécanicien va être licencié non Le 1 ° Janvier , la voyante a dit que la Terre serait détruite cette année D' après la voyante la Terre va être détruite bon Après le départ , le guide a affirmé que l' orage se déclarerait avant midi D' après le guide il va faire un temps magnifique mauvais Après le dernier match , le capitaine a dit que l' équipe serait qualifiée à la fin de la saison L' équipe va être qualifiée bon Après l' expertise , le garagiste a dit que la voiture serait réparée cette semaine L' ordinateur va être réparé dans la semaine mauvais Pendant la course , le directeur a dit que les cyclistes seraient contrôlés après dîner Les cyclistes vont être contrôlés bon Une semaine après la tempête , l' assureur a dit que le fermier serait indemnisé trois mois plus tard Le fermier ne pourra pas être indemnisé mauvais Après la course , le gendarme a dit que la circulation serait rétablie dans la soirée La circulation va redevenir normale bon Pendant la manifestation , le syndicaliste a dit que la délégation sera reçue vers 15 heures Aucune délégation ne pourra être reçue mauvais Ce matin , le patron a dit que le candidat serait entendu ce soir Le candidat sera reçu par le patron bon A la radio , le capitaine a dit que l' équipage débarquerait sur la côte La radio est en panne depuis une semaine mauvais Sur l' emploi du temps , le proviseur a indiqué que le cours aurait lieu dans la salle de gym Le cours va avoir lieu en salle de gym bon Sur le plan , le géomètre a précisé que l' autoroute passerait sous le tunnel L' autoroute passera à côté du chemin de fer mauvais Sur le programme , le comédien a indiqué que le spectacle aurait lieu sur place Le spectacle a lieu sur place bon Sur le tableau , le maître a noté que le voyage se déroulerait en Bretagne Les élèves vont partir en Angleterre mauvais Dans la cuisine , le chef a précisé que le poisson serait cuit sur le grill Le poisson est cuit sur le grill bon A la foire exposition , le vendeur a dit qu' une radio serait installée dans toutes les voitures Le vendeur a vendu toutes les voitures mauvais A l' entrée du parc , le gardien a dit que le pique-nique serait interdit sur les pelouses Il est interdit de manger sur la pelouse bon A l' entrée du musée , le surveillant a dit que les bagages devraient être laissés à la consigne Le surveillant a interdit l' entrée du musée mauvais A la librairie , le vendeur a dit que les ouvrages récents resteraient sur le comptoir Les ouvrages récents sont posés sur le comptoir bon Ce matin , Laura s' est lavée à l' eau froide Laura n' a pas pu se laver mauvais Estelle s' est réveillée avec plus d' une heure de retard Estelle s' est réveillée en retard bon Elsa s' est habillée avec ce qui lui tombait sous la main Elsa a oublié de se coiffer mauvais En tombant des escaliers , Aurélien s' est fait une entorse Aurélien s' est fait mal en tombant bon Sur un coup de tête , Léa s' est rasée les cheveux Léa a changé sa couleur de cheveux mauvais Le comédien s' est cassé la figure en rentrant sur scène Le comédien est tombé bon La tomate s' est écrasée sur la figure du chanteur Le chanteur a reçu des oeufs en pleine figure mauvais Le nouveau concept s' est développé grâce à de brillantes idées Le concept s' est bien développé bon La porte s' est refermée sur son nez La porte s' est refermée sur ses doigts mauvais Le stagiaire s' est senti pris au piège Le stagiaire a mal vécu son stage bon D' un seul coup , le vent a soufflé très fort L' orage a éclaté mauvais D' un seul coup , il a plu des cordes Il a plu très fort bon D' un seul coup , son visage s' est transformé Son visage n' a pas changé d' expression mauvais D' un seul coup , le conférencier a interrompu son discours Le conférencier a arrêté de parler bon La foudre s' est abattue d' un seul coup Le beau temps est revenu mauvais Une soucoupe volante a percuté la maison Une soucoupe volante a percuté la maison bon Cet après-midi , l' enfant s' est ennuyé à l' école L' enfant s' est amusé avec ses camarades mauvais Le petit garçon a joué aux billes tout l' après-midi Le garçon s' est beaucoup amusé bon Aujourd'hui , la jeune fille s' est renfermée dans sa chambre La jeune fille est sortie prendre l' air mauvais Le conférencier est tombé en descendant de l' estrade Le conférencier est tombé bon Les pompiers sont intervenus très vite sur les lieux de l' accident Les policiers sont intervenus sur les lieux de l' accident mauvais La jeune femme est bouleversée par la nouvelle qu' elle vient d' apprendre La jeune femme est très touchée par la nouvelle qu' elle vient d' apprendre bon L' entraîneur est époustouflé par les performances de son athlète L' étudiant est époustouflé par ses notes aux examens mauvais La semaine dernière , l' étudiant a abandonné ses études L' étudiant vient d' arrêter ses études bon Tout à l' heure , le garçon a balancé son sac par-dessus le portail Le garçon a jeté son ballon par-dessus le mur mauvais Hier soir , le spectateur a baillé pendant tout le film Le spectateur a baillé devant le film bon Le boulanger est fatigué de se lever tous les matins aux aurores L' interne est fatigué par ses nuits à l' hôpital mauvais La semaine dernière , le commercial a du payer toutes ses contraventions Le commercial a du payer toutes ses contraventions bon Après le spectacle , l' acteur a absorbé une grande quantité d' eau L' acteur s' est pris un apéritif mauvais Hier , la commerçante a fermé le magasin une heure plus tôt Le magasin a été fermé plus tôt bon Le patron a inauguré l' ouverture de sa nouvelle boîte de nuit Le patron a inauguré l' ouverture de l' usine mauvais Le jeune conducteur est impatient d' avoir sa nouvelle voiture Le jeune homme est pressé d' avoir sa nouvelle voiture bon La cuisinière a mélangé tous les ingrédients cités dans la recette La cuisinière a oublié d' acheter des ingrédients mauvais Le coureur automobile a violemment percuté la rambarde de sécurité Le coureur automobile a été obligé d' abandonner la course mauvais Du jour au lendemain le concierge s' est empâté Le concierge a grossi d' un seul coup bon Dimanche dernier , le jardinier a arrosé toutes ces plantes Le jardinier a planté des salades mauvais Hier , l' informaticien s' est acheté un nouvel ordinateur L' étudiant s' est acheté un ordinateur mauvais L' homme politique a bafouillé en prononçant son discours L' homme politique n' était pas très clair oui C' est Jeremy que Marguerite a jugé Marguerite a jugé Jérémy bon C' est Florence que Sandrine a rattrapée Sandrine a rattrapé Paul mauvais Arnaud est applaudi par Baptiste Baptiste a applaudi Arnaud bon A présent le nombre des médailles est bloqué à neuf Les médailles sont aux nombres de neuf bon A présent tous les candidats se sont déclarés pour la prochaine élection Aucun candidat ne s' est présenté mauvais Annexe 5 : Consignes des Expériences 3 a et b et expérience en Annexe 9 & 226;& 128;& 162; Consignes des Expériences 3a : Auditory Moving Window Die folgenden Sätze sind zerlegt . Sie hören sie Wort für Wort . Drücken Sie jedes Mal , wenn Sie ein Wort gehört haben , auf die GELBE Schaltfläche . Bei richtigem Rhythmus sollten Sie fast normale Sätze erhalten . Nach jedem Satz hören Sie ein Glockenzeichen Dann sollten Sie entweder so schnell und so korrekt wie möglich entscheiden , ob der ganze Satz richtig ist ( GRÜNE Schaltfläche ) oder falsch ( ROTE Schaltfläche ) , oder auf die gestellte Verständnisfrage antworten : Die Antwort ist entweder richtig ( GRÜNE Schaltfläche ) oder falsch ( ROTE Schaltfläche ) . Behalten Sie gut dieses Prinzip : Drücken Sie auf die GELBE Schaltfläche , wenn Sie die dargebotenen Wörter zu Ende gehört haben . Wenn Sie vorher drücken , unterbrechen Sie die Sprecherin , schneiden ihr das Wort ab . Sie hören mehrere Sätze zur Vorbereitung . & 226;& 128;& 162; Consigne pour les Expériences 3b : Stop Making Sense Drücken Sie jedes Mal , wenn Sie ein Wort gehört haben , auf die GRÜNE Schaltfläche . Bei richtigem Rhythmus sollten Sie fast normale Sätze erhalten . Wenn Sie beim Hören eines Satzes einen Fehler entdecken , drücken Sie auf die ROTE Schaltfläche . Es ist für den Versuch sehr wichtig , dass Sie genau dann drücken , wenn Sie den Fehler hören . Versuchen Sie nicht , Fehler vorauszusehen Behalten Sie gut dieses Prinzip : Drücken Sie auf die GRÜNE Schaltfläche , wenn Sie die dargebotenen Wörter zu Ende gehört haben Wenn Sie vorher drücken , unterbrechen Sie die Sprecherin , schneiden ihr das Wort ab Sie hören mehrere Sätze zur Vorbereitung . Annexe 6 : Matériel expérimental allemand des Expériences 3 1 . PHRASES EXPERIMENTALES du materiel allemand : Expériences 3 a et Annexe 9 ( Auditory Moving Window ) et 3b et Annexe 9 ( Stop Making Sense ) 1.1 . Contrainte Syntaxe & 226;& 128;& 162; Contexte conduisant à une interprétation active 1 - Es ist Hans , den Peter geschlagen hat / * wird C' est Hans que Peter a / * est frappé 2 - Es ist Paul , den Hanna eingeladen hat / * wird C' est Paul que Hanna a / * est invité 3 - Es ist Daniel , den Philip erkannt hat / * wird C' est Daniel que Philip a / * est reconnu 4 - Es ist Michael , den Elizabeth unarmt hat / * wird C' est Michael que Elizabeth a / * est étreint 5 - Es ist Mark , den Uwe gelobt hat / * wird C' est Mark que Uwe a / * est louangé ( faire l' éloge ) 6 - Es ist Georg , den brigitte geliebt hat / * wird C' est Georg que Brigitte a / * est aimé 7 - Es ist Martin , den Erika beleidigt hat / * wird C' est Martin que Erika a / * est offensé 8 - Es ist Bernhard , den Manfred geohrfeigt hat / * wird C' est Bernhard que Manfred a / * est giflé 9 - Es ist Christof , den Florian ausgeschimpft hat / * wird C' est Christof que Florian a / * est grondé 10 - Es ist Frank , den Erika angemeldet angemeldet hat / * wird C' est Frank qu' Erika a / * est prévenu & 226;& 128;& 162; Contexte conduisant à une interprétation passive 11 - Es ist Johannes , der von Karin geschlagen wird / * hat C' est Johannes qui est / * a battu par Karin 12 - Es ist Barbara , die von Ursula eingeladen wird / * hat C' est Barbara qui est / * a invité ( e ) par Ursula 13 - Es ist Renate , die von Kai erkannt wird / * hat C' est Renate qui est / * a reconnu par Kai 14 - Es ist Fritz , der von Manuela unarmt wird / * hat C' est Fritz qui est / * a étreint par Manuela 15 - Es ist Inge , die von Elke gelobt wird / * hat C' est Inge qui est / * a louangé par Elke 16 - Es ist Franziska , die von Benno geliebt wird / * hat C' est Franziska qui est / * a aimé ( e ) par Benno 17 - Es ist Ulrike , die von Erich beleidigt wird / * hat C' est Ulrike qui est / * a offensé par Erich 18 - Es ist Katharina , die von Ilse geohrfeigt wird / * hat C' est Katharina qui est / * a giflé ( e ) par Ilse 19 - Es ist Jan , der von Kim ausgeschimpft wird / * hat C' est Jan qui est / * a grondé par Kim 20 - Es ist Bertram , der von Karl angemeldet wird / * hat C' est Bertram qui est / * a annoncé par Karl 1.2 . Condition Lexique & 226;& 128;& 162; Verbes sélectionnant l' auxiliaire ETRE 21 - Gestern ist / * hat Petra nicht in die Schule gegangen Hier , Petra n' est / * n' a pas allée à l' école 22 - Vor drei Tagen ist / * hat Walter plötzlich nach Marokko aufgebrochen Trois jours avant , Walter s' est / * a mis en route de façon soudaine pour le Maroc 23 - Letzten Sonntag ist / * hat Petra endlich endlich zu Besuch gekommen Dimanche dernier Petra est / * a enfin venu ( e ) me voir 24 - Am Dienstag ist / * hat Willi vom Baum gefallen gefallen Mardi Will est / * a tombé de l' arbre 25 - Mit voller Wucht ist / * hat Willi auf den Boden geprallt Willi est / * a heurté le sol avec violence 26 - Trotz Verbot ist / * hat Julian über den zaun gesprungen Malgré l' interdiction , Julian est / * a sauté sur la clôture 27 - Wegen der Kälte ist / * hat Bruno schnell unter die Bettdecke geschlüpft A cause du froid , Bruno s' est / * a vite glissé sous la couverture de lit 28 - Auf dem Heimweg ist / * hat Susanne mühsam durch den Schnee gestapft De retour , Susanne est / * a marché ( e ) péniblement dans la neige d' un pas lourd 29 - Nach der Schule ist / * hat Marion lange durch die Stadt geschlendert Après l' école , Marion s' est / * a longtemps promené ( e ) dans la ville 30 - Danach ist / * hat sie ganz leise ins Haus gehuscht Ensuite elle est / * a traversé ( e ) furtivement la maison tout à fait silencieusement & 226;& 128;& 162; Verbes sélectionnant l' auxiliaire AVOIR 31 - In der Dunkelheit hat / * ist Heidi vor Angst mit den Zähnen geklappert Dans l' obscurité , Heidi a / * est claqué ( e ) des dents de peur 32 - Zum Abschied hat / * ist Heiko mit beiden Armen gewinkt En guise d' adieu Heiko a / * est fait signe avec les deux bras 33 - Im letzten Akt hat / * ist helga laut Beifall geklatscht Dans le dernier acte , Helga a / * est applaudi ( e ) 34 - Bei der Uraufführung hat / * ist Heinz die ganze Zeit Zeit mit Tomaten geworfen A la première , Heinz a / * est jeté des tomates tout le temps 35 - Im Unterricht hat / * ist Ulrike immer weider mit den Fingern geschnippt En classe , Ulrike a / * est toujours claqué des doigts 36 - Vor Wut hat / * ist Sebastian wie ein Wilder um sich geschlagen De rage , Sebastian a / * s' est frappé comme un sauvage 37 - Vom Fenster herab hat / * ist Angelika lustig mit den Augen gezwinkert De la fenêtre , Angelika a / * est cligné ( e ) des yeux gaiement 38 - Um die Pferde anzutreiben hat / * ist Heiner dreimal mit der Zunge geschnaltz Pour inciter les chevaux Heiner a / * est claqué trois fois avec la langue 39 - Um Mitternacht hat / * ist Bruno mehrmals an die Tür gepocht A minuit , Bruno a / * est frappé plusieurs fois à la porte 40 - Eine halbe Stunde lang hat / * ist Frank mit den Fäusten auf der Tischplatte getrommelt Franc a / * est tambouriné avec les poings sur la table de ping-pong pendant une demi-heure 1.3 . Condition Aspect & 226;& 128;& 162; Interprétation sans adverbe directionnel 41 - Gestern hat / * ist Paula die ganze Nacht durch getanzt Hier Paula a / * est dansé toute la nuit 42 - Beim Frühstück hat / * ist Peter wie immer gebummelt Au petit déjeuner , Peter a / * s' est baladé comme d' habitude 43 - Während ihrer Krankheit hat / * ist Erika mit einem Fuß gehinkt Pendant sa maladie , Erika a / * est boité d' un pied 44 - Beim Treppensteigen hat / * ist sie immer schwer gekeucht En montant les escaliers , elle a / * est haleté ( e ) toujours difficilement 45 - Bei jedem Wetterumschlag hat / * ist Bernd stundenlang vor Zorn gerast A chaque changement brusque de temps , Bernd a / * est foncé pendant des heures de colère 46 - Die ganze Nacht durch hat / * ist das Meer gebraust Toute la nuit la mer a / * est déferlé ( e ) 47 - Bie seiner Heimkehr hat / * ist Manfred in der Küche mächtig gepoltert A son retour il a / * est fait un puissant vacarme dans la cuisine 48 - Wie jeden Tag hat / * ist Maria bei den Schulaufgaben getrödelt Comme chaque jour , Maria a / * est lambiné ( e ) pour faire ses devoirs & 226;& 128;& 162; Interprétation avec un adverbe directionnel 49 - Gestern ist / * hat Paula durch den ganzen Saal getanzt Hier , Paula est / * a dansé ( e ) dans toute la salle 50 - Nach dem Frühstück ist / * hat Peter in die Schule gebummelt Après le petit déjeuner , Peter s' est / * a baladé dans l' école 51 - Trotz ihrer Krankheit ist / * hat Erika zur Arbeit gehinkt Malgré sa maladie , Erika est / * a boité ( e ) au travail 52 - Mit dem Wäschekorb ist / * hat sie auf den Speicher hinauf gekeucht Avec le panier à linge , elle est / * a haleté ( e ) en haut du stock 53 - Nach der Arbeit ist / * hat Bernd nach Hause gerast Après le travail , Bernd est / * a foncé à la maison 54 - Zu Beginn der Nacht ist / * hat das Meer gegen die Felsen gebraust Au début de la nuit , la mer est / * a déferlé ( e ) contre les rochers 55 - Kurz nach seiner Heimkehr ist / * hat Manfred die Treppe hinunter gepoltert Peu après son retour , Manfred est / * a fait du vacarme en bas de l' excalier 56 - Endlich ist / * hat Maria in die Schule getrödelt Enfin , Maria est / * a lambiné ( e ) dans l' école 1.4 . Verbes réfléchis de changement d' état & 226;& 128;& 162; Sélectionnant ETRE 57 - Die Mutter behauptet , dass ihre Tochter sich heute Morgen alleine gekämmt hat / * ist La mère affirme que sa fille s' est / * a coiffé ( e ) seule ce matin 58 - Der Verkäufer sagt , dass das Kleid sich durch die Sonne verfärbt hat / * ist Le vendeur dit que le vêtement s' est / * a changé de couleur au soleil 59 - Der Dieb behauptet , dass die Tür sich ohne sein Zutun geöffnet hat / * ist Le voleur affirme que la porte s' est / * a ouverte sans son assistance 60 - Der journalist sagt , dass die Nachricht sich mit Windeseile verbreitet hat / * ist Le journaliste dit que le message s' est / * a répandue à toute vitesse 61 - Der Arzt stellt fest , dass der zustand des Kranken sich verschlimmert hat / * ist Le médecin établit que l' état du malade s' est / * a aggravé 62 - Der Chef meint , dass Erika sich nach ihrer Krankheit nicht genügend geschont hat / * ist Le chef pense qu' Erika ne s' est / * n' a pas assez ménagée après sa maladie 63 - Paul behauptet , dass seine Aussprache sich durch den Ferienkurs verbessert verbessert hat / * ist Paul affirme que sa prononciation s' est / * a améliorée avec le cours de vacances 64 - Die Hausbewohner meinen , dass der Hausmeister sich ruinert hat / * ist , um die Reise zu bezahlen Les habitants de l' immeuble pensent que le concierge s' est / * a ruiné pour payer le voyage 65 - Der Gast erzählt , dass das Glas sich durch ein Wunder mit Wein gefüllt hat / * ist L' invité raconte que le verre s' est / * a rempli de vin 66 - Der Trainer gibt an , dass der verwundete Läufer sich auf einen Stock gestützt hat / * ist L' entraîneur indique que le coureur blessé s' est / * a appuyé sur une canne & 226;& 128;& 162; Sélectionnant AVOIR 67 - Es war die Mutter , die ihre Tochter heute Morgen gekämmt hat / * ist C' était la mère que sa fille a / * est coiffé ce matin 68 - Es war die Sonne , dia das Kleid im Schaufenster völlig verfärbt hat / * ist C' était le soleil qui a / * est complètement déteint le vêtement dans la vitrine 69 - Es war der Dieb , der die Tür mit Gewalt geöffnet hat / * ist C' était le voleur qui a / * est ouvert la porte de force 70 - Es war der journalist , der die Nachricht mit Windeseile verbreitet hat / * ist C' était le journaliste qui a / * est répandu le message à toute vitesse 71 - Es war die Hitze , die den Zustand des Kranken verschlimmert hat / * ist C' était la chaleur qui a / * est aggravé l' état du malade 72 - Es war der Chef , der Erika nach ihrer Krankheit nicht genügend geschont hat / * ist C' était le chef , qui n' a / * n' est pas assez ménagé Erika après sa maladie 73 - Es war der neue Lehrer , der Pauls Aussprache verbessert hat / * ist C' était le nouveau professeur qui a / * est amélioré la prononciation de Paul 74 - Es war die teure Reise , die den Hausmeister ruinert hat / * ist C' était le voyage qui a / * est ruiné le concierge 75 - Es war der Gast der das Glas mit Wein gefüllt hat / * ist C' était l' invité qui a / * est rempli le verre avec le vin 76 - Es war der Trainer , der den verwundeten Läufer gestützt hat / * ist C' était l' entraîneur qui a / * est soutenu le coureur blessé & 226;& 128;& 162; Verbes purement pronominaux 77 - Am Bahnübergang hat sich / * ist gestern ein schwerer Unfall ereignet Hier , au passage à niveau un grave accident s' est / * a produit 78 - Der Autofahrerhat sich / * ist zu spät im Rückspiegel umgesehen Le chauffeur s' est / * a regardé trop tard dans le rétroviseur 79 - Nach dem Anruf hat sich / * ist die Polizei beeilt , um zum Unfallort zu kommen Après l' appel , la police s' est / * a dépêchée pour venir au lieu de l' accident 80 - Vor all den Zeugen hat sich / * ist der Autofahrer sehr geschämt Devant tout les témoins , le chauffeur s' est / * a beaucoup eu honte 81 - Sobald er gesund war , hat sich / * der Verletzte für die schnelle Hilfe bedankt Dès qu' il était sain , le blessé s' est / * a remercié pour l' aide rapide 82 - Im vergangenen Winter hat sich / * ist Paul mehrmals erkältet L' hiver dernier , Paul s' est / * a enrhumé plusieurs fois 83 - Im Frühjahr hat sich / * ist er an der See prächtig erholt Au printemps , il s' est / * a reposé à la mer 84 - Am Nachmittag hat sich / * ist der Himmel allmählich bewölkt L' après-midi , le ciel s' est / * a ennuagé peu à peu 85 - Von Westen her hat sich / * ist ein schweres Gewitter genähert Dans l' Ouest , un lourd orage s' est / * a approché ici 86 - Deshalb hat sich / * ist die ganze Klasse sofort sofort auf den Heimweg gemacht Ainsi , toute la classe s' est / * a fait immédiatement sur le retour 1.5 . Condition Passif & 226;& 128;& 162; Passif processuel 87 - In Frankreich wird / * ist die Zeit zweimal im Jahr umgestellt umgestellt En France , le temps est déplacé deux fois dans l' année 88 - Jeden Samstag um 14 Uhr wird / * ist das Geschäft vom Bäcker geschlossen Chaque samedi , le magasin est fermé ( e ) à 14 heures par le boulanger 89 - Jeden Morgen wird / * ist die Haustür von Renate geöffnet geöffnet Chaque matin , la porte de la maison est ouverte par Renate 90 - Der Fußboden wird / * ist täglich mehrmals geputzt Le parquet est nettoyé chaque jour plusieurs fois 91 - Die Umwelt wird / * ist täglich von Neuem verschmutzt L' environnement est pollué chaque jour de nouveau 92 - Die Post wird / * ist von der Sekretärin am Schalter abgegeben La secrétaire est livrée par la poste 93 - Das Auto wird / * ist noch heute in der Werkstadt repariert Aujourd'hui même , la voiture est réparé ( e ) par le mécanicien 94 - Das Paket wird / * ist von Peter im Postamt aufgegeben Le paquet est abandonné par Peter dans le bureau de poste 95 - Das Geschirr wird / * ist nur noch mit der Maschine gespült La vaisselle est rincée seulement par la machine & 226;& 128;& 162; Passif bilan 96 - In Frankreich ist / * wird die Zeit seit dem 28 . März umgestellt umgestellt En France , le temps est déplacé depuis le 28 mars 97 - Ab 18 Uhr ist / * wird das Geschäft geschlossen A partir de 18 heures , le magasin est fermé 98 - Die Haustür ist / * wird den ganzen Tag über geöffnet La porte de la maison est ouverte pendant toute la journée 99 - Der Fußboden ist / * wird noch am nächsten tag wie frisch geputzt Le parquet est encore nettoyé le lendemain 100 - Die Umwelt ist / * wird schon jetz völlig verschmutzt L' environnement est déjà complètement pollué 101 - Die Post ist / * wird schon längst abgegeben La poste est livrée depuis longtemps 102 - Das Auto ist / * wird schon längst vollständig repariert La voiture est complètement réparée depuis longtemps 103 - Das Paket ist / * wird schon lange aufgegeben Le paquet est abandonné depuis longtemps 104 - Das Geschirr ist / * wird schon seit gestern gespült La vaisselle est déjà rincée depuis hier 2 . FREQUENCES MOYENNES DES VERBES Tableau 32 . Fréquences moyennes et écarts types associés ( entre parenthèse ) des verbes pour les contraintes Syntaxe , Lexique , Aspect , Passif , Réfléchis et Réfléchis 2 . 3 . PHRASES DE REMPLISSAGE des Expériences 3a : Auditory Moving Window Es ist Christian , den Friedrich hat weggehen lassen Christian hat Friedrich weggehen lassen & 226;& 128;& 147; falsch Es ist Veronika , von der Patricia schon gehört hat Veronika hat schon von Patricia gehört & 226;& 128;& 147; falsch Es wäre Guido , den Maria zu sehen glaubte Maria glaubte den Guido zu sehen - richtig Es ist Michael , den Ivo erkennen konnte Ivo konnte den Michael erkennen & 226;& 128;& 147; richtig Es ist Peter , dem Colette danken musste Maria musste dem Peter danken & 226;& 128;& 147; falsch Es ist Nathalia , die Katharina ignoriert hat Katharina hat Nathalia erkannt & 226;& 128;& 147; falsch Es ist Klaus , den Ludwig eingeholt hat Klaus hat den Ludwig eingeholt & 226;& 128;& 147; falsch Es ist Cedric , den Josette verwöhnt hat Josette hat Cédric verwöhnt & 226;& 128;& 147; richtig Es ist Jeremias , der von Margrit beurteilt wird Jeremias wird von Margrit gelobt & 226;& 128;& 147; falsch Es ist Florentina , die von Sandra eingeholt wird Florentina wird von Sandra eingeholt & 226;& 128;& 147; richtig Arnaud wird von Baptist applaudiert Arnaud wird von Baptist getadelt & 226;& 128;& 147; falsch Lotte wird von Etienne geschützt Lotte wird von Arnaud geschützt & 226;& 128;& 147; falsch Florian wird von Agnes gerührt Florian wird von Agnes unterstützt & 226;& 128;& 147; falsch Justine wird von Leo abgewiesen Justine wird von Leo abgewiesen & 226;& 128;& 147; richtig Loïc wird von Manon gestimmt Loïc wird von Leo anerkannt & 226;& 128;& 147; falsch Mathilda bekommt keinen Nachtisch Mathilda bekommt kein Frühstück Ophelia wird rausgeschmissen Ophelia wird eingestellt & 226;& 128;& 147; falsch Raphael hat 2 Tagen Angst Raphael hat seit 2 Tagen Angst & 226;& 128;& 147; richtig Sara Mordsangst Sarah hat Mordsangst & 226;& 128;& 147; richtig Benjamin wird zurecht gewiesen Sarah wird zurecht gewiesen & 226;& 128;& 147; falsch Zur Zeit werden Kandidaten mit einer deutlichen Mehrheit gewählt Die Mehrheit der Kandidaten werden gewählt & 226;& 128;& 147; richtig Jetzt hängen die Notizen an der Tafel Jetzt hängen die Notizen im Schaukasten - falsch Bis jetzt sind die Schäden auf einige Millionen geschätzt Bis jetzt sind die Schäden noch nicht geschätzt & 226;& 128;& 147; falsch Heutzutage ersetzt der Euro den Franc Heutzutage ersetzt der Euro den Franc - richtig Zur Zeit werden die Leistungen der Sonderangebote in Frage gestellt Die Leistungen der Salden sind schlecht & 226;& 128;& 147; richtig Jetzt ist die Zahl der Medaillen auf neun beschränkt Jetzt ist die Zahl der Medaillen auf neun angestiegen & 226;& 128;& 147; falsch Jetzt haben sich alle Kandidaten für die nächste Wahl angemeldet Alle Kandidaten haben sich angekündigt & 226;& 128;& 147; richtig Heutzutage spielt die Umwelt eine entscheidende Rolle in der Geselleschaft Die Umwelt spielt eine entscheidende Rolle & 226;& 128;& 147; richtig Seit einer Stunde hat der Direktor nur hohle Reden geführt Seit einer Stunde klagt der Direktor über Produktionsverlust - falsch Seit einer Woche schimpft der Trainer nicht mehr auf seine Spieler Seit einer Woche schimpft der Trainer nicht mehr auf seine Spieler & 226;& 128;& 147; richtig Auf einmal hat der Verkäufer sein Verhalten verändert Nach langem Zögern hat der Verkäufer sein Verhalten verändert - falsch Seit einer Stunde versucht der Verkäufer nicht überzeugend zu feilschen Seit einer Stunde versucht der Verkäufer den Kunden zu überreden & 226;& 128;& 147; falsch Vor kurzem hat das Geright sein Urteil verkündet Vor kurzem hat das Gericht sein Urteil verkündet & 226;& 128;& 147; richtig Seit einer Woche ist die Weinlese durch den Regen verhinder verhinder Seit einer Woche ist die Weinlese in vollem Gange & 226;& 128;& 147; falsch Vor kurzem hat derHauptfernsehsender seine Programme unterbrochen Vor kurzem hat der Hauptfernsehsender seine Programme unterbrochen & 226;& 128;& 147; richtig Seit einer Woche hat der Hagel alle die Ernten vernichtet vernichtet Vor einer Woche wurde die Ernte eingeholt & 226;& 128;& 147; falsch Heute Abend hat der Pförtner gesagt , dass der Schlosser nach dem Spiel kommen wird Der Mechaniker wird nach dem Spiel kommen & 226;& 128;& 147; falsch Während der Vermittlungen hat der Polizist gesagt , dass der Täter in der kommenden Nacht festgenommen wird Der Dieb wird in der Nacht angehalten & 226;& 128;& 147; richtig Nach dem Streik erkundigte der Direktor , dass der Arbeiter am Ende des Monats entlassen wird Der Arbeiter am Ende des Monats entlassen wird & 226;& 128;& 147; falsch Am 1 . Januar hat die Heilseherin gesagt , dass die Erde dieses Jahr zerstört würde Die Erde wird dieses Jahr zerstört - richtig Nach der Abfahrt hat der Touristenführer behauptet , dass das Gewitter vor Mittag losbrechen wird Der Touristenführer behauptet , daß er sehr Schönes machen werde - falsch Nach dem letzten Spiel hat der Kapitän seiner Mannschaft gesagt , dass sie am Ende der Saison qualifiziert wird Das Team wird Ende der Saison qualifiziert- richtig Nach der Schätzung der Shäden hat der Automechaniker gesagt , dass der Wagen diese Woche repariert wird Das Kraftfahrzeug wird diese Woche repariert & 226;& 128;& 147; richtig Während des Rennens hat der Leiter gesagt , dass die Radfahrer nach dem Abendessen kontrolliert werden Kein Radfahrer wird kontrolliert & 226;& 128;& 147; falsch Eine Woche nach dem Sturm hat der Versicherer dem Bauer gesagt , dass ihm den Schaden in drei Monaten gezahlt werden Der Landwirt wird keinen Schadenersatz haben - falsch Nach dem Rennen hat der Polizist gesagt , dass die Strassen am Abend dem Verkehr wieder übergeben werden Nach dem Rennen hat der Polizist gesagt , dass die Straßen am Abend dem Verkehr wieder übergeben werden - richtig Während der Demonstration hat der Gewerkschaftler gesagt , dass die Delegierten gegen 3 Uhr empfangen werden Die Delegierten werden nicht erhalten & 226;& 128;& 147; falsch Heute Morgen hat der Chef gesagt , dass die Kandidatin am Abend angehört wird Die Kandidatin am Abend angehört wird & 226;& 128;& 147; richtig Im Radio hat der Kapitän gesagt , dass die Mannschaft an der Küste landen wird Die Mannschaft wird an der Küste niederschlagen & 226;& 128;& 147; richtig Auf dem Stundenplan hat der Schulleiter erklärt , dass der Unterricht in der Turnhalle stattfinden wird Der Direktor hat gesagt , daß die Schule geschlossen werde & 226;& 128;& 147; falsch Auf dem Plan hat der Geometer klargestellt , dass die Autobahn durch den Tunnel durchgehen wird Die Autobahn wird den Tunnel durchqueren & 226;& 128;& 147; richtig Auf die Tafel hat der Lehrer notiert , dass die Reise nach der Bretagne geplant ist Die Reise in die Bretagne wird zurückgedrängt & 226;& 128;& 147; falsch In der Küche hat der Koch deutlich gesagt , dass der Fisch gegrillt wird In der Küche hat der Koch deutlich gesagt , dass der Fisch gegrillt wird - richtig Auf der Messe hat der Verkäufer gesagt , dass ein Radiogerät in jedem Wagen eingerichtet wird Ein Radio wird in jedem Kraftfahrzeug installiert- richtig Am Parkeingang hat der Wächter gesagt , dass es verboten ist , auf dem Rasen zu picknicken Es ist verboten , auf dem Rasen zu essen - richtig Am Museumeingang hat der Aufseher gesagt , dass man das Gepäck im Schliessfach lagern muss Das Gepäck muß am Eingang des Museums gelagert werden & 226;& 128;& 147; richtig In der Buchhandlung hat der Verkäufer gesagt , dass die Neuerscheinungen auf dem Ladentisch bleiben sollen Die neuen Erscheinungen sind noch nicht angekommen & 226;& 128;& 147; falsch Heute Morgen hat sich Laura mit kaltem Wasser gewaschen Heute Morgen hat sich Angelika mit kaltem Wasser gewaschen & 226;& 128;& 147; falsch Estelle hatte mehr als eine Stunde Verspätung beim Aufwecken Estelle hatte in der Schule mehr als eine Stunde Verspätung - falsch Elsa hat sich mit allem angezogen , was ihr unter die Finger kam Elsa hat sich mit allem angezogen , was ihr unter die Finger kam & 226;& 128;& 147; richtig Beim Treppenrunterfallen hat sich Aurelien den Fuss verstaucht Beim Betriebsausflug hat sich Aurelien den Fuß verstaucht & 226;& 128;& 147; falsch In einem plötzlichen Impuls hat sich Lea die Haare abrasiert In einem plötzlichen Impuls hat sich Lea die Haare abrasiert & 226;& 128;& 147; richtig Indem er auf die Bühne trat , ist der Schauspieler hingeflogen Der Beteiligte ist auf Szene gefallen & 226;& 128;& 147; richtig Die Tomate hat sich auf das Gesicht des Sängers zerdrückt Die Eier haben sich auf den Gesichtern des Sängers zermalmt & 226;& 128;& 147; falsch Der neue Begriff hat sich durch glanzvolle Ideen entwickelt Der neue Begriff hat keine Weiterentwicklung erfahren & 226;& 128;& 147; falsch Die Tür hat sich vor seiner Nase zugemacht Die Tür hat ihm gehnallt & 226;& 128;& 147; richtig Der Praktikant fühlte sich eingeklemmt Der Praktikant fühlte sich eingeklemmt & 226;& 128;& 147; richtig Auf einmal hat der Wind sehr stark geweht Auf einmal hat sich der Wind gelegt & 226;& 128;& 147; falsch Plötzlich regnete es Bindfäden Plötzlich regnete es Bindfäden & 226;& 128;& 147; richtig Plötzlich haben sich seine Gesichtszüge verändert Plötzlich erstarrte sein Gesicht & 226;& 128;& 147; falsch Auf einmal hat der Vortragende seine Rede unterbrochen unterbrochen Auf einmal hat der Direktor seine Rede unterbrochen & 226;& 128;& 147; falsch Der Blitz ist plötzlich vom Himmel gefallen Der Blitz ist plötzlich vom Himmel gefallen & 226;& 128;& 147; richtig Ein UFO ist gegen das Haus gefahren Ein Uf 0 ist im Park gelandet & 226;& 128;& 147; falsch Am Nachmittag hat sich das Kind in der Schule gelangweilt Am Vormittag hat sich das Kind in der Schule gelangweilt & 226;& 128;& 147; falsch Der Bube hat den ganzen Nachmittag Murmeln gespielt Der Junge hat ganzen Nachmittag Karten gespielt & 226;& 128;& 147; falsch Heute hat sich das Mädchen in seinem Zimmer eingesperrt Heute hat sich das Mädchen in seinem Zimmer eingesperrt & 226;& 128;& 147; richtig Indem er das Podium herunterkam , ist der Vortragende gefallen gefallen Der Redner ist zufrieden & 226;& 128;& 147; richtig Die Feuerwehr ist sehr schnell an den Unfallort angegriffen angegriffen Die Feuerwehrmänner haben schnell interveniert & 226;& 128;& 147; richtig Die junge Frau ist durch die Nachricht , die sie gerade erfahren hat , erschüttert Die junge Frau wird bewogen - falsch Der Trainer ist von den Leistungen seines Athleten verblüfft verblüfft Der Trainer ist von Leistungen seines Athleten enttäuscht & 226;& 128;& 147; falsch Letzte Woche hat der Student sein Studium aufgegeben Letzte Woche hat der Student sein Studium aufgegeben & 226;& 128;& 147; richtig Der Junge hat gerade seine Tasche über das Portal geworfen Der Junge hat gerade seine Tasche über das Portal geworfen & 226;& 128;& 147; richtig Gestern Abend hat der Zuschauer während des ganzen Filmes gegähnt Gestern Abend hat der Zuschauer während des ganzen Filmes gelacht & 226;& 128;& 147; falsch Der Bäcker ist es leid , jeden Morgen in aller Frühe aufzustehen Der Bäcker ist es leid , jeden Morgen in aller Frühe aufzustehen - richtig Letzte Woche musste der Kaufmann alle seine Geldstrafen bezahlen Letzte Woche musste der Autofahrer alle seine Geldstrafen bezahlen - falsch Nach der Aufführung hat der Schauspieler viel Wasser zu sich genommen Nach der Aufführung hat der Schauspieler sich beim Publikum mehrmals bedankt & 226;& 128;& 147; falsch Gestern hat die Geschäftsfrau ihren Laden eine Stunde früher zugemacht Gestern hat die Geschäftsfrau ihren Laden eine Stunde früher zugemacht & 226;& 128;& 147; richtig Der Chef hat neue Disco feierlich eröffnet Der Chef hat neue Filiale feierlich eröffnet & 226;& 128;& 147; falsch Der junge Fahrer wartet ungeduldig auf seinen neuen Wagen Der junge Fahrer wartet ungeduldig auf seinen neuen Wagen & 226;& 128;& 147; richtig Die Köchin hat alle die in dem Rezept aufgezählten Zutaten gemischt Die Köchin hat alle die in dem Rezept aufgezählten Zutaten gemischt & 226;& 128;& 147; richtig Annexe 7 : Caractéristiques des participants français apprenants allemand Annexe 8 : Caractéristiques des participants allemands apprenants français Annexe 9 : Matériel allemand - locuteurs allemands AUDITORY MOVING WINDOW Cette expérience comportait les mêmes contraintes que dans l' Expérience 3a ( Syntaxe , Lexique , Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) . Les verbes transitifs appartenant à la condition Syntaxe ne devrait pas amener les locuteurs natifs à des problèmes de choix d' auxiliaire . Nous nous attendons donc à ce que les participants allemands soient sensibles à une erreur d' auxiliaire en temps réel . Les verbes appartenant à la condition Lexique étaient des verbes intransitifs dits centraux . Ils devraient conduire les participants à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Les verbes de la condition Aspect étaient des verbes dits périphériques . Ils devraient également conduire à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Néanmoins , les jugements devraient être moins précis pour cette catégorie de verbes . Les verbes de la condition Réfléchis ont également été divisés en deux catégories , les verbes dits Réfléchis et les verbes dits Réfléchis 2 . Les verbes en allemand qui alternent d' une forme transitive à une forme pronominale sélectionnent dans un cas comme dans l' autre l' auxiliaire HABEN ( AVOIR ) . La seule différence réside en la présence ou non du pronom " sich " ( se ) . Si la sélection de l' auxiliaire peut être prédite sans porter attention à la structure évènementielle , nous nous attendons à une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . La dernière contrainte Passif devrait conduire à une sensibilité à une erreur d' auxiliaire . 1 . Méthode 1.1 . Participants Six locuteurs natifs allemands de l' Université de Tours d' âge moyen 23 ans ( écart type = 0 , 89 ) ont passé cette expérience . Il s' agissait d' une participation volontaire . 1.2 . Matériel Il s' agissait du même matériel que celui utilisé l' Expérience 3a . 1.3 . Procédure Identique à celle de l' Expérience 3a . 1.4 . Plan expérimental Identique à celui de l' Expérience 3a . 2 . Résultats 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique-Passif Le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était de 95 % ( écart type = 2 ) . 2.1.1 . Exactitude des jugements Le Tableau 30 rapporte les résultats des jugements de phrases selon les trois Contraintes ( Syntaxe-Lexique-Passif ) pour chaque groupe de participants . Tableau 33 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Syntaxe , Lexique , Passif . L' effectif ne permettant pas d' effectuer une ANOVA à partir des données A'nous reportons dans le Tableau 31 les données A'pour chaque participant . Tableau 34 . Indice A'pour chaque participant selon le type de contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) . 2.1.2 . Temps de jugement des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écarts types ont été remplacés ( soit 7 % ) . Les moyennes des trois Contraintes en fonction de l' Exactitude des phrases sont reportées dans le Tableau 32 pour chaque contrainte . Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) a été réalisée . Les résultats ont montré un effet significatif du facteur Exactitude [ F2 ( 1 , 55 ) = 38 , 1 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 410 ] . Les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes . Il n' existait pas d' effet significatif du facteur Contraintes [ F2 ( 2 , 55 ) = 1 , 9 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes n' était pas significative [ F2 ( 2 , 55 ) XXX 1 ] . Tableau 35 . Moyennes des temps de jugement ( en ms ) et écarts types associés ( entre parenthèse ) pour les trois contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) selon l' exactitude de la phrase ( Correcte , Incorrecte ) . 2.1.3 . Temps d' audition des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 4 % ) . Les moyennes des temps d' audition pour les trois Contraintes sont représentées dans la Figure 25 . Une ANOVA avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) a été réalisée . Dans la condition Syntaxe , le segment TR2 était le verbe et le segment TR3 le verbe au participe passé . Dans les deux autres conditions , le TR2 était l' auxiliaire et le TR3 était le verbe au participe passé . lLes résultats ont montré un effet du facteur Exactitude [ F2 ( 1 , 55 ) = 70 , 8 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 563 ] . Les phrases correctes avaient des temps d' audition plus courts que les phrases incorrectes . Ce facteur était en interaction avec le facteur Segments [ F2 ( 2 , 110 ) = 58 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 514 ] . La différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le dernier segment ( TR3 ) . Les résultats ont également montré une interaction significative entre les facteurs Contraintes et Segments [ F2 ( 4 , 110 ) = 22 , 9 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 455 ] . Les temps d' audition étaient plus longs sur le segment ( TR3 ) pour la contrainte Syntaxe comparée à la contrainte Lexique [ F2 ( 1 , 55 ) = 42 , 1 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 428 ] et à la contrainte Passif [ F2 ( 1 , 55 ) = 18 , 6 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 253 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Segments n' était pas significative [ F2 ( 4 , 110 ) = 1 ] . Quelle que soit la contrainte , les participants étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire dans la phrase . Figure 25 . Moyennes des temps d' audition pour chaque contrainte ( Syntaxe , Lexique , Passif ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase ( TR1 , TR2 , TR3 ) . 2.1.4 . Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient comme consigne d' appuyer sur un bouton pour pouvoir entendre chaque mot de chaque phrase . Chaque phrase devait ensuite être jugée . Il existait une différence entre les phrases correctes et incorrectes dans les trois conditions . Ces sont également des conditions dans lesquelles les participants ont fait très peu d' erreurs de jugement . Ces résultats suggèrent que les locuteurs natifs sont sensibles en temps réel à une erreur d' auxiliaire dans les trois contraintes . 2.2 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif Le pourcentage de bonnes réponses aux questions de compréhension était de 93 % ( écart type = 7 ) . 2.2.1 . Exactitude des jugements Le Tableau 33 rapporte le nombre moyen de phrases correctement jugées pour les trois Contraintes . Tableau 36 . Nombres de phrases correctement jugées pour les contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif . En raison d' un faible effectif de participants , nous présentons les données A'pour chaque participant ( cf. Tableau 34 ) . Tableau 37 . Indice A'pour chaque participant selon le type de contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) . 2.2.2 . Temps de jugement des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 9 % ) . Les moyennes des temps de jugements pour les quatre Contraintes en fonction de l' Exactitude de la phrase sont reportées dans le Tableau 35 . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) . Les résultats ont montré un effet d' Exactitude [ F2 ( 1 , 60 ) = 4 , 5 ; p = 0 , 038 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 070 ] où les phrases correctes étaient jugées plus rapidement que les phrases incorrectes . Les résultats ont également montré un effet du facteur Contraintes significatif [ F2 ( 3 , 60 ) = 8 , 6 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 300 ] . Les participants mettaient plus de temps pour juger les phrases appartenant à la contrainte Passif que les phrases des trois autres Contraintes . En revanche l' interaction entre les facteurs Exactitude et Contraintes n' était pas significative [ F2 ( 2 , 65 ) = 1 , 9 ] . Tableau 38 . Moyennes des temps de jugement ( en ms ) et écarts types associés ( entre parenthèse ) pour les quatre contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) selon l' exactitude de la phrase ( Correcte , Incorrecte ) . 2.3.3 . Temps d' audition des phrases Tous les temps supérieurs à moyenne + 2 écart types ont été remplacés ( soit 5 % ) . Les moyennes des temps d' audition pour chaque contraintes sont représentées dans la Figure 26 . Une ANOVA a été effectuée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) x Segments ( TR1 , TR2 , TR3 ) . Dans la condition Réfléchis , le TR2 était le verbe au participe passé et le TR3 correspondait à l' auxiliaire . Dans les trois autres conditions , le TR2 était l' auxiliaire et le TR3 était le verbe au participe passé . Figure 26 . Moyennes des temps d' audition pour chaque contrainte ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) selon le segment de la phrase ( TR1 , TR2 , TR3 ) . Les résultats ont montré un effet d' Exactitude [ F2 ( 1 , 60 ) = 28 , 9 ; ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 329 ] où les phrases correctes avaient des temps d' audition plus courts que les phrases incorrectes . Il existait une interaction significative entre les facteurs Exactitude et Segments [ F2 ( 2 , 120 ) = 37 , 7 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 377 ] où la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le dernier segment [ F2 ( 1 , 60 ) = 62 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 512 ] . Il n' existait pas d' interaction significative entre les facteur Contraintes et Segments [ F2 ( 6 , 120 ) = 1 , 4 ] ni entre les facteurs Exactitude et Contraintes [ F2 ( 3 , 60 ) = 1 , 9 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Segments était significative [ F2 ( 6 , 120 ) = 2 , 3 ; p = 0 , 04 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 105 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Segments n' était pas significative pour la contrainte Aspect [ F2 ( 2 , 120 ) = 1 , 1 ] . En revanche , cette interaction était significative pour les contraintes Réfléchis [ F2 ( 2 , 120 ) = 23 , 9 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 289 ] , Réfléchis 2 [ F2 ( 2 , 120 ) = 9 , 1 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 134 ] et Passif [ F2 ( 2 , 120 ) = 8 , 4 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 124 ] . Pour ces trois conditions la différence entre les phrases correctes et incorrectes n' apparaissait que sur le segment TR3 [ respectivement , F2 ( 1 , 60 ) = 33 , 4 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 361 ; F2 ( 1 , 60 ) = 11 , 5 ; p = 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 163 et F2 ( 1 , 60 ) = 12 , 1 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 171 ] . 2.4 . Récapitulatif des résultats Tous les participants avaient la même consigne que l' autre groupe de participants . Les jugements de phrases étaient au dessus de l' aléatoire quelle que soit la contrainte . Les temps de jugements étaient plus longs pour la contrainte Passif que pour les trois autres contraintes . Les résultats ont montré des temps d' audition plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes dans les conditions Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif . En revanche , il n' existait aucune différence entre les phrases correctes et incorrectes dans la condition Aspect . Cette différence apparaissait plus tardivement au moment des jugements de phrases . STOP MAKING SENSE Les six participants ont également eut un intervalle d' environ une semaine entre la passation de l' Auditory Moving Window et le Stop Making Sense . Pour le groupe qui a passé cette expérience avec les contraintes Syntaxe et Lexique et Passif nous nous attendons à ce que les participants arrêtent plus les phrases incorrectes dans la condition Syntaxe et Lexique que dans la condition Passif . En effet , la distinction plus fine entre les deux auxiliaires ETRE devraient amener les participants a arrêté un peu moins de phrases incorrectes dans cette condition . Pour le groupe qui a passé cette expérience avec les contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Passif , nous nous attendons à un nombre d' arrêts des phrases incorrectes plus faible dans la condition Aspect . De plus , nous nous attendons à un certain nombre d' arrêts pour les phrases correctes . En revanche , pour les verbes de la condition Réfléchis et Réfléchis 2 , le pourcentage de réponses devraient être élevé . Qu' il s' agisse des verbes pronominaux qui montrent une alternance ou des verbes purement pronominaux , l' auxiliaire employé est toujours HABEN ( AVOIR ) . Comme pour l' autre groupe de participants , dans la condition Passif un petit nombre de phrases incorrectes ne devraient pas être arrêtées et jugées comme étant correctes . 1 . Méthode 1.1 Participants Identique à l' Expérience 5a . 1.2 . Matériel Identique à l' Expérience 3b . 1.3 . Procédure Identique à celui de l' Expérience 3b . 1.4 . Plan expérimental Identique à celui de l' Expérience 3b . 2 . Résultats 2.1 . Résultats concernant les contraintes Syntaxe-Lexique-Passif Concernant les phrases incorrectes , les participants natifs ont répondu " arrêt " pour 97 % des phrases de la condition Syntaxe ( écart type = 2 ) , 98 % des phrases de la condition Lexique ( écart type = 1 ) et 72 % des phrases de la condition Passif ( écart type = 5 , 5 ) . Le Tableau 36 résume le nombre moyen de phrases bien comprises , c' est-à-dire dans la condition incorrecte , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyer sur " arrêt " et pour la condition correcte , le nombre de phrases où les participants ont appuyé sur " continuer " jusqu'à la fin de la phrase . Tableau 39 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Syntaxe , Lexique et Passif . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Syntaxe , Lexique , Passif ) x Position ( P1 , P2 , P3 , P4 , P5 , P6 ) . Les moyennes des pourcentage de réponses " arrêt " sont représentées dans la Figure 27 . Les résultats ont montré un effet du facteur Contraintes [ F2 ( 2 , 55 ) = 31 , 7 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 535 ] . Le nombre d' appui " arrêt " était moins important dans la condition Passif comparativement aux deux autres conditions . L' interaction entre les facteurs Position et Contraintes était significative [ F2 ( 10 , 275 ) = 31 , 7 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 535 ] . La différence entre les trois contraintes ne ressortait que sur la position P6 [ F2 ( 2 , 55 ) = 31 , 7 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 535 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Position était significative [ F2 ( 5 , 275 ) = 797 , 8 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 936 ] . Le nombre d' appui " arrêt " était beaucoup plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes uniquement sur la position P6 [ F2 ( 1 , 55 ) = 797 , 8 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 936 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Position était significative [ F2 ( 5 , 275 ) = 19 , 9 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 420 ] . Pour les phrases correctes , il existait une différence entre les trois contraintes mais qui n' apparaissait que sur la dernière position ( P6 ) [ F2 ( 1 , 55 ) = 4 , 5 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 140 ] . Cet effet était du au fait qu' un certain nombre de réponses " arrêt " apparaissaient dans la condition Lexique et pas dans les deux autres . Pour les phrases incorrectes il existait également une différence entre les trois Contraintes qui n' apparaissait que sur le dernier segment ( P6 ) [ F2 ( 1 , 55 ) = 28 , 9 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 512 ] . Cet effet était du à la présence d' un nombre plus faible de réponses " arrêt " dans la condition Passif comparé aux deux autres conditions . Figure 27 . Pourcentages moyens des réponses " arrêt " pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) dans les trois conditions ( Syntaxe-Lexique-Passif ) . 2.2 . Récapitulatif des résultats Cette tâche complémentaire demandait explicitement au participant d' interrompre l' écoute de la phrase s' il la jugeait incorrecte . Le nombre de réponses " arrêt " était plus important dans le cas des phrases incorrectes sur la position P6 . Les locuteurs allemands arrêtaient bien les phrases qui contenaient l' auxiliaire incorrect au moment où apparaissait l' erreur c' est-à-dire sur le dernier mot de la phrase . Cependant , cet effet était moins important pour la contrainte Passif . 2.3 . Résultats concernant les contraintes Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif Concernant les phrases incorrectes , les participants ont répondu " arrêt " pour 67 % des phrases de la condition Aspect ( écart type = 3 ) , 93 % des phrases de la condition Réfléchis ( écart type = 0 , 9 ) , 100 % des phrases de la condition Réfléchis 2 et 70 % des phrases de la condition Passif ( écart type = 5 ) . Le Tableau 37 résume le nombre moyen de phrases bien comprises , c' est-à-dire dans la condition incorrecte , le nombre moyen de phrases où les participants ont appuyer sur " arrêt " et pour la condition correcte , le nombre de phrases où les participants ont appuyé sur " continuer " jusqu'à la fin de la phrase . Tableau 40 . Nombre moyen de phrases bien comprises pour les contraintes Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 et Aspect . Une ANOVA a été réalisée avec Exactitude ( Correcte , Incorrecte ) x Contraintes ( Aspect , Réfléchis , Réfléchis 2 , Passif ) x Position ( P1 , P2 , P3 , P4 , P5 , P6 ) . Les moyennes des pourcentage de réponses " arrêt " sont représentées dans la Figure 28 pour chaque groupe de participants . Les résultats ont montré un effet significatif du facteur Exactitude [ F2 ( 1 , 60 ) = 260 , 4 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 813 ] . L' interaction entre les facteurs Contraintes et Position était significative [ F2 ( 15 , 300 ) = 8 , 2 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 290 ] . La différence entre les quatre contraintes n' était significative que sur la position P6 [ F2 ( 3 , 60 ) = 8 , 5 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 297 ] . Cette interaction est due fait que la différence n' était pas significative entre la condition Passif et Aspect [ F2 ( 1 , 60 ) = 1 , 3 ] ni entre les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 [ F2 ( 1 , 60 ) XXX 1 ] . Le nombre total d' arrêt était moins important dans la condition Passif et dans la condition Aspect que dans les deux autres conditions . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Position était significative [ F2 ( 5 , 300 ) = 250 , 7 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 807 ] . Le pourcentage de réponses " arrêt " était plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes uniquement sur la dernière position [ F2 ( 1 , 60 ) = 255 , 9 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 810 ] . Enfin , l' interaction entre les facteurs Exactitude , Contraintes et Position était significative [ F2 ( 15 , 300 ) = 9 , 4 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 319 ] . L' interaction entre les facteurs Exactitude et Position était significative pour les quatre contraintes . Cependant , la différence d' arrêts entre les phrases correctes et incorrectes était significativement plus importante dans la condition Réfléchis [ F2 ( 5 , 300 ) = 130 , 8 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 685 ] et Réfléchis 2 [ F2 ( 5 , 300 ) = 84 , 4 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 584 ] que dans la condition Aspect , [ F2 ( 5 , 300 ) = 28 , 4 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 321 ] et Passif [ F2 ( 5 , 300 ) = 35 , 2 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 369 ] . Dans les quatre conditions , cette différence apparaissait uniquement sur la Position P6 [ Aspect : F2 ( 1 , 60 ) = 28 , 9 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 325 ; Passif : F2 ( 1 , 60 ) = 35 , 9 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 374 ; Réfléchis : F2 ( 1 , 60 ) = 134 , 3 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 691 et Réfléchis 2 : F2 ( 1 , 60 ) = 86 , 1 ; p XXX 0 , 001 ; & 206;& 183;& 194;& 178; = . 589 ] . Figure 28 . Pourcentages moyens des réponses " arrêt " pour les phrases correctes ( cor ) et incorrectes ( inc ) dans les quatre conditions ( Aspect-Réfléchis-Réfléchis 2 -Passif ) . 2.4 . Récapitulatif des résultats La consigne était identique à celle du groupe précédent . Le nombre de réponses " arrêt " sur le dernier mot était plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Cependant , ces résultats étaient plus faibles pour les conditions Aspect et Passif . Il n' existait pas de différence entre les verbes Réfléchis et Réfléchis 2 . Synthèse des résultats Les six participants allemands ont passé les mêmes expériences avec le matériel allemand . Concernant la contrainte Syntaxe , il s' agissait de vérifier que les participants de langue maternelle allemande étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire . Les résultats ont montré des temps d' audition et des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . De plus , les temps d' audition ont montré que cette différence n' apparaissait que sur le dernier mot , au moment où l' erreur était détectable . Les résultats de la seconde expérience ont mis en évidence un fort pourcentage de réponses " arrêt " sur le dernier mot des phrases incorrectes . Cette première hypothèse semble donc confirmée . Concernant la contrainte Lexique , il s' agissait de vérifier que les participants allemands avaient des jugements catégoriques concernant le choix de l' auxiliaire avec des verbes centraux . Les résultats ont montré des temps d' audition plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes uniquement sur le dernier mot de la phrase . Cette différence persistait au moment du jugement des phrases . Les résultats de la seconde expérience ont montré un fort pourcentage de réponses " arrêt " sur le dernier mot pour les phrases incorrectes qui était équivalent à celui de la condition Syntaxe . Un petit nombre de phrases correctes ont été jugées comme étant incorrectes . Cette hypothèse semble donc confirmée . Concernant la contrainte Aspect , il s' agissait de vérifier que les locuteurs natifs étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire avec des verbes périphériques mais dans une moindre mesure . Les résultats ont montré des temps d' audition équivalents entre les phrases correctes et incorrectes suggérant une insensibilité en temps réel . Cette sensibilité apparaissait plus tard au moment des jugements de phrases . Les résultats de la tâche complémentaire ont montré un pourcentage de réponses " arrêt " sur le dernier mot supérieur pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Un certain nombre de phrases correctes ont été jugées comme étant incorrectes . Le pourcentage de réponses " arrêt " était moins important dans cette contrainte que dans les conditions Réfléchis et Réfléchis 2 . Les locuteurs natifs semblent effectivement gênés dans la sélection des auxiliaires avec des verbes périphériques . Concernant les contraintes Réfléchis et Réfléchis 2 , il s' agissait de vérifier que les participants allemands étaient sensibles à une erreur d' auxiliaire . Les résultats ont montré que les temps d' audition étaient plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes pour les deux types de verbes réfléchis suggérant une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Cette sensibilité persistait au moment des jugements de phrases . Les résultats de la seconde tâche ont montré que le pourcentage de réponses " arrêt " était plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes et qu' il était équivalent entre les deux types de verbes . Cette hypothèse semble confirmée . Concernant la condition Passif , il s' agissait de vérifier une sensibilité à une erreur d' auxiliaire . Les résultats à l' expérience d' Auditory Moving Window pour les deux groupes de participants ont montré des temps d' audition et des temps de jugement plus longs pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . De plus , les temps d' audition ont montré que cette différence n' apparaissait que sur le dernier segment suggérant une sensibilité en temps réel à une erreur d' auxiliaire . Les résultats à l' expérience de Stop Making Sense pour les deux groupes de participants ont montré un pourcentage de réponses " arrêt " plus important pour les phrases incorrectes que pour les phrases correctes . Cependant , ce pourcentage était plus faible que dans les autres conditions du au fait qu' un certain nombre de phrases incorrectes ont été jugées comme étant correctes . [ 1 ] Etre a une fréquence de 18 817 pour le verbe et de 8080 pour l' auxiliaire , ce qui le place à la 3ème place des mots les plus fréquents . Avoir a une fréquence de 7515 pour le verbe et de 16 057 pour l' auxiliaire , ce qui le place à la 5ème place des mots les plus fréquents ( Baudot , 1992 ) . [ 2 ] Aucune précision n' est donnée sur la nature des substitutions lexicales . Seul le matériel de la tâche de production est donnée en annexe de l' article .