Quere_063-3_1001_NUITS_3
Un locuteur raconte un conte
(FRENCH ORAL NARRATIVE)
Projet ORFEO © 2015 CNRS
Corpus FRENCH ORAL NARRATIVE
Le ‘French Oral Narrative Corpus’ comprend 87 contes d’une variété de types (fantastiques, merveilleux, facétieux etc.), racontés par 18 conteurs et conteuses du Conservatoire de Littérature Orale à Vendôme. Les contes sont transcrits et annotés selon les conventions de la Text Encoding Initiative (TEI), avec des métadonnées sur les conteurs et conteuses et sur les contextes de performance. Le corpus a été subventionné par la Arts and Humanities Research Council (AH/E000649/1) et la British Academy (SG39350). L’ensemble a été mis à disposition du projet Orféo.
Métadonnées : general
| Corpus | Frenchoralnarrative |
| Nom du fichier | Quere_063-3_1001_NUITS_3 |
| Responsable(s) | Janice Carruthers |
| Résumé | Un locuteur raconte un conte |
| Date de l'enregistrement | 23/11/1999 |
| Durée de l'enregistrement | 00:20:15 |
| Nature du signal | audio |
| Qualité du son | environnement peu bruité |
| Niveaux d'annotation | Annotation automatique |
| Annotation | automatique |
| Type | narration |
| Secteur | professionnel |
| Modalité | oral |
| Nombre de locuteurs | 1 |
| Situation de l'enregistrement | en_public |
| Adresse d'échantillon | /annis-sample/frenchoralnarrative/Quere_063-3_1001_NUITS_3.html |
Métadonnées : locuteur Quere
| Identiant du locuteur | Quere |
| Âge du locuteur | 21-60 |
| Sexe du locuteur | M |
| Profession du locuteur | conteur |
| Niveau d'études du locuteur | lycée |
| Lieu de naissance du locuteur | France, Ile-de-France, Paris |
Texte et audio
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| Quere: | ô grand roi cela est simple apprends qu' il y avait autrefois dans les temps anciens dans les temps reculés un homme qui était pêcheur de son métier et on dit qu' il partait tous les matins avec son filet et qu' il le jetait au meilleur endroit du fleuve enfin quand on dit meilleur endroit sans doute avait-il été un endroit généreux en d' autres périodes mais pour ce pêcheur précisément c' est l' endroit de la nullité et de l' inexistence son filet reste désespérément vide et pourtant il le jette nombre de fois on dit qu' un jour qu' il était ainsi à à pêcher le soir tombait et trois hommes sont venus de ce côté c' étaient des marchands qui déambulaient après avoir beaucoup marché et lorsque le chef des marchands entend la plainte de cet homme il s' arrête en lui disant ô toi pourquoi ces pleurs et pourquoi ces malédictions et pourquoi ces prières je jette mon filet jour après jour et le fleuve semble ne pas vouloir m' honorer je ne sais pas pourquoi la destinée est ainsi si terriblement attachée à mon cou et bien jette le sur ma chance quoique tu s~ quoique tu retires du fleuve à ce moment je te le paie cent pièces d' or et le pêcheur accepte et le filet à présent épouse l' eau et s' enfonce et au moment de le sortir mais cela est tout à fait impossible il est devenu si lourd si lourd qu' il est obligé lui-même de plonger pour soulever le filet pour l' amener jusqu' au bord oh mais aucun poisson dans ce filet simplement un grand coffre de bois et le pêcheur reçoit les cent pièces d' or et le chef des marchands marche devant tandis que les deux autres portent le coffre et ils se dirigent non pas vers une auberge où ils auraient élu domicile le temps de leur passage en cette ville mais ils se dirigent tout simplement vers le palais du roi car le chef des marchands n' est autre que le roi lui-même qui chaque soir prend plaisir à ainsi habillé sans être reconnu à se promener pour entendre pour voir pour savoir et pour vivre et pour interroger et il est tellement impatient de découvrir ce que ce coffre peut bien contenir ce coffre on dit que lorsqu' on l' ouvre après avoir brisé les serrures on a trouvé un grand tapis roulé et on déroule le tapis un deux trois quatre cinq six sept sept morceaux d' une femme découpée et le roi regarde son vizir qui l' accompagnait à la promenade et lui dit tu es chargé de la sécurité en cette ville et en ce pays et je vois que l' on peut tuer découper les habitants sans que tu n' en saches rien je t' accorde trois jours pour trouver la raison et l' assassin et si tu ne réussis pas je veux que ta mort serve d' exemple à tous les incapables qui vont te succéder et le vizir baisse la tête et il rentre chez lui et l' on dit que durant les trois jours il est resté prostré comment trouver dans une ville si immense qui était la plus belle des villes en ce temps-là avec tant de voyageurs et tant d' habitants et tant d' invités tant d' artistes comment trouver et il n' a pas cherché il est revenu la tête basse ô grand roi tu m' as demandé l' impossible et bien je vais accomplir le possible avec toi quelque temps plus tard toute la ville est invitée à assister à la mort de ce vizir et on annonce qu' une femme a été trouvée coupée dans un tapis roulé dans un coffre au fond du fleuve et que ce vizir a été non seulement incapable d' empêcher ce meurtre mais incapable d' en découvrir la vérité et à peine a-t-on terminé d' évoquer ce malheur avant même que le sabre soit levé pour s' abaisser sur le cou de ce vizir dans l' assistance de ce côté on voit un homme s' approcher bousculer les uns les autres s' excuser en disant vous ne pouvez pas faire ça arrêtez je vous en supplie le vizir est innocent le coupable c' est moi c' était un jeune homme d' une immense tristesse et d' une grande beauté qui était là la tête baissée le roi a ordonné qu' on libère son vizir et qu' on attache ce jeune homme afin de le tuer le sabre n' était pas encore levé lorsque dans l' assistance de ce côté il y a eu comme un bruit comme un brouhaha un mouvement et on on peut voir un homme bien vieux s' approcher s' excuser passer au-dessus des corps assis pour dire vous ne pouvez pas faire cela ne tuez pas ce jeune homme le coupable c' est moi et le roi ne comprend pas il n' avait personne à condamner maintenant deux coupables s' accusent et comme il aime savoir la vérité ils sont invités dans le palais et l' on dit que c' est le vieillard qui parla le premier ô grand roi sache que la jeune femme morte et découpée était mon épouse c' est vrai que j' étais bien vieux et que cette jeune femme était bien jeune mais la vieillesse ne m' empêchait pas d' être d' une jalousie terrible un jour je rentre du marché et je vois ou plutôt j' entraperçois la silhouette de mon épouse s' éloigner de la fenêtre je lui dis ô toi femme que faisais-tu derrière cette fenêtre elle me dit mais je n' étais pas derrière la fenêtre je passe dans la maison ô mon époux je l' ai regardée ô toi femme trompeuse femme menteuse comment oses-tu ne pas dire la vérité tu étais derrière cette fenêtre pour voir celui que tu allais inviter dans cette maison pour me tromper et la colère me saisit à ce moment ô grand roi et ne m' appartenant plus appartenant à mon poignard que je brandis je tuai ma femme et je la coupai en sept morceaux puis je roulai les corps dans un tapis dans le coffre et je fis porter le coffre jusque dans les eaux du fleuve à peine avait-il terminé de parler que le jeune homme a dit ô grand roi n' écoute pas les paroles de celui-là il ne connaît rien et il prononce ceci pour me sauver moi-même car il n' a jamais été l' époux de cette jeune femme en vérité c' était son père et l' époux c' était moi et il a parlé pour sauver ma vie il est d' une grande générosité vois-tu la chance a favorisé le début de ma vie la famille dans laquelle je suis né était si riche qu' elle a pu payer les meilleurs professeurs et j' ai tant appris du monde et j' ai tant appris des livres et de la poésie et je connaissais toutes sortes d' écritures et j' ai eu la grande chance d' épouser cette jeune femme que j' ai aimée et qui m' a aimé pendant des années et nous avons ainsi eu la chance de voir la fertilité nous récompenser trois enfants et puis un jour voilà que le malheur est arrivé dans ma maison comme s' il avait lui-même soulevé la tenture qui cachait l' entrée de notre chambre un matin ma jeune femme fut incapable de se lever même incapable de parler de prononcer la moindre parole et moi je lui demandais ce que je pouvais faire pour elle pour l' aider pour la sauver pour pour lui permettre de retrouver cette vie qui qui semblait s' éloigner d' elle déjà et elle n' a pas pu me répondre et je suis allé chercher tous les médecins qui ont accepté de venir et de me suivre et qui n' ont rien vu qui n' ont rien su qui n' ont pas su me consoler et me rassurer et les jours passent et je vois peu à peu ma femme devenir plus immobile qu' une statue et son souffle ne s' entend plus et ses paroles ne sont plus que que l' ombre des paroles et lorsqu' elle parle je dois tendre l' oreille et je ne comprends pas ce qu' elle veut me dire et ses yeux sont déjà n' appartiennent plus déjà ce monde et un jour considérant que sa vie allait s' arrêter je lui ai demandé si si elle elle voulait ou s~ ou s~ que pourrais-je faire pour l' honorer pour lui rendre tout le plaisir qu' elle m' avait donné et j' ai compris sa réponse depuis tant de jours j' ai compris elle me demandait simplement le grand honneur et le grand bonheur de goûter à un fruit merveilleux un fruit dont on a tant entendu parler mais que je n' avais pour ma part jamais goûté une pomme qui pousse en ces pays lointains et je lui ai demandé simplement de tenir en vie quelque temps je suis parti sept jours pour me rendre à un verger réputé et là j' ai payé très cher pour obtenir trois pommes et je suis revenu et lorsque j' entre dans notre chambre mon épouse est toujours vivante et je m' approche et je lui dis ô toi les pommes que tu désires les-voici une rouge une verte et une jaune les-voilà pour toi je les pose à ton côté et le plat est est ainsi près d' elle et et j' entends bien enfin je vois je je ressens qu' elle est si heureuse et de crainte de la troubler et de la gêner par ma présence et de la fatiguer je m' éloigne et je promène je me promène dans la ville voilà qu' en pleine rue un peu plus tard je croise un homme un esclave noir avec une pomme jaune dans la main et qui lançait cette pomme qui la rattrapait et moi je le dépasse dans la cohue puis je m' arrête et je reviens vers lui et je lui dis ô toi dis-moi mais tu tiens en tes mains un fruit tout à fait rare d' où te vient-il et il me répond en partant d' un grand rire de mon amante de ton amante ah oui elle est affublée d' un mari qui est une véritable malédiction nous n' arrivions pas l' éloigner et enfin l' idée nous est venu de contrefaire la maladie et de souffler et de ne plus parler de le voir se décomposer là et enfin le jour où il pose la seule question qu' il aurait dû poser depuis longtemps nous l' éloignons pour sept jours de félicité et il vient de revenir aujourd' hui quel malheur pour moi j' étais caché dans la chambre et j' ai tout vu et ses regards et sa présence et les trois pommes posées et moi je l' ai laissé partir cet homme et je n' ai pas compris comment un tel bonheur avait-il pu être bâti sur tant de mensonges et je suis rentré chez moi sans attendre et lorsque je m' approche de mon épouse allongée je regarde dans le plat sur le côté deux pommes étaient posées et la jaune était plus là et j' ai attrapé mon épouse en lui disant ô toi comment oses-tu contrefaire ainsi la maladie comment oses-tu tromper ton époux où est cette pomme et elle a répondu dans un souffle qu~ qui semblait être le dernier qu' elle ignorait totalement je lui ai dit tu viens de prononcer tes dernières paroles car c' est ton amant qui à présent se promène en ville et cette femme que j' avais tant aimée de mes propres mains je l' ai tuée et je m' acharnais sur elle jusqu' à la découper en sept morceaux et lorsque la fureur s' éloigne de moi j' ai roulé les morceaux dans un tapis puis dans un coffre et j' ai fait porter ce coffre pour le marier avec le fleuve et ô grand roi cette histoire qui est la mienne vois-tu n' est pas encore terminée car lorsque je rentre et que j' arrive dans ma maison et que je vois devant la porte de ma maison mon enfant mon garçon le plus grand je le vois pleurer et je le vois jeter vers moi des regards terrifiés je lui dis mais toi qu' as-tu il me dit ô mon père je suis persuadé que lorsque tu sauras ce qui s' est passé tu me frapperas et j' ai tellement peur de toi c' est que voilà lorsque tu es revenu j' étais tellement curieux de voir ces fruits que tu avais été chercher si loin que je suis entré dans la chambre de notre mère mais pour ne pas la déranger j' ai simplement pris l' une des pommes et puis je suis venu là devant la devant la porte dans la rue et puis un homme un grand homme noir qui s' est approché de moi qui m' a dit qu' est-ce que tu fais avec cette pomme ne sais-tu pas que c' est une f~ c' est un fruit pour une table de roi moi j' ai dit c' est simplement ma mère qui va mourir et mon père est allé loin pendant sept jours pour aller la chercher et il vient de la rapporter il m' a donné une grande claque et il a pris cette pomme et moi j' ai tellement peur ô grand roi lorsque j' ai entendu la vérité sortir de la bouche de mon enfant lorsque j' ai compris à quel point l' on peut être emporté par le galop de la colère et de la stupidité j' ai regretté amèrement et lorsque j' ai appris qu' on allait tuer un innocent je n' ai pas pu laisser faire cela et je ne veux pas que ce vieillard meure pour moi je suis le véritable assassin tue-moi et l' on dit que le roi s' est tourné vers son vizir en lui disant je t' accorde trois jours pour trouver cet homme cet homme noir qui a volé la pomme à ce jeune enfant et le vizir qui avait vu s' éloigner de lui l' ombre de la mort la voit maintenant se rapprocher l' encercler et il rentre dans son palais et il reste trois jours prostré pour revenir ô grand roi je n' ai pas trouvé il faut que ta mort serve d' exemple à tous les incapables et chacun est invité et lorsqu' enfin la raison est donnée dans l' assistance de ce côté bousculade laissez-moi passer vous ne pouvez pas tuer cet homme le coupable c' est moi et c' est un grand esclave noir qui s' approche les yeux embués de larmes quand il apprend que son maître va mourir car il n' est autre que l' esclave du grand vizir bien qu' on délivre mon vizir et qu' on tue cet esclave et voyez en ce temps-là un esclave appartenait corps et vie à son maître mais souvent les esclaves étaient bien traités ils appartenaient à la famille et le vizir n' a pas pu supporter que son esclave pour un tour qu' il avait fait soit tué aussi il s' approche du roi en disant ô grand roi me permets-tu de te demander ceci si je te raconte une histoire qui est plus étonnante que celle de ce jeune homme et de son épouse acceptes-tu de m' offrir la vie de mon esclave et le roi dit eh bien parle je verrai |
Arbres syntaxiques
1: ô grand roi cela est simple
2: apprends qu' il y avait autrefois dans les temps anciens dans les temps reculés
3: un homme qui était pêcheur de son métier
4: et on dit qu' il partait tous les matins avec son filet et qu' il le jetait au meilleur endroit du fleuve
5: enfin quand on dit meilleur endroit sans doute avait-il été un endroit généreux en d' autres périodes mais pour ce pêcheur précisément c' est l' endroit de la nullité
6: et de l' inexistence son filet reste désespérément vide
7: et pourtant il le jette nombre de fois
8: on dit qu'
9: un jour qu' il était ainsi à à pêcher
10: le soir tombait et trois hommes sont venus de ce côté
11: c' étaient des marchands qui déambulaient
12: après avoir beaucoup marché
13: et lorsque le chef des marchands entend la plainte de cet homme
14: il s' arrête en lui
15: disant ô
16: toi pourquoi ces pleurs et pourquoi ces malédictions et pourquoi ces prières je jette mon filet jour après jour
17: et le fleuve semble ne pas vouloir m' honorer
18: je ne sais pas
19: pourquoi la destinée est ainsi
20: si terriblement attachée à mon cou
21: et bien jette le sur ma chance
22: quoique tu s~
23: quoique tu retires du fleuve à ce moment
24: je te le paie cent pièces d' or
25: et le pêcheur accepte
26: et le filet à présent épouse l' eau et s' enfonce
27: et
28: au moment de le sortir
29: mais cela est tout à fait impossible
30: il est devenu
31: si lourd
32: si lourd qu' il est obligé lui-même de plonger pour soulever le filet pour l' amener jusqu' au bord
33: oh
34: mais
35: aucun poisson
36: dans ce filet
37: simplement
38: un grand coffre de bois
39: et le pêcheur reçoit les cent pièces d' or
40: et le chef des marchands marche
41: devant tandis que les deux autres portent le coffre
42: et ils se dirigent non pas vers une auberge où ils auraient élu domicile le temps de leur passage en cette ville
43: mais ils se dirigent tout simplement vers le palais du roi
44: car le chef des marchands n' est autre que le roi lui-même qui chaque soir prend plaisir à ainsi habillé sans être reconnu à se promener pour entendre pour voir pour savoir et pour vivre et pour interroger et il est tellement impatient de découvrir
45: ce que ce coffre peut bien contenir ce coffre on dit que
46: lorsqu' on l' ouvre
47: après avoir brisé les serrures
48: on a trouvé un grand tapis roulé
49: et on déroule le tapis
50: un
51: deux
52: trois quatre
53: cinq six
54: sept sept morceaux d' une femme découpée
55: et le roi regarde son vizir qui l' accompagnait à la promenade
56: et lui dit tu es chargé de la sécurité en cette ville et en ce pays
57: et je vois que l' on peut tuer découper les habitants sans que tu n' en saches rien
58: je t' accorde trois jours pour trouver la raison
59: et l' assassin
60: et si tu ne réussis pas je veux que ta mort serve d' exemple à tous les incapables qui vont te succéder
61: et
62: le vizir baisse la tête
63: et il rentre chez lui
64: et l' on dit que durant les trois jours il est resté prostré comment trouver dans une ville
65: si immense qui était la plus belle des villes en ce temps-là
66: avec tant de voyageurs
67: et tant d' habitants et tant d' invités tant d' artistes comment trouver
68: et il n' a pas cherché il est revenu la tête basse ô grand roi
69: tu m' as demandé l' impossible
70: et bien je vais accomplir le possible avec toi
71: quelque temps plus tard toute la ville est invitée à assister à la mort de ce vizir
72: et on annonce qu'
73: une femme
74: a été trouvée coupée dans un tapis roulé dans un coffre au fond du fleuve et que ce vizir a été non seulement incapable d' empêcher ce meurtre
75: mais incapable d' en découvrir la vérité
76: et à peine a-t-on terminé d' évoquer ce malheur
77: avant même que le sabre soit levé pour s' abaisser sur le cou de ce vizir dans l' assistance de ce côté on voit un homme s' approcher bousculer les uns les autres s' excuser
78: en disant vous ne pouvez pas faire ça arrêtez je vous en supplie le vizir est innocent
79: le coupable c' est moi
80: c' était un jeune homme
81: d' une immense tristesse et d' une grande beauté qui était là la tête baissée
82: le roi a ordonné qu' on libère son vizir
83: et qu' on attache ce jeune homme afin de le tuer le sabre n' était pas encore levé lorsque dans l' assistance de ce côté il y a eu comme un bruit comme un brouhaha un mouvement
84: et on on peut voir un homme bien vieux s' approcher s' excuser passer au-dessus des corps assis pour dire vous ne pouvez pas faire cela ne tuez pas ce jeune homme le coupable
85: c' est moi
86: et le roi ne comprend pas
87: il n' avait personne à condamner maintenant deux coupables s' accusent
88: et comme il aime savoir la vérité ils sont invités dans le palais
89: et l' on dit que c' est le vieillard qui parla le premier ô grand roi
90: sache que la jeune femme morte et découpée était mon épouse
91: c' est vrai que j' étais bien vieux
92: et que cette jeune femme était bien jeune
93: mais la vieillesse ne m' empêchait pas d' être d' une jalousie terrible
94: un jour je rentre du marché
95: et je vois
96: ou plutôt j' entraperçois la silhouette de mon épouse s' éloigner de la fenêtre
97: je lui dis ô toi femme que faisais-tu derrière cette fenêtre elle me dit
98: mais je n' étais pas derrière la fenêtre
99: je passe dans la maison ô mon époux
100: je l' ai regardée ô toi
101: femme trompeuse femme menteuse comment oses-tu ne pas dire la vérité
102: tu étais derrière cette fenêtre pour voir
103: celui
104: que tu allais inviter dans cette maison pour me tromper
105: et la colère me saisit à ce moment ô grand roi
106: et ne m' appartenant plus appartenant à mon poignard que je brandis je tuai ma femme
107: et je la coupai en sept morceaux
108: puis je roulai les corps dans un tapis dans le coffre
109: et je fis porter le coffre jusque dans les eaux du fleuve
110: à peine avait-il terminé de parler que le jeune homme a dit ô grand roi
111: n' écoute pas les paroles de celui-là
112: il ne connaît rien
113: et il prononce ceci pour me sauver moi-même
114: car il n' a jamais été l' époux de cette jeune femme en vérité
115: c' était son père et l' époux
116: c' était moi
117: et il a parlé pour sauver ma vie
118: il est d' une grande générosité
119: vois-tu la chance a favorisé le début de ma vie
120: la famille
121: dans laquelle je suis né était si riche qu' elle a pu payer les meilleurs professeurs
122: et j' ai tant appris du monde
123: et j' ai tant appris des livres et de la poésie
124: et je connaissais toutes sortes d' écritures
125: et j' ai eu la grande chance d' épouser cette jeune femme que j' ai aimée et qui m' a aimé pendant des années
126: et nous avons ainsi eu la chance de voir
127: la fertilité
128: nous récompenser trois enfants
129: et puis un jour voilà que le malheur est arrivé dans ma maison comme s' il avait lui-même soulevé la tenture qui cachait l' entrée de notre chambre un matin ma jeune femme
130: fut incapable de se lever même incapable de parler de prononcer la moindre parole
131: et moi je lui demandais ce que je pouvais faire pour elle pour l' aider pour la sauver pour pour lui permettre de retrouver cette vie qui qui semblait s' éloigner d' elle déjà
132: et elle n' a pas pu me répondre
133: et je suis allé chercher tous les médecins qui ont accepté de venir et de me suivre
134: et qui n' ont rien vu qui n' ont rien su
135: qui n' ont pas su me consoler
136: et me rassurer
137: et les jours passent
138: et je vois peu à peu ma femme
139: devenir plus immobile qu' une statue
140: et son souffle ne s' entend plus
141: et ses paroles ne sont plus que que l' ombre des paroles
142: et lorsqu' elle parle je dois tendre l' oreille
143: et je ne comprends pas ce qu' elle veut me dire
144: et ses yeux sont déjà n' appartiennent plus déjà ce monde
145: et un jour considérant que sa vie allait s' arrêter
146: je lui ai demandé si si elle elle voulait ou s~ ou s~
147: que pourrais-je faire pour l' honorer pour lui rendre tout le plaisir qu' elle m' avait donné
148: et j' ai compris sa réponse depuis tant de jours
149: j' ai compris elle me demandait simplement le grand honneur et le grand bonheur de goûter à un fruit merveilleux un fruit dont on a tant entendu parler
150: mais que je n' avais pour ma part jamais goûté une pomme qui pousse en ces pays lointains
151: et je lui ai demandé simplement de tenir en vie quelque temps
152: je suis parti sept jours pour me rendre à un verger réputé
153: et là j' ai payé très cher pour obtenir trois pommes
154: et je suis revenu
155: et lorsque j' entre dans notre chambre
156: mon épouse est toujours vivante
157: et je m' approche
158: et je lui dis ô toi les pommes que tu désires les-voici une rouge une verte
159: et une jaune les-voilà pour toi je les pose à ton côté
160: et le plat est est ainsi près d' elle
161: et et j' entends bien
162: enfin je vois je je ressens qu' elle est si heureuse et de crainte de la troubler et de la gêner par ma présence et de la fatiguer
163: je m' éloigne
164: et je promène je me promène dans la ville
165: voilà qu' en pleine rue un peu plus tard
166: je croise un homme un esclave noir avec une pomme jaune dans la main
167: et qui lançait cette pomme qui la rattrapait
168: et moi je le dépasse dans la cohue
169: puis je m' arrête
170: et je reviens vers lui
171: et je lui dis ô toi
172: dis-moi
173: mais tu tiens en tes mains un fruit tout à fait rare d' où te vient-il
174: et il me répond en partant d' un grand rire de mon amante de ton amante
175: ah oui elle est affublée d' un mari qui est une véritable malédiction
176: nous n' arrivions pas l' éloigner
177: et enfin l' idée nous est venu de contrefaire la maladie et de souffler et de ne plus parler de le voir se décomposer là
178: et enfin le jour où il pose la seule question qu' il aurait dû poser depuis longtemps nous l' éloignons pour sept jours de félicité
179: et il vient de revenir aujourd' hui quel malheur pour moi
180: j' étais caché dans la chambre
181: et j' ai tout vu
182: et ses regards et sa présence
183: et les trois pommes posées
184: et moi je l' ai laissé partir cet homme
185: et je n' ai pas compris
186: comment un tel bonheur avait-il pu être bâti sur tant de mensonges
187: et je suis rentré chez moi sans attendre
188: et lorsque
189: je m' approche de mon épouse allongée
190: je regarde dans le plat sur le côté
191: deux pommes étaient posées
192: et la jaune était plus là
193: et j' ai attrapé mon épouse en lui disant ô toi comment oses-tu contrefaire ainsi la maladie comment oses-tu tromper ton époux où est cette pomme
194: et elle a répondu dans un souffle
195: qu~ qui semblait être le dernier qu' elle ignorait totalement
196: je lui ai dit tu viens de prononcer tes dernières paroles
197: car c' est ton amant qui à présent se promène en ville et cette femme que j' avais tant aimée de mes propres mains
198: je l' ai tuée
199: et je m' acharnais sur elle jusqu' à la découper en sept morceaux
200: et lorsque la fureur s' éloigne de moi
201: j' ai roulé les morceaux dans un tapis
202: puis
203: dans un coffre
204: et j' ai fait porter ce coffre pour le marier avec le fleuve
205: et
206: ô grand roi
207: cette histoire qui est la mienne
208: vois-tu n' est pas encore terminée
209: car
210: lorsque je rentre et que j' arrive dans ma maison et que je vois devant la porte de ma maison
211: mon enfant mon garçon le plus grand
212: je le vois pleurer
213: et je le vois jeter vers moi des regards terrifiés
214: je lui dis mais toi qu' as-tu
215: il me dit ô mon père
216: je suis persuadé que lorsque tu sauras ce qui s' est passé tu me frapperas
217: et j' ai tellement peur de toi
218: c' est que voilà lorsque tu es revenu
219: j' étais tellement curieux de voir ces fruits que tu avais été chercher si loin que je suis entré dans la chambre de notre mère
220: mais pour ne pas la déranger j' ai simplement pris l' une des pommes
221: et puis je suis venu là devant la devant la porte dans la rue
222: et puis un homme un grand homme noir qui s' est approché de moi qui m' a dit qu' est-ce que tu fais avec cette pomme ne sais-tu pas que c' est une f~ c' est un fruit pour une table de roi moi j' ai dit c' est simplement ma mère qui va mourir
223: et mon père est allé loin pendant sept jours pour aller la chercher
224: et il vient de la rapporter
225: il m' a donné une grande claque
226: et il a pris cette pomme
227: et moi j' ai tellement peur ô grand roi
228: lorsque j' ai entendu la vérité sortir de la bouche de mon enfant
229: lorsque j' ai compris
230: à quel point
231: l'
232: on peut être emporté par le galop de la colère et de la stupidité
233: j' ai regretté amèrement
234: et lorsque j' ai appris qu' on allait tuer un innocent
235: je n' ai pas pu laisser faire cela
236: et je ne veux pas que ce vieillard meure pour moi je suis le véritable assassin
237: tue-moi et l' on dit que le roi s' est tourné vers son vizir en lui disant
238: je t' accorde trois jours pour trouver cet homme cet homme noir qui a volé la pomme à ce jeune enfant
239: et
240: le vizir
241: qui avait vu s' éloigner de lui l' ombre de la mort la voit maintenant se rapprocher l' encercler
242: et il rentre dans son palais
243: et il reste trois jours prostré pour revenir ô grand roi
244: je n' ai pas trouvé
245: il faut que ta mort serve d' exemple à tous les incapables
246: et chacun est invité
247: et lorsqu' enfin la raison est donnée dans l' assistance de ce côté bousculade laissez-moi passer vous ne pouvez pas tuer cet homme le coupable c' est moi
248: et c' est un grand esclave noir qui s' approche les yeux embués de larmes quand il apprend que son maître va mourir
249: car il n' est autre que
250: l' esclave du grand vizir
251: bien qu' on délivre mon vizir et qu' on tue cet esclave
252: et voyez
253: en ce temps-là un esclave appartenait corps et vie à son maître
254: mais souvent les esclaves étaient bien traités ils appartenaient à la famille
255: et le vizir n' a pas pu supporter que
256: son esclave
257: pour un tour qu' il avait fait soit tué
258: aussi il s' approche du roi
259: en disant ô grand roi me permets-tu de te demander ceci
260: si je te raconte une histoire qui est plus étonnante que celle de ce jeune homme et de son épouse acceptes-tu de m' offrir la vie de mon esclave et le roi dit
261: eh bien parle je verrai
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