L1: donc la la différence par exemple entre The Truth et euh un magazine comme R E R c' est que dans The Truth on ne se limite pas quant à la longueur d' une interview à publier L2: hum hum L1: c' est au prorata de ce qui a été dit et de ce qui est intelligent entre guillemets de ce qui est intéressant donc que que l' artiste ait sorti trois albums ou qu' il ait sorti un maxi ça n' interfère pas sur la avec la la longueur de l' article de l' interview chez The Truth on s' applique et notre mot d' ordre c' est des interviews brutes questions réponses tandis que chez R E R la la pratique la plus courante c' est l' article entrecoupé de citations voilà donc c' est deux approches différentes et on peut voir ça comme du délayage dans le cas de R E L2: R hum hum ah d' accord L1: puisque ça tout dépend aussi de des compétences des journalistes impliqués dans la chose L2: ouais c' est ça vous n' êtes pas tout seuls L1: quoi non puis les comme il y a pas vraiment d' esprit d' équipe d' esprit de corps chacun a ses motivations différentes ou ses démotivations particulières L2: et c' est long d' écrire un bah j' imagine enfin ouais un article L1: retranscrire une interview sur sur oui sur sur un support informatique oui c' est long L2: oui et c' est ça oui ça je le sais aussi c' est ce que je vais faire L1: après sur support informatique aussi L2: ouais L1: d' accord L2: avec des conventions très très très très précises L1: d' accord L2: mais euh mais après bon c' est ça c' est que tu dis aussi quoi il y a pas il y a pas que la pour faire un article vous êtes obligés de retranscrire toute l' interview toute pour après pour après aller prendre ce qui vous intéresse L1: non de la réécouter oui en tout cas entièrement pour sélectionner les parties intéressantes des c de plus la plupart des artistes français ne sont pas professionnels L2: et après pour savoir O K L1: ou n' ont pas le professionnalisme de certains américains ou d' artistes de variété confirmés français par exemple L2: pourquoi je savais pas enfin L1: ils répondent de manière désordonnée ah donc des éléments de réponse peuvent euh enfin on peut trouver des éléments de réponse à une question précise dans une réponse ultérieure qui a été donnée ultérieurement voilà d' où l' utilité de réécouter dans l' intégralité l' interview enregistrée et de faire des recoupements ensuite de faire des montages copiés collés sur support informatique L2: d' accord L1: et de réécrire entre guillemets de refondre des phrases pour donner à tout ça un corps et et un fond qui en n' existait peut-être pas dans la version brute L2: ce qui est du boulot alors hein L1: ce qui est du boulot mais ce qui finalement devient assez simple voire routinier à ouais à la longue ah bon enfin voilà L2: et après c' est fini une fois l' interview faite retranscription article écrit L1: oui puisque nous on ne s' occupe pas directement de la mise en page dans le cas de The Truth on la supervise dans le cas de R E R c' est quelque chose qui nous échappe complètement donc oui par contre chez The Truth le choix des photos nous incombe entièrement L2: ce qui est L1: bien ce qui est bien mais ce qui est du travail aussi L2: parce que pour R E R aussi vous faites des photos mais ça vous L1: oui il y a le le souvent oui la la séance photos a lieu en même temps que l' interview ce qui peut être ce qui peut avoir de fâcheuses incidences sur le déroulement de l' interview L2: hum hum L1: puisque les photographes ne sont pas forcément de fins diplomates et peuvent braquer les artistes L2: ah ouais euh il y L1: a avant l' interview puisque le les photographes leur leur intérêt de faire la une session photo ça dure pas une heure L2: hum hum L1: ça dure dix minutes dans la plupart des cas donc c' est trois clichés puis ils s' en vont donc la session photo passe en priorité avant l' interview parce qu' une interview peut s' éterniser une heure une heure et demie L2: ah oui L1: voilà donc ça s' est déjà produit que le photographe braque des artistes L2: donc du coup plus plus rien à tirer après pour l' interview quand même ou tu es euh L1: bah il faut rattraper la situation L2: hein hein donc un savoir-faire de diplomate L1: voilà euh relation sociale L2: voilà L1: voilà puis des des mauvaises surprises aussi des des des artistes qui peuvent être particulièrement intéressants sur disque par rapport à leurs textes à leur approche de la musique et une déconvenue lorsqu' on se trouve face à eux des gens qui vous prennent à parti L2: comment enfin par exemple L1: oui référence à à un cas pénible L2: c' est intéress-~ c' est référence à un à un vécu L1: des gens qui des gens qui t' assimilent qui ne connaissent pas ta qui ne connaissent pas ton statut de de simple pigiste ou de passionné qui te t' assimilent à un journaliste professionnel à un scribouillard lambda et voilà enfin c' est c' est très long à expliquer après c' est il y a plein de choses eux sont dans un état d' esprit bien particulier L2: et il y a eu ben justement il y a un état d' esprit commun quoi même si quand même j' imagine qu' il y a différentes personnalités il y a différentes à chaque fois c' est différents individus mais systématiquement il y a quelque chose qui les unit vraiment pour de vrai L1: non à part sans doute une passion pour la même musique au-delà non non on peut pas non après les motivations sont différentes les objectifs sont différents il y a beaucoup d' u-~ d' immaturité puisque la plupart sont jeunes L2: quel âge L1: moyenne d' âge on va dire de seize à vingt ans c' est la moy~ enfin c' est le la fourchette d' âge la plus fréquemment rencontrée donc des gens un peu inexpérimentés qui sont entourés par d' autres gens qui ne sont pas forcément beaucoup plus expérimentés qu' eux et voilà d' où d' où des situations parfois L2: mais ça leur monte à la tête qu' on vienne les interviewer un à L1: un ça leur monte à la tête ouais certains sont intimidés bien sûr par la présence du micro ça arrive L2: ouais mais ça c' est nor-~ mais ça ça la limite c' est le contraire de monter à la tête tu vois il y en a qui qui pourraient être ah qui peuvent se la jouer à fond L1: ouais mais c' est un milieu très compétitif donc ils sont vite remis à leur place c' est un milieu très compétitif du jour au lendemain enfin tu peux être au au top du jour au lendemain quelqu' un débarque avec un style plus frais ou novateur L2: hum hum L1: et tu n' es plus rien L2: ah ouais L1: l' attention se focalise sur lui et ce que tu fais n' in-~ n' intéresse plus personne il y a beaucoup de on rencontre énormément le phénomène de tendance c' est finalement il y a il y a une mode à l' intérieur de de ce mouvement oui de de cette culture enfin L2: c' est oui de ce mouvement de cette culture toi tu penses que justement il y a cette cult-~ là cette culture-là c' est un ça y est quoi c' est un has been quoi ou c' est un ou c' est un encore un lendemain une évolution L1: non elle est enco-~ elle est non elle a encore des lendemains peut-être moins chantants pour en ce qui concerne le rap français moins chantants que que ces derniers mois puisqu' il y a eu des déconvenues au niveau des maisons de disques certains projets sur lesquels étaient investis des budgets faramineux se sont lamentablement plantés alors que des gens qui n' étaient pas partants se sont retrouvés propulsés enfin qui n' étaient pas donnés partants étaient propulsés au de l' affiche L2: hein ouais merci hein de nous déranger L1: c' est pas grave c' est enregistré là L2: oui vingt-trois minutes L1: vingt-trois minutes on y est presque on va faire un peu de rab quand même L2: non ouais on va faire un peu de rab non mais je pensais moi je pensais à à autre chose justement dans le remarque c' est c' est lié aussi à un plaisir mais tu dois investir L1: dans les disques ouais c' est du temps du temps et du temps et de l' argent finalement L2: pas mal dans justement dans tous les disques être au courant des derniers des recherches ouais L1: ouais mais bon ça ça part d' une passion donc ça me semble naturel au départ j' ai commencé très tôt à collectionner les disques peut-être à l' âge de quatorze ans c' est voilà c' est c' est une gangrène L2: une une gangrène ah ouais L1: gangrène voilà donc ça se développe petit à petit et ça finit par manger la vie et l' espace vital voilà L2: petit à petit mais justement donc si si jamais la R E R ferme ferme ses portes toi tu as pas envie tu as pas envie de monter un un un R E R mais mais à toi donc un Truth payant quoi mais de qualité L1: au fur et à mesure définitivement oui L2: puisque L1: euh non enfin oui et non The Truth oui bien sûr ça sera le enfin de toute façon c' est le développement de The Truth avant tout mais passer payant non parce que ça ça correspond à une politique ou alors ça correspond à une politique de vouloir faire diffuser l' info-~ enfin de vouloir que l' information diffuse auprès du plus grand nombre puisque le le rap ne touche pas forcément des populations économiquement aisées L2: hum hum L1: et donc voilà il y a une il y a une volonté de de démocratisation enfin de démocratie dans la au niveau de l' information que tout le monde puisse accéder plutôt que d' investir dans un journal on préfère voir les gens investir dans des disques et voilà donc on est financé par l-~ la publicité les abonnements puisque le moyen le plus sûr de se procurer le journal est de s' abonner notamment quand on se se trouve en province et voilà et puis au moins on l' a dans sa boîte aux lettres on n' est pas obligé d' aller se déplacer jusque chez un disquaire qui sera déla-~ euh dévalisé pardon dans la journée L2: c' est vrai ils sont dé-~ c' est ça va très très vite L1: quoi ah oui c' est gratuit oui donc ça part tout de suite L2: mais euh vous les tirez à combien d' exemplaires depuis le début c' est le même nombre L1: non ça dû débuter euh sept mille cinq cents exemplaires je pense L2: ouais L1: et euh aujourd' hui on en est à douze mille cinq cents treize mille L2: et qui et qui les dépose dans les disquaires L1: eh c' est nous ah voiture sac garni L2: c' est du boulot ça aussi L1: je plaisante oui c' est du boulot aussi ouais c' est du boulot c' est de l' organisation la mise sous enveloppe la mise sous pli pour les abo~ pour les abonnés c' est nous aussi L2: ouais mais justement comme tu vois ça com ça commence un peu à prendre de l' ampleur les gens en veulent et tout euh les disquaires j' imagine que ça un intérêt aussi pour eux L1: quoi étiquetage des enveloppes c' est un plus client L2: ouais et du coup ils c' est pas eux qui devraient aller venir les chercher chez vous L1: non parce qu' ils sont particulièrement frileux et dès qu' ils peuvent faire l' économie d' un geste ils le font L2: ouais mais si vous dites bon ben vous venez le chercher ou vous l' avez L1: pas ben ils préfèrent s' en passer L2: ah ouais L1: oui parce que ça ne leur rapporte pas d' argent dans le cas où ils se déplacent c' est de l' essence si ils se déplacent pas il y a rien ça ne leur rapporte pas c' est aussi comme notre réseau de distribution est un réseau de magasins spécialisés on peut pas se permettre on pourrait mais ça serait pas avantageux pour nous de vendre le magazine même à un prix modique puisque dans ce dans ce cas dans ce dernier cas le détaillant nous prendrait une une commission si on par exemple on pourrait décider de le vendre cinq francs à l' unité mais le détaillant prendrait au minimum cinq francs dessus ce qui le mettrait à dix francs pour le consommateur L2: O K L1: pareil si on le met à dix francs ça sera quinze francs voire chez certains détaillants vingt francs et chez certains détaillants on pourrait le dé-~ le déposer à cinq francs ils le vendraient quinze francs L2: ils le mettent à ça il y a aucun problème je sais pas comment ça marche L1: après ça pose tout le aussi toute la question du on p-~ on peut pas surveiller on peut pas savoir à quel prix le détaillant va le vendre il peut très bien arnaquer des clients de passage L2: et et d' ailleurs peut-être qu' il y en a qui vendent le fanzine gratuit L1: et oui mais c' est marqué gratuit dessus partout à l' intérieur sur la couverture sur la tranche L2: O K L1: donc on s' est prémuni et voilà personne ne peut le vendre L2: mais c' est pareil ça peut être le en ces cas-là vous pouvez marquer un prix dessus L1: oui mais de toute façon le détaillant applique la la marge qu' il veut dessus c' est à son libre à sa guise donc il peut prendre cinq francs il peut prendre il peut ne rien prendre il peut prendre cinq francs dix francs quinze francs si il veut voilà et ce système-là pose également le problème du remboursement il faut après il faut récupérer de l' argent des numéros qui ont été écoulés L2: exact ouais ça te prend une entreprise L1: quoi ce qui euh ce qui vaut le détour aussi comme manière de fonctionner puisque on peut se retrouver confronté à des gens qui nous disent je n' ai pas l' argent aujourd' hui repasse la semaine prochaine L2: voilà L1: et caetera et sept jours plus tard rebelote ou des gens hum puis il faut pas s' énerver L2: ouais donc là ça prend du temps de oui de aussi L1: il faut pas avoir besoin de l' argent il faut pas être pressé et déjà des des détaillants sans scrupules aussi qui peuvent te proposer de de te rembourser en tee-shirts de la marchandise du magasin eh oui mais ça existe c' est du déjà vu L2: mais euh pour la enfin le le la publicité dès le départ vous ça avait été vous avez démarché pour bon le premier fanzine L1: on a été obligé d' investir de notre poche parce que les les investisseurs sont par excellence frileux surtout dans le cadre d' un magazine qui n' existait pas encore il fallait déjà faire preuve L2: de et là maintenant ouais L1: il fallait déjà leur leur donner la preuve qu' il s' agissait pas d' un torchon L2: ouais donc il fallait en faire L1: un il fallait en faire un pour qu' ils voient peu près