ROL: et j' ai grandi dans une famille euh assez modeste mon père était tailleur de vêtements il avait employé un ouvrier allemand du Tyrol je m' en rappelle et après il avait employé un un apprenti un apprenti du village et il confectionnait des vêtements pour les gens et de de de le du village mais les gens qui étaient relativement aisés parce qu' un costume n' était pas la portée de tout le monde c' était donc un mode de vie on était de famille modeste comme j' ai dit euh mon père il faisait aussi des vêtements pour les gens des fermes dans les NNAAMMEE puisque notre village était situé entre la frontière des NNAAMMEE qui représente l' ancienne France parce que nous on nous considérait pas comme des vrais français et l' autre côté c' était le Rhin qui délimitait la limite entre l' Allemagne et l' Alsace donc euh mon village s' appelait NNAAMMEE il était à onze kilomètres de NNAAMMEE là où on fait le fameux fromage qui sent eh donc euh voilà mon père était donc euh artisan et et il faisait donc des vêtements après la guerre il avait embauché un prisonnier de guerre tchèque enfin voilà euh ma mère est morte décédée relativement jeune nous on était encore petit on était quatre garçons mon père il s' est remarié et puis euh mon frère aîné a eu un accident de de moto dans l' armée il était maréchal des logis à NNAAMMEE il est décédé aussi et puis nous on s' est élevé comme on a pu quoi chacun on on finalement on a bien réussi nos situations sans l' aide de personne et euh ensuite est arrivé disons on a passé une jeunesse re-~ quand même heureuse malgré qu' on n' avait pas des grands moyens on était presque tout le temps fourré dans la forêt parce qu' on était à la limite de de la forêt on était un peu moitié sauvage quoi on on attrapait des serpents on jouait avec euh on grimpait aux lianes on on faisait plein de jeux le soir on rentrait à la maison on avait nos parents étaient très gentils jamais ils nous ont fait des des reproches c' est pour ça qu' on travaillait mal à l' école parce qu' ils nous ils nous disciplinaient pas assez mais euh donc quand on eut l' âge de raison s' est quand même chacun de mes frères et moi assez bien débrouillés dans la vie professionnellement parlant ensuite bon euh je passe sur certains détails mais est venu l' âge de l' armée quoi et du service militaire et comme euh on dans en Alsace on étant jeune on ne parlait pas le français il a fallu se mettre dare-dare à parler le français dans les écoles déjà ça commencé à la libération en quarante-cinq il fallait se mettre à parler le français mais c' était pas évident et dans l' armée bon ça s' est fait on parlait le français mais chacun avait son accent quoi euh les gens du Nord avec le ch' timi et les Bretons en breton les gens du Sud-ouest avec leur accent du sud-ouest il y avait donc toutes les tous les folklores français réunis dans l' armée et euh bon ça se passait bien j' ai été à Bourg-en-Bresse dans le matériel du matériel on m' a envoyé à Kiel dans une compagnie de livraison par air de Kiel on m' a envoyé à Pau en stage parachutiste bon j' ai sauté en parachute euh huit fois je crois ensuite je suis revenu en Allemagne et puis d' Allemagne on m' a envoyé en Algérie alors à Blida bon c' était pas une mauvaise vie qu' on avait euh on et euh on fait parfois euh on on dit des grandes choses sur l' Algérie comme si on était des combattants alors que ceux qui ont fait trente-neuf quarante-cinq euh ou quatorze dix-huit ont été quand même plus euh éprouvés que nous hein nous bon en tant que parachutistes en Algérie on sautait de temps en temps parachute mais c' était rien c' était agréable on allait aussi en opération presque tous les jours mais c' était un moi je je ça me plaisait assez puisque étant jeune j' étais toujours fou~ dans la forêt on cha~ on chassait soit disant le fellagha mais on n' en voyait pas souvent quand il y avait une am~ une alerte on ça tiraillait dans tous les sens le soir on voyait les balles traçantes mais s' il y avait un un on p~ on peut risquer d' être emporté par une avalanche en France euh le risque n' était pas très grand quoi donc voilà un service militaire en Algérie j' étais au service auto comme j' étais mécanicien avant et au service auto bon j' ai connu des gens des civils des pieds noirs quoi et qui sont venus et ils ont voulu qu' à la libération j' aille travailler chez eux et comme je n' avais aucune attache euh plus plus sentimentale qu' autre puisque mes parents étaient décédés en Alsace j' ai dit j' ai accepté je suis resté en Algérie et puis ma foi voilà me voilà parti donc mécanicien auto au service du de la ville de Blida j' entretenais des véhicules et euh tout allait bien quoi puis ensuite j' ai connu ma femme euh je me suis marié en Algérie et je suis resté quatre ans par la suite bon il y a eu les événements que tout le monde connaît et euh nous avons été rapatriés en France comme tout le monde dans les années soixante et un soixante-deux en France bon je on habitait chez mes beaux-parents qui avaient pu acheter un appartement à Marseille ensuite on a eu pu avoir un appartement au chantier naval mais avant d' aller au chantier naval j' ai été euh mécanicien essence et diesel à Marseille dans un garage j' enlevais les moteurs essence des taxis de Marseille des voitures comme les chambords les arianes les toutes ces voitures là et je mettais un moteur diesel un des nôtres à la place voilà je faisais un peu ça à et puis ensuite euh j' ai trouvé un chantier naval de la Seine à être embauché on est allé habiter là-bas là-bas j' ai suivi un stage euh dans un laboratoire euh d' aluminium et j' ai réussi un petit examen pour être ouvrier professionnel euh soudeur ensuite j' ai travaillé à bord on a travaillé sur des bateaux il y avait un paquebot norvégien j' ai travaillé pendant longtemps dessus il s' appelait le NNAAMMEE d' ailleurs je l' ai vu à la télévision dans un reportage dernièrement il existe toujours et là j' ai fait donc euh la soudure euh sur l' AG5 c' est un mélange d' aluminium parce que la partie haute du du bateau le château et tout ça c' était en AG5 c' était pas en acier il y avait que la coque qui était en acier ensuite j' ai fait le les stages de soudure sous atmosphère gazeuse tout ce qui peut exister le tig le mig et caetera ça ça veut dire tingsten inerte gaz ou métal inerte gaz le mag le mig le enfin toutes sortes de forme de soudure soudure à l' arc aussi et euh j' avais donc euh pu accumuler un certain nombre de diplôme soudeur ensuite euh va va bien que j' apprends à la S N C F on embauche un employé du chantier me montre sa feuille de paye je l' ai trouvée drôlement plus achalandée que la mienne en plus euh c' est fonctionnaire en plus euh on a dit qu' on embauchait à la S N C F j' ai dit bon pourquoi pas essayer malgré que j' étais pas un érudit de scolaire puisque à l' école j' allais j' allais plus faire le vagabond que que l' école ass et je suis rentré donc aux chemins de fer en faisant à Toulon quatre petites opérations avec une petite dictée chose que j' ai réussie euh pour ce qui était de la technologie là j' avais rien à envier à personne parce que ça me plaisait donc euh déjà comme mécanicien la seule chose que je réussissais c' était la technologie et ensuite j' ai fait j' ai j' ai suivi donc des stages il faut dire aussi qu' au au chantier naval j' ai suivi un une formation de dessin industriel et ça ça m' a bien aidé donc aux chemins de fer je je rentre à la pelle et la pioche à la base et je débute au service équipement au service de la voie ensuite puisque j' avais un diplôme de soudeur je peux rentrer au service soudure de de la S N C F de l' a-~ l' équipement toujours alors à la soudure bon comme euh sans vouloir me jeter des fleurs et j' ai pu m' accrocher j' ai réussi un petit examen soudeur c' était euh A A E N V P