ART: donc bonjour NNAAMMEE tu as choisi de nous parler des usages en en Corse qui ont été perdus mais-ce que à l' heure actuelle il y a des encore des usages qui ont été pérennisés DOM: et il existe encore euh dans notre village et dans notre vallée euh des usages qui que nous continuons à honorer ne fusse que pour euh euh pour euh respecter le souvenir de de nos anciens de nos anciens alors des usages il y en avait et pour les mariages euh et pour les morts tth et pour les naissances euh et tout ceci était un peu euh phagocyté je dirais euh par un par une religion parce que dans la vallée et les gens étaient très très catholiques hein depuis que depuis le début de la religion chrétienne euh l' arri-~ l' arrivée des moines l' arrivée des moines euh dans la vallée surtout à Bastelica euh on a commencé par construire beaucoup d' églises des petites églises qui étaient des monacia des monacia ça veut dire des des des petits lieux où il y avait des moines mais en général les moines ont choisi des lieux païens qui existaient déjà antérieurement à la religion chrétienne et donc ces lieux païens sont devenus ensuite des lieux de prières et et comme les c' étaient les les religieux c' étaient des gens intelligents et du soir au lendemain ils n' ont pas ils n' ont pas supprimé tous ces usages qui existaient dans la religion païenne alors il en existe tant il en existe encore alors ce sont des usages que l' on peut rappeler rapidement euh pour l' Ascension les herbes de l' Ascension les l' oeuf de l' Ascension euh le les feux de la Saint Jean pour éloigner les sorciers les sorcières mais il y a quand même des usages qui qui tenaient compte de la de la de la vallée de notre vallée qui était un peu en cul de sac et comme le village de Bastelica était très très très les habitants étaient très éparpillés on en trouvait euh à Bastelica euh puis il y avait ceux aussi comme c' étaient des transhumants c' étaient des bergers et la moitié du vi-~ des pay~ de nos de de de nos paysans eh habitaient tantôt à Baste-~ à la plaine tantôt à la montagne et il y avait des morts par exemple pour les morts je je vais te raconter une c' est pas une légende là ça c' est quelque chose qui existe encore malgré la vie actuelle qui le modernisme euh quand euh quelqu' un mourait euh au village ou à à la plaine eh il fallait l' enterrer alors d' abord il y avait déjà la confrérie la confrérie qui a-~ qui existe depuis des temps immémoriaux qui prenait en charge le mort parce que les gens payaient une cotisation à cette confrérie et la confré~ quand tu étais faisais partie des frères de la confrérie c' est la confrérie Sainte Croix de la Sainte Croix ils on l' enterrait on avait droit une bière en châtaignier on avait droit la croix et on avait droit la messe au x s cierge qui en était payé au curé voilà c' est quelque chose qui existe encore à Bastelica nous avons encore une confrérie qui n' a rien à voir avec les confréries de certains villages où où c' est plutôt une confrérie dans le genre decorum hein où on s' habille on se fait beau et on participe à la fête de de Sainte Marie ou à la fête de Noël euh euh à Bastelica c' est une confrérie très discrète mais le côté mutualiste de cette confrérie existe encore alors maintenant peut-être qu' on n' en a plus besoin de cette confrérie mais il faut qu' elle elle est pérenne il faut qu' elle reste ce serait dommage que ces us comme ça disparaissent parce que cette confrérie non seulement elle elle vient en aide maintenant plus personne a besoin d' être aidé tout le monde il il n' y a plus de malheureux comme avant mais enfin cette confrérie elle avait quand même un un avantage c' est que elle venait en aide euh aux malheureux mais elle venait surtout en aide à à l' époque il y avait beaucoup de malheureux mais elle venait surtout en aide même aux étrangers qui pouvaient mourir euh dans notre village et l' esprit philanthropique de la confrérie c' est que il fallait le prendre en charge et l' enterrer surtout s' il n' avait personne après s' il y avait des gens qui venaient le réclamer ils avaient ils pouvaient toujours dire bon va vous rembourser les frais de mais en général en général euh il y a des gens qui ont été enterrés au ci-~ dans les vieux cimetières à Bastelica et ils sont toujours là hein voilà ça c' était un peu c' était le côté euh religieux avec euh alors pourquoi cette ces confréries se sont créées à partir de mille cinq cent parce que parce que les religieux ont beaucoup participé à cette à la création de ces confréries comme les gens étaient nomades euh nomadisme ça veut dire des déplacements euh incessants hum et pas de religion quand les quand on peut pas on peut pas s garder les gens près de soi pour leur apprendre la la religion euh alors les les les religieux étaient d' accord pour que se créent ces confréries c' était pour pouvoir fixer pour sédentariser euh pour sédentariser les les populations et par la suite il y a eu des histoires avec les avec les confréries et et les tth et les églises parce que bon les les dans les religieux ils voulaient faire payer peut-être souvent un peu plus euh lors d' un décès mais les les confrères les frères se sont toujours défendus pour que les statuts soient respectés donc on en revenait z-~ au pour on p~ on on puisqu' on est on est enfin on est en pleine nécrologie tth et je vais parler quand même de ce qui se passait à l' époque quand il y avait un décès je disais tout à l' heure que le village était les populations étaient nomades donc il y avait des Bastelicais dans l' Ornanu il y avait des Bastelicais dans la vallée du Prunelli en aval et puis il y avait des Bastelicais en amont et le téléphone existait pas mais la nouvelle allait très vite hein quand il y avait une belle nou-~ une bonne nouvelle elle allait elle allait très vite même s' il n' y avait pas de téléphone et puis quand il y en avait une mauvaise et comme à l' époque les gens se tenaient ils étaient beaucoup plus solidaires que maintenant et les cousins les familles étaient très nombreuses on était s cousin jusqu' au quatrième et cinquième degré quand il y avait un décès il fallait veni-~ il fallait aller pour enterrer le mort alors les gens ils se déplaçaient ils avaient à peu~ trente kilomètres à parcourir parfois pour venir ne fusse que à Bastelica il fallait donc bé ils arrivaient à huit heures du soir à dix heures du soir à minuit donc il fallait les loger il fallait les faire manger et puis le lendemain on enterrait le matin et juste après l' enterrement il fallait pas que les gens s' en aillent euh avec le ventre creux donc il fallait aussi et pour les faire manger il fallait souvent il y avait dix quinze vingt trente quarante cinquante personnes qu' il fallait faire manger en plus les voisins et souvent on n' avait pas les moyens alors les les euh les gens qui avaient les moyens ils tuaient un veau ils tuaient deux ou trois brebis et puis bon et puis et puis les voisins venaient donner un coup de main pour préparer et le café le repas et caetera et puis les gens qui n' é-~ qui étaient dans le besoin c' étaient les voisins qui se chargeaient de de préparer tout ça pour euh pour les gens qui s' étaient déplacés ça s' appelle u pignattu alors les gens arrivaient le soir on leur faisait le café ensuite on les faisait manger un peu et puis le lendemain on faisait u pignattu mais le pignattu existe encore à l' heure actuelle quand les gens meurent dans le village quand ils meurent à l' hôpital bon après il y a un transfert qui se fait on va directement à l' église et puis ensuite au cimetière et à l' époque et encore maintenant on respecte ce qui se faisait à l' époque quand euh une personne âgée qui meurt dans le village les gens vont veiller le soir oui avant il y avait les frères du il y avait les prieurs les sous-prieurs qui accompagnaient le curé pour faire la prière euh dans l' après-midi pour le rosaire euh maintenant tout ça c' est terminé mais après huit heures du soir euh les gens commencent à aller veiller le mort euh à la tombée de la nuit et puis on le veil-~ on le veille jusqu' à minuit et sur le vers dix heures du soir euh vers dix heures disons vers vingt-deux heures euh on vous sert le café alors les femmes euh en général veillent veillent dans la dans la pièce où il y a le mort aux femmes on ne leur sert que le café et les hommes sont dans les pièces à côté ou chez les voisins s' il n' y a pas assez de place et alors ceux-là i-~ on les fait manger comme si c' étaient des gens qui étaient arrivés de très loin et qu' il fallait nourrir pour qu' ils puissent euh passer la nuit et en attendant le l' enterrement du lendemain et ça s' appelle u pignattu alors le soir on on leur donne euh bon bé à Bastelica c' est simple hein on leur donne du jambon et du fromage et puis on boit du on boit un verre de vin et puis après un café avec un peu de lait voilà ça c' est quelque chose qui qui a été pérennisé qui existe encore quand euh les morts euh la mort se se passe au village hein c' est pour euh par contre quand les gens meurent à l' hôpital ou sur le continent et que le transfert se fait à ce moment-là les familles ne font plus de ne font plus ceci ART: combien il y a de cimetières au village DOM: eh eh maintenant il y en a il y en a si tu veux il y en a trois l' un dans l' autre hein il y a l' ancien cimetière si tu veux c' est le central hein et puis il y a un cimetière qui a été construit il y a eu trente ou quarante ans une cinquantaine d' années qui se trouve euh côté village tu vois à l' est et puis il y a une dizaine d' années on a construit le-~ un cimetière qui se trouve à l' ouest du cimetière central et tu as remarqué que le cimetière de Bastelica était très grand mais avant que ces cimetières ne soient construits ce cimetière le premier le plus ancien a été inauguré en mille neuf cent trente un peu à l' époque où on a construit le ci-~ le clo-~ le clocher de l' église puisque l' église de Saint Michel euh qui a été inaugurée qui a été inaugurée en mille huit cent quatre-vingt-quinze euh n' avait pas de clocher jusqu' en mille neuf cent trente donc en mille neuf cent trente quand on a commencé à détruire le vieux couvent pour faire construire le groupe scolaire on a construit en même temps le clocher actuel de l' église et alors où on enterrait avant et bè avant on enterrait au couvent au couvent c' est-à-dire que derrière le couvent ça c' est à partir de mille cinq cent puisque le couvent a été construit à partir de mille cinq cent vingt à partir de mille cinq cent trente derrière le vieux couvent il y avait trois euh nécropoles si tu veux euh euh il y avait une nef pour euh pour les centrale pour les religieux ceux qui étaient très proches de l' église une à l' est c' était pour les chrétiens et puis celle de gauche c' était pour les les almal les âmes damnées les gens qui étaient morts euh en mal de religion et caetera mais en même temps avant qu' on ne en même temps que l' égli-~ qu' il y ait en même temps quand on a construit le couvent il y avait déjà une église qu' on appelait l' église San Micheli petite à l' emplacement de l' église euh Saint Michel actuelle et les gens on en-~ on les enterrait autour de l' église c' est pour ça que le quartier on l' appelle Santu alors on enterrait et puis ensuite on a construit un il y avait le le vieux cimetière du côté du pont de Vassalacci tu vois là où il y a maintenant une une usine euh une usine ag agricole disons allez une usine de charcuterie alors tous les gens qui étaient dans ce vieux cimetière ont quand on a construit cette euh cette usine on les a sortis on a pris tous les squelettes et on les a mis dans ce qu' on appelle arca dans un ossuaire eh comme une catacombe et on a fait un ossuaire dans le cimetière central qui existe encore à l' heure actuelle c' est c' est un ossuaire où il y a tous les os des gens qui sont morts bien avant euh bien avant l' église actuelle euh il y a deux trois cents quatre cents cinq cents ans et puis on enterrait beaucoup bien sûr dans les terrains dans des terrains privés par exemple i-~ tu as remarqué le long de la rivière il y a des petites chapelles il y a des petits cimetières dans des jardins et en général à l' heure actuelle on n' enterre plus là de euh dans ces cimetières mais enfin il en existe encore et les gens continuent à enterrer s leur s mort euh dans leurs cimetières privés ART: et qu' est-ce qui se passait à la Toussaint DOM: bè la Toussaint c' est la fête de tous les saints et puis c' est la fête de tout le monde et puis et puis et puis le lendemain il y a la il y a la la jou la fête de la journée des morts et la journée des morts à Bastelica euh bé chacun va au cimetière pour honorer les siens maintenant c' est devenu un peu un problème commercial hein hein avec les les fleurs tout ça bon mais à l' époque on se contentait d' aller et on se contentait d' aller faire une prière et on mettait une bougie c' est vrai mais moi je me souviens quand j' étais môme euh j' ai connu euh je le jour des morts il fallait faire le tour du quartier et aller voir les cousins avec un petit paquet pas grand chose mais si c' était pendant la guerre euh si tu portais euh euh cinq cents grammes de sucre et deux cents grammes de café c' était déjà pas mal ça c' était je me disais on nous disait toujours ça c' est pour l' âme de nos morts in corsu diciamu pa l' anima di nostri morti donc on on allait chez le voisin chez la vieille qui était toute seule euh chez les voisins même s' ils étaient nantis il fallait donner quelque chose les les voisins et les cousins faisaient la même chose attention ils arrivaient chez toi et avec quelque chose je sais pas moi un morceau un pain ou s' ils avaient fait euh s' ils avaient fait une grande tarte à la farine de châtaignes ils arrivaient avec une tarte à la farine de châtaignes tiens c' est pour nos morts ART: vous pouvez nous parler d' autres coutumes DOM: eh c' est toujours on va toujours rester dans le domaine dans le domaine religieux parce qu' après tout c' est la religion qui a imprégné les l' esprit de tous nos ancêtres mais des coutumes des coutumes il en existe encore et si on réfléchit bien ce sont des coutumes avec euh avec euh un tantinet de d' esprit païen puisque quand les religieux sont arrivés et pour christianiser évangéliser la ri-~ la vallée il y avait donc des gens qui qui avaient des des croyances euh qui n' avaient rien à voir avec la religion chrétienne il en existe encore de ces de ces coutumes par exemple euh l' herbe de la Saint Jean sous ces dômes que l' on ramasse euh que l' on prend contre les murs des des strettes et puis l' oeuf de l' A-~ de l' Ascension que l' on garde précieusement à la maison alors quand il y avait par exemple une tempête euh moi j' ai connu ma mère et ma grand-mère dès qu' il y avait le mauvais temps et que les les les vieux ils étaient à la montagne enfin les vieux nous n' étions que des enfants hein c' étaient des vieux ils étaient à la montagne et s' il y avait la tempête et bè et bè il fallait allumer d' abord la veilleuse la veilleuse c' est c' est un esprit païen eh quand tout le quand on immolait quelque chose il y avait la veilleuse bon euh on mettait l' oeuf de l' Ascension qui était béni le jour de l' Ascension on raconte que la poule les-~ même les poules ne se ne quittaient pas s leur s nid même le jour de l' Ascension hein voilà le jour de l' Ascension il fallait rien faire fallait pas trava-~ faut pas travailler le jour de l' Ascension c' est un jour particulier alors l' herbe de l' Ascension l' oeuf de l' Ascension la veilleuse de l' Ascension tout ça ça permettait de se protéger contre les éléments les é-~ lé-~ les les éléments naturels et je ne sais pas si ça donnait des bons résultats mais nos vieux ils y croyaient et et le le soleil il revenait et l' ar l' arc-en-ciel on le voyait au loin on disait tu vois et maintenant ils vont rentrer et il n' y aura pas eu de voilà ça ce sont des des usages qui ont qui ont qui existent encore à l' heure actuelle tous les ans même même maintenant moi le matin de l' Ascension soi-disant il faut prendre l' herbe avant le lever du soleil bon même si on y va au moment où le soleil s' est levé je suppose qu' il y a pas beaucoup de différence mais enfin même maintenant au dans le village euh la plupart des gens qui sont encore valides vont le matin prendre l' herbe de l' Ascension et puis le voi-~ si tu n' as pas de poules c' est le voisin qui te dit tiens ce matin il y a eu deux ou trois oeufs et donc je t' en donnerai un ce sera l' oeuf de l' Ascension alors on raconte que que quand tu mets trois oeufs euh di- pondus à deux jours différents l' un à côté de l' autre euh au bout de trois quatre mois ou au bout d' un an tu les casses alors les deux autres à l' intérieur ils sentent mauvais ils sont pourris tandis que l' oeuf de l' Ascension il est vide déshydraté il y a rien dedans il ne sent pas mauvais alors il faut y croire ART: un peu mon grand-père m' a dit que pendant une période il fallait quitter la plaine pour euh aller au village qu' est-ce que c' est que cette période DOM: ah bè d' abord il y a eu la période de la transhumance quand les bergers quittaient la plaine pour aller à la montagne pour aller au plateau d' Ese et pour aller à Mezzaniva pour aller à Latina pour aller vers le Monte Renoso bon ça c' était pour euh pour euh transhumer les les brebis vers les pacages de la montagne hein mais en plus de ces périodes qui étaient saisonnières hein ça commençait début juillet et jusqu' au mois d' octobre euh ou jusqu' à la fin septembre bon ça c' était pour les animaux mais il est vrai que les Bastelicais qui étaient en même temps des bergers et qui allaient vers la plaine ils revenaient à la au village pour ramasser les châtaignes ça c' était une période qui entre le vingt-cinq octobre et le vingt-cinq novembre c' était la période la récolte des châtaignes alors ils venaient ramasser leurs châtaignes qui les né-~ les châtaigniers avaient été nettoyés et préparés pendant l' été euh pour couper les fougères pour les nettoyer pour et puis toutes les les petits les châtaigniers étaient séparés les uns des autres pas les châtaigniers celui qui avait des châtaigniers il les il les séparait des dix châtaigniers du voisin par une ce qu' on appelle una tramezana c' est-à-dire une une une petite euh comment ça s' appelait un petit liant de de fougère et de branche pour séparer les deux les deux propriétés pour que chacun ramasse les châtaignes parce qu' à l' époque la châtaigne c' était quand même l' aliment essentiel euh des paysans peut-être pas plus maintenant mais au siècle dernier au villa-~ quand il n' y avait pas de châtaignes c' était la mouise c' était la misère et le village était quand même un pe un village d' é-~ d' éleveurs d' éleveurs de porcs pendant cette période les porcs euh il fallait qu' ils restent enfermés si on lâchait des porcs et s' ils allaient manger les châtaignes de quelqu' un il y avait des gardes-champêtres qui surveillaient ça de très près et ça coûtait très cher ça s' appelle a ligata la ligata il y avait l' église à la il y avait à l' église de Vassalacci par exemple un matin à dix heures on sonnait la cloche donc à partir d' aujourd' hui plus de porcs en liberté plus de s divagation ni dans le village dans le village c' est toujours interdit ni dans le village ni dans les ni ni à la campagne il fallait que les porcs soient dans des propriétés clôturées pourquoi pour qu' ils ne puissent pas aller manger les châtaignes du voisin ça s' appelle a ligata ligata l i g a t a ligata donc ça veut dire que le le porc il n' est pas attaché parce que ligata ça vient de quelque chose qui est attaché avec une corde une ficelle bon ça voulait dire enfermé chez soi chacun garde ses bêtes ça durait trente à quarante jours donc cette période de ligata euh ça durait c' était quarante jours on on à l' époque hein maintenant on se contente de la faire en vingt-cinq jours et encore elle n' est plus respectée ça aussi ce sont des usages qui qui vont disparaître parce que qu' est-ce que tu veux c' est c' est malheureux mais c' est comme ça donc ça durait quarante jours et au bout de quarante jours ça durait en réalité trente-cinq jours et pendant cinq jours les éleveurs n' avaient pas le droit de lâcher leurs porcs pourquoi parce que il fallait réserver en gros c' était cinq à une semaine cinq jours ou bien une semaine c' était pour permettre aux gens aux nécessiteux de d' aller faire les glanes ça toujours existé les glanes même euh autour des châteaux au Moyen-Age euh il y a eu il y avait une période où où les où les où où les paysans avaient le droit d' aller dans les propriétés des forêts des seigneurs pour faire la cueu-~ le bois pour ramasser le bois pour et caetera voilà si la chasse était interdite autour des châteaux il y a ils avaient le droit quand même de faire les glanes pour pouvoir ramasser ce qui ce qui restait autour du château et à Bastelica c' était pareil les les nécessiteux pendant cinq six jours ls ils ramassaient les châtaignes qui restaient parce qu' il en reste toujours et ce n' est qu' après que on avait le droit de lâcher les porcs qui eux allaient et et glanaient les châtaignes qui restaient il n' en restait pas beaucoup parce que les gens ils ramassaient les châtaignes une à une parce qu' il fallait il fallait les faire sécher pour il fallait les manger d' abord au fur et à mesure ensuite il fallait les faire sécher pour faire la farine O K et puis il fallait même sécher les châtaignes pour euh pour euh alimenter les animaux pour alimenter les à l' époque il n' y avait pas la la CAVICA comme maintenant maintenant on descend à la CAVICA on charge les camions de de s petite de petits granulés et caetera l' époque il fallait faire avec le le avec les les produits du terroir