STE: euh je voudrais d' abord savoir quel métier tu exerces actuellement INF: je suis infirmière en secteur psychiatrique STE: à quel hôpital exerces-tu INF: à l' hôpital du NNAAMMEE à NNAAMMEE STE: euh j' aimerais aussi savoir quelles études tu as suivies euh pour aboutir à ton métier INF: eh bien j' ai eu obtenu mon diplôme il y a vingt ans donc les conditions n' étaient pas vraiment les mêmes que maintenant déjà les études étaient sur deux ans au lieu de trois ans actuellement donc j' ai passé euh un petit concours pour rentrer à l' école d' infirmières de l' hôpital psychiatrique de NNAAMMEE où j' habitais j' ai été reçue et j' ai suivi les cours sur deux ans STE: j' aimerais maintenant que tu me parles plus précisément du travail que tu effectues au sein même de l' hôpital INF: eh bien alors euh je je vais t' expliquer un petit peu notre façon de travailler je peux dire déjà que nous sommes divisés en deux secteurs euh géographiquement secteur dix-neuf qui s' occupe de NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE et le secteur vingt qui s' occupe de toute la NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE NNAAMMEE et puis bon euh ça c' est pour euh les la division géographique hein et dans l' hôpital lui-même nous avons trois services deux services libres l' est un et l' est deux et un service fermé où je travaille actuellement alors euh le service fermé s' occupe de des personnes qui ont bien besoin d' être recadrées c' était des malades qui étaient en service libre et qui ont eu quelques problèmes parce que ils ont fugué ou ils ont eu des des contacts un petit peu agressifs avec les autres malades ou même envers le personnel soignant donc ils sont en service fermé pour euh retrouver un petit peu leurs limites parce qu' ils sont un petit peu éparpillés ce qu' on appelle s éparpillé en s terme s psychiatrique ils savent plus très bien leurs repères on les met en services euh fermés pour justement essayer de les remettre un petit peu dans les rails STE: j' aimerais savoir euh si les malades euh qui sortent de l' hôpital ont encore des liens avec les services médicaux INF: ah oui oui euh on a une autre façon de travailler c' est de l' extra-hospitalier alors nous avons à l' extérieur les D H M alors c' est-à-dire dispensaires d' hygiène mentale là en principe ce sont des malades qui sont sortis euh il y a un petit moment mais qui ont bon des difficultés avec les parents parce que les parents ne s' en oc-~ ne s' en occupent pas très bien ils ont pas trop de famille alors euh chaque jour ils vont dans les dispensaires où une infirmière est détachée à la journée c' est-à-dire neuf heures dix-sept heures chaque infirmière fait une activité selon ce qu' elle aime le plus alors c' est-à-dire bon la pâtisserie cuisine poterie yoga relaxation même vidéo aussi alors l' infirmière arrive euh à neuf heures elle accueille tous les malades qui sont désireux de participer à l' activité choisie pour la journée on les prend charge et en principe bon ben ils mangent avec nous si on fait l' atelier cuisine autrement ils viennent que l' après-midi pour les autres activités vidéo relaxation et à dix-sept heures ils repartent chez eux c' est une façon un petit peu de garder le lien quand même avec euh l' extérieur parce que ils ont quand même des difficultés au sein de leur famille donc il faut pas les laisser seuls euh dans la nature comme ça hein alors on s' en occupe à la journée STE: d' accord je voudrais savoir euh si dans ton métier il y a des cas qui t' ont euh plus ou moins touchée moralement INF: oui c' est sûr que bon on est beaucoup touché quand on voit arriver tous ces jeunes tous ces jeunes qui ont des pathologies assez lourdes comme la schizophrénie parce que ça c' est vraiment quand même quelque chose de très sérieux hein vivre avec c' est difficile STE: et qu' est-ce qu~ qu' est-ce que la schizophrénie réellement INF: ben on peut dire que c' est vraiment hein se c' est un monde à part ils vivent dans leur monde ils sont coupés de la réalité dissocié enfin bon c' est difficile à expliquer en s terme s psychiatrique quoi il faut s' y connaître un petit peu quand même STE: oui INF: mais c' est une pathologie quand même très sérieuse STE: hum hum INF: hein et pour ce qui est aussi de l' extérieur là euh j' ai parlé tout à l' heure des dispensaires d' hygiène mentale mais il y a aussi une autre façon de travailler c' est ce qu' on appelle la V A D c' est la visite à domicile alors là on suit ces malades une fois qu' ils sont sortis pour justement encore garder le lien avec l' extérieur on leur rend visite euh on les aide euh dans leurs démarches s' ils en ont à faire quoi pour les point de vue administratifs et puis on sort avec eux on va même euh même au restaurant on va boi-~ prendre un petit café c' est une façon disons c' est un support quoi en fait le le le resto le café c' est le support c' est pour euh continuer à discuter avec eux pour voir s' ils se sont bien intégrés à l' extérieur STE: alors euh outre les les schizophrènes est-ce qu' il y a euh d' autres malades en fait INF: ah ben nous avons beaucoup de jeunes aussi des toxicos alors là c' est difficile parce que bon ils arrivent toujours plus ou moins bon pratiquement tous en fait hein avec euh une séropositivité puis même des sidas déclarés et en psychiatrie euh pour soigner des sidas déclarés c' est difficile on n' a pas les structures euh tout le matériel bon il faut déjà bon les accueillir pour leur toxicomanie donc les isoler première façon de travailler et puis après quand vraiment euh on a des gros gros problèmes cliniques par rapport à leur sida on est bien obligé de les diriger à ce moment-là sur l' hôpital général en médecine STE: hum d' accord et est-ce que tu t' es vraiment occupée d' un cas en particulier INF: eh bien oui justement dernièrement on a un jeune là de vingt-trois ans qui est arrivé ah avec un sida bien avancé la mère pouvait plus le supporter c' était trop dur pour elle parce que bon évidemment comme tous les toxicos euh on peut pas dire qu' on braque la mère mais presque on vole STE: hum hum INF: on fait beaucoup de bêtises pour se procurer l' argent et la dose donc la mère n' en pouvait plus elle nous a demandé de l' hospitaliser et puis vu sa son sida bien avancé on a préféré après le diriger en secteur euh médecine parce qu' on ne pou~ pouvait rien plus rien faire pour lui STE: et c' est dur donc aussi moralement alors pour les pour le personnel INF: pour le personnel bien sûr c' est dur alors là tous ces jeunes qui nous arrivent on les aide au maximum on sait bien souvent on sait que bon même s' ils ont pas le sida les toxicos qui nous arrivent on fait le maximum pour eux nof~ dans notre fort intérieur on sait quand même qu' à la sortie à nouveau l' engrenage hein parce que s' ils sont pas vraiment désireux de sortir de ce milieu ça devient difficile STE: et maintenant euh outre la relation s malade personnel j' aimerais savoir si il y a une bonne relation entre les docteurs et le personnel hospitalier INF: ah oui en psychiatrie je veux dire c' est quand même assez privilégié hein la relation médecin infirmière bon déjà on a deux deux réunions par semaine où on parle de chaque cas de malade chaque malade est étudié cas par cas et là les médecins euh exceptionnellement privilégiés je veux dire le moment vraiment privilégié c' est qu' ils nous écoutent bien c' est pas toujours le cas je pense en médecine générale hein alors on confronte nos idées parce que les médecins c' est vrai que bon s il nt arrive le matin il s nt passe une demi-heure avec le malade donc c~ c' est un contact bon valable aussi attention je c' est pas une critique hein mais c' est court nous on passe huit heures avec eux donc déjà il y a une différence de relation hein alors on compare les deux quelquefois on arrive euh à des résultats différents on en discute et on en général on arrive toujours à une bonne conclusion la mieux pour le malade hein STE: oui d' accord ben je te remercie d' avoir répondu à toutes ces questions voilà