_: La réforme du programme des Jeux au bord de l' enlisement Les partisans du statu quo se mobilisent contre l' éviction de trois sports C' EST l' un des plus vieux serpents de mer du mouvement olympique . Au début des années 1990 , le Français Philippe Chatrier avait été chargé par le Comité international olympique ( CIO ) , dont il était membre , d' étudier une réforme du programme des Jeux d' été . L' affaire était restée sans lendemain . En 2001 , rebelote : fraîchement élu à la présidence du CIO , le Belge Jacques Rogge confie à une commission présidée par l' Italien Franco Carraro le soin de s' atteler à une réduction du programme olympique . En juillet 2002 , la commission livre ses conclusions : elle recommande la suppression de trois sports ( le pentathlon moderne , le baseball et le softball ) et d' un certain nombre de disciplines ( la marche , le concours complet d' équitation , le slalom en canoë-kayak , l' un des styles - libre ou gréco-romaine - de lutte , les épreuves poids légers en aviron , le ballet en natation synchronisée ) et l' introduction du golf et du rugby à sept . La discussion et le vote sur ces recommandations devaient avoir lieu à Mexico , à l' occasion de la 114e session du CIO , jeudi 28 et vendredi 29 novembre . Mais à la veille de l' ouverture de la session , la probabilité qu' aucune décision ne soit prise était élevée . On ne peut pas exclure qu' il ne se passe rien à Mexico et que les décisions soient reportées à la prochaine session , en juillet 2003 à Prague , confirmait -on au CIO . Une nouvelle fois , les velléités de réforme semblent se heurter au conservatisme du mouvement olympique . La position de Jacques Rogge , qui avait fait de cette réforme l' un de ses objectifs , risque de s' en trouver fragilisée , même si le président du CIO multiplie les déclarations prudentes . Si la session décide qu' il ne faut rien changer , ce sera bien , a -t-il dit . Au moins aura -t-elle eu l' occasion de réviser le programme . Procédure contestée Dans un premier temps , la discussion sur l' introduction de nouveaux sports a été repoussée à la session de juillet 2003 . La décision sur la suppression de certaines disciplines au sein de sports maintenus dans le programme olympique étant du ressort de la commission exécutive du CIO , la session de Mexico ne devait plus débattre - pour ce qui concerne la question du programme - que du sort des trois sports menacés . Mais depuis que ceux -ci ont pris connaissance de la lettre dans laquelle le CIO leur faisait part des recommandations de la commission du programme olympique , ils se sont lancés dans une campagne de lobbying . J' ai effectué un véritable tour du monde , raconte Aldo Notari , le président de la Fédération internationale de base-ball ( IBAF ) . Je me suis rendu partout où se trouvaient les membres du CIO . Il fallait que nous apportions des réponses aux critiques formulées par la commission . Celle -ci reprochait notamment au base-ball de ne pas présenter ses meilleurs joueurs aux Jeux , de coûter cher et de ne pas avoir de retombées médiatiques suffisantes . Depuis , l' IBAF a proposé de réduire la durée du tournoi olympique de douze à cinq jours en 2008 , afin de réduire les coûts mais surtout dans l' espoir de convaincre les trois principales ligues professionnelles ( Etats-Unis , Japon et Corée ) d' envoyer leurs vedettes aux Jeux . L' Union internationale de pentathlon moderne ( UIPM ) - le pentathlon comprend des épreuves de tir , d' escrime , de natation , d' équitation et de course à pied - a choisi d' écrire aux membres du CIO et de mobiliser ses dirigeants , à commencer par le prince Albert de Monaco , son président d' honneur , et Juan Antonio Samaranch Jr , le fils de l' ancien président du CIO , son premier vice-président . Nous avons mis en avant des arguments historiques , explique Joël Bouzou , secrétaire général de l' UIPM . Nous sommes le seul sport légué par Pierre de Coubertin . Ecarter le pentathlon moderne , c' est non seulement signer son arrêt de mort mais toucher à l' olympisme et à l' âme des Jeux . Les arguments des sports menacés et les critiques avancées quant à la méthode ont fait mouche . Réunie du 21 au 24 novembre à Colorado Springs ( Etats-Unis ) , l' Association des fédérations internationales de sports olympiques ( Asoif ) , qui réunit les 28 fédérations olympiques , a condamné la procédure employée et réclamé qu' en cas de projet d' exclusion les fédérations concernées soient averties au moins un an à l' avance et aient la possibilité de défendre leur dossier . Dernier sport écarté du programme olympique , en 1936 , le polo devra sans doute patienter pour se trouver un successeur .