_: A Salt Lake City , les Jeux paralympiques ont mis en lumière les difficultés du handisport Handisport Malgré un bilan satisfaisant ( 19 médailles dont deux en or ) , les athlètes français souffrent d' un manque de reconnaissance La France est en retard . Voilà le constat dressé par ministère de la jeunesse et des sports au retour de l' équipe de France des Jeux paralympiques d' hiver de Salt Lake City ( Etats-Unis ) - là même où les Jeux olympiques d' hier 2002 ont eu lieu - qui se sont achevés samedi 16 mars , après que quelque 1 200 athlètes , venus de 35 pays , se sont mesurés . Les athlètes français en ont ramené dix-neuf médailles , dont deux en or . Ils ont terminé la compétition au treizième rang des nations , loin derrière l' Allemagne , en tête devant les Etats-Unis . En recul , donc , par rapport aux JP de Nagano , organisés quatre ans plus tôt . Au Japon , les Français étaient revenus avec 22 médailles dont 5 en or . C' est une question culturelle , explique Maryse Lelarge , chargée du handisport auprès de Marie-George Buffet . La politique d' intégration des handicapés dans la société française est vraiment à la traîne par rapport aux autres pays européens , et surtout aux Etats-Unis . Nous comptions sur l' obtention des Jeux olympiques de 2008 par Paris pour aider au développement de l' accueil des handicapés au sein des structures sportives mais également dans les transports , la construction urbaine et les entreprises . La France , c' est le Moyen Age en en matière d' accueil des handicapés . Et le sport , facteur d' intégration , pourrait faire avancer les choses . Les problèmes des handicapés en France sont les mêmes pour tous , athlètes ou pas : un manque évident de considération de la part de leurs compatriotes . Sans les pointer du doigt , les médias ont leur part de responsabilités dans cette indifférence générale , soulève Maryse Lelarge , elle-même journaliste avant d' intégrer le ministère de la jeunesse et des sports , il y a plus d' un an . S' ils traitaient le handisport comme les autres sports de haut niveau , nous susciterions certainement plus de vocations , gagnerions plus de médailles et réveillerions l' intérêt du public français . Pour y remédier , le ministère pourrait revoir à la hausse les subventions accordées à la Fédération française handisport ( FFH ) . Aides bien minces pour l' instant dans la mesure où elles sont allouées en fonction du nombre de licenciés ( 14 000 environ ) , de compétitions et d' athlètes présents aux Jeux paralympiques . Depuis Nagano , quelques avancées sont néanmoins à noter . Les primes de participation , quasiment nulles au Japon , ont augmenté cette année . De même que les primes aux médailles , doublées depuis les JP de Sydney , en 2000 : l' or valait 3 048 euros , l' argent 1 830 euros et le bronze 1 200 euros . Ces petits cadeaux ne sauraient camoufler un manque cruel d' argent dans le portefeuille d' une fédération qui vit exclusivement du bénévolat , des subventions publiques et du partenariat avec EDF . Les sponsors individuels , eux , sont inexistants . Peut -on parler , à ce titre , de reconnaissance du haut niveau chez les skieurs handisports ? s' interroge Dominique Humbert , cadre farteur de l' équipe alpine . Pour accéder à un véritable haut niveau , il faudrait déjà que le sportif puisse choisir entre la pratique de son sport et sa vie professionnelle . Parmi les étudiants , seuls deux skieurs français bénéficient d' un emploi du temps aménagé . Autre difficulté , presque chronique : la détection . En Allemagne , par exemple , la pratique handisport fait partie intégrante du travail de réinsertion des accidentés dans au sein des hôpitaux . En France , ce genre d' initiatives , rarissime , est très localisée . Pourtant 75 % des licenciés de la FFH sont des accidentés . La politique ministérielle vise désormais clairement à réduire l' écart entre les sports valides et handicapés pour , à terme , polir les différences . La perspective d' intégrer un jour prochain les athlètes handisports au sein des mêmes différentes fédérations sportives est souvent évoquée comme la solution idéale . Mais le ministère refuse cette idée , suggérant que certains handicaps , trop lourds , renforceraient inexorablement le facteur d' exclusion . Les écoles , comme les fédérations , sont mises à contribution dans la lutte contre l' inégalité . Ainsi , le bureau de Marie-George Buffet participe actuellement à la création d' un groupe interministériel en charge de l' intégration des handicapés en France . L' une de ses premières initiatives , l' opération Handiscol , vise à faciliter l' insertion des enfants atteints d' un handicap en milieu scolaire . En règle générale , les handicapés sont dispensés d' éducation physique à l' école , raconte Maryse Lelarge . C' est une question de droit , de justice et de santé de pouvoir pratiquer , au même titre que leurs camarades valides , une activité sportive au sein de leur établissement .