_: Basket-ball . Au procès du CSP Limoges , Didier Rose est le seul à encourir la prison ferme La décision a été mise en délibéré Le ministère public s' est montré particulièrement sévère , mercredi 9 juillet , au moment de requérir au sujet des frasques financières des dirigeants du club de basket de Limoges : « Pendant dix ans , l' argent a coulé à flots. » Ce constat , qui a rythmé les neuf jours du procès du CSP Limoges ( Le Monde du 2 juillet ) , explique l' importance des réquisitions du procureur de la République de Limoges : 3 , 2 millions d' euros de réparations pour les parties civiles et près de 300 000 euros d' amendes , auxquelles s' ajoutent des peines de prison , avec ou sans sursis . Le procès avait débuté dans une ambiance bon chic bon genre . Sur le banc des prévenus : deux chefs d' entreprise ( Jean-Paul de Peretti et Jacques Valade , ex-présidents du CSP Limoges ) , deux médecins ( Jean-François Maneuf et Gilles Chatard ) , un ex-bâtonnier ( Guy Hervy ) , deux experts-comptables ( Jean-Claude Gillet et Christian Autelin ) , un professeur ( Jean-Marc Deglane ) et un greffier de justice ( Pierre Pastaud ) . Seule figure « plébéienne » : Didier Rose , ancien employé au Crédit agricole devenu , grâce au CSP , l' une des fortunes de la ville . Un culot d' acier Didier Rose est le personnage central du procès . L' homme est servi par un verbe haut , a un culot d' acier et un avocat , Me Philippe Clerc , qui ne fait pas dans la dentelle , au point d' avoir été expulsé par le président Alain Raynal pour avoir traité de « menteur » un témoin à charge . Didier Rose , l' agent de joueurs , a -t-il été ou non dirigeant de fait du club ? C' est la thèse de l' accusation : « Ce multicasquette traitait avec lui-même » , résume le substitut du procureur , Jean-Pierre Dartenset . « Il était toujours là au bon moment , avec la casquette adaptée à la situation » , insiste le procureur général , Olivier Tcherkessoff . Chaque fois , avec « voracité » : honoraires « démesurés » ou « injustifiés » et doubles commissionnements , d' un côté par le joueur recruté , de l' autre par le club recruteur . Les débats se sont parfois perdus dans le dédale qui , au fil des années glorieuses , s' est organisé autour de l' équipe la plus glorieuse de France : deux associations - le CSP Limoges et CSP Entreprises - et deux sociétés successives , la Saems ( Société anonyme d' économie mixte sportive ) , puis la SAOS ( Société anonyme à objet sportif ) , qui étaient chargées de la gestion commerciale et de la mise en valeur de l' image de l' équipe , à titre collectif ou pour chacun des joueurs . Le nom de Didier Rose était présent dans les organigrammes de toutes ces structures et , lorsque la loi lui imposait de s' en retirer , c' est son fils , Anthony , 20 ans , qui y figurait à sa place . Les autres prévenus ont eu pour seul choix de tenter d' apparaître comme des complices actifs ou comme des marionnettes . L' ex-président , Jean-Paul de Peretti , a fugacement admis « être tombé dans un panier de crabes » et avoir « péché par excès de confiance » . « J' ai été le couillon de service » , a -t-il déclaré . Les arrangements réglementaires se sont accompagnés d' une descente aux enfers financière qui conduira le club jusqu'à des déficits atteignant 24 millions de francs ( 3 , 65 millions d' euros ) , ce malgré le soutien des collectivités - ville , département et région - , qui ont apporté plus de 120 millions de francs ( 18 , 3 millions d' euros ) en dix ans . Ce désastre financier , malgré les bons résultats sportifs , aurait dû provoquer une rétrogradation en Pro B. Mais chaque nouveau déficit se transformait - « miraculeusement » , a ironisé Olivier Tcherkessoff - en léger solde positif . Au prix de faux , d' abus de confiance et de bilans trafiqués , aujourd'hui objets du procès , qui n' arrivaient pas pour autant à calmer la sarabande financière . Dans sa plaidoirie , jeudi 10 juillet , Me Clerc s' est étonné que plusieurs instances , aujourd'hui parties civiles , n' aient pas été d' avantage interrogées sur leur passivité : la Ligue nationale , qui a maintenu l' équipe en Pro A malgré l' avis défavorable de sa commission de surveillance , et les collectivités locales , apparemment peu soucieuses du sort de l' argent qu' elles octroyaient . Le défenseur de Didier Rose a plaidé la relaxe ou la dispense de peine pour son client , victime expiatoire , selon lui , d' un « procès en sorcellerie » . « Le juge d' instruction m' a dit qu' il fallait l' éliminer du basket français » , a -t-il déclaré . Contre Didier Rose , le ministère public a requis cinq ans de prison , dont trois ferme , et 200 000 euros d' amende . Contre Jean-Paul de Peretti , deux ans avec sursis et 75 000 euros . Contre Jacques Valade , dix-huit mois avec sursis et 45 000 euros . Pour les autres prévenus , les demandes s' échelonnent entre sept et dix-huit mois avec sursis , et entre 4 500 et 75 000 euros d' amende . Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 1er août .