_: Ski alpin . Les slalomeurs , dernière chance pour l' équipe de France Après une semaine de compétition , le ski tricolore n' a pas réussi à décrocher une médaille aux Mondiaux de Saint-Moritz ( Suisse ) . Les espoirs se sont déplacés sur Jean-Pierre Vidal , champion olympique de slalomTrois articles . Championnats du monde à Saint-Moritz . Ainsi vont les championnats du monde de ski . Les uns en ont fini , les autres commencent . Là , on fait ses valises , on plie déjà ses souvenirs ; avant de les ranger au fond du sac , on contemple une dernière fois ce que l' on ramène des Grisons , médailles ou désillusions . Ici , on débarque , on s' installe . On tourne inévitablement le regard vers l' étourdissante majesté des cimes . On rêve de lendemains qui gagnent , de bras levés au ciel , de bouquets , de médailles et de drapeaux . Les uns s' en vont , les autres arrivent , donc . A l' Hôtel Bernina de Samedan , où le ski tricolore a posé ses bagages entre boiseries et tapisseries , le chassé-croisé n' a rien de brutal . On se passe le témoin en douceur , avec mille précautions . Dans une alcôve , penchée sur un ordinateur portable , Carole Montillet paraît ne point ruminer les revers de fortune de ces derniers jours . Jeudi , elle chaussera de nouveau ses skis pour participer à sa troisième course des championnats du monde , le géant . Pas une nouvelle lubie , non . Un sujet qui revient de plus en plus fréquemment dans sa conversation . Et pour cause : si d' aventure , elle se mettait en tête de postuler pour le premier rôle du classement général de la Coupe du monde , ne lui faudrait -il pas aller glaner des points supplémentaires dans une troisième discipline ? Pour l' heure , elle n' affiche certes que des ambitions très mesurées . Mais Lionel Finance , le directeur sportif du ski féminin , assure qu' il l' a vue quelques fois accomplir des prouesses dans l' exercice . A suivre . Carole Montillet s' éclipse . Au piano-bar , la musique est lancinante et se fait de plus en plus sucrée . A la réception , on se demande si Marcel Calvat , le nouveau président de la Fédération française de ski , est attendu pour le soir même ou pour le lendemain . Dans un autre salon boisé de l' hôtel rose pâle , les « géantistes » et les slalomeurs français prennent leurs dernières marques avant les grandes explications finales de ces championnats du monde . Depuis le week-end , ils ont eu tout loisir de goûter une neige « agressive » , qu' ils connaissent bien , qui ne leur va guère , mais à laquelle il faudra bien qu' ils s' adaptent , selon les mots du champion olympique de slalom Jean-Pierre Vidal . « dans le coup » Scènes de vie du ski français , un soir de transition aux championnats du monde . Le temps déjà d' un premier décompte . « Carole Montillet , 7e en descente ; Pierrick Bourgeat , 4e en combiné ; Antoine Dénériaz , 8e en descente , énumère Gérard Rougier , le directeur technique national ( DTN ) du ski français . Les résultats de la première semaine sont finalement dans la lignée du début de saison : c' est une équipe qui est là , qui est dans le coup , qui n' est pas loin des meilleurs , à qui il ne manque pas grand-chose. » Pas grand-chose , sauf l' essentiel : une médaille qui n' aurait pas fait vilain dans la vitrine de l' hôtel . Aux Jeux olympiques de Salt Lake City , à la même époque en 2002 , il y avait déjà l' or de Carole Montillet . Et comme depuis , libérée , la jeune femme avait commencé de se bricoler un beau petit palmarès en Coupe du monde , les esprits s' étaient logiquement échauffés . « Oui mais Carole n' a pas eu de chance , remarque le DTN . Dans une des courses - le super-G - , la météo ne lui a pas souri . Dans l' autre - la descente - , une piste peu sélective a nivelé les valeurs . D' ailleurs , aucune des favorites des courses de vitesse féminines ne se retrouve sur un podium . Quand les pistes sont comme ça , moins sélectives , les écarts se réduisent , et la chance prend alors une part plus importante dans le résultat . Depuis le début , la chance n' est décidément pas de notre côté . Mais il n' y a pas péril , on va la provoquer et elle va tourner. » Gérard Rougier le sait : un bon résultat d' emblée est souvent manière de déclic . « Il est incontestable que la victoire de Carole avait provoqué l' étincelle à Salt Lake City » , dit -il . Mais il sait aussi combien les voies du destin sportif peuvent être impénétrables . « Aux Jeux en 2002 , on misait beaucoup sur Frédéric Covili , alors leader de la Coupe du monde de géant , pour donner le ton , et cela n' avait pas marché . En revanche , Carole n' avait rien gagné et n' était pas attendue » , rappelle -t-il . Autant dire que l' échec de cette première semaine , les skieurs tricolores le passeraient volontiers par pertes et profits . « Bien sûr , précise Jean-Pierre Vidal , ce serait mieux si il y avait déjà eu des médailles . Mais on sait qu' on ne peut pas en avoir à tous les coups , c' est le sport . Si cela doit être à nous d' aller les chercher le dernier jour , ce sera un magnifique challenge à relever , et une occasion supplémentaire de se serrer les coudes. »