_: Face à Israël , les Bleus obtiennent un petit succès mais font un grand pas vers l' Euro 2004 Football E n panne d' enthousiasme , la sélection française s' est péniblement imposée à Palerme ( 2 - 1 ) . Avec cinq victoires en cinq matches , elle est proche de la qualification pour la phase finale Quinze points , cinq victoires en cinq matches pour les Bleus . Sur le plan comptable , le score est parfait . C' est bien tout ce qu' il faudra retenir de ce déplacement à Palerme de l' équipe de France de football , victorieuse d' Israël ( 2 - 1 ) , mercredi 2 avril , dans une rencontre du groupe 1 des qualifications pour l' Euro 2004 . " Cela a été un match quelconque de notre part , pour ne pas dire plus " , regrettait d' ailleurs Jacques Santini , le sélectionneur national . L' arrière Bixente Lizarazu préférait parler , lui , d' " un bon petit match à l' ancienne , qu' on a su gagner malgré un mauvais début " . Mais un sélectionneur , même déçu , sait calculer : " Au niveau mathématique , cinq matches et cinq victoires , cela fait 15 points , et c' est important . " Il ne faut pas compter sur lui , toutefois , pour célébrer la qualification avant l' heure . Jacques Santini se souvient trop bien de l' année 1993 , quand les Bleus n' avaient besoin que d' un point pour s' envoler vers les Etats-Unis et la Coupe du monde 1994 . On sait la suite : deux défaites , à domicile , contre Israël ( 2 - 3 ) et la Bulgarie ( 1 - 2 ) , allaient sceller le déclin d' une équipe et la chute d' un sélectionneur , Gérard Houllier . " On va attendre les matches prévus les 30 avril et 7 juin , quand tous nos adversaires vont se rencontrer , a prévenu Jacques Santini . On y verra plus clair à ce moment  -là . Pas avant . " Tout de prudence franc-comtoise , le sélectionneur ne veut prendre aucun risque . Le dauphin des Français au classement du groupe 1 , la Slovénie ( victorieuse mercredi de Chypre 4 - 1 ) , ne compte que 6 points , mais n' a disputé que trois matches . Les hommes de Jacques Santini recevront à l' automne Chypre et Israël , et ils se déplaceront en Slovénie . Il faudrait un parcours catastrophique des Bleus , doublé d' un rétablissement miraculeux des Slovènes , voire des Israéliens , pour les empêcher de se rendre au Portugal disputer l' Euro 2004 , d' autant que le deuxième du groupe peut se qualifier après un barrage . " ON NE SAIT JAMAIS " " On ne sait jamais , a ajouté le sélectionneur . Prenez cette hypothèse : si les Slovènes gagnent tous leurs matches à venir , on irait chez eux , le 10 septembre , jouer la qualification . Donc , je n' extrapole pas . D' autant que le terrain , ce soir , nous a ramenés à une réalité : l' une des meilleures équipes , la nôtre , peut se retrouver à la merci d' une contre- performance . " Ce fut patent à Palerme , dans l' enceinte du stade Renzo-Barbera , où les policiers étaient probablement plus nombreux que les spectateurs . Interdite de rencontres à domicile en raison du contexte au Proche-Orient , Israël avait choisi la Sicile pour héberger son équipe de football . A défaut d' y compter des supporteurs , les joueurs de l' entraîneur Avraham Grant savaient y trouver des conditions de sécurité propices . Est -ce l' ambiance très particulière du lieu , le climat émollient local ou une envie subite de rentrer chez soi , toujours est -il que les Français allaient lancer le match sur des bases incertaines , encore une fois . " Toutes les conditions étaient réunies pour se faire avoir " , estimait Patrick Vieira . Et , chez les Bleus , ce type de situations se traduit souvent par des entames de rencontre plus que médiocres . Contre Malte , samedi 29 mars , Fabien Barthez avait bien failli se faire expulser , dès la 1 re minute , en commettant une faute sur un attaquant adverse . A Chypre , le 7 septembre 2002 , la faible équipe chypriote avait ouvert le score . Et , à Palerme , c' est Israël qui marque le premier but dès la 2e minute , plongeant les Bleus dans la fébrilité . Un but de David Trezeguet , puis un autre , chanceux , de Zinedine Zidane , dans les arrêts de jeu de la première période , ont permis aux Français de l' emporter ( 2 - 1 ) . " Mon plan était de couper l' alimentation des attaquants français " , confiait ensuite Avraham Grant . On n' a pas vu la différence , sur le terrain , entre la " grande " France et la " petite " Israël . Fatigué , perturbé par le dispositif adverse , Patrick Vieira a erré comme une âme en peine , Sylvain Wiltord et Bixente Lizarazu n' étant pas au mieux non plus , tandis que la charnière centrale des Bleus ne rassurait pas grand monde . " A la mi-temps , on s' est dit qu' on était chanceux de mener au score , a admis Jacques Santini . On va prendre du recul et parler de tout cela avec quelques joueurs et le staff . On pourrait discuter de la charnière centrale , mais aussi du milieu de terrain , de la doublette Henry-Trezeguet , des premiers ballons touchés . Il y a tellement de choses à dire ... " Les joueurs français avaient conscience , eux aussi , de ne pas avoir été transcendants : " Nous étions fatigués , nous avions les jambes lourdes , déclarait ainsi Thierry Henry . Mais on a su conserver le 2 - 1 , même si nous ne sommes pas pour autant qualifiés . " Son capitaine , Zinedine Zidane , assurait aussi " avoir souffert " . " Ce n' était pas un grand match " , a -t-il admis . Finalement , il n' est pas certain que cette victoire peu probante ait tant déplu que cela au sélectionneur . Jacques Santini n' avait pas beaucoup apprécié que Jean-Pierre Papin , l' ancien Ballon d' or , ait récemment déclaré que l' équipe de France était redevenue " la meilleure du monde " . Mercredi soir , il en profitait donc pour dispenser sa leçon d' humilité : " La meilleure au monde ? Il y a encore du chemin pour y parvenir . "