_: Le FN embarrassé par les liens de ses jeunes avec l' ultradroite Le directeur national du FNJ sera convoqué devant la commission de discipline du parti de M. Le Pen TROIS JOURS après la réunion , à Versailles ( Yvelines ) , d' une mouvance de l' ultradroite ( Le Monde du 18 novembre ) à laquelle le directeur des jeunes du Front national ( FNJ ) a assisté , le parti de Jean-Marie Le Pen a tenté de « circonscrire l' incendie » , de l' aveu d' un membre du bureau politique . Dans un communiqué de cinq lignes , le FN a annoncé , mardi 18 novembre , que « Louis-Armand de Bejarry a été déféré devant la commission de discipline du Front national ( ... ) pour y répondre de sa participation effectuée à titre personnel et non autorisée ( ... ) à la « Fête de l' identité » » . M. de Bejarry sera convoqué devant la commission de discipline et de conciliation du FN . Mais , déjà , des membres du bureau politique réclament l' exclusion du directeur national du FNJ , qui fait partie de l' équipe de campagne de Samuel Maréchal , gendre de M. Le Pen et tête de liste dans les Pays de la Loire aux élections régionales de mars 2004 . A Versailles , le stand du FNJ voisinait celui du Bloc identitaire , qui a pris le relais de l' organisation Unité radicale , dissoute après la tentative d' attentat contre Jacques Chirac , le 14 juillet 2002 . Dans un reportage diffusé mardi par le journal de 20 heures de France 2 , un militant du FNJ , filmé par une caméra cachée , décrivait les « opérations coups de poing » de son organisation : « Si tu tombes sur des Arabes , des Nègres et des gauchistes , tu leur montres qu' ici on est chez nous . Par contre , tu te démerdes pour ne pas te faire gauler. » DE PRÉCÉDENTS REMOUS Interrogée sur cette affaire par LCI , Marine Le Pen , visiblement embarrassée , a affirmé que le FN n' a « aucune sympathie pour les organisateurs de cette fête » . La vice- présidente du parti d' extrême droite a indiqué que « M. de Bejarry a pris la responsabilité de faire la démarche personnelle d' aller à cette fête » . Elle a ajouté qu' elle ne « partageait pas les opinions politiques des « identitaires » » et qu' « il ne faut pas participer à ce type de rassemblement » . Lors du conseil national du FNJ en octobre 2002 , M. de Bejarry s' était adressé en ces termes à son auditoire : « Les mythomanes , les mondains , les tièdes et les écervelés n' ont pas de place chez nous. » Il fustigeait les « lâchetés » de ceux qui « rechignent à tracter parce qu' ils ont une petite amie » . Dans son communiqué succinct , la direction du FN n' a pas évoqué la présence à Versailles du stand de L' Esprit public , le cercle de réflexion de Jacques Bompard . Le maire d' Orange ( Vaucluse ) est , tout comme M. de Bejarry , membre du bureau politique du FN . M. Bompard était représenté « au titre de son association , alors que M. de Bejarry est directeur national du FNJ , ce qui fait une différence de statut et de représentativité » , a justifié Marine Le Pen . La conseillère régionale du Nord - Pas-de-Calais s' est refusée à « condamner des personnes , [ elle ] condamne les actes qui se sont déroulés [ à Versailles ] et les propos lus dans la presse , si tant est qu' ils aient été tenus » . Ce n' est pas la première fois que le FNJ suscite des remous . Faute d' avoir été nommé au bureau politique du Front national et pour protester contre la nomination dans cet organe d' un élu d' origine arabe , Farid Smahi , Guillaume Luyt avait démissionné de son poste de directeur national du FNJ en avril 2000 et trouvé refuge à Unité radicale .