_: La grève des enseignants contre la politique de Luc Ferry a été moyennement suivie Le ministre dit « comprendre les questions posées » Grève et manifestations du 18 mars 2003 contre la décentralisation de 110 000 personnels non enseignants vers les collectivités locales LA MOBILISATION contre Luc Ferry marque le pas . L' annonce de la décentralisation de quelque 110 000 personnels non enseignants vers les collectivités locales n' a pas relancé la contestation contre le ministre de l' éducation nationale , comme l' escomptaient les syndicats . Le taux de grévistes , mardi 18 mars , était en baisse par rapport au mouvement de janvier . Selon le ministère , 30 des enseignants de collèges et 26 des personnels ATOS ( administratif , technique , ouvrier et de service ) - les premiers concernés par la décentralisation - ont suivi le mouvement . Les syndicats , qui font état de 40 de grévistes , insistent néanmoins sur « la persistance » de la mobilisation des personnels , selon les termes de la FSU . L' UNSA-éducation , elle , juge que « la rupture avec le gouvernement est consommée » . « La fin du service public » Marseille , Lyon , Bordeaux , Limoges ... : les manifestations se sont tenues dans plusieurs villes de France à l' appel des fédérations de l' éducation nationale contre la « décentralisation et le démantèlement du service public » . A Paris , ils étaient environ 10 000 ( 7 000 selon la police , 12 000 selon les organisateurs ) à défiler du Luxembourg au ministère de l' éducation nationale . Le collectif des emplois-jeunes , en tête du cortège , protestait contre la suppression de 5 600 postes de surveillants et le non-renouvellement de 20 000 aides-éducateurs dans les établissements scolaires à la rentrée 2003 . Vêtue de noir pour porter le deuil de la profession , Danielle Pourtier , la présidente de l' association de « Copsy » ( conseillers d' orientation-psychologues ) , estime que la décision de décentraliser « prise sans concertation va conduire à une orientation à deux vitesses » . Pour François , l' argument de « proximité » avancé par Jean-Pierre Raffarin pour justifier les transferts est « fallacieux » . « Comment peut -on être plus près des élèves que dans les établissements scolaires ? » , s' interroge -t-il . « En fait , il y a des groupes privés qui n' attendent que cela pour faire du conseil en orientation » , assure Igor , lui-même « Copsy » . Les assistantes sociales scolaires affichent un moral en berne . Pour Françoise , en poste à Nanterre ( Hauts-de-Seine ) , la décentralisation marque « la fin du service public » et « entraînera une politique sociale différente d' un département à l' autre » . « Les conseils généraux pourront nous affecter à d' autres missions que celles consacrées aux élèves » , estime -t-elle . Une crainte que partage Claire , médecin scolaire : « Les conseils généraux manquent de médecins de PMI , explique -t-elle . Qui nous dit qu' ils ne nous affecteront pas à ces tâches ? » Claude , 58 ans , magasinier dans un lycée professionnel d' Alfortville , est venu défiler en bleu de travail pour protester contre le transfert des TOS ( techniciens , ouvriers et personnels de service ) . « Luc Ferry , c' est un philosophe qui n' a aucune connaissance de terrain , dit -il . Quant à Raffarin , il considère que notre fonction n' est pas pédagogique mais marchande. » Sur les pancartes , le ministre de l' éducation nationale est brocardé : « Jules Ferry démocratise l' école , Luc Ferry la brade » . « Le ministre de l' éducation nous a oubliés , estime une manifestante . Il ne nous défend pas. » Devant l' Assemblée nationale , M. Ferry a souligné , le même jour , sa volonté de poursuivre sa politique . « Nous comprenons les questions posées , a -t-il dit , mais entre comprendre et renoncer à ses responsabilités , il y a une marge qu' on ne me fera pas franchir. » Le PS , lui , a décidé de « mener une grande bataille » contre le projet de loi instaurant un nouveau statut d' assistant d' éducation , destiné à remplacer les surveillants et les aides-éducateurs ; 3 000 amendements ont été déposés , suscitant la protestation du groupe UMP contre les « tentatives d' obstruction » de l' opposition . L' examen du texte , prévu le 20 mars , a été repoussé au 25 mars .