_: M. Chirac teste un nouveau dispositif de sécurité pour le 11 -Novembre PARADOXE : l' homme qui a lancé la mode de la proximité , en 1995 , lors de sa campagne présidentielle , et fait du bain de foule , sinon un programme , du moins une marque de fabrique , est aussi celui qui , le 11 novembre 2002 , pour la traditionnelle cérémonie de l' armistice de 1918 , devait inaugurer un nouveau genre de défilés présidentiels sécurisés . Après la tentative d' assassinat dont il a été victime , le 14 juillet , Jacques Chirac devait en effet tester grandeur nature , lundi , sur les Champs- Elysées , un nouveau dispositif de surveillance . En attendant un mur de protection dressé par la Garde républicaine , autour du véhicule du chef de l' Etat , à l' étude pour le 14 Juillet 2003 . Le 14 juillet , Maxime Brunerie s' était fondu dans la foule . Il avait dissimulé son 22 long rifle dans un étui de guitare . C' est un badaud - alsacien - venu comme lui assister au défilé , qui , le voyant pointer une arme vers le président de la République qui passait devant eux avec la Garde , avait maîtrisé le jeune homme . Le coup de feu était parti vers le ciel . Jacques Chirac ne s' était aperçu de rien . Il n' avait pas commenté l' incident . Il a néanmoins obligé , semble , les responsables de sa sécurité à la réflexion . Signe des temps : lundi , pour la première fois , l' effort de vigilance des policiers devait porter avant tout sur la foule massée pour la cérémonie , et non sur les officiels . Près de 2 000 policiers en tenue étaient prévus pour encadrer la cérémonie , selon la préfecture de police . Une centaine de policiers des Renseignements généraux ( RG ) et 150 de la police judiciaire , au lieu d' une quarantaine habituellement , ont été mobilisés . Les quatre tribunes installées sur la place de l' Etoile étaient particulièrement surveillées . Des policiers postés sur les toits des immeubles devaient également observer les passants avec des jumelles . On ne peut pas le placer sous cloche Le déroulement de la cérémonie a été aussi légèrement modifié . Pas de défilé , mais un hommage solennel aux combattants de la Grande Guerre à l' Arc de triomphe . Le président devait bien remonter les Champs-Elysées dans son véhicule officiel , escorté de la Garde républicaine à cheval et de motards , mais de manière plus rapide que le 14 -Juillet . Il devait néanmoins redescendre l' avenue après les cérémonies , escorté des seuls motards . On ne peut pas le placer sous cloche , expliquent les policiers . La première sortie de M. Chirac pour une cérémonie officielle depuis sa réélection - à l' exception du fameux 14 -Juillet - sera ainsi plus statique et moins populaire que les précédentes , explique -t-on du côté des forces de l' ordre . Un comble , pour cet homme qui , avec son premier ministre , Jean-Pierre Raffarin , inaugure un quinquennat tourné vers la France d' en bas . Lors de la campagne présidentielle de 2002 , le candidat Chirac avait même décidé de rompre avec les règles imposées aux chefs d' Etat et se déplaçait en TGV plutôt qu' en avion - même si , du coup , il fallait louer l' ensemble du compartiment . Vainqueur successif de deux scrutins nationaux , Jacques Chirac a fait des émules . Ses manières d' élu-de-terrain ont fait école dans les deux camps . Ainsi Christophe Girard , adjoint du maire de Paris chargé de la culture . Quelques jours après la tentative d' assassinat de M. Delanoë , M. Girard s' est fait tabasser et voler son téléphone portable , alors qu' il sortait du cinéma MK2 du bassin de La Villette . Rien à voir avec l' agression dont a été victime le maire de la capitale . Mais alors que Le Parisien lui demande si les élus ne devraient pas être plus protégés , l' organisateur de la Nuit blanche au cours de laquelle M. Delanoë avait été blessé avait répondu vivement : Pas question d' avoir un agent de sécurité devant la porte de ma chambre . Nous sommes tous des élus locaux de proximité .