_: IRAK . Une série d' attaques et d' attentats-suicides secoue Bagdad Le secrétaire adjoint à la défense , Paul Wolfowitz Wolfowitz , « cerveau » de la guerre américaine contre Saddam Hussein , a échappé , dimanche , à des tirs de roquettes dirigés contre l' hôtel où il logeait . Le siège du Comité international de la Croix-Rouge a été la cible , lundi matin , d' une voiture piégée Une VOITURE PIÉGÉE a explosé , lundi matin 27 octobre , en tentant de percuter les locaux du Comité international de la Croix-Rouge ( CICR ) à Bagdad , faisant au moins DOUZE MORTS . Au total , selon un général américain , cinq explosions ont eu lieu lundi matin dans la capitale irakienne , première journée du RAMADAN , le jeûne musulman . Ces attentats surviennent après l' attaque - à laquelle a échappé , dimanche , le secrétaire adjoint à la défense américain , Paul Wolfowitz - contre l' HÔTEL AL-RACHID . Cette attaque témoigne d' un niveau d' organisation supérieur de la part des auteurs d' attentats antiaméricains , qui ont pu faire circuler en ville un camion porteur d' une machine lance-roquettes de type « orgues de Staline » . Washington se dit surpris par l' intensité de ces ACTIONS À RÉPÉTITION . Sept attaques majeures , au moins , en vingt-quatre heures : tel était le bilan , lundi matin 27 octobre , à Bagdad . Lundi matin , deux explosions ont secoué la ville coup sur coup . Une voiture piégée - une ambulance irakienne , selon un témoin - a explosé devant le siège local du Comité international de la Croix-Rouge ( CICR ) après avoir percuté les barils de béton qui le protègent . L' attentat , le premier contre cet organisme à Bagdad , aurait fait au moins 12 morts . Il n' y avait qu' une dizaine de personnes à l' intérieur du bâtiment , les employés étant venus plus tard qu' à l' accoutumée en raison du ramadan . Une deuxième explosion a suivi peu après , sur l' autre rive du Tigre , près du ministère de l' industrie . Elle aurait visé un poste de police . Troisième attaque : une voiture piégée a visé un commissariat de police dans le quartier de Karakh , tuant trois policiers irakiens et en blessant plusieurs autres ainsi que dix soldats américains . Au total , selon le général de brigade Mark Hertling , ce sont cinq explosions qui se sont produites dans la capitale irakienne , lundi matin , premier jour du ramadan . Dimanche , c' est au coeur même de leur quartier général que les Américains ont subi deux attaques à la roquette . « Paul Wolfowitz a échappé à l' attaque » , annonçaient , dimanche matin , les bulletins d' information , soulignant ainsi que , au bilan de la première opération - un militaire américain tué et quinze blessés , dont 11 Américains - , s' ajoute l' insulte de la démonstration que les chefs de la grande puissance occupante sont eux-mêmes vulnérables . Car le secrétaire adjoint américain à la défense , le « cerveau » de la guerre , arrivé samedi en visite pour la deuxième fois en trois mois , bénéficiait des mesures de sécurité maximales . C' est pourtant l' hôtel Al-Rachid , où il logeait , qui a été la cible de ces attaques . La première a réveillé la capitale à 6 heures . Un camion traînant ce qui ressemblait à un générateur - vision courante ici - s' est approché à 500 mètres de l' hôtel , dans un parc rouvert la veille au public . C' était l' une des mesures décidées pour montrer que la sécurité « s' améliore » à Bagdad , les autres étant la levée , à l' occasion du ramadan , du couvre-feu imposé depuis six mois et la réouverture d' un pont sur le Tigre qui avait été fermé car il était trop proche des bâtiments occupés par les administrateurs américains et irakiens . Mais le « générateur » cachait un engin ressemblant à de petites « orgues de Staline » : quarante tubes de roquettes mises à feu les unes après les autres par un détonateur à chronomètre « déclenché entre trois et cinq minutes avant le premier tir par les assaillants , qui se sont enfuis » , a déclaré un haut responsable militaire américain cité par l' AFP . Il a précisé que 29 de ces roquettes ont été tirées , de calibre 85 mm et 68 mm , mais qu' une grande partie n' a pas explosé ; 11 d' entre elles sont restées dans leurs tubes . Une machine « peu précise » , mais redoutable . « Je me suis précipité à la fenêtre de ma chambre , au 11e étage de l' hôtel Al-Rachid , pour voir les impacts suivants atteignant la façade monter vers ma hauteur , et j' ai battu en retraite » , raconte un journaliste de la chaîne américaine NBC qui accompagnait M. Wolfowitz , lui-même logé au 12e étage de l' hôtel , qui en compte quatorze . Ce journaliste a compté plus tard dix impacts sur la façade , le plus élevé au 11e étage , où une chambre a été détruite . Il a vu un corps retiré des décombres au pied de l' hôtel . D' autres témoins ont vu trois blessés évacués sur des brancards , des personnes s' enfuir en pyjama , et M. Wolfowitz , conduit vers la sortie , à travers un hall maculé de sang et plein de fumée , dans le hurlement d' une sirène d' incendie . Quelques heures plus tard , il est apparu devant la presse , non rasé , pour tenir , d' une voix faible , un discours de fermeté , dénonçant cet « acte désespéré d' un régime mourant » . Il a assuré que les Etats-Unis seront implacables dans la poursuite des responsables . Mais la même chose avait été dite , fin septembre , après une première attaque au mortier contre l' hôtel Al-Rachid . De même qu' après les attentats meurtriers aux véhicules piégés contre le siège local de l' ONU , contre les ambassades de Jordanie et de Turquie et contre l' hôtel occupé par des membres du Conseil intérimaire de gouvernement ( CIG ) irakien . Ces attentats , dont des passants irakiens ont été les premières victimes , sont peu populaires , même parmi les adversaires de la présence américaine . Mais ces derniers ne peuvent qu' être encouragés par l' opération de dimanche , témoignant d' un nouveau pas franchi dans l' organisation des assaillants , capables de construire , garder et utiliser de tels engins dans Bagdad même . Cette attaque a été suivie d' une autre , semblable , dans la soirée , peu après le départ de Paul Wolfowitz . Trois explosions ont secoué la capitale juste après le coucher du soleil . Selon la télévision qatarie Al-Jazira , citant un officier américain , deux provenaient à nouveau de la zone de l' hôtel Al-Rachid et du Palais des congrès , hermétiquement bouclée . Des témoins cités par la chaîne auraient vu des départs de roquettes du quartier d' Al-Doura , dans le sud de Bagdad . La troisième aurait atteint un quartier proche . L' armée américaine a indiqué , lundi , qu' un soldat avait été tué et deux autres blessés lors d' une attaque au mortier contre la prison d' Abou-Gharib , près de Bagdad . Ces attaques réveillent la crainte des Américains de voir utiliser contre eux ceux des missiles SA- 7 dont disposait l' armée irakienne , qui n' ont pas été retrouvés . La veille , en tout cas , leurs forces ont perdu , pour la première fois , un hélicoptère touché en vol , selon un photographe de l' AFP . Le Blackhawk a été touché par un lance-grenades . Un soldat a été blessé quand l' appareil s' est écrasé près de Tikrit , après une visite de M. Wolfowitz aux soldats déployés dans ce fief de Saddam Hussein . De quoi oublier que sa visite avait commencé sous les applaudissements dans la ville de Kirkouk , reprise par les Kurdes ...