_: LA CRISE IRAKIENNE L' opposition irakienne s' inquiète des « incohérences » américainesouverture de la conférence de Salahuddin , mercredi 26 février 2003 - 2 pages « Nous sommes les alliés et les amis des Etats-Unis , nous ne serons jamais leurs agents. » Pour cet homme que la CIA a adoubé dans le passé , l' affirmation ne manque pas de saveur ... Avec près d' une semaine de retard sur la date prévue , la conférence réunissant les principaux partis de l' opposition irakienne s' est ouverte , mercredi 26 février , dans la petite station climatique de Salahuddin dominant la ville d' Erbil , l' une des deux capitales d' un Kurdistan « autonome » déclaré « zone de protection » de l' ONU dans la foulée de la guerre du Golfe de 1991 . L' hôte de la réunion est le Parti démocratique kurde ( PDK ) de l' ancien chef de guerre Massoud Barzani qui a organisé , sur ses terres , ce meeting rassemblant la nébuleuse d' une opposition multiforme et divisée : A ces formations s' ajoutent d' autres tendances à l' influence plus marginale , mais toutes entendent être représentatives de la palette ethnique et confessionnelle d' un Irak sunnite , chiite ( en majorité ) , chrétien et kurde . En raison de désaccords avec les organisateurs , les monarchistes et les islamistes du parti chiite Al-Daoua ont boycotté ce meeting qui , pour les opposants , résonne comme une victoire : les ennemis de Saddam Hussein s' étaient déjà réunis à Londres en décembre , mais la tenue d' une conférence sur le sol irakien échappant à l' emprise de Bagdad apporte à l' opposition irakienne la légitimité dont elle a besoin . Au-delà de la nomination d' un « leadership collectif » qui pourrait être désigné à l' issue de la conférence , l' enjeu essentiel de ce meeting est la clarification des positions américaines quant à l' ère « post-Saddam » . Depuis quelques jours , les opposants s' inquiètent en effet des « contradictions » , voire des « incohérences » de la vision américaine sur la période de transition qui s' ouvrira après la chute annoncée du président irakien . « Nous acceptons le fait que les Etats-Unis et leur armée joueront un rôle crucial dans la période qui suivra le remplacement de Saddam , mais nous nous opposerons à l' imposition d' un leadership par les Américains » , affirmait récemment Hoshyar Zebari , proche conseiller de Massoud Barzani . George Bush a envoyé à Salahuddin une délégation dirigée par Zalmay Khalilzad , l' ancien responsable du dossier afghan à Washington . Celui -ci , dont l' arrivée tardive au Kurdistan explique en partie les reports de la conférence , a tenu à rassurer ses interlocuteurs tout en laissant malgré tout dans le flou un certain nombre de questions : « Certains estiment que l' Irak ne peut pas devenir une démocratie . Les Etats-Unis ne sont pas d' accord avec ces affirmations . Nous pensons que l' Irak a le potentiel de réussir sa transition vers la démocratie » , a martelé l' envoyé de l' administration Bush sous les applaudissements de la salle . « Les Etats-Unis n' ont aucun désir de diriger l' Irak » , a -t-il ajouté , assurant que « c' est aux Irakiens de se gouverner le plus tôt possible . Les Américains ne resteront pas une minute de plus quand leur « job » sera achevé » . Ce qui ne clarifie pas entièrement la durée de la période de transition ni le rôle dévolu aux forces « de l' intérieur » qui , selon M. Khalilzad , ne devraient pas être oubliées . Ce dernier a cependant insisté sur une « débaasisation » de l' Irak , allusion au parti Baas au pouvoir , comme pour bien assurer que les Etats-Unis n' entendent pas s' appuyer sur les vieilles structures du régime . Mais jusqu'à quel point ? Là aussi , les opposants auront sans doute besoin d' être plus amplement éclairés sur ce point . Avant le discours de l' envoyé américain , le président du CNI Ahmad Chalabi avait conclu son intervention en déclarant :