_: Tiraillements entre les Etats-Unis et Riyad , selon le Washington Post DERNIERE MANIFESTATION en date des tiraillements survenus entre l' Arabie saoudite et les Etats-Unis depuis les attentats anti-américains du 11 septembre : à en croire le Washington Post , Riyad souhaiterait le départ des forces américaines stationnées sur son territoire depuis l' invasion du Koweït par l' Irak , en 1990 . D' après le quotidien , qui cite plusieurs sources saoudiennes , les autorités du royaume estimeraient que les Etats-Unis ont abusé de leur hospitalité . Elles souhaiteraient d' autres formes de coopération militaire avec Washington , dès lors que les Etats-Unis auront terminé leur guerre en Afghanistan , selon un haut responsable saoudien . L' état-major de commandement des forces américaines pour l' Afghanistan est de fait basé en Arabie saoudite . Riyad souhaiterait par ailleurs , toujours selon le Post , ne plus refléter l' image d' un gouvernement tributaire du soutien militaire américain . Le gouvernement saoudien se sentirait également de plus en plus mal à l' aise avec le rôle des Etats-Unis dans les tentatives de contenir l' Irak et a déjà refusé l' utilisation de son territoire pour lancer des raids aériens contre ce dernier pays . Ces informations semblent avoir surpris l' administration américaine . Le secrétaire d' Etat , Colin Powell , a affirmé , vendredi , avoir discuté avec son homologue saoudien pratiquement tous les deux jours la semaine dernière et il n' a pas été question de ce sujet , a -t-il dit , estimant qu' il n' y a rien dans cette affaire qui mérite son attention ou celle du secrétaire à la défense , Donald Rumsfeld pour le moment . Le porte-parole de la Maison Blanche , Ari Fleischer , a indiqué de son côté qu' à sa connaissance aucun responsable saoudien n' a fait part de telles intentions . Le président Bush , a -t-il ajouté , estime que les arrangements actuels fonctionnent bien et que la coopération saoudienne est très solide , très utile et très bénéfique à la stabilité de la région . Un sentiment désagréable Néanmoins , quelques jours plus tôt , le sénateur démocrate Carl Levin , qui préside la commission de la défense , avait déclaré qu' il avait le sentiment désagréable que l' Arabie saoudite n' en faisait pas assez contre les terroristes islamistes et que les forces américaines n' y étaient pas particulièrement désirées . Les Saoudiens se comportent comme si d' une manière ou d' une autre ils nous faisaient une faveur , avait -il ajouté , soulignant qu' il est peut-être possible que les Etats-Unis trouvent un autre lieu où ils seraient davantage bienvenus et qui , selon lui , ne soutiendrait pas de manière substantielle certaines vues réellement extrémistes et fanatiques . A Riyad , un responsable saoudien cité par l' Agence France-Presse a déclaré , vendredi , que le départ des troupes américaines stationnées dans le royaume n' a jamais été officiellement soulevé par aucune des deux parties . Et il a ajouté : Les Américains sont libres de partir s' ils le veulent . La présence de quelque 5 000 soldats américains en Arabie saoudite est un sujet récurrent depuis 1990 . Comme le souligne le Post , citant un porte-parole du département d' Etat , les Etats-Unis avaient promis de retirer leurs troupes du royaume aussitôt que le travail serait terminé . Pour les Saoudiens , cela signifiait dès la libération du Koweït , tandis que pour certains responsables américains , le travail ne saurait être achevé aussi longtemps que Saddam Hussein resterait au pouvoir . A la suite d' attentats qui ont visé les troupes américaines en 1995 puis 1996 à Riyad et Khobar , la question de l' allégement , au moins , des forces américaines ou de la reconfiguration de la présence militaire , avec un prépositionnement d' armes et une évacuation des troupes s' était déjà posée . Mais les Etats-Unis s' étaient alors bornés à replier leurs forces sur une base dans le désert . La tension entre Riyad et Washington ayant pris des dimensions plus sérieuses depuis le 11 septembre , la question d' une révision , au moins de la forme de la présence américaine , pourrait être cette fois -ci plus sérieusement à l' ordre du jour .