_: L' Afrique de l' Ouest saisit le Conseil de sécurité des Nations unies pour résoudre la crise ivoirienne Réunis à Dakar , les dirigeants ouest-africains ont décidé le déploiement d' une force de paix avant le 31 décembre et demandé des réformes profondes au régime en place à Abidjan TROIS MOIS après le début de la guerre civile en Côte d' Ivoire , l' Afrique de l' Ouest réaffirme sa volonté de trouver une issue au conflit , tout en lançant un appel à l' aide aux Nations unies . Mercredi soir 18 décembre , à Dakar , le dernier en date d' une série de sommets de la Communauté économique de l' Afrique de l' Ouest ( Cedeao ) a fixé la fin de l' année comme date limite pour le déploiement d' une force régionale en Côte d' Ivoire , chargée d' assurer le retour à l' ordre républicain . En contrepartie de cet appui à sa légitimité de président démocratiquement élu , le chef de l' Etat ivoirien , Laurent Gbagbo Gbagbo , devra présenter dès la semaine prochaine un plan global de sortie de crise , dont les réformes profondes seraient entérinées par des consultations populaires . Mais la portée de ces bonnes résolutions est limitée , à la fois , par la faible représentativité du sommet de Dakar et par l' absence de mise en oeuvre des décisions antérieures . Depuis la mi-octobre , au nom de la Cedeao , les médiateurs ouest-africains se bousculent au chevet de la Côte d' Ivoire . Entretemps , les casques blancs de la Cedeao , bien qu' équipés depuis un mois par des puissances occidentales , également prêtes à les rémunérer et à les transporter sur place , sont restés l' arme au pied . Il y a une semaine , face à la détérioration de la situation en Côte d' Ivoire , la France a décidé d' y renforcer son contingent militaire qui aurait dû être relevé par la force de paix ouest-africaine dès la fin novembre ... Mercredi , à bord du navire La Foudre , qui a quitté la rade de Toulon , 300 soldats , ainsi que des hélicoptères et des véhicules blindés avant ( VAB ) ont été dépêchés en Côte d' Ivoire , où ils sont attendus dans dix jours . Les effectifs de l' opération Licorne atteindront ainsi entre 2 300 et 2 500 hommes , selon le porte-parole de la Défense . Après avoir déjà été portés , en catimini , de 1 200 à 1 600 soldats à la fin novembre , quelque 300 autres soldats s' ajouteront donc aux 500 à 600 hommes dont l' envoi a été annoncé le 11 décembre . Pour sa part , le sommet de Dakar manquait d' affluence . Conviés par le chef de l' Etat sénégalais , Abdoulaye Wade , pour adopter un programme clair et net de rétablissement de la paix en Côte d' Ivoire , seuls trois présidents - sur les quinze que compte , au total , la Cedeao - ont répondu à l' appel . Ne sont venus que les deux protagonistes du conflit , l' Ivoirien Ggabgo et Blaise Compaoré , le chef de l' Etat du Burkina Faso voisin , ainsi que le président du Cap-Vert . En revanche , aucun des six chefs d' Etat du groupe de contact , chargé de la gestion de la crise ivoirienne , n' a fait le déplacement . Même le médiateur attitré de la Cedeao , le président togolais Eyadéma , dont la rivalité avec Abdoulaye Wade relève du domaine public , est resté à la maison . Dans ces conditions , difficile de passer le relais d' un mois de négociations , à Lomé , entre le pouvoir et les rebelles ivoiriens pour organiser , à Paris , une table ronde élargie à toutes les forces politiques ivoiriennes . Parfaite maîtrise La France s' est proposée , le 11 décembre , d' accueillir un tel forum , seconde étape dans la recherche d' une solution pacifique . Mais , le président sénégalais a estimé , mercredi soir , que pour l' instant , la France n' aura pas besoin d' organiser ni un nouveau sommet des chefs d' Etat africains concernés , ni une table ronde . Non sans raison , il a prêté à Paris l' intention de désembourber la médiation africaine par le simple effet d' annonce de son initiative parallèle . Or , a affirmé Abdoulaye Wade , nous avons une parfaite maîtrise au niveau des chefs d' Etat du processus de paix en Côte d' Ivoire ... Paris est donc seulement prié d' appuyer la saisine du Conseil de sécurité des Nations unies , dont la Cedeao demande qu' il se réunisse sans délai pour sanctifier , et éventuellement financer , ses efforts de pacification . Dangereusement exposée en Côte d' Ivoire , doutant de la pression des pairs africains sur Laurent Ggagbo dont elle voulait faire le vecteur de son influence , la France est favorable au recours à l' ONU . Ce qui marque une évolution : il y a une semaine , Paris avait annoncé l' envoi de ses renforts , sans la moindre allusion ni à une quelconque demande des autorités d' Abidjan ni à un mandat de la communauté internationale . Mais , depuis , le doute s' est installé sur la capacité à tenir le président ivoirien . Plus on sécurise Laurent Gbagbo , plus on favorise son intransigeance et la dérive criminelle de son régime , craint une source au Quai d' Orsay . S' y ajoutent l' hostilité des rebelles , qui reprochent à la France d' avoir choisi son camp et , mercredi , pour la première fois depuis dix jours , la reprise des combats à Man , dans l' ouest de la Côte d' Ivoire .