_: Gerhard Schröder attaqué sur un nouveau front , celui de sa vie privée Plus de trois mois après une victoire électorale acquise à l' arraché , le chancelier allemand , Gerhard Schröder , se voit forcé de combattre dans toutes les directions . L' économie allemande traverse une mauvaise passe , Bruxelles semonce Berlin pour ses déficits budgétaires , les prochaines élections régionales en Hesse et en Basse-Saxe s' annoncent sous de mauvais augures et les sondages de popularité du chancelier sont particulièrement mauvais . Mais c' est un nouveau front qui , de- puis quelques jours , s' est ouvert devant M. Schröder : celui de sa vie privée . Médiocres potins La bataille a été lancée par un obscur quotidien du Brandebourg , le Märkische Oderzeitung , qui , en décembre , a publié un article affirmant que le couple formé par le chancelier et sa quatrième épouse , Doris Schröder-Kopf , battait de l' aile . Gerhard Schröder , qui , en 2002 , avait poursuivi avec succès une agence de presse qui affirmait qu' il se teignait les cheveux , a aussitôt saisi la justice . Les juges se prononceront le 21 janvier . Mais , entre-temps , la rumeur a franchi les limites de la région où elle a pris naissance . Après un rapide passage dans le Mail on Sunday de Londres - au cours duquel les difficultés conjugales supposées de M. Schröder se sont alourdies d' une liaison avec une célèbre présentatrice de la télévision - , la rumeur est revenue en Allemagne . Alimentée de quelques perfidies confiées par une ancienne épouse du chancelier , elle a finalement été reprise par la télévision et la radio , ainsi que par nombre de journaux nationaux qui n' ont pu résister à la pression de leurs concurrents . A ceux qui leur reprochent de diffuser les plus médiocres potins , plusieurs rédacteurs en chef répliquent que Gerhard Schröder , lors de la dernière campagne électorale , a joué avec le feu en faisant étalage de son ménage dans un but politique . A lui désormais d' en assumer les conséquences . En tête de peloton se détache nettement le journal populaire Bild , qui sait comme personne faire preuve d' hypocrisie et colporter le ragot et , surtout , se montrer expert dans l' art de savoir jusqu'où ne pas aller trop loin . Bild se garde ainsi d' affirmer que le chancelier a une maîtresse et s' interdit évidemment de donner le nom de celle que ses lourdes allusions ne parviennent plus à dissimuler . Feignant de prendre parti pour la victime , le journal s' indigne en revanche tous les jours , et en première page , de ces sous-entendus qui portent préjudice à l' honneur du chancelier . « Tout cela me fait vomir » , aurait , selon Bild , déclaré le chancelier lors d' une récente réunion de son parti : la citation a été reprise en titre d' un article qui détaille complaisamment les motifs du dégoût du chancelier ... Un sujet sensible Dans un entretien publié , il y a quelques jours , par l' hebdomadaire Der Spiegel , Gerhard Schröder a clairement indiqué que ces insinuations ne le laissaient pas indifférent , laissant entendre qu' il poursuivrait ceux qui dépassent la limite . Mais en a -t-il les moyens ? Avec ses 4 , 5 millions d' exemplaires quotidiens , Bild est une puissance que l' on ne combat pas facilement , surtout lorsqu' il s' agit d' une valeur aussi sensible que la fidélité conjugale . Ce qui , en France , ne fait même pas débat demeure en Allemagne un sujet d' articles et d' indiscrétions toujours susceptible de basculer dans la polémique ou la démagogie . Malheur à l' homme politique qui sort du droit chemin . Ainsi en juin 2002 , lors du congrès de l' Union chrétienne-démocrate ( CDU ) , le candidat conservateur à la chancellerie , Edmund Stoiber , en une claire allusion aux quatre unions de son adversaire , n' avait pas hésité a vanter les vertus de son unique mariage . La sortie lui avait valu une longue ovation .