_: Tony Blair pour une attaque , avec ou sans l' aval des Nations unies Il faut désarmer , coûte que coûte , le régime de Saddam Hussein , avec ou sans l' aval des Nations unies : tel est le coeur du message que Tony Blair a exprimé mardi 10 septembre devant le Congrès des syndicats ( TUC ) , à Blackpool , au nord- ouest de l' Angleterre . Dans un discours d' une grande fermeté de ton , le premier ministre britannique a laissé une dernière chance à la diplomatie , mais a prévenu que l' action suivrait contre Bagdad si l' Irak ne se pliait pas à la volonté de l' ONU . Tony Blair s' est fait sans ambiguïté l' avocat d' une attaque préventive contre l' Irak : Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour empêcher Saddam d' utiliser les armes qu' il veut . Nous ne pouvons pas rester là sans rien faire . Si nous ne faisons rien contre la menace de ce hors-la-loi international et de son régime barbare , il se pourrait qu' elle ne nous tombe pas dessus ce mois -ci ou le prochain , peut-être pas cette année ou la suivante , mais ça arrivera à un moment donné . Et je ne veux pas avoir sur la conscience le fait que nous connaissions la menace , que nous l' avons vue arriver , mais que nous n' avons rien fait . Il serait gravement irresponsable de laisser Saddam utiliser les armes dont il dispose ou se procurer les armes qu' il veut . Le premier ministre a ensuite exhorté l' ONU à faire preuve d' intransigeance envers Bagdad : S' occuper de Saddam par le biais des Nations unies est la bonne façon de procéder . Après tout , c' est la volonté de l' ONU qu' il bafoue . C' est lui , pas moi ou George Bush , qui n' applique pas les résolutions de l' ONU . Si le défi pour nous est de travailler avec l' ONU , nous y répondrons . Mais si nous le faisons , alors le défi qui se pose à nous tous est celui -ci : l' ONU doit être le moyen de résoudre la menace que pose Saddam , pas de l' éviter . Tony Blair a poursuivi sur le même ton : Qu' il soit clair qu' il doit être désarmé . Qu' il soit clair qu' il ne doit pas y avoir d' autres conditions , pas d' autres jeux , pas d' autres manoeuvres dilatoires , pas d' autres atteintes à l' autorité de l' ONU . Et qu' il soit clair que si la volonté de l' ONU est ignorée , l' action suivra . La diplomatie est vitale . Mais , lorsque vous avez affaire à des dictateurs - et aucun dans le monde n' est pire que Saddam - , la diplomatie doit être accompagnée de la certitude , chez le dictateur , du possible recours à la force . Consultation du parlement Depuis plusieurs jours , un nombre accru d' élus , notamment travaillistes , demandent que le Parlement , en vacances jusqu'au 15 octobre , soit rappelé pour débattre de l' Irak . Cent soixante des 659 députés ont signé un texte où ils expriment leur profond malaise devant la perspective d' une guerre à laquelle , selon tous les sondages , la majorité des Britanniques ne veulent pas voir participer les soldats de leur pays . Tony Blair a promis que les Communes auront tout loisir de discuter de cette crise . Avant qu' il soit question d' une quelconque action militaire , je peux vous assurer catégoriquement que le Parlement sera consulté et aura l' entière possibilité de débattre de la question et d' exprimer son point de vue . Au Kosovo , en Afghanistan , nous ne nous sommes pas précipités . Nous avons agi de façon raisonnable et mesurée , en épuisant toutes les autres voies , avec le plus large débat possible . Nous referons de même . Selon la BBC , le gouvernement envisagerait sérieusement de rappeler le Parlement pour un débat sur l' Irak qui pourrait avoir lieu le 27 septembre . Ce discours de Tony Blair était le plus difficile qu' il ait eu à prononcer devant les syndicats depuis cinq ans . Il s' attendait à ce qu' une partie de l' auditoire , profondément rétif à toute guerre en Irak , le chahute ou interrompe son allocution . Celle -ci a été écoutée dans un silence absolu . La priorité accordée par l' orateur à la diplomatie et la promesse d' un débat parlementaire ont en partie désarmé la colère des plus hostiles . Mais le premier ministre est loin d' avoir retourné la salle en sa faveur . Un tiers des délégués ne l' ont pas applaudi et ne se sont pas levés à la fin du discours .