_: Le procès des militaires a réellement débuté devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda La justice internationale , à Arusha , n' est avare ni de symboles ni de son temps . Cinq mois après un premier faux départ , le procès dit des militaires a repris , lundi 2 septembre , devant la troisième chambre du Tribunal pénal international pour le Rwanda ( TPIR ) . Le 2 avril s' était ouvert devant la juridiction installée dans le nord de la Tanzanie ce procès qualifié d' avance d' historique . Comparaissaient ensemble quatre hauts responsables des Forces armées rwandaises ( FAR ) devant répondre d' une dizaine de chefs d' accusation , dont entente en vue de commettre le génocide . Aux côtés du brigadier général Gratien Kabiligi , du major Aloys Ntabakuze et du lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva , se trouvait l' accusé le plus important du TPIR : le colonel Théoneste Bagosora , cerveau supposé des cent jours de l' extermination planifiée des Tutsis , minoritaires au Rwanda . Chef de cabinet au ministère de la défense en 1994 , ce Milosevic africain aurait été , selon l' accusation , le maître d' oeuvre du génocide , auquel il aurait songé dès 1991 . Il appartiendra au procès d' établir si la comparaison est pertinente mais elle met d' ores et déjà en relief le fossé entre la justice des crimes dans les Balkans et celle du crime des crimes dans les Grands Lacs . L' ancien président serbe a fait face à ses juges huit mois après son arrestation . Théoneste Bagosora , cerveau du troisième génocide du siècle , a attendu plus de six ans après avoir été interpellé au Cameroun que son procès débute réellement à Arusha . Ce délai - un record dans les annales de la justice internationale - n' avait apparemment pas suffi au bureau du procureur pour se préparer . L' ouverture du procès fleuve des militaires , où 250 témoins seront entendus , avait été fixée pour coïncider , à quelques jours près , avec celle de l' anniversaire du déclenchement du génocide rwandais , le 7 avril . Le ratage de cette première audience n' en avait été que plus pénible . L' équipe du procureur ayant trébuché sur un acte d' accusation confus et des erreurs techniques , aussitôt mises à profit par la défense , le procès avait été interrompu dès le second jour . Nouvelle déception Cinq mois après , les débats ont donc repris . Nouvelle déception , la première journée a été entièrement consacrée à des arguties pour déterminer si Alison Des Forges , historienne du Rwanda , auteur de rapports de référence sur le génocide et appelée devant le tribunal en tant qu' expert , était qualifiée pour y être entendue . Encore une journée de perdue ... Or , à supposer que nulle épreuve ne vienne plus retarder le procès des militaires , c' est au mieux dix ans après les faits que Théoneste Bagosora connaîtra son verdict . Les autres procès cruciaux du TPIR , destinés à amener devant la justice les principaux responsables du génocide , ne sont pas mieux partis . Le procès des médias s' est ouvert , dans l' impréparation , en octobre 2000 , et risque de durer encore deux ans . Quant au troisième , celui des politiques , on ignore quand il pourra débuter . Le dernier verdict prononcé à Arusha remonte au ... 7 juin 2001 .