1: Le groupe métallurgique et minier Eramet va supprimer 2 000 emplois
2: Le site de Boulogne-sur-Mer doit fermer
3: MALGRÉ des bénéfices en hausse au premier semestre , le groupe métallurgique et minier Eramet s' apprête à supprimer 2 000 emplois sur un effectif total de 14 700 salariés .
4: Cette décision , annoncée jeudi 18 septembre , est la conséquence du plan de restructuration mis en oeuvre par Jacques Bacardats , le nouveau PDG nommé en mars .
5: En France , un millier d' emplois sont concernés , notamment par la fermeture de l' usine Comilog de Boulogne-sur-Mer ( Pas-de-Calais ) , avec 351 salariés ( Le Monde du 6 septembre ) , et la suppression d' environ 750 postes sur 4 100 dans les sept sites de la société métallurgique Aubert et Duval .
6: D' autres réductions sont prévues en Belgique , en Norvège , aux Etats-Unis et surtout en Chine , où une usine employant 800 personnes , spécialisée dans les alliages , doit être fermée .
7: Au total , une provision de 100 millions d' euros a été inscrite pour cette restructuration .
8: Au premier semestre , le groupe a vu son chiffre d' affaires diminuer de 10 % , pour atteindre un milliard d' euros .
9: Mais son bénéfice a été multiplié par 2 , 5 , à 10 millions .
10: En fait , la situation d ' Eramet est contrastée . Parmi ses trois activités principales , seule la branche nickel est florissante . Elle représente 24 % du chiffre d' affaires , « mais 80 % des profits » , précise la direction , grâce à la hausse des cours , aux taux de change favorables et aux « performances industrielles » de l' usine de Doniambo , en Nouvelle-Calédonie . Même si l' avenir est suspendu aux cours mondiaux du nickel , les bénéfices de cette activité ( 74 millions d' euros ) , ont doublé au cours du premier semestre .
11: En revanche , les pertes subies dans le secteur du manganèse s' accumulent et justifient , selon la direction , une réorganisation interne .
12: La principale décision conduit à la fermeture de l' unité de Boulogne-sur-Mer ( Pas-de-Calais ) .
13: Sur ce site , pourtant , la groupe a investi 60 millions d' euros dans un haut fourneau .
14: Mais la direction fait valoir qu' il ne fonctionne qu' à 70 % de ses capacités .
15: De plus , le site a été pénalisé par l' augmentation du prix du coke , ce qui a alourdi les pertes , évaluées pour l' année à 27 millions d' euros .
16: CHUTE DES MARCHÉS
17: La restructuration est aussi engagée dans la troisième branche du groupe :
18: celle des alliages spéciaux .
19: Sa filiale Aubert et Duval est la plus touchée .
20: La société , qui travaille essentiellement dans l' aéronautique et l' énergie ( les turbines à gaz ) est victime , affirme M. Bacardats , d' une chute des marchés , sans espoir de reprise avant 2006 , des aléas monétaires , mais aussi de la concurrence des délocalisations dans les pays à bas coûts .
21: Déjà annoncée lors d' un comité central d' entreprise , le 16 septembre , le plan prévoit une réorganisation industrielle sur les sept sites , parmi lesquels ceux de Pamiers ( Ariège ) , Issoire ( Haute-Loire ) , Les Ancizes ( Puy-de-Dôme ) ...
22: Si aucune fermeture n' est programmée , le projet inclut 750 suppressions d' emplois dont 400 licenciements économiques , la suppression de contrats intérimaires , des départs anticipés et des mutations internes .
23: L' une des unités les plus touchées sera celle d' Imphy ( Nièvre ) où 115 postes sont concernés sur 260 ( le site , partagé avec Arcelor , emploie 1300 personnes ) .
24: Christian Malcoeffe , délégué central CFDT craint que « ce plan ne participe à la casse industrielle du pays , avec des perspectives de délocalisation , notamment en Chine » .
25: Il regrette surtout que la direction d' Eramet n' ait pas recherché d' autres solutions .