_: Les banques françaises ont témoigné d' une forte capacité de résistance en 2001 Elles ont absorbé sans trop de difficultés la déprime des marchés financiers , la crise Argentine et la faillite d' Enron , grâce à une activité solide en France et une gestion stricte des coûts LES BANQUES françaises ont fait preuve , en 2001 , d' une solide capacité de résistance face à la dégradation de la conjoncture . Confrontées à un exercice chaotique - déprime des marchés financiers , gel des opérations de fusions- acquisitions et montée des risques , de la crise argentine à la faillite d' Enron - , elles ont maintenu leurs bénéfices à de très hauts niveaux . BNP Paribas a réalisé le deuxième meilleur résultat net de France publié à ce jour , après TotalFinaElf , en repli de seulement 2 , 6 % , à 4 , 01 milliards d' euros . La baisse plus marquée du bénéfice de la Société générale doit se comparer à un cru 2000 exceptionnel . Le Crédit agricole affiche , lui , un profil de résultat un peu particulier : perturbé par les opérations comptables préalables à l' introduction en Bourse de Crédit agricole SA , le résultat global de la banque verte apparaît en fort recul . Hors opérations liées à la cotation , il ressort en hausse de 7 , 9 % . Le Crédit lyonnais a confirmé son redressement . Des performances d' autant plus notables que dans d' autres pays d' Europe , les banques ont bu la tasse , affectées par les difficultés de grands secteurs économiques ( transport aérien et opérateurs de télécommunications ) au troisième trimestre 2001 , suivi de la crise en Argentine et de la faillite du courtier en énergie américain Enron . Les banques françaises ont tiré profit d' un modèle d' activité équilibré entre les métiers de banque d' investissement et de banque de détail . Ces derniers ont montré qu' ils pouvaient servir de relais de croissance . Chez BNP Paribas comme à la Générale , la banque de particuliers , qui génère la moitié du chiffre d' affaires , a compensé la baisse d' activité sur les marchés d' actions et dans le conseil en fusions et acquisitions . La banque de détail - où aucune montée des risques significative n' a été observée - a permis de sauver les résultats , réservant de bonnes surprises en 2001 tant en terme de production de crédits que de marges , commente Eric Vanpoucke , analyste au sein de l' entreprise d' investissement Global Equities . Marges améliorées En France , la consommation , restée soutenue , a tiré à la hausse les crédits nouveaux ( 2 , 2 % selon l' Association française des sociétés financières ) . Ce dynamisme a profité aux prêts immobiliers , en hausse de 11 , 5 % au second semestre 2001 . Quant aux marges , elles se sont améliorées , les banques n' ayant pas entièrement répercuté la baisse du coût de leurs ressources sur les taux des crédits offerts à leurs clients . Par ailleurs , souligne M. Vanpoucke , dans un marché saturé , où il devient difficile de gagner des clients , les banques ont amélioré le taux d' équipement de leurs clients , en leur fournissant des prestations plus onéreuses ( synthèses trimestrielles de leurs avoirs , produits d' assurance ... ) . Le Lyonnais vend 7 , 1 produits par client contre 6 , 8 pour la Société générale . Ces bons résultats s' expliquent aussi par des raisons structurelles . Les banques françaises engrangent les bénéfices des restructurations engagées depuis plusieurs années , accélérées par la bataille boursière de 1999 entre la BNP et la Générale , explique Romain Burnand , analyste de la banque JP Morgan , les risques sur les pays émergents ont été réduits et les efforts faits en matière de rentabilité leur permettent d' absorber les chocs extérieurs . Ainsi , alors qu' elles étaient en première ligne lors de la crise asiatique de 1997 , les banques françaises ont été plus prudentes en Argentine . Le Crédit lyonnais a réduit ses engagements sur ce pays de 1 milliard de dollars ( 1 , 13 milliard d' euros ) en quelques années , à 228 millions , couverts à 50 % . De son côté , avec 346 millions d' euros de provisions à fin 2001 , la Société générale couvre un tiers de ses engagements dans ce pays . Les taux de rendement des fonds propres , dont beaucoup ne dépassaient pas 10 % au début des années 1990 , s' établissent désormais à plus de 15 % . Ces progrès témoignent d' une bonne maîtrise des coûts . Et ce , même si le coefficient d' exploitation moyen des banques françaises , qui rapporte les charges au chiffre d' affaires , reste , à 70 % , loin derrière celui des britanniques ( 55 % ) . La santé financière du secteur bancaire français est correcte ; il pourrait affronter dix affaires Enron sans devoir renforcer sa structure financière , conclut M. Burnand . Une ombre toutefois à ce tableau : la faiblesse persistante de leurs cours en Bourse . BNP Paribas a beau avoir pris la tête du palmarès de la zone euro en février 2002 , avec 45 , 8 milliards d' euros de capitalisation , la valorisation de la banque reste deux fois inférieure à sa valeur comptable . Un handicap si les fusions et acquisitions dans le secteur bancaire redémarraient .