_: La compagnie aérienne Air Lib crée une structure spécifique pour le transport à coûts réduits Les syndicats craignent que la filialisation des activités " low cost " constitue le prélude à leur vente . Le ministre des transports reste muet sur ses intentions à l' égard de cette entreprise endettée AIR LIB , la compagnie aérienne reprise à l' été 2001 par Jean- Charles Corbet , ancien pilote et syndicaliste à Air France , lutte toujours pour sa survie . Son avenir dépend en grande partie de la conversion d' un prêt du gouvernement français de 60 millions d' euros , qui doit être remboursé le 9 novembre , en un nouveau prêt lié à la restructuration . Mais Dominique Bussereau , ministre délégué aux transports semble beaucoup moins enclin à soutenir la compagnie que ne l' était son prédécesseur , Jean- Claude Gayssot . Jeudi 17 octrobre , la compagnie tenait un comité d' entreprise . Les représentants du personnel espéraient en savoir davantage et s' inquiétaient d' éventuelles suppressions d' emplois . Le chiffre de 1 300 postes supprimés avait été évoqué par le PDG de la compagnie . Mais , jeudi , les syndicats sont restés sur leur faim . Ils ont seulement appris la création d' une structure juridique baptisée " Air Lib Express " , qui s' appuie sur le produit commercial à coût réduit lancé au mois de mars vers six villes de province en France . La société par actions Air Lib Express , au capital de 37 000 euros divisé en 3 700 actions , est présidée par Jean-Charles Corbet . La création d' un véhicule juridique distinct pour Air Lib Express met les salariés en émoi . " L' intention de créer une entité distincte pour desservir l' outre-mer avait déjà été évoquée au mois d' avril pour permettre notamment aux départements d' outre-mer de pouvoir prendre une participation dans le capital de ces dessertes aériennes et de les associer au développement de la compagnie " , explique Gilles Nicoli , délégué CFDT d' Air Lib . " On nous présente cette structure comme une coquille vide qui pourrait faciliter l' arrivée de nouveaux investisseurs . Mais pourquoi pas aussi faciliter tout ou partie d' une cession ? " , s' interroge -t-il . Quant à l' hypothèse d' un lâchage des pouvoirs publics et de la liquidation qui s' ensuivrait , M. Nicoli veut espérer : " La période n' est pas favorable à une décision qui ne serait pas politiquement correcte . " Mais au delà du " politiquement correct " , le gouvernement n' a semble -t-il aucun intérêt à voir disparaître Air Lib . Du moins jusqu'à la mise sur le marché de la seconde tranche de privatisation d' Air France . La compagnie de M. Corbet ouvre aujourd'hui des lignes tous azimuts . M. Perri , porte-parole et conseiller de M. Corbet réfute l' idée d' une fuite en avant , mais chaque ligne ouverte valorise un slot ( créneau de décollage et d' atterrissage ) , véritable richesse d' Air Lib . Deux compagnies à bas coûts restent toujours à l' affût pour s' implanter solidement en France : Ryanair et easyJet . Racheter Air Lib Express permettrait à l' une d' entre elle de venir en France et de concurrencer de plein fouet Air France , ce qui ne serait pas une bonne chose pour la valorisation de la compagnie nationale à la veille de la mise en Bourse d' une nouvelle tranche de capital . Un spécialiste du transport aérien estime même que les 60 millions d' euros pour l' instant en jeu dans la trésorerie d' Air Lib ne seraient rien comparé à ce que l' Etat perdrait avec " une sous valorisation d' Air France " En attendant que le gouvernement se prononce sur le sort qu' il veut réserver à Air Lib , la CFDT a demandé à la direction de la compagnie la tenue d' un comité d' entreprise extraordinaire pour qu' elle s' explique sur ses rencontres avec les pouvoirs publics .