_: Paris joie L' opération Paris Plage a débuté dimanche 20 juillet 2003 et s' achèvera dimanche 17 août BONJOUR , BONJOUR , les hirondelles , la tour Eiffel part à la plage . Elle y repart . Pour la deuxième année , l' opération Paris Plage va offrir les berges de la Seine aux Parisiens pour quatre semaines . Des Tuileries à l' île Saint-Louis , rive droite , la voie Pompidou s' aménage de plages de sable et d' herbe , de cabines de bain rayées à la mode de Dinard , de parasols et de hamacs , mais aussi de modernes jeux d' eau , de murets d' escalade , d' espaces de beach-volley et d' antiques terrains de pétanque , de pique-nique , de buvettes et de guinguettes . Trois kilomètres de balade , de farniente , de jeux , de lecture sous l' ombre d' un parasol . Jean-Christophe Choblet , scénographe organisateur , parle d' un « lieu vaste , confortable et gratuit » . Un bout de ville habituellement dédié aux voitures que les piétons s' approprient avec bonheur . Le succès de l' opération décidée par Bertrand Delanoë et ses adjoints du parti des Verts pour offrir une « plage » à ceux qui n' ont pas les moyens d' y aller , a dépassé les espérances l' an dernier : plus de deux millions de visiteurs . Les critiques de la droite municipale sur le thème de « la gauche paillette » se sont tues . D' autres villes copient : Berlin et Budapest à l' étranger , Tourcoing et Toulouse en France . Cette année , les organisateurs ont ajouté des animations qui se dérouleront selon les différentes phases du soleil et un balisage lumineux pour le soir , à coups de fibres optiques alimentées par l' énergie solaire . Il manque , bien entendu , la possibilité de se baigner , comme au début du XXe siècle , dans l' eau du fleuve . Paris Plage reste une illusion à laquelle les Parisiens adhèrent , mais qui serait encore meilleure avec l' eau , surtout au moment où la capitale manque de piscines . La Mairie promet un ou deux bassins flottants pour 2006 . Les Franciliens vont disposer d' une nouvelle occasion de fête . Le déploiement des locomotives de la SNCF sur les Champs-Elysées , en juin , a attiré six millions de visiteurs autour du train , qui véhicule aussi nos souvenirs de vacances , celles d' antan avec la vapeur , celles d' aujourd'hui avec la grande vitesse . Il est jusqu'aux « manifs » , de la Gay Pride à la protestation pour les retraites , d' être des occasions de s' approprier aussi la rue , joyeusement . L' archétype en reste la Fête de la musique , inventée en 1981 par Maurice Fleuret , directeur de la musique au ministère de la culture de Jack Lang , grande symphonie carnavalesque et urbaine . Moments de rupture , mouvements collectifs , besoin de festif par rapport aux lourdes contraintes de la vie urbaine : leur succès populaire donne du travail d' analyse aux sociologues . L' objectif des Verts de la capitale n' est pas que festif : il est de redonner cette autoroute urbaine qu' est la voie Pompidou aux piétons et aux cyclistes et de repousser la voiture hors de la ville . Stratégie qui se heurte toujours à la faiblesse des transports en commun en banlieue , ce qui force les habitants des communes périphériques à prendre leur voiture . En attendant , qu' il est gentil le coeur de Paris .