_: Le PS en contre Le PS a choisi la contestation lors de son 17e congrès qui s' est tenu à Dijon du 16 au 18 mai 2003 JEAN-PIERRE RAFFARIN et Bernard Thibault ont donné un bon coup de main au Parti socialiste pour réussir son congrès de Dijon . Son retour sur l' avant-scène aurait été moins visible s' il n' avait pu se greffer sur l' actualité : la contestation des plans de François Fillon sur les retraites et de ceux de Luc Ferry sur l' éducation nationale . Comme l' a affirmé François Hollande dans un discours qui se voulait fondateur du réformisme affiché du PS , « nous ne sommes pas pressés par les échéances de la présidentielle , nous le sommes davantage par le mouvement social » . Le congrès s' est joué avant d' avoir commencé , au terme d' un débat qui fut un bel exemple de démocratie . Avec 61 , 37 % des voix des militants sur sa motion , M. Hollande avait déjà gagné . Seul candidat à sa succession , il est de fait réélu avant même que les militants se prononcent le 22 mai . La forte participation aux votes ( 76 , 95 % ) venant sanctionner un débat d' une année - qui a suivi le séisme du 21 avril - est un bon signe de la vitalité démocratique du PS . A Dijon , les discussions du congrès n' ont pas débouché sur une synthèse . Elle serait apparue à tous artificielle . Mais le débat a montré que , loin d' être monolithique , le premier parti de la gauche pouvait faire de sa diversité un atout . A condition de ne pas nuire à la cohérence de sa démarche . M. Hollande a fait avaliser le « réformisme de gauche » . Cette ligne , a -t-il affirmé , « nous engage tous » . Mais encore faut -il lever bien des ambiguïtés et donner un contenu à ce réformisme encore en pointillé . Le congrès de Dijon n' avait pas d' ambition « programmatique » . Il s' agissait surtout de rassembler la famille socialiste et de lui permettre de jouer son rôle d' opposant . Le PS a opté pour la voie la plus commode , celle d' une certaine radicalité . La résolution unanime demande purement et simplement le « retrait » des plans Fillon et Ferry . Prenant le risque de se brouiller avec la CFDT , consacrant la CGT en partenaire syndical privilégié , le PS a choisi la contestation , « l' opposition frontale » , selon la formule de Laurent Fabius . Ce choix ne le dispense pas d' accompagner son refus de propositions alternatives . Sur les retraites , M. Hollande a pris soin d' affirmer qu' une réforme est nécessaire et qu' à travers l' affectation de nouvelles ressources au système de répartition cela supposerait « l' effort de tous » . Mais , sur la durée des cotisations , par exemple , plusieurs écoles continuent à s' affronter au PS , au sein même de sa majorité . Il en est de même sur l' éducation nationale , où Jean-Pierre Sueur a justement rappelé que le « décrochage » et l' « ' incompréhension » entre ses personnels et le gouvernement de Lionel Jospin s' étaient retrouvés dans les urnes le 21 avril . Là aussi , s' opposer ne vaut qu' à court terme . Le PS devra élaborer un « projet éducatif » . Se définir comme un « parti de réforme et de transformation » oblige à tenir les deux bouts de la chaîne . Sa crédibilité d' opposant dépendra aussi de sa capacité à préparer une alternative .