_: Au PS , un programme dans la perspective du congrès du PS - Dijon , 16 18 mai 2003 COMMENT , neuf mois après le séisme du 21 avril , qui a conduit à l' élimination de Lionel Jospin , se reconstruire , retrouver une identité , une stratégie et un leader ? Le Parti socialiste n' aura pas trop des quatre mois qui le séparent de son congrès de Dijon , du 16 au 18 mai , pour relever ce défi . Voilà des mois que le PS donne l' image calamiteuse d' un parti en miettes . S' il n' a pas connu de crise aussi paroxystique qu' en 1993 , quand sa Berezina législative avait fait chuter son premier secrétaire , Laurent Fabius , il subit les affres de batailles intestines féroces . Affaibli , contesté , François Hollande , qui dirigeait le PS depuis cinq ans sous la tutelle de M. Jospin , doit surmonter son peu d' appétence pour les conflits pour tenter d' unir derrière sa bannière le cercle des présidentiables virtuels de 2007 , qui déjà se jaugent avec méfiance . Il en résulte que le PS apparaît , comme la droite après sa défaite de 1997 , traumatisé , aphone , inaudible . Sauf quand il affirme , dans une belle unanimité , son opposition à un engagement de la France dans une intervention militaire en Irak , il n' arrive pas , souvent piégé par les habiletés de communication du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin , à jouer son rôle de principale force parlementaire d' opposition . Que , à ce stade , seize contributions générales et de nombreuses - vraies ou fausses - contributions thématiques soient déposées à son conseil national du 18 janvier est un signe de santé , de vitalité démocratique . Quitte à devoir supporter l' image d' un parti divisé et à donner prise à l' ironie de M. Raffarin , le PS montre sa capacité à redevenir , après une parenthèse de cinq ans où il a oscillé de l' autosatisfaction à l' atonie , un parti de débats . L' exercice sera totalement salutaire s' il répond à l' attente d' une opinion qui , tandis que rôde toujours le fantôme de M. Jospin , lui réclame de tirer les leçons du 21 avril . Le bilan était honorable , la victoire était attendue , et pourtant la défaite était au fond des urnes parce que les électeurs n' ont pas été satisfaits de l' offre politique . Dans leur diversité , les contributions esquissent un renouvellement de cette offre . A travers leurs nombreuses convergences , elles dessinent un programme commun au PS : impôt mondial sur les flux financiers , droit de vote des étrangers aux élections locales , suppression de la double peine , renforcement du Parlement et du premier ministre , refus des privatisations , retraite à 60 ans , Europe fédérale , service civil obligatoire . Même l' avenir de la gauche , envisagé plus autour d' un contrat de gouvernement que d' un parti unique , fait l' objet de projets convergents . Les vrais clivages sont entre le « réformisme de gauche » de M. Hollande , la rénovation radicale du Nouveau Parti socialiste et la ligne de ruptures avec le social-libéralisme de Nouveau Monde . S' il veut rassembler , M. Hollande devra naviguer au milieu de récifs d' autant plus délicats à contourner qu' ils sont souvent masqués . La « polka des ambitions » , selon la formule de M. Cambadélis , les jeux de pouvoir seront les plus difficiles à surmonter .