_: Apaisement A propos des déclarations de Jean Pierre Raffarin à Nice-Matin du samedi 2 août 2003 AVANT LES VACANCES gouvernementales , Jean-Pierre Raffarin Raffarin a voulu préciser la ligne qu' il suivra à la rentrée : " Je ne programme pas une pause dans l' action pour aller vers une France plus juste et plus efficace . Je le fais avec le souci de l' apaisement social " , déclare le premier ministre à Nice-Matin . Sa conférence de presse , il y a une semaine , avait laissé l' impression que , fort de la réforme du financement des retraites mais inquiet du vent de mécontentement qu' elle a soulevé dans la société française , il allait maintenant prendre son temps et mettre un frein aux autres réformes . M. Raffarin corrige en disant refuser de marquer une pause , mais en faisant une priorité du dialogue social , comme l' avait déjà indiqué le président de la République le 14 juillet . Un affichage de recentrage politique : satisfaction est donnée à l' électorat de droite d' aller vers moins d' impôts et plus d ' " efficacité " de la machine étatique , mais pas sans multiplier les gestes envers les organisations syndicales . Faut -il interpréter la libération de José Bové comme un symbole de cette volonté d' apaisement ? Le leader anti-OGM est arrêté avec force démonstration le 22 juin , parce que , condamné par la justice à dix mois ferme , il doit aller en prison comme tout le monde . Le syndicaliste sort le 2 août en bénéficiant de deux mois de remise de peine du fait de la grâce présidentielle du 14 Juillet , à laquelle s' ajoutent deux mois de grâce " à titre personnel " donnés par Jacques Chirac et un aménagement de peine décidé par la justice - contre lequel le parquet , autrement dit la chancellerie , n' a pas fait appel . Même s' il est faux de simplifier dans une affaire de justice où les pouvoirs se distinguent , M. Raffarin navigue : José Bové va en prison pour faire plaisir à la droite , mais il en sort pour " apaiser " la gauche . Concernant le budget 2004 , actuellement en préparation , M. Raffarin affirme qu' il entend tenir et la rigueur libérale et la dépense sociale . Côté droit , il annonce une poursuite de la baisse des impôts sur le revenu de " 1 % au moins " , la mise en chantier en 2004 de la baisse de la TVA sur la restauration . Mais , côté gauche , il donne satisfaction aux enseignants , très mobilisés dans les grèves en mai , en leur accordant la création de 4 000 postes d' assistant d' éducation et un budget de l' éducation nationale en hausse de 2 , 8 % . Idem pour la recherche , sacrifiée l' an passé , qui gagnerait 3 , 9 % en 2004 . Surtout , il renonce à la franche réduction des effectifs de la fonction publique qui avait été évoquée quelques semaines auparavant ; de 30 000 la coupe revient à moins de 5 000 . M. Raffarin parviendra -t-il ainsi à déminer une rentrée qui , les dernières statistiques du chômage l' annoncent , sera difficile ? Si on peut espérer que la confirmation de la reprise américaine redonne du dynamisme à l' économie , pour l' heure les plans sociaux et , plus discrètement , les licenciements individuels se multiplient . Les intermittents du spectacle n' ont pas renoncé . Tout comme les agents des services publics .