_: Football . La Coupe de France peine à faire recette Les demi-finales qui se sont déroulées ce week-end opposaient des clubs de L1 . Mais , l' épreuve tire plus de bénéfice de l' exploit de clubs amateurs . Samedi soir , sur la pelouse d' Auxerre , la Coupe de France 2003 a poursuivi son petit bonhomme de chemin . Les joueurs de Guy Roux ont qualifié leur équipe pour la finale de l' épreuve après être venus à bout de Rennes ( 2 - 1 ) . Mais , cette saison , l' intérêt de l' épreuve dont le vainqueur sera forcément un club de L1 ( le PSG affrontait hier soir Bordeaux pour la deuxième place en finale ) se situe sur le maillot des joueurs . Un maillot aujourd'hui peu prisé des sponsors occupé par un partenaire principal , Force Bureautique , aux côtés duquel figurent TF1 et SFR . Alors trop ringarde la " vieille dame " pour mériter les yeux doux des investisseurs ? Ou simple désintérêt conjoncturel ? Explications . En 2002 , quand les précédents contrats arrivent à échéance , les candidats à la reprise ne se bousculent pas à la porte de la Fédération française de football ( FFF ) . La campagne mondiale catastrophique de l' équipe de France en Corée du Sud est passée par là . Le football français est mis en examen pour excès de confiance en lui , manque de travail , train de vie fastueux ... Les dieux du stade ont été déboulonnés . Et la formule de l' or dont ils détenaient le secret ne donne plus que de maigres pépites . Du coup , les sponsors du football tricolore privilégient le jeu utile . Alors que la Coupe de la Ligue ( épreuve opposant les clubs de Ligue 1 , Ligue 2 et quelques clubs évoluant en National ) fait le plein avec Bouygues Telecom , Creyf's Interim , La Poste , Lion , Point P et Télé Poche , le panier de la Coupe de France reste désespérément vide . La société sportive de Jean-Claude Darmon peine à vendre son produit . L' édition 2002 - 2003 débute sans qu' un sponsor principal n' ait acheté le maillot . Ce n' est que fin novembre dernier alors que les clubs de L1 vont entrer dans la danse et , avec eux , débuter les retransmissions télévisées ( un match sur TF1 et deux sur Eurosport ) qu' un accord est conclu entre la FFF et Force Bureautique pour 2 , 5 millions d' euros . Le distributeur conseil en matériel de bureautique , informatique et téléphonie succède à Manpower au rang de sponsor officiel . Sur le papier , pourtant , la Coupe de France a tout pour séduire les parraineurs . " En terme de valeurs , c' est certainement une épreuve plus attrayante que le championnat ou la Coupe de la Ligue , affirme Gilles Dumas , de Sportlab . Depuis quatre ans , nous avons mis au point le sportimat et la Coupe de France réalise le score le plus élevé pour le football après les finales de la Coupe du monde et de l' Euro . " L' explication de ces excellentes performances se trouve d' abord au fin fond des terroirs . Daniel Cleenewerck , le directeur des affaires sportives de la de la FFF , aime à le rappeler : " Chaque club a sa chance dans cette compétition qui est un grand brassage . Le but n' est pas de faire de l' argent pour de l' argent . La Coupe a un esprit et il est important de le sauvegarder . " C' est cet esprit qui veut que jusqu'au huitième tour , il ne soit pas question d' argent . En effet , à partir du quatrième tour , les clubs sont bien récompensés de leurs efforts mais en dotations de matériels . De l' équipement qui s' inscrit dans le cadre de la politique de sport de masse de la fédération . Et même quand , finalement , on en vient à parler d' euros , l' esprit de la Coupe veut qu' au terme d' une rencontre les deux équipes se partagent à parts égales le solde de la recette . Quand la magie opère sur les terrains , il arrive que l' épreuve passe du statut de compétition sympathique à confrontation héroïque . Bras de fer entre amateurs et professionnels . Et là , cela devient jackpot pour le parraineur . " Aujourd'hui , la Coupe de France est certainement l' épreuve nationale qui a le plus de potentiel dans l' absolu et ce potentiel s' exprime quand un Petit Poucet défie les grands , précise Gilles Dumas . Les Français préfèrent voir Calais en finale que le PSG ou Bordeaux . C' est vraiment le petit qui sort les grands qui fait rêver . Quand Calais est monté en finale le score moyen d' intérêt des Français est passé de 35 % à 51 % . " Alors , pourquoi tant réticences de la part des investisseurs ? Pour Gilles Dumas , la Coupe de France est trop chère : " Le ticket d' entrée que propose la fédération est relativement élevé . Le problème c' est que derrière pour bénéficier de la montée en puissance de l' épreuve , il faut mettre un peu d' argent pour bâtir des animations départementales , monter des opérations avec les clients sur chaque match . Pour être bien fait , c' est gourmant en budget d' exploitation . " Cet investissement à la fois qualitatif et au long-cours basé sur les valeurs véhiculées par le sport de masse ne pourrait -il pas prendre la forme du sponsorisme citoyen ? " Le potentiel du sponsorisme citoyen est énorme . Il correspond aux attentes du public . Les marques commencent à y répondre , encore trop peu à mon goût , et je pense que c' est certainement , en partie , l' avenir du sponsoring en France " , conclut Gilles Dumas . De ce point vue là aussi , la Coupe de France devrait donc finir par tirer son épingle du jeu .