_: Institutions . Entretien avec Jean-Pierre Karaquillo , cofondateur du Centre de droit et d' économie du sport , qui fêtait hier ses vingt-cinq ans . si nous ne sommes pas compétents , c' est injuste . C' est le grand tournant , il faut donner les responsabilités aux gens venant du terrain car nous voulons que le sport continue à être gouverné par les gens du sport . Mais , non , nous ne passons pas de l' autre côté du miroir , nous voulons simplement récolter les fruits de notre travail . Jean-Pierre Karaquillo revient sur la naissance d' une institution et de sa philosophie du sport . Il y a vingt-cinq ans , donc , vous fondiez le Centre de droit et d' économie du sport à Limoges . À quoi correspondait pour vous cette démarche ? Jean-Pierre Karaquillo . Il y avait l' idée de passion et même de sensations puisque François Alaphilippe et moi avions connu le haut niveau dans le foot et le cyclisme . Nous avons voulu apporter notre compétence en droit et en économie au milieu dont nous venions et que nous aimions . Quelle était alors la physionomie de la France du sport ? Jean-Pierre Karaquillo . Le mouvement sportif était moins organisé qu' aujourd'hui . Il y avait nettement moins de phénomènes de pouvoir et d' argent . Nous avons pressenti que ce phénomène allait s' accentuer en raison de la professionnalisation des activités sportives . Nous avons voulu faire en sorte que le mouvement sportif soit plus compétent en face de gens comme les acteurs économiques qui finalement lui étaient extérieurs . Cette volonté a -t-elle été bien vécue dans un milieu associatif dirigé par des élus qui ne voient pas a priori d' un très bon oeil les permanents salariés qu' ils soient juristes , managers ou responsables administratifs ? Jean-Pierre Karaquillo . Cela a été possible car nous évoluons au quotidien dans le milieu sportif . Aujourd'hui , avec dix-neuf promotions , une revue , une revue de presse ... le CDES est présent à tous les échelons du sport : ministère , fédérations , ligues , clubs ... Cette omniprésence n' en agace -t-elle pas certains ? Jean-Pierre Karaquillo . Où est le problème ? Il y a en France des tas d' écoles spécifiques qui sont uniques et , en plus , quand nous avons débuté il n' y avait personne d' autre . À tous les gens qui considèrent que nous sommes trop présents , je réponds : " Le sport doit continuer à être gouverné par les gens du sport " Mais , nous avons toujours montré de la rigueur , de l' indépendance et surtout nous n' avons jamais trahi nos idéaux . Justement quels sont -ils ? Jean-Pierre Karaquillo . Éviter que le mouvement sportif et plus généralement la puissance sportive ne soient trop influencés par les pouvoirs de l' argent et que l' économique ne soit plus un moyen mais devienne le but . De ce fait , nous avons voulu que les différentes autorités de notre société tiennent compte de la spécificité de l' activité sportive et de son organisation . Selon vous , quel grand chantier le sport français doit -il mettre en oeuvre pour perpétuer ses valeurs ? Jean-Pierre Karaquillo . Il faut que les dirigeants ou les techniciens du sport , plus généralement tous ceux qui en viennent , puissent exercer des responsabilités au sein du sport et notamment du sport professionnel . C' est-à-dire qu' ils doivent être formés à la gestion humaine , financière et juridique . Le Centre de droit et d' économie du sport ( CDES ) fêtait ses vingt-cinq ans hier à la faculté de Limoges . Sinon , cela conduit à des échecs comme , par exemple , celui de M6 , avec les Girondins de Bordeaux . La multiplication des conflits opposant les membres du mouvement sportif n' est -elle pas également un enjeu ? Jean-Pierre Karaquillo . Effectivement , il y a une multiplication des litiges . Il faut donc renforcer le rôle des conciliateurs médiateurs capables de rendre des décisions adaptées à l' organisation du sport . Est -ce pour cette raison que vous passez cette année de l' autre côté du miroir en créant un cabinet de conseil parallèlement à votre activité de recherche , de publication et d' enseignement universitaire ? Jean-Pierre Karaquillo . Nous entendons par là apporter une fois encore nos compétences spécifiques sport en droit fiscal , social , de la Sécurité sociale ... cela n' existe encore nulle part en Europe aujourd'hui . De nombreux membres du mouvement sportif avaient fait le déplacement en Limousin , dont notamment Henri Sérandour , le président du Comité national olympique et sportif français , pour être aux côtés de ses fondateurs et de leur équipe . D' ailleurs , nous avons l' intention d' être un cabinet qui prévienne les contentieux et participe à la résolution de conflits de manière amiable .