_: Polémique . Le tramway parisien au coeur de la tempête Le risque d' une interruption des travaux du TMS , par un vote de la droite et de l' extrême droite au conseil régional d' Île-de-France , révèle l' ampleur des blocages qui menacent une politique ambitieuse des transports collectifs . Le premier coup de pioche du chantier du tramway des maréchaux Sud ( TMS ) , le 15 juillet dernier , n' a pas bénéficié de manifestation particulière . Il n' en a pas moins déclenché une tempête politique qui concerne désormais toute la région parisienne . La droite , et plus particulièrement son chef de file au conseil régional d' Île-de-France , Roger Karoutchi , menace d' allier ses groupes UMP et UDF à l' extrême droite pour s' opposer à la participation financière de la région . Or , celle -ci est le principal bailleur de fonds d' un projet de transports collectifs qui concerne non seulement Paris mais les communes limitrophes . La crise est à ce point sérieuse qu' elle risque d' entraîner l' arrêt du chantier . Elle révèle l' acuité de la bataille des élections régionales pour lesquelles la droite n' hésite pas à menacer de mettre en cause un projet adopté ... par Jean Tiberi et le conseil régional à majorité de droite en 2000 ! Les platanes de Denis Baupin Le tramway fait dérailler toutes les certitudes . Si elle met sa menace à exécution lors de la réunion du 25 septembre , la droite voterait avec l' extrême droite contre un projet soutenu par la gauche qui assume l' exécutif régional . Pis , le début du chantier a nécessité l' abattage de soixante-quinze platanes boulevard Jourdan , et on a vu Roger Karoutchi mener une délégation de défenseurs des platanes du 14e arrondissement , en fustigeant l' élu responsable des transports à Paris ... l' écologiste Denis Baupin ! L' affaire du tramway peut aller encore plus loin , jusqu'à la remise en cause de l' union sacrée des Franciliens autour de la candidature parisienne aux jeux Olympiques de 2012 . Le maire de Paris , Bertrand Delanoë , embarrassé par l' ampleur de la polémique , n' a pas hésité à pointer du doigt l' atout que représenterait le tramway parisien pour la candidature de Paris . Et comme le président de la République tient beaucoup à celle -ci ... Denis Baupin qui présentait , jeudi 11 septembre , les résultats de l' enquête sur la circulation dans la capitale en 2002 , n' a aucune autre réponse que celle de l' intérêt collectif du tramway , surtout après la canicule dramatique du mois d' août qui a provoqué des concentrations exceptionnelles de polluants dans l' atmosphère . L' adjoint Vert s' est , à juste titre interrogé , sur le sens de la responsabilité politique d' une droite qui commencerait sa campagne en bloquant un tel projet . Paris et les autres L' éventuelle interruption du chantier du TMS ne manquerait pas de poser d' autres questions , plus ou moins liées au processus de décentralisation en cours et notamment à l' arrivée à la présidence du Syndicat des transports d' Île-de-France du président du conseil régional . La Ville de Paris ne peut pas s' exclure d' un processus qui tend à associer plus étroitement la capitale et sa banlieue et que la majorité de gauche du conseil de Paris mène d' ailleurs avec application . Le tramway parisien concerne toute la région . Mais la direction des transports à l' Hôtel de Ville n' a semble pas mesuré les conséquences d' une accélération de la mise en oeuvre du projet qui , en outre , dans Paris même , est loin de faire l' unanimité des riverains . Denis Baupin a admis , le 11 septembre , que la Ville débattait beaucoup avec les communes limitrophes mais que sur l' ensemble de la politique municipale , il manquait des structures intercommunales qui existent partout ailleurs en France . Il a également souhaité que la régionalisation du STIF ne déresponsabilise pas les élus locaux et a avancé l' idée d' un principe de subsidiarité pour les transports de proximité . Le transfert du pouvoir du STIF à la région devient une urgence . L' attitude du préfet de région Bernard Landrieu , qui préside actuellement le syndicat n' est pas innocente dans la bataille du tramway . Jean-Paul Huchon dénonçait , lors d' un débat à la Fête de l' Humanité samedi 13 septembre , " le machin en charge des transports , qui décide de tout , de la tarification , des horaires , des priorités ... Un préfet et dix-sept fonctionnaires décident de tout , augmentent les tarifs contre l' avis des élus , alors que la qualité des transports ne s' améliore pas " . Le président du conseil régional préconise la recherche de nouveaux financements en constatant les limites du plafonnement des cotisations patronales . Le pire , a estimé Gabriel Massou , qui fut président de la commission transports à la région durant cinq ans , serait un transfert sans participation démocratique de tous les acteurs concernés , les élus , les entreprises , les usagers . C' est la condition du développement des transports collectifs en Île-de-France . Les entreprises de transport appellent aussi de leurs voeux une meilleure représentation des usagers . L' affaire du tramway des maréchaux Sud dépasse largement les limites de l' opération politicienne de bas étage en cours et dans laquelle les élus UMP de la capitale et leur chef de file Claude Goasguen , jouent un rôle d' aiguillon . Elle révèle l' ampleur des problèmes de transports dans la région , l' ampleur du chantier de la décentralisation et des moyens financiers qui doivent l' accompagner .