_: Un phénomène classique d' ampleur inhabituelle Comment un épisode climatique classique dans le sud-est de la France a -t-il pu se transformer en véritable apocalypse ? Explications . Le déluge qui s' est abattu ce week-end , principalement dans le Gard et le Vaucluse , résulte , selon de nombreux météorologues , d' un épisode identifié et connu depuis des années , sous le nom de " phénomène cévenol " . Un terme quelque peu galvaudé et qui n' explique pas en totalité les précipitations de ce week-end , selon René Jourdan , membre de la direction départementale du sud-est de Météo France . " Les orages de cette envergure ne sont spécifiques ni à cette région de France , ni à cette période de l' année , mais il est vrai qu' ils sont plus fréquents en automne et dans la région méditerranéenne , détaille René Jourdan . " A cette époque , l' anticyclone des Açores se décale vers les Tropiques et laisse le passage aux dépressions venant de l' ouest . Celles -ci entrent alors en contact avec l' air chaud et humide de la mer Méditerranée , ce qui provoque un front nuageux . " C' est ainsi que ce phénomène météorologique , somme toute classique , amène sur le sud-est de la France des épisodes orageux intenses , et que l' on peut relever 200 ou 300 mm de précipitations presque tous les ans . Le week-end dernier , cependant , ces niveaux ont été largement dépassés : Météo France a en effet mesuré de 500 mm à 600 mm dans la région d' Alès , et jusqu'à 670 mm , soit 670 litres d' eau au mètre carré , à Anduze ( Gard ) . " Nous avons même obtenu des pointes de précipitations de l' ordre de 100 mm par heure " , précise René Jourdan . Si le contexte climatique de ce week-end était très favorable à la formation de ce type d' orages dans la région , d' autres facteurs expliquent l' ampleur du phénomène : " Ces conditions se sont en effet maintenues pendant plusieurs heures , presque une journée , explique René Jourdan . Et alors qu' une cellule orageuse se formait , puis se déplaçait en suivant le flux de sud-ouest , une autre cellule s' installait aussitôt et prenait sa place . " Un véritable tapis roulant d' orages s' est donc abattu sur la région pendant plusieurs heures . Autre facteur aggravant : la lenteur du déplacement des intempéries . " Ce genre de perturbations stationnent en moyenne entre trois et six heures en un même lieu , poursuit le météorologue . Dimanche , les mouvements nuageux ont été beaucoup plus lents . " Ces deux facteurs , le maintient durant presque une journée de conditions climatiques favorables aux précipitations et la lenteur de déplacement des masses d' air expliquent donc en grande partie l' ampleur du phénomène . Les pluies ont fini par arroser une vaste zone , plus large que les années précédentes , provoquant inévitablement la crue des cours d' eau , crue accentuée par l' assèchement des sols durant l' été . Et bien qu' une alerte de niveau orange fut lancée dés le dimanche matin par Météo France , la catastrophe n' a pu être évitée . " On ne pouvait pas prévoir les orages plus tôt , puisqu' ils se sont formés sur place " , conclut René Jourdan .