1: Santé .
2: Pourparlers entre les toubibs et le gouvernement .
3: La mobilisation continue
4: La première des quatre réunions de travail a réuni les deux principaux syndicats de médecins .
5: La grogne n' est pas apaisée .
6: Pour la première fois depuis plus de deux mois que dure le conflit , les deux syndicats de médecins généralistes , l' UNOF et MG France , se sont retrouvés , hier , autour de la même table .
7: Après avoir boycotté les séances de négociations avec la caisse d' assurance maladie , rejeté l' accord national jugé " minable et minoritaire " , le premier syndicat des généralistes est venu " de façon symbolique " , pour marquer sa " désapprobation " .
8: La réunion de concertation avec la ministre de l' Emploi , Élisabeth Guigou , et le ministre de la Santé , Bernard Kouchner , a aussi rassemblé l' UNESPE , syndicat de spécialistes , différentes organisations d' internes et le conseil de l' ordre des médecins .
9: Les pourparlers , prévus après la signature par MG France d' un accord national , ont porté sur les conditions d' exercice des toubibs .
10: Elle n' avait pas de caractère décisionnel .
11: Trois autres réunions devraient suivre d' ici au 25 mars .
12: Les ministres ont affiché la volonté du gouvernement de faire avancer le chantier de la rénovation des rapports conventionnels entre les caisses de la Sécurité sociale et les médecins .
13: Depuis le premier Grenelle de la santé , en janvier 2000 , portant sur la place de la médecine de ville dans le système de soins , Élisabeth Guigou ne cesse de répéter son intention de substituer à la maîtrise comptable des dépenses de santé , dont l' échec est aujourd'hui évident , une " maîtrise médicalisée " , fondée sur un engagement réciproque des différends acteurs .
14: Mais aucune des ordonnances du plan Juppé n' a été abrogée .
15: Et le gouvernement doit aujourd'hui gérer un des plus puissants mouvements de médecins jamais connus .
16: Depuis le 1er février , la consultation est passée à 18 , 5 euros .
17: Mais les autres mesures déclinées dans le protocole national doivent trouver , selon le syndicat signataire MG France , une " mise en oeuvre sans délais " .
18: Si l' UNOF a finalement décidé de ne pas pratiquer " la politique de la chaise vide " , ce syndicat continue de souligner qu' il ne " cautionnera pas cet accord qui est non seulement minoritaire mais aussi rejeté par 90 % de médecins " .
19: Dans ce cadre , il n' entend pas lâcher sur sa principale revendication :
20: la consultation à 20 euros , la visite à domicile à 30 euros .
21: D' emblée , Élisabeth Guigou a annoncé hier que " tout n' est pas possible tout de suite " .
22: Une fois de plus , ce mouvement de praticiens de santé , comme d' autres avant lui , se heurte à une politique qui , loin de partir des besoins de la population et des professionnels , est corsetée par les enveloppes budgétaires de la loi de finance de la Sécurité sociale .
23: Résultats , la mobilisation continue .
24: Elle prend même parfois des tournures inquiétantes puisque la pratique des " tarifs sauvages " à 20 euros la consultation continue de s' étendre dans nombre de départements .
25: Ces médecins frondeurs sont sévèrement condamnés par la CNAM qui pourrait prendre la décision de les déconventionner .
26: Le risque est grand de voir remis en cause le principe même de la politique conventionnelle .
27: La fixation des tarifs est décidée par accord entre les syndicats et la CNAM , ce qui assure une égalité de prise en charge des malades .
28: Dans une période électorale marquée par les attaques incessantes du MEDEF et des partis de droite contre la Sécurité sociale et la logique de solidarité de la protection sociale , le danger est réel que s' installe une médecine à deux vitesses .
29: Dans sa pétition nationale , l' UNOF assure lutter pour " sauver " le système de santé français qui repose , pour la médecine de ville , sur la liberté de choix du praticien pour le malade , la liberté d' installation et de prescription pour le médecin , le paiement à l' acte .
30: Soutenus par plus de 70 % de la population , selon différents sondages , les généralistes prévoient ce week-end d' organiser une nouvelle démonstration de force .
31: L' UNOF appelle à une journée sans toubib vendredi prochain .
32: La coordination nationale , créée le 2 février à partir de 58 départements , appelle à étendre ce mouvement tout le week-end , avec des consultations gratuites dans les lieux publics .
33: Les spécialistes se sont joints au mouvement .
34: Les dentistes , sous des formes différentes ( grève des gardes , grève des extractions ) , expriment le même malaise .
35: Au-delà des honoraires , le malaise des toubibs exprime un ras-le-bol qui pourrait bien descendre avec fracas dans la rue le 10 mars , jour de manifestation nationale .