_: Marée noire . Les côtes françaises sous la menace La Galice était hier sur le point de subir une deuxième catastrophe écologique . En attendant la France ? " Un danger nous menace , nous espérons qu' il ne nous atteindra pas , mais nous nous préparons au nom du principe de précaution . " C' est en ces termes que le préfet de la région Aquitaine , Christian Frémont , a résumé la situation issue du naufrage , le 19 novembre dernier , du pétrolier Prestige . Un état-major de crise a ainsi été mis en place à Bordeaux pour faire face au risque d' une marée noire sur le littoral du Sud-Ouest . Le plan Polmar-mer , qui permet la mobilisation d' importants moyens aériens et maritimes pour lutter contre toute pollution , pourrait donc être activé si la menace se précisait . Pour l' instant , selon Yann Bizien , de la préfecture maritime de l' Atlantique " des taches ont été repérées à près de 300 kilomètres des côtes françaises , au nord du cap Ortegal , par les avions des Douanes , spécialement équipés pour leur détection . Ces taches , de l' ordre de quelques microns d' épaisseur , atteignent pour certaines des diamètres de vingt mètres , et proviendraient du fioul de propulsion perdu par le Prestige lorsqu' il a été remorqué " . Selon les données météorologiques disponibles , ce pétrole , apparemment déjà observé le 24 novembre , pourrait arriver sur le littoral français d' ici une à deux semaines , même si les prévisions au-delà de trois jours sont très aléatoires . En Espagne , pendant ce temps , la population galicienne et les professionnels de la mer vivent une situation d' attente sans beaucoup d' espoir . La marée noire la plus importante de l' histoire était sur le point de toucher hier les rives et les bras de mer d' Arousa , au sud-ouest de La Corogne . À midi , dans cette zone , les éleveurs de moules sont passés à l' action devant l' imminence du danger . Ils ont mobilisé une quinzaine de leurs navires pour protéger , si c' était encore possible , la vallée fluviale qui est inondée par la mer et qui constitue le premier sanctuaire mondial d' élevage des moules . À l' aide de pelles et de grandes épuisettes ces mytiliculteurs galiciens récoltaient des " galettes " de fioul qu' ils reversaient dans les conteneurs habituellement utilisés pour le transport des mollusques . Leur attitude volontariste avait une efficacité minimale car il s' agissait simplement , hier midi , de taches éparses qui avaient commencé à apparaître près de l' île de Salvora et sur lesquelles intervenaient plusieurs navires de pompage . Mais dans les heures suivantes , la situation pouvait nettement empirer et réduire à néant ces efforts dispersés . Il était acquis hier que la grande nappe , estimée à près de 9 000 tonnes , fragmentée ou pas , à cause des conditions atmosphériques , était sur le point de toucher la côte galicienne dans cette zone des rias Baixas épargnée depuis le naufrage du Prestige . Plus précisément le bras de mer de Pontevedra et la baie de Vigo devaient être touchées hier , soit la zone la plus dense et la plus riche au niveau de la production et de la récolte , selon les observations effectuées par l' Institut hydrographique portugais . Plus au nord , à La Corogne et à Ferrol , c' était aussi l' état d' alerte . Des taches de différentes grosseurs ayant été trouvées à nouveau hier matin sur les plages de Santa Cruz et Bastiagueiro , tout comme à Lorbé , dans la ria de Ferrol , une autre des zones d' élevage de moules . Enfin , d' autres petites nappes de fioul dérivantes ont été repérées , hier encore , par un hélicoptère des pompiers des Asturies à dix milles nautiques au nord du cap Penas , près du port de Gijon . Une dérive qui conduit , sauf inversion des vents , vers la France .