_: Venezuela . la floraison de radios et de télévisions communautaires qu' une nouvelle loi légalise selon certains critères . " Le journalisme vénézuélien traverse une crise d' éthique très grave résultat de la polarisation et de la situation politique que nous vivons " , explique Luis ( pseudonyme pour ne pas nuire à sa carrière journalistique déjà très compromise ) . Au lendemain du coup d' État d' avril 2002 , il est un des rares journalistes à refuser le diktat du propriétaire de la chaîne TV où on lui promet une brillante carrière : plus d' images de Chavez et de ses partisans . Non pas que Luis soit chaviste , mais il souhaite faire son travail honnêtement ; il démissionne et porte l' affaire devant l' Assemblée nationale . C' est désormais un paria dans le milieu journalistique du Venezuela dominé par des groupes privés qui disposent de 95 % des fréquences radio et TV et d' un quasi-monopole de la presse écrite . Ces " médias de la haine " , qui ont joué un rôle déterminant lors du coup d' État avorté en appelant les téléspectateurs à descendre dans la rue , n' ont pas baissé la garde depuis , au contraire , ils mènent une guerre médiatique ouverte à Hugo Chavez . Jour et nuit , interviews , reportages , analyses vont tous dans le même sens et dénigrent le travail du gouvernement . Quand des psychiatres ne sont pas sur les plateaux pour dresser un profil psychologique du président , ce dernier est qualifié d' assassin , de fasciste ou comparé à Hitler . Malgré ces calomnies permanentes , aucun journaliste n' a été inquiété à ce jour . Il fut pourtant un temps où l' entente régnait entre ces mêmes médias et le président , aux discours très charismatiques . Alors pourquoi ces derniers ont -ils retourné leurs antennes pour devenir parti d' opposition ? . Aujourd'hui , la situation est caricaturale . Plaza Altamira , dans les beaux quartiers de Caracas , où quelques militaires se sont déclarés en désobéissance légitime , les équipes de journalistes se relaient 24 heures sur 24 faisant croire à un climat de guerre civile très éloigné de ce qui se passe en réalité dans le pays . Dans ce sombre panorama , une lueur toutefois : Des médias hyper dévoués à l' opposition anti-chaviste Ces bricolos des ondes sont accusés par l' opposition d' être pro-chavistes . " Faux ! " affirme Mary Anibel . Comme de nombreux jeunes , elle participe bénévolement à une radio communautaire et affirme avec un aplomb impressionnant pour ses douze ans : " Sur notre antenne , tout le monde a le droit à la parole . Liberté de parole et d' expression , c' est la Constitution qui le dit . " .