_: Irak Les États-Unis semblent peiner à trouver des preuves convaincantes . Powell présentera " des indices " Le dossier prétendument " accablant " que doit présenter la Maison-Blanche à ses alliés pour justifier la guerre serait , selon plusieurs sources américaines , bien dépourvu de véritables révélations . À défaut de preuves , Colin Powell présentera des " indices " au Conseil de sécurité de mercredi , a révélé au Caire Richard Hass , directeur de stratégie politique au département d' État américain . Indiquant qu' il est " rare que des services de renseignements , qu' ils soient américains , russes ou égyptiens , fournissent des preuves aussi précises " sur l' armement dont dispose le régime irakien et qu' il cache aux inspecteurs de l' ONU . De quelles preuves dispose donc Colin Powell pour convaincre le Conseil de sécurité que l' Irak ne se conforme pas à la résolution 1441 ? " Nous allons présenter davantage de points sur les activités des Irakiens dont toute personne sensée pourra déduire que ces gens -là cachent des choses " , a ajouté Richard Hass , ainsi que des preuves fondées sur des écoutes électroniques . En d' autres termes , Washington n' en sait pas plus que les inspecteurs de l' ONU . Pourtant , la Maison-Blanche s' est échinée durant plusieurs semaines à affirmer tantôt que Saddam Hussein cachait des choses , tantôt que le régime de Bagdad aidait en sous-main al Qaeda . Selon le New York Times de dimanche , des responsables de la CIA et du FBI se sont plaint des pressions exercées par l' administration Bush sur les services de renseignements américains afin qu' ils apportent des " preuves " montrant l' existence de liens entre Bagdad et le réseau d' Oussama Ben Laden . Le quotidien américain fait état dans son article de l' existence de " tensions " entre , d' une part , le Pentagone et le Conseil national de sécurité et , d' autre part , la CIA et , à " un degré moindre , le département d' État et le FBI " . Parmi les personnalités les plus " impatientes " à voir les services de renseignements leur fournir ces " preuves " , deux va-t-en-guerre , Paul Wolfowitz , secrétaire d' État adjoint à la Défense , et Stephen Hadley , membre du Conseil national de sécurité . Mieux , le New York Times fait observer que Georges Tenet , chef de la CIA , et Robert Mueller , chef du FBI , ont évité de s' engager publiquement sur ce sujet . Tony Blair avait , pour sa part , déjà affirmé que Londres possédait des " preuves " que des responsables d' al Qaeda avaient été vus à Bagdad avant et après le 11 septembre 2001 . Mais , on le sait bien , le premier ministre britannique n' a jamais produit le moindre document matériel à l' appui de ses accusations . Finalement , les fameuses preuves américaines , annoncées à grand renfort médiatique , ne convaincront que les pays déjà alignées sur les thèses américaines , à savoir la Grande-Bretagne , l' Australie et les pays membres de l' Union européenne signataires de la fameuse lettre d' appui à la politique américaine publiée par le Times . Quant aux membres du Conseil de sécurité , ils risquent de rester sur leur faim . Il n' empêche , quel que soit l' accueil qui sera réservé au discours de Colin Powell , les jours qui viennent seront cruciaux pour l' issue de la crise irakienne . Après sa rencontre avec George W. Bush , Tony Blair rencontre ce mardi Jacques Chirac au Touquet , sur les bords de la Manche . Un sommet bilatéral pour tenter de rapprocher les points de vue des Européens sur la question irakienne après la " lettre des huit " , mais aussi s' assurer sans doute que la France ne fera pas obstacle à une seconde résolution onusienne donnant le feu vert à Washington pour déclencher les hostilités . " Nous allons peser les arguments que les États-Unis vont présenter et fixer notre position " , a indiqué pour sa part Jean-Pierre Raffarin dans un entretien au quotidien indien The Indu , affirmant que , dans cette crise , Paris entendait conserver " son autonomie " . Sur l' Irak , les divergences entre les deux pays sont notoires . Paris ne considère pas que l' Irak a commis une " violation patente " de la résolution 1441 , tout comme il ne croit pas à l' existence de liens entre le régime de Bagdad et al Qaeda . Il préfère donner du temps aux inspecteurs de l' ONU . Pour l' heure , même si des deux côtés - Français et Britannique - on s' emploie à dissiper les divergences existantes , la France se trouve dans une situation où il va falloir qu' elle se détermine définitivement : soit elle use de son droit de veto , soit elle se place dans une position de neutralité qui la mettrait en porte à faux avec une opinion publique majoritairement hostile à cette guerre . Quant à l' Irak , tout en s' estimant prêt à l' affrontement , il se dit confiant dans l' issue du débat actuel en faveur d' une solution diplomatique .