1: Budget .
2: La SNCF traverse une mauvaise passe
3: Les moyens financiers pour le ferroviaire ne favorisent pas le rééquilibrage rail-route .
4: Après plus années de croissance , l' entreprise publique est frappée de plein fouet par les difficultés des ménages et le budget des Transports .
5: Il y avait beaucoup de monde ce week-end dans les gares de Paris-Nord , de Waterloo à Londres et de Bruxelles-Midi pour saluer les nouvelles performances d' Eurostar qui , depuis la mise en place d' une ligne à grande vitesse sur le territoire britannique , est désormais capable de rapprocher de vingt minutes les trois capitales .
6: Cependant , la SNCF , qui a participé au développement et au succès d' Eurostar , traverse une passe difficile en raison des difficultés des ménages et pourrait afficher une perte de 300 millions d' euros pour l' exercice 2003 .
7: L' entreprise vient donc d' adopter un " plan d' économie " de 100 millions d' euros d' ici à la fin de l' année , baptisé " Plan starter " , qui vise , selon la direction , à compenser une partie des pertes provoquées par les grèves du printemps , que Louis Gallois , le président de la SNCF , évalue à 250 millions d' euros .
8: Or parmi les mesures les plus mal ressenties par les salariés figurent celles sur l' emploi .
9: Hors emplois-jeunes et contrats à durée déterminée ( CDD ) , la SNCF passerait de 174 407 salariés fin 2002 à 172 400 fin 2003 , soit une différence de 2 007 emplois .
10: Les syndicats chiffrent à plus de 3 000 postes ce déficit en tenant compte que 1 270 suppressions d' emplois avaient déjà été programmées pour 2003 , alors que l' entreprise , durant ces cinq dernières années , avait renoué avec une politique d' embauches de jeunes et inversé la tendance à la réduction des effectifs qui durait depuis vingt ans et avait affaibli l' entreprise .
11: À cette situation , propre à dégrader le climat social , s' ajoutent une cascade de sanctions pour faits de grève qui ont lourdement pesé il y a quelques jours sur l' appel à la mobilisation lancé mercredi dernier contre le " Plan starter " par les syndicats .
12: De fait , les cheminots manifestent une certaine amertume , au point d' avoir pris à partie Louis Gallois vendredi dernier en gare de Nantes , pour lui reprocher le " Plan starter " et les sanctions prises après la grève .
13: Campant sur ses positions , le président a vivement défendu son plan , affirmant notamment que " quand on a des dettes , on les paye " , et demandant aux cheminots s' ils " préfèrent que la SNCF soit mise en faillite " .
14: Face à une demande de retrait des sanctions , il a répondu d' un ton ferme : " J' ai toujours dit que les occupations de voies ne font pas partie du droit de grève et que les plaintes seraient systématiques . "
15: Un budget à contre-emploi
16: Cette dégradation du climat social dans l' entreprise risque fort d' être encore alimentée par l' annonce d' un budget des Transports qui n' emporte pas l' enthousiasme des syndicats .
17: La Fédération CGT cheminots a affirmé vendredi dernier que , dans le projet de budget 2004 , " la finance prend toujours le pas sur l' efficacité sociale et économique " .
18: " Une nouvelle fois , les moyens nécessaires pour mettre en oeuvre une véritable politique multimodale des transports répondant aux besoins des citoyens et prenant en compte les générations futures ne sont pas donnés " , estime ce syndicat , qui note que les " déclarations tonitruantes " des députés " au Parlement , lors des débats sur les infrastructures , sur le rééquilibrage rail-route ... ne se concrétiseront que par l' augmentation de la TIPP ( taxe intérieure sur les produits pétroliers ) , sur le gazole pour les particuliers , et donc par une fiscalité toujours plus injuste et inefficace " .
19: Enfin la CGT cheminots qualifie de " doublement scandaleuse " l' annonce d' une hausse ( 500 millions d' euros sur cinq ans - NDLR ) des péages versés par la SNCF à Réseau ferré de France ( RFF ) .
20: " En même temps qu' il ouvre grande la porte à la concurrence intramodale , le ministre des Transports réduit les moyens de la SNCF , la maintenant dans des difficultés financières croissantes " , affirme la Fédération CGT des cheminots , dont le secrétaire général , Didier Le Reste , estime que la relative augmentation du volet ferroviaire du budget des Transports " ne concerne que Réseau ferré de France ( RFF ) , qui va bénéficier de subventions pour des dépenses de régénération et stabiliser la dette " .
21: Le dirigeant syndical considère que ce budget vise davantage à répondre à la situation dégradée de RFF qu' à développer le ferroviaire , d' autant que , dans le cadre des contrats État-région , même si on relève une augmentation de 3 , 5 % de la dotation décentralisation , on a réduit de moitié la plupart des projets faute de financements .
22: Il relève également que les crédits affectés au désendettement ne bougent pas d' un zéro , en restant stables à 677 , 2 millions d' euros .
23: " Il n' y a pas de nouvelles mesures de désendettement du système ferroviaire , alors que la dette et les frais financiers qui l' accompagnent continuent de grossir . "
24: Pas de rééquilibrage rail-route
25: À noter également que , pour le transport combiné , les moyens d' engagement sont à nouveau sous-évalués , à 32 millions d' euros , dont 2 millions d' euros pour l' autoroute ferroviaire alpine et 24 millions d' euros versés directement aux opérateurs de transport combiné .
26: Une mesure que les syndicats de la SNCF , et notamment la CGT , avaient déjà dénoncée dans le budget 20003 , car cette politique ne permet pas de développer une technique qui pèse en faveur du rééquilibrage rail-route .
27: Dans ce contexte , on peut s' interroger sur les moyens dont pourra réellement disposer la SNCF pour réaliser son plan de relance du fret , qu' elle s' apprêterait à présenter au conseil d' administration le 22 octobre prochain , avec comme objectif de restaurer significativement la qualité d' ici à la fin 2004 , améliorer dans les trois ans à venir la ponctualité et définir des plans quinquennaux d' investissement pour sauver une activité dont l' abandon au profit d' autres opérateurs signifierait la suppression de 25 000 emplois de cheminots .