_: Conjoncture Une hirondelle fait -elle encore le printemps ? L' INSEE annonçait hier une amélioration de la conjoncture industrielle . Mais les conditions de financements des entreprises sont lourdes de risques . Les chiffres d' hier laissent -ils augurer une véritable embellie à la manière des hirondelles qui annonçaient le printemps ? Si l' enquête de conjoncture industrielle de l' INSEE peut ravir des conjoncturistes à l' optimisme béat ou un gouvernement en mal de rentrées fiscales , il convient néanmoins d' être prudent . L' institut de statistiques français , dans son enquête qualitative de conjoncture industrielle , montre un redressement du solde d' opinion des entrepreneurs à propos de l' évolution récente de la production pour le mois de novembre ( - 1 ) . Parti de - 10 en juin 2003 , il avait dégringolé en septembre ( - 16 ) pour finalement se redresser ce mois -ci . Les perspectives tant personnelles que générales de production se redressent donc assez nettement tout en restant à des niveaux bas . Il semblerait donc qu' un rebond de la production industrielle se confirme pour cette fin d' année , voir pour le début de l' année 2004 . On peut y voir un effet du pic de croissance observé aux États-Unis au troisième trimestre ( + 8 , 2 % ) . Après un second trimestre positif à 3 , 3 % , la croissance outre-Atlantique a confirmé son embellie . On note à cet égard , dans presque tous les secteurs industriels français , un redressement des carnets de commande étrangers . Néanmoins , quel sera l' effet d' une reprise nord-américaine sur la croissance en Europe et en France , étant donné les niveaux actuels de change euro-dollar ? Les grands groupes français étant fortement internationalisés désormais , ils restent fortement soumis aux conditions de financement sur les marchés internationaux de capitaux . C' est un des handicaps majeurs de l' industrie française . Tenus par des actionnaires internationaux de plus en plus exigeants en termes de dividendes , les groupes industriels français ne cessent de dynamiter le social et l' emploi depuis plus de deux ans . Les grandes entreprises traversent une crise aiguë de financement dont les effets sont reportés sur l' emploi et le social . La crise du marché action , avec les reports récents vers les marchés obligataires des pays émergents ( ou vers les marchés des métaux précieux ou encore vers l' immobilier ) , pousse à comprimer les coûts salariaux comme jamais pour tenter de s' assurer des financements sur les marchés boursiers . La dérive financière des banques amplifie le phénomène et les gouvernements , comme en France par exemple , s' empressent allégrement de casser toutes les sécurités sociales pour rendre le territoire attractif pour des capitaux baladeurs . Contrairement à ce que prétendent Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin , leur politique économique ne vise pas à relancer l' industrie française . Les remises en cause du financement des retraites , le pseudo-dialogue social de François Fillon ou les 21 milliards d' euros d' exonérations de cotisations sociales patronales ne visent qu' à assurer un maximum de rentabilité aux capitaux internationaux qui voudront bien se poser en France . Tout montre que le débat sur les conditions du financement des entreprises est vital . Si les politiques économiques ne sont pas sérieusement réorientées , cette embellie d' automne ne risque que d' être un miroir aux alouettes .