_: Chimie . Chez Total , la fusion fait fondre l' emploi La direction du groupe préfère fermer des sites et licencier , plutôt que d' investir dans la sécurité , dénonce la CGT . Metaleurop , GIAT , Pechiney ... En ce début d' année , les plans sociaux s' enchaînent , avec leurs terribles conséquences pour les salariés . La très florissante première entreprise de France , le groupe TotalFinaElf , s' en tire -t-elle mieux ? Pas vraiment , à écouter la longue , très longue liste des fermetures de sites , démantèlements , cessions et autres réductions d' effectifs engagés par le groupe , dans la filière chimie , depuis la fusion annoncée en juillet 1999 entre TotalFina et Elf . " Ce sont au total 1 500 emplois que la branche chimie du groupe a déjà supprimés en trois ans . Et ce n' est pas fini , puisque , avec la fermeture du site de Brignoud ( Isère ) ( 168 salariés en CDI ) et les 89 suppressions de postes du site de Saint-Auban , on en ajoute encore 257 " , a additionné hier Michel Gogail , le coordinateur CGT du groupe TotalFinaElf . Clairement exprimé lors de la dernière réunion du conseil d' administration , le 20 février , l' objectif de l' entreprise est de poursuivre les cessions d' activité dans la chimie , qui ont déjà " rapporté " 1 , 5 milliard d' euros depuis trois ans , et ce sur le même rythme ( c' est-à-dire à hauteur de 500 millions d' euros par an ) . C' est que l' explosion de l' usine AZF , le 21 septembre 2001 , a éclairé d' un nouveau jour , plutôt sombre en l' occurrence , les activités chimie de TFE . Plus assez rentables , surtout avec les nouvelles exigences de sécurité nées de la catastrophe de l' automne 2001 . Mieux vaut alors fermer qu' investir . Un argument que la direction de Total utilise d' ailleurs sans travers pour justifier certaines fermetures d' usines , comme celle , annoncée fin 2002 , de Waziers ( Nord ) , qui produisait des engrais . " On se bagarre constamment là-dessus . Car on ne peut réduire à tout prix les coûts sociaux , comme le fait la direction . C' est cela qui crée les conditions pour que se produisent des incidents , ou , pis encore , des catastrophes comme celle de Toulouse " , prévient Michel Gogail . À l' occasion de la venue du président de la République dans l' Isère hier matin , plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre la fermeture du site de Brignoud , et plus largement contre la politique " sociale " de TFE . Une assemblée générale des syndicats de TFE est d' ores et déjà prévue pour le 13 mars prochain , pour organiser la riposte . Les actionnaires de l' entreprise peuvent , eux , dormir tranquilles . Leurs dividendes devraient progresser de 8 % en 2003 . Pendant les plans sociaux , les profits continuent .