_: Budget Des économies de bout de chandelles En présentant le projet de loi de finances rectificatif pour 2003 , le gouvernement met en avant sa saine gestion . Elle est en réalité inefficace . Ce n' est pas une surprise . Alors que les députés ont voté le budget de 2004 , le déficit public pour 2003 , annoncé hier , sera plus important que prévu . D' année en année , les dépenses publiques sont plombées par les politiques d' austérité sans pour autant que l' efficacité d' une telle gestion soit prouvée . Au contraire , les déficits publics s' alourdissent , soumettant chaque jour un peu plus l' endettement de l' État à l' emprise des marchés financiers . De - 44 , 6 milliards d' euros inscrits initialement dans le projet de loi de finances 2003 ( PLF 2003 ) , le solde budgétaire passe à 54 , 1 milliards d' euros dans le projet de loi de finances rectificatif 2003 ( PLFR 2003 ) . Ce " collectif budgétaire d' automne " sert effectivement en fin d' année à ajuster les prévisions du budget de l' État telles que votées par l' Assemblée nationale en année n - 1 à l' exécution effective de ce même Budget au cours de l' année n . Au cours d' une conférence de presse , Francis Mer Mer et Alain Lambert ont donc mis au jour la dégradation des comptes de l' État . L' équilibre du budget est affecté en 2003 par 10 milliards de recettes en moins . 7 , 5 milliards seraient dus à des moindres recettes fiscales . Il s' agit entre autres de l' affaiblissement de la consommation qui a fait reculer de près de 2 milliards d' euros les recettes de TVA . La crise de croissance et la restructuration des entreprises ont , quant à elles , fait plonger les recettes de l' impôt sur les sociétés de 3 , 2 milliards . Face à cette dégradation des recettes , le ministre de l' Économie et le ministre délégué au Budget ont mis en exergue leur gestion saine et rigoureuse . En réalité , il s' agit d' économies de bout de chandelles sans que l' efficacité des dépenses soit interrogée . Se prévalant du principe de précaution , Bercy aura réussi à économiser 1 , 4 milliard d' euros . Ce chiffre est obtenu par différence . D' un côté , il y a 5 , 8 milliards de crédits qui sont , cette année , reportés . Il s' agit des annulations de crédits ( 2 , 6 milliards d' euros ) décrétées en mars et en septembre par le gouvernement , des annulations opérées par décret en gage de décrets d' avance ( 0 , 9 milliard d' euros ) et d' annulations de crédits ( 2 , 2 milliards d' euros ) décidées à l' occasion de ce collectif budgétaire d' automne . De l' autre côté , il y a les crédits ouverts par le gouvernement au cours de l' année 2003 pour faire face à des dépenses imprévues comme le naufrage du Prestige , la fermeture de Metaleurop , ou encore les effets de la sécheresse ... La somme de ces nouveaux crédits est de 4 , 3 milliards d' euros . Indiquant une reprise de l' activité économique en fin d' année 2003 , Francis Mer a par ailleurs laissé entendre que ce type de gestion serait poursuivi . Dit autrement , il s' agit de trouver des marges budgétaires en tapant partout sur les dépenses publiques et sociales . Les mesures annoncées pour les cadres dits " impatriés " ( attractivité fiscale de la " matière grise " ) ne peuvent faire illusions alors que les crédits de l' éducation , de la formation et de la recherche sont très insuffisants .