_: Déjouer le piège . ( Robert Hue a raison de crier sa colère sur la manière dont s' organise cette campagne ) Alors que la progression du chômage est inquiétante , la préparation de l' élection présidentielle devrait servir à un grand débat public et contradictoire sur les moyens du plein-emploi . D' autant qu' une somme , dépassant de loin le budget de la France - 2 250 milliards de francs - de profit financiers , est aujourd'hui confisquée par de gros spéculateurs . On pourrait en créer des emplois , augmenter les salaires , les retraites , les minima sociaux , augmenter les dotations pour la santé , l' école et la sécurité avec une telle somme . Voilà de beaux sujets de débat ! Or les échanges entre Alain Juppé et les dirigeants socialistes ce week-end , sont affligeants . Ils sont descendus toujours plus bas dans l' obscure profondeur des caniveaux . Quel insupportable mépris pour les électrices et les électeurs ! Il est pour le moins curieux qu' à la veille de chaque échéance électorale sortent des affaires aussi ténébreuses les unes que les autres . On peut , en effet , se demander pourquoi ce M. Schuller que l' on a expédié durant un septennat au soleil , ne trouve le chemin de la France que quatre-vingts jours avant l' élection présidentielle . Cela donne la nausée ! Robert Hue a donc raison de crier sa colère sur la manière dont s' organise cette campagne . Ça ne peut plus durer ! Les résultats de la présidentielle engagent trop l' avenir du pays et des familles pour qu' elle soit à ce point détournée . Où veut -on en venir ? S' agit -il de conserver ou de conquérir le pouvoir par défaut , même en misant sur un haut niveau d' abstention . Pourquoi fait -on comme s' il n' y avait pas deux tours ? C' est pourtant le premier tour qui sert à construire les rapports de force politique qui comptent au-delà du second tour . Il est donc inadmissible que dans une bipolarisation orchestrée autour des deux têtes de l' exécutif , les autres candidats soient présentés , au pire comme étant là pour témoigner , au mieux comme des rabatteurs de voix . C' est d' autant plus insupportable que les enquêtes montrent que les locataires de l' Élysée et de Matignon ne rassemblent , à eux deux , qu' à peine 47 % de l' électorat . Il suffit que les électrices et les électeurs soient ainsi considérés comme des fantassins au service d' ambitions personnelles . L' élection présidentielle doit leur être utile pour qu' enfin on traite leurs problèmes quotidiens . Notre peuple s' interroge d' autant plus que , depuis trente ans , il en a vu des gouvernements , entendu des promesses . Il ne veut pas qu' on lui rejoue toujours le même film ... Toujours les mêmes qui profitent , toujours les mêmes qui triment . Il veut qu' enfin on secoue le cocotier , que ça change vraiment à gauche . Même si depuis cinq ans des choses ont été faites , le compte n' y est pas . Le chômage , la mal-vie , les injustices , les inégalités , les discriminations sont toujours aussi insupportables . Le retour de la droite , ce serait encore plus de soumission à la dictature de l' argent . Mais la petite musique sociale-libérale d' une certaine gauche que l' on dit " moderne " , prônant de nouvelles privatisations , la diminution des impôts sur le capital , les fonds de pension , est également inquiétante . Peut-être d' ailleurs est -ce pour cela que l' on ne veut pas de confrontation au grand jour . On tente d' enfermer notre peuple dans le piège du choix biaisé entre des variantes du libéralisme social et d' autres variantes du social-libéralisme , même repeintes aux couleurs roses , vertes ou d' un mélange incolore de souverainisme . La seule chose nouvelle qui puisse se produire est la constitution d' une force pour une véritable alternative à gauche autour de Robert Hue . Comme il l' a montré avec sa loi pour le contrôle des fonds publics et la loi de modernisation sociale , il met les pieds dans le plat . Il est le seul à avoir le courage de s' attaquer frontalement au mur de l' argent . C' est l' enjeu fondamental . C' est pour cela qu' il faut vite déjouer le piège tendu .