1: Parabole .
2: Cannes La Quinzaine des réalisateurs C' est encore loin Jérusalem ?
3: James s' embarque pour un voyage initiatique vers la Terre sainte .
4: Un parcours semé d' embûches , drôle de bout en bout .
5: Le voyage de James à Jérusalem
6: ( James's journey to Jerusalem )
7: De Ra'anan Alexandrowicz
8: Israël , 1 h 27
9: James a une mission :
10: effectuer vaille que vaille le voyage en Terre promise .
11: Il a pour tout bagage une bible et porte ses plus beaux atours pour se rendre à Jérusalem .
12: James est originaire d' Entshongwen , un petit village perdu dans la brousse africaine .
13: Il parle zoulou , trois mots d' anglais .
14: À l' aéroport , il est bien évidemment arrêté et enfermé avec bon nombre de ses semblables , candidats à la roue de l' infortune en Israël .
15: Les lois ressemblent à s' y méprendre à celles qui sévissent en Europe :
16: tout étranger est un clandestin potentiel en même temps qu' une main-d'oeuvre bon marché .
17: Un petit patron , à la tête d' une entreprise de nettoyage , vient se servir en " personnel " .
18: Ce jour -là , il croise le regard de James , l' embauche sur-le-champ .
19: Et lui confisque son passeport .
20: James parviendra -t-il à atteindre son but ?
21: On ne dévoilera pas la fin de cette histoire truculente à moult rebondissements .
22: Premier long métrage de Ra'anan Alexandrowicz , le Voyage de James à Jérusalem est un film jubilatoire , haut en couleur , une plongée en apnée dans la société israélienne contemporaine , un pays où les gens croient davantage aujourd'hui en la réussite économique qu' en n' importe quel Dieu , où chacun est prêt à écraser son prochain pour son petit profit .
23: Même le vieux M. Salah n' hésite pas à arnaquer son prochain .
24: Grincheux comme c' est pas permis , incarnation du vieux rêve sioniste , il s' entête à conserver sa vieille bicoque et le lopin de terre qui lui sert de jardin au grand dam de son patron de fils qui rêve d' une opération immobilière .
25: Pendant ce temps , James , séduit un temps par l' appât du gain , cède aux sirènes du libéralisme et entasse les billets de banque .
26: Dit de la sorte , cela pourrait paraître caricatural .
27: Cela ne l' est pas .
28: Le regard d' Alexandrowicz sur chacun de ses personnages est suffisamment vif et percutant pour éviter les poncifs du genre - les bons et les mauvais , les pauvres et les riches ...
29: Ils sont tous un peu salauds , pas mal naïfs , pas mauvais bougres au fond .
30: Un cocktail explosif .
31: Ça exploite , ça se laisse exploiter , ça gueule et ça s' engueule dans tous les coins et chacun cherche non pas son chat mais à arnaquer l' autre .
32: Des sujets graves - les rapports Nord-Sud , les clandestins , le travail - sont traités ici avec un humour féroce et déconcertant .
33: Alexandrowicz ose filmer l' envers du décor de la société israélienne , plonge sa caméra là où les yeux ne veulent pas voir .
34: Il réussit pour autant à éviter un ton moralisateur , s' amuse à détourner ce qui aurait pu être des caricatures psychologiques , évite tout pathos , tout misérabilisme .
35: C' est drôle de bout en bout , et l' on se prend à suivre avec délectation l' itinéraire de tout ce petit monde dans un univers impitoyable .