_: Bordeaux jazz festival Swinging Juppé ! La seconde édition du Bordeaux Jazz Festival se fond dans " Novart " , le chantier culturel du maire ( UMP ) de la ville . Aubaine pour le festival , fondé l' an dernier par deux Philippe , bordelais fondus de musique noire : Philippe Méziat , journaliste , et Philippe Brenot , anthropologue . Certes , Bordeaux ne manque pas de bonnes volontés pour promouvoir la scène jazz ( les associations Musiques de nuit , Musique ouverte et Zoom y travaillent ) , mais peu d' entre elles ont les reins assez solides pour programmer trente concerts en dix jours , une dizaine de sets gratuits et presque autant de projections de film . L' adroit compromis se traduit par une programmation faite de concessions au grand public et d' attirantes embardées ; le versant " mainstream " du festival , tel hier Dianne Reeves , se joue sous les ors du casino de Bordeaux , chantier phare de la magistrature du maire ; le versant plus hardi , plus proche du défunt Sigma , se dispatche entre le TNT ( où le poète Olivier Cadiot et le duo Ambitronix sont venus jouer samedi dernier ) , la Grande Halle des Chartrons pour les concerts du soir , la FNAC pour ceux , gratuits , de midi . La venue aujourd'hui du sax ténor Larry Schneider , à midi en solo , le soir en quartet avec les trois François - Couturier , Méchali et Laizeau - , fait partie du choix le plus exigeant des programmateurs du BJF . Choix hautement défendable : Larry Schneider est difficile à suivre , mais vaut la course . Il a des fusées , passe , dans un même set , du hard-bop revisité au jazz atonal de masses sonores , en passant par des plages mélodiques . Alambiqué , il mérite qu' on prenne patience pour l' apprécier . La nébuleuse du Hask , collectif jazz de Montreuil , a les faveurs du journaliste Philippe Méziat dans ses chroniques des disques de Sud-Ouest et de Jazz Magazine . Lorsque Méziat monte le BJF , il invite donc des membres du Hask : le groupe Thôt sera le premier . Cette année , le Hask sera représenté par Benoît Delbecq , membre fondateur d' Ambitronix et de Kartet , programmé mercredi midi et soir . Delbecq , en solo comme en Kartet , est un pianiste des plus intéressants car novateur du jazz français . L' écouter jouer sur la polyrythmie , travail simultané de rythmes différents , et l' étude de la musique des pygmées Aka constitue un plaisir exigeant . Le jeudi verra se succéder d' importantes figures du jazz : Eric Watson , pianiste chevronné , programmateur du Villette Jazz Festival , jouera en quartet à 18 h 30 . Gary Peacok , contrebassiste du mythique Keith Jarret Trio , jouera à 21 heures avec la pianiste Marylin Crispell . François Tusques sera la vedette du vendredi : sexagénaire barbu , regard malicieux , pianiste et compositeur , il monte en 1965 le premier groupe répertorié de free jazz . Il n' a jamais , depuis , démordu du genre , et ses prestations , quoique très singulières , n' en sont pas moins débordantes de joie de vivre et de composer . L' homme ne fait guère de concessions , et il est bien connu pour ça . Et peu connu , à cause de ça évidemment . Samedi , Abdullah Ibrahim Trio fermera la marche au casino de Bordeaux . Contact programmation , tél. : 05 56 81 95 88 .