_: Science-fiction . Avec un hommage baroque à Sherlock Holmes , Thomas Day avec brio signe une nouvelle page du mythe du détective . Une étude en rouge sang Arthur Conan Doyle Conan Doyle ( pas encore anoblit ) travaillait paisiblement dans son cabinet de médecin à Southsea lorsque firent irruption deux olibrius en provenance d' un monde alternatif à la Londres toute victorienne de cette fin de XIXe siècle . Les deux intrus ont pour nom ... Sherlock Holmes et John Watson . Illico , ils entraînent Conan Doyle dans leur réalité où Londres se nomme Londen , où vampires , démons et magie sont bien réels . Conan Doyle ne peut qu' utiliser ce formidable matériau littéraire et chronique donc les enquêtes de Holmes , toutefois en les édulcorant . Car le Sherlock en question est le seul homme de loi de Londen accrédité par la reine pour ... tuer , et l' homme au macfarlane adore tuer . On est bien loin de la vision du détective , mélomane , froid , adepte de la déduction logique , au précepte passé à la postérité , " éliminez l' impossible , ce qui reste doit être la vérité " . Idem pour le docteur Watson plus sorti d' Indiana Johns ( cheveux argentés coiffés en catogan , lunettes d' aviateurs et scientifique de génie mais passablement atteint ) que d' Oxford . Grande différence entre Londen et Londres , les Worsh - des bestioles genre nounours tendance le Retour du Jedi - , créatures débarquées d' on ne sait où , mais essentiels quant au développement technologique particulier de Londen . Alors , quand Jack l' éventreur assassine les prostitués de White Chapel dans les deux mondes , Conan Doyle ne peut que s' engager dans une double enquête qui le mènera des bas-fonds londoniens aux hauts plateaux andins , le tout ponctué de détournements de zeppelin , de " pochtronades " et de fusillades à la Peckinpah . " Mariez -le , assassinez -le , disposez de lui comme bon vous semble " , répondit sir Conan Doyle ( le vrai , l' anoblit , non pour son oeuvre romanesque mais pour un ouvrage de soutien à la guerre des Boers en 1900 ) à un acteur américain voulant prendre quelques libertés avec Holmes . Thomas Day ne s' est nullement gêné pour suivre au pied de la lettre le conseil de l' auteur , d' origine irlandaise , né en Écosse mais anglais de coeur , et tant mieux . L' Instinct de l' équarrisseur , vie et mort de Sherlock Holmes Éditions Mnémos , 369 pages , 19 , 5 euros. , que l' on peut " cataloguer " dans le genre steampunk Le steampunk est une " science-fiction à rebours " qui puise son inspiration non dans le futur mais dans le passé , et particulièrement dans le XIXe siècle , voir l' Humanité du 23 août dernier . , est un bel hommage au père du personnage le plus célèbre de l' histoire de la littérature , Conan Doyle , et à son enfant terrible , Sherlock Holmes . Le roman fourmille de clins d' oeil , de référence tant au canon Le canon , ainsi appelé , regroupe les 4 romans et 56 nouvelles des aventures de Holmes écrites par Conan Doyle . Voir l' incontournable site de la Société Sherlock Holmes de France de France , http qu' aux innombrables pastiches du genre holmésien . La distribution des personnages , outre l' auteur et ses deux principales créatures ( auxquels il faut rajouter un Moriarty grandiose incarnation du mal ) , est étincelante : Jack London , Oscar Wilde , Butch Cassidy et Sundance Kid ... Cinquième roman de Thomas Day - jeune auteur de trente ans - , cet Instinct de l' équarrisseur s' inscrit pleinement et avec talent dans la longue lignée des romans apocryphes aux illustres prédécesseurs : rappelons que Maurice Leblanc , en faisant s' affronter Arsène Lupin et le détective du 221 bis , Baker Street , en 1907 , fut le créateur du genre holmésien . Genre dit pastiche qui compte des centaines de romans allant du clin d' oeil d' Umberto Eco dans le Nom de la Rose à cette présente version steampunk . La science-fiction s' était peu attachée au personnage universel qu' est Sherlock Holmes . Citons l' anthologie Sherlock Holmes en orbite ( l' Atalante ) ou le décadent Saigneur de la jungle , de P. J. Farmer . Le genre fantastique est tout aussi pauvre excepté le Dossier Holmes-Dracula ( Pocket ) , de Fred Saberhagen , ou encore Anno Dracula ( J' ai lu ) , de Kim Newman , qui met surtout en scène le frère de Sherlock , Mycroft , et son redoutable Diogène's Club . Le roman de Thomas Day navigue astucieusement entre hommage littéraire , farce et actions , et remplit un vide qui espérons -le ouvrira la voie à d' autres , car Sherlock Holmes , malgré ses cent quarante-huit ans , se porte toujours bien et ne demande que ça .