_: TARN & GARONNE : LE DISTRICT DE FOOTBALL S' INTÉRESSE À LA VIOLENCE Les crampons ne volent pas Les chiffres et autres statistiques sont là pour en témoigner bien clairement : le phénomène de violence sur les terrains tarn-et-garonnais n' est pas monnaie trop courante . Au cours de ces dernières saisons , la courbe graphique liée aux actes illicites et répréhensibles autour d' un ballon rond a chuté progressivement de façon notoire même si Michel Gomez Gomez , président du district tarn-et-garonnais , est le premier à l' admettre : « Attention , pas question d' occulter les problèmes quels qu' ils soient . Il y en a ici comme ailleurs mais on ne peut pas dire , pour être tout à fait juste , que la violence est un élément récurrent de la pratique du football dans le département. » Ceci établi en toile de fonds , l' état- major du foot tarn-et-garonnais a profité des mannes du fond Fernand Sastre dégagé lors de la dernière coupe du Monde pour se calquer sur les directives de la FFF à propos de la lutte contre la violence . Les représentants des clubs du département ont d' ailleurs souscrit au constat présidentiel de Michel Gomez qui relève : « Nous avons un district plutôt rural et ce qui touche à la violence n' est pas ressentie comme dans un district urbain où les choses prennent souvent de proportions assez inquiétantes » et de citer l' exemple du district de la Seine Saint-Denis ou des incidents fréquents et plutôt graves ont conduit les responsables à mettre des clubs hors compétition pour une saison ou plus . Dernièrement , ce fut au tour des arbitres de l' Aisne de se mettre en grève pour protester contre la violence sur les terrains . Il est vrai que depuis septembre 2001 , il y a eu à la suite de matches dans ce district assez agité , sept sanctions supérieures ou égales à six mois de suspension pour des joueurs et une douzaine de dossiers liés à la violence sont à l' instruction . Trouver le juste équilibre entre prévention et sanction constitue la ligne directrice de Michel Gomez et de son entourage depuis pas mal de temps déjà . « Si un dirigeant de club a un comportement outrancier , les joueurs , sur le terrain , se comportent de la même façon . Si les dirigeants étaient parfois plus sélectifs au moment de leur recrutement , on éviterait des problèmes certains par la suite » a admis Michel Gomez suscitant derechef quelques commentaires , réflexions et exemples concrets dans les rangs des dirigeants . SAVOIR PARDONNER Les relations directes entre joueurs et arbitres ont également fait l' objet d' un paragraphe qui s' est traduit par cette synthèse : dans le jeu courant , il y a des maladresses que le joueur se pardonne volontiers , il doit savoir , aussi , les pardonner à l' arbitre qui , sur l' ensemble d' une rencontre , peut en commettre au même titre que le joueur . Après que Michel Gomez ait lancé un souhait en forme de voeu « qu' à partir de dimanche prochain , on ne parle plus du tout de violence dans le district du Tarn-et- Garonne » un constat global a été dressé et traduit par le président du district qui a martelé : « Comment voulez -vous que la violence ne soit pas une réalité de plus en plus présente dans les stades puisqu' elle se développe à une vitesse exponantielle à l' extérieur . C' est un élément que nous devons prendre en compte car les débordements sur le terrain sont souvent provoqués par des personnes qui existent les joueurs depuis le bord de la touche , parfois même , il s' agit des parents . C' est un ensemble de choses qui n' existait pas il y a une vingtaine d' années . On doit y prendre garde pour ne pas avoir à prendre des mesures drastiques par la suite . Alain Coronado ( Montech ) , pour sa part , a regretté que « contrairement à ce qui se passe au niveau du corps arbitral , il n' existe pas assez de solidarité entre les éducateurs . Trop souvent , on a tendance à se tirer dans les pattes d' un club à l' autre. » Michel Moré , vice-président du district en charge des arbitres et de la discipline , chaque dimanche ou presque , se plaît à répéter le long des lignes de touche des terrains qu' il connaît tous sur le bout de la semelle : « Le football , c' est un jeu , pas la guerre . Il faut savoir raison garder. » En Tarn-et-Garonne , on y parvient assez bien . Pour l' heure , les crampons ne volent pas trop haut .