_: POLITIQUE - JEAN-LOUIS BORLOO EST AUJOURD'HUI À TOULOUSE ET IL PRÉSENTE SON PROJET MERCREDI EN CONSEIL DES MINISTRES Une politique de la Ville à reconstruire « Réparer en cinq ans la folie des années 50 et reconstruire pour les 50 ans à venir » . Jean-Louis Borloo , qui effectue une visite aujourd'hui à Toulouse , affiche ses ambitions pour la politique de la Ville . Trop peut-être aux yeux de certains : « Il cristallise nombre d' attente et prend beaucoup de risques ... » Des attentes à la mesure des espoirs et des frustrations immenses suscités par les différentes politiques depuis vingt ans , un empilement générateur de confusion comme l' a souligné un rapport sévère de la Cour des Comptes en février . 1500 quartiers concernés , 6 , 5 millions de personnes . L' enjeu n' est pas mince et transcende les clivages politiques . Tous les prédécesseurs de droite et de gauche , invités en mai ( en pleine campagne électorale ! ) par l' oecuménique et atypique Jean-Louis Borloo sont tombés d' accord : « Le sort de la République se joue dans les quartiers . Notamment sur l' école et l' emploi. » Dans la foulée de sa visite à Toulouse aujourd'hui , le ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine va proposer mercredi une loi d' orientation et de programmation sur le logement et la rénovation urbaine . Encore une ? Pas question de faire du neuf avec du vieux : « Réhabiliter 200.000 logements indignes de notre République et en construire autant » , c' est le nouveau credo de Borloo qui place la barre très haute . « Cela ne sert à rien de réhabiliter des barres où les gens ne veulent plus vivre . Il faut en finir avec cet habitat criminogène » . L' INTENDANCE DOIT SUIVRE Reste à savoir si l' expérimentation réussie à Valenciennes peut être étendue à toute la France . Il faudra les crédits nécessaires , soulignent les élus , sceptiques après vingt ans de pilotage à vue . L' effort public 2002 s' est élevé à 6 , 2 milliards d' euros . Mais le coût du programme se monte à 30 milliards d' euros sur cinq ans . Le ministère bénéficie d' un budget de ... 371 millions d' euros , plus 35 millions de crédits inutilisés . Bien entendu , le ministre entend mobiliser les financements traditionnels du secteur , offices d' HLM , acteurs du logement social . Il dit aussi qu' il n' y a pas besoin de plus de moyens mais de crédits et de décisions déconcentrées . Sur ce point , tout le monde est d' accord . Le ministre s' attaque à la langue de coton - ou de béton - administrative qui anesthésie la politique de la Ville . Il dit préférer l' action et veut « simplifier le maquis administratif » . Une petite musique appréciée par les élus de terrain - y compris de gauche - qui l' ont beaucoup vu dans leurs quartiers . « Moi , je ne pense rien si je ne vais pas voir sur place » , dit -il volontiers , en demandant aux élus de rêver un peu ... et de dépenser tous leurs crédits ! D' autant qu' agir sur le bâti , c' est un préalable , mais ça ne saurait constituer le seul axe d' une politique de la Ville . Ces quartiers dits sensibles , il faut les animer , retisser le lien social entre les habitants , réapprendre à vivre ensemble . Pour les élus , au-delà d' une politique d' investissement dynamique , il faut également prévoir des crédits de fonctionnement , pour faire vivre les nouveaux équipements . Une politique de la Ville , c' est bien sûr de grandes idées , beaucoup d' enthousiasme mais aussi une solide intendance qui ne se délite pas au gré des alternances politiques . n